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LIT-QI : Pour un 25N de lutte et de solidarité, de classe et internationaliste

22 novembre 2023


Plus la décadence capitaliste s’approfondit, plus les femmes souffrent d’une augmentation de la violence et des féminicides. Loin de mettre fin aux inégalités de genre et au machisme, ce système de discrimination et d’exploitation condamne les travailleuses à une vie de misère et de faim, ainsi qu’à de multiples formes de violence : agressions, viols, absence de droits, féminicides et transféminicides.


Par : Ligue internationale des travailleurs – LIT-QI


Une femme sur trois dans le monde a subi directement des violences sexistes. Toutes les 11 minutes, une femme est assassinée par son partenaire ou un membre de sa famille, presque toujours à son domicile, où elle devrait être plus en sécurité. Les mariages forcés se multiplient avec les guerres et le changement climatique. Les réseaux de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle ne cessent de se développer.

Les principales victimes sont les femmes et les jeunes filles (2 personnes forcées au mariage sur 3 et 71 % des victimes de la traite sont des femmes). Et comme si toutes ces violences ne suffisaient pas, de nombreuses femmes doivent encore vivre avec la perte de leurs pères, maris et fils à cause des guerres, du racisme et/ou de la LGBTIphobie. Tant que ce système continuera d’exister, aucun d’entre nous ne connaîtra la paix.

Si les gouvernements bourgeois de droite et d’extrême droite frappent de plein fouet les secteurs les plus opprimés de notre classe, les gouvernements de conciliation de classe dits « progressistes » ne font pas grand-chose non plus pour améliorer nos conditions de vie. Tous sont incapables de mettre fin à la violence contre les femmes car, malgré leurs lois et leur appareil judiciaire et carcéral, ils gouvernent pour la bourgeoisie, qui a besoin de reproduire l’oppression et le sexisme pour continuer à diviser la classe et à surexploiter les travailleuses.


Pour toutes ces raisons, dans ce 25N, nous devons continuer à incorporer avec force notre dénonciation et nos demandes à ces gouvernements, en appelant à l’organisation et à la lutte avec indépendance de classe de toute la classe ouvrière et de la jeunesse, contre toutes les oppressions.

Arrêter le génocide à Gaza ! Les femmes travailleuses avec la résistance palestinienne, en avant !
L’augmentation des conflits de guerre dans le monde accroît les difficultés et les souffrances des femmes travailleuses et pauvres. Cette année encore, nous sommes descendues dans la rue pour soutenir celles qui, dans leur lutte pour plus d’égalité et contre les violences sexistes, sont confrontées à des dictatures féroces ou font partie de la résistance dans les luttes de libération nationale de leurs peuples, comme c’est le cas des femmes en Ukraine et en Palestine. En ce 25N, journée internationale contre toutes les violences sexistes, notre lutte se teinte des couleurs du drapeau palestinien pour exiger la fin du génocide israélien du peuple palestinien. On ne peut imaginer pire violence contre les femmes que de bombarder leurs fils et leurs filles, de les chasser de leurs maisons, de détruire leurs vies.

Il ne s’agit pas d’une guerre entre le Hamas et Israël, mais d’une épuration ethnique.

Malgré la propagande gouvernementale, bombarder des hôpitaux, des centres de réfugiés ou tuer des mineurs toutes les dix minutes n’a rien à voir avec la fin du Hamas, mais avec le projet sioniste de procéder à un nettoyage ethnique et d’expulser les Palestiniens de la bande de Gaza.

Dans un massacre où les femmes, les mineurs et les personnes âgées constituent la majorité des plus de 16 000 personnes qui, selon les estimations, ont été tuées par les attaques israéliennes au moment de la rédaction de cet article (des milliers sont encore sous les décombres), de nombreux bébés meurent par manque de soins médicaux et 50 000 femmes enceintes luttent contre le manque de nourriture et d’eau potable avec la possibilité d’accoucher sur le terrain, sans accès aux produits de base ou à du personnel de santé pour les aider. Les professionnels de la santé doivent pratiquer des césariennes sans anesthésie. C’est un crime de guerre !


Israël n’est pas une démocratie égalitaire, mais un régime d’apartheid raciste et social, qui touche particulièrement les femmes.

Israël est une enclave militaire coloniale construite avec le sang d’un peuple colonisé et alimentée par des puissances impérialistes pour défendre leurs intérêts dans des territoires stratégiques. La campagne qu’Israël mène depuis plus de dix ans pour se présenter comme un ami des personnes LGTBI et un exemple d’égalité grâce à la présence de femmes dans les forces armées israéliennes est fausse et hypocrite.

Il est impossible d’énumérer toutes les formes de violence que subissent les femmes et les filles palestiniennes pendant l’occupation militaire israélienne avec sa politique d’exclusion. Tant à Gaza qu’en Cisjordanie, elles sont généralement détenues aux points de contrôle et lors d’opérations nocturnes, et passent plusieurs jours, voire plusieurs mois, en prison. Nombre d’entre elles sont victimes d’abus sexuels, de coups et de tortures.

Les femmes palestiniennes sont confrontées à un énorme fardeau pour s’occuper de leur famille dans les conditions de vie extrêmes de ce territoire, et doivent faire face à des responsabilités accrues liées au travail non rémunéré et aux tâches domestiques, ce qui accroît le risque de subir des violences machistes.

Elles subissent les attaques violentes des colons israéliens et vivent en alerte permanente, craignant que leurs maisons ne soient détruites, qu’elles ne soient déplacés de force ou que leurs proches ne soient emprisonnés, blessés ou tués. De même, leur droit à la santé est affecté par les conséquences de l’occupation et des politiques de blocus qu’elles subissent depuis des années. Dans sa tentative de contrôler le peuple palestinien, le régime sioniste renforce les structures familiales conservatrices et sexistes.

Les femmes palestiniennes font partie de la résistance
Mais les femmes palestiniennes ne sont pas seulement des victimes du conflit, elles ont été historiquement des protagonistes très actives de la lutte pour la libération nationale de leur peuple.

À la fin du XIXe siècle, elles participaient déjà à la résistance contre les Ottomans pour défendre leurs terres, en tant que paysannes dépossédées des terres qu’elles travaillaient. En 1936, elles ont participé activement à la grève nationale contre le colonialisme britannique, qui a favorisé la migration israélienne en territoire palestinien, et n’ont cessé de résister depuis. Elles sont nombreuses à se joindre aux manifestations organisées chaque année à l’occasion de l’anniversaire de la Nakba, violemment réprimée par Israël, au cours desquelles elles réclament le droit au retour des réfugiés.

Un exemple de cette résistance féminine est la jeune Ahed Tamimi qui, à l’âge de 14 ans, a affronté les soldats israéliens, à 17 ans a été emprisonnée pendant 8 mois sur la base de fausses accusations et vient d’être à nouveau arrêtée parce qu’elle est un symbole de la lutte palestinienne. Mais il existe d’autres exemples de femmes menant cette résistance à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine, dans la diaspora.

Dans leur lutte pour la libération nationale, les femmes palestiniennes ne renoncent pas à leurs propres droits féminins. Un exemple en est la révolte qui a conduit au meurtre machiste de la jeune Israa Gharave. Des milliers de femmes sont descendues dans la rue pour exiger que justice soit rendue à Israa et que la protection des victimes de violences machistes soit améliorée grâce à des lois paralysées par le gouvernement de l’Autorité nationale palestinienne. Grâce à la pression populaire, les autorités judiciaires ont formellement inculpé trois membres de la famille d’Israa pour leur responsabilité dans le crime. Mais il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, le plus grand ennemi des Palestiniens et la plus grande cause de leur oppression est le régime sioniste. Il n’y aura pas de paix sans justice sociale et pas de femmes libres sans une Palestine libre !


Pour nos droits démocratiques, assez de répression et d’islamophobie !

Dans les mobilisations massives de soutien au peuple palestinien en Europe et aux Etats-Unis, de nombreuses femmes migrantes de première, deuxième et troisième génération, originaires du Moyen-Orient ou du Maghreb, d’Asie et d’Afrique, se sentent concernées par la cause palestinienne. La criminalisation de la solidarité avec la Palestine par les gouvernements impérialistes est la continuation de leurs politiques racistes et islamophobes, qui empêchent ces femmes migrantes de vivre dignement.

Nous dénonçons le féminisme qui condamne les actions du Hamas contre les femmes et les mineurs israéliens en les qualifiant de « terroristes », mettant sur un pied d’égalité la violence du colonialisme oppresseur et la violence des peuples opprimés dans leur lutte pour la libération. Nous dénonçons les femmes qui, comme Ursula Von Der Layen, présidente de la Commission européenne, et tous les ministres des gouvernements impérialistes qui défendent l’État d’Israël, comme complices du génocide sioniste. Nous dénonçons la propagande islamophobe véhiculée par l’Occident, dans laquelle les femmes musulmanes apparaissent comme des femmes soumises, incultes, opprimées, couvertes d’une burqa ou d’un niqab, qu’il faudrait « secourir ».

Pour que les femmes palestiniennes aient la paix, la liberté et l’égalité, la première tâche est de détruire l’État d’Israël.

Dans ce conflit, les femmes travailleuses ont un camp. Nous prônons l’unité d’action la plus large avec toutes les organisations en Palestine et au-delà qui exigent la fin de l’attaque militaire d’Israël et soutiennent la lutte palestinienne.

En tant que socialistes révolutionnaires, nous pensons que nous devons rejeter la fausse solution à deux États dont certains gouvernements parlent à nouveau. Une politique qui n’a servi qu’à dissimuler le projet sioniste au cours des dernières années et qui est aujourd’hui plus invivable que jamais.Une Palestine libre ne viendra ni de l’ONU ni de négociations de paix promues par des gouvernements qui reconnaissent l’existence d’Israël.

Le massacre de Gaza montre qu’il n’y a aucune possibilité de parvenir à une solution à deux États avec Israël, dont le régime présente des caractéristiques nazies-fascistes et dont l’objectif est d’expulser les Palestiniens sous la menace des armes. Nous défendons le programme historique abandonné par l’OLP : une Palestine laïque, démocratique et non raciste. Mais nous ne sommes pas des pacifistes. Nous savons que cela nécessite la défaite militaire d’Israël et, plus encore, sa destruction en tant qu’État, sans laquelle il sera impossible de parvenir à une Palestine libre, du fleuve à la mer, dans laquelle les femmes palestiniennes pourront faire valoir leurs revendications.

Dans cette tâche, nous préconisons l’unité militaire avec toutes les organisations qui proposent la destruction d’Israël. Il est très difficile d’y parvenir, car Israël est la quatrième puissance militaire de la planète. Il bénéficie du soutien direct de l’impérialisme américain et de l’impérialisme européen.

La destruction d’Israël nécessite de combiner la lutte militaire avec un soulèvement des masses laborieuses arabes dans toute la région, dans le cadre d’un processus révolutionnaire contre la bourgeoisie et ses organisations. L’histoire enseigne qu’il est possible de vaincre même une puissance impérialiste hégémonique lorsque la mobilisation de masse et la lutte armée sont combinées. L’un des exemples historiques les plus récents est la guerre du Viêt Nam, où les États-Unis ont été vaincus en 1975 grâce à la résistance héroïque du Vietcong, combinée à des mobilisations de masse dans le monde entier, en particulier aux États-Unis.


Depuis le LIT, nous nous joignons à l’appel de milliers de femmes à travers le monde, nous appelons l’ensemble de la classe ouvrière et de la jeunesse à soutenir les mobilisations appelées par le 25N et à descendre dans la rue pour exiger : La vie et la dignité des femmes palestiniennes :

– Fin du siège et du génocide contre Gaza !
– Non au régime d’apartheid sioniste ! Trop c’est trop !

Nous exigeons que tous les gouvernements rompent leurs relations diplomatiques, commerciales et militaires avec l’État sioniste meurtrier et ferment leurs ambassades dans le pays !
– Les troupes impérialistes doivent quitter le Moyen-Orient !

– Nous appelons la classe ouvrière et les syndicats à saboter la fabrication et l’envoi d’armes à Israël !
Pour un soutien populaire et un élan à la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël !
– Pour la défaite militaire d’Israël ! Pour une Palestine libre, laïque, démocratique et non raciste, du fleuve à la mer !

– Les femmes palestiniennes sont des guerrières sans égales, luttant pour leur peuple et leur liberté !

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