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lundi, décembre 23, 2024

Omicron : ultime vague ou éternelle pandémie ?

Le monde souffre actuellement d’une nouvelle vague très intense de la pandémie de coronavirus causée par le variant Omicron, avec une dynamique de contagion qui dépasse déjà clairement les pics les plus prononcés des vagues précédentes.

Par : Alejandro Iturbe, le23 janvier 2022

Examinons les données de certains pays. Aux États-Unis, entre le 18 et le 19 janvier, 1 178 403 cas ont été signalés (contre 75 883 à cette date en décembre), dont 152 427 hospitalisations et 2 990 décès[1]. En Inde, au 19 janvier, 317 532 infections ont été enregistrées (contre 22 775 le mois précédent)[2]. En Argentine, ce jour-là il y eut 128 321 cas alors qu’en décembre il y en avait eu 5 648 (presque 23 fois plus !). La grande majorité des pays du monde affichent une croissance exponentielle des infections.

A partir de cette réalité, un débat se développe dans les médias journalistiques et scientifiques. Certains, du fait d’une conjonction d’éléments, affirment que, désormais, la pandémie touche à sa fin ou, plutôt, qu’elle se dirige vers sa transformation en une « endémie » (maladie chronique à vagues séquentielles, mais « tolérable » en termes de son impact sur la vie et les activités quotidiennes des gens, comme la grippe classique). D’autres, au contraire, soutiennent que cette fin est lointaine et qu’il est trop hâtif de la prévoir.

A titre d’exemple de la première position, Pedro Hallal, épidémiologiste et ancien recteur de l’Université fédérale de Pelotas (Rio Grande do Sul, Brésil) a exprimé un « optimisme modéré » car « il est prouvé que le variant Omicron est plus contagieuse mais moins agressive et peut représenter la première étape pour que Covid-19 passe d’un état pandémique (c’est-à-dire de niveaux incontrôlés à l’échelle mondiale) à un état endémique »[3].

Il est vrai que les études médicales des cas traités indiquent que l’action de cette souche dans le corps humain est moins agressive que les variants précédents, notamment Delta, car elle reste dans les voies respiratoires, elle a tendance à ne pas descendre dans les poumons. Cependant, cette analyse laisse de côté ce qui a été qualifié de « long Covid » ou « post Covid ». C’est-à-dire les conséquences et les effets négatifs que l’infection laisse dans le corps pendant une période beaucoup plus longue. Quelque chose qui, dans le cas de cette vague d’Ómicron, ne pourra être connu avec certitude que dans les mois à venir.

Une autre omission très importante est que cette analyse place l’évolution de la maladie dans le domaine des mutations virales et laisse de côté l’effet positif que la vaccination a eu. Car des études médicales montrent que la nouvelle souche du virus infecte davantage les non vaccinés et, en même temps, que les non vaccinés ont tendance à développer des affections plus graves. Par exemple, en Argentine, la sous-secrétaire à la Santé de la province de Buenos Aires, Alexia Navarro, s’appuyant sur les études de cas de ce domaine, déclara que « les personnes qui n’ont pas été vaccinées ont un risque 36 fois plus élevé d’être en thérapie intensive » [4].

A la fin de l’année dernière, le chef de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), Tedros Adhanom Ghebreyesus, partageait cet optimisme (tout en mettant l’accent sur la vaccination) et « émit une note d’espoir sur la manière de vaincre la pandémie en 2022 ». Juste avant le nouvel an, il déclara que « le monde avait les outils pour mettre fin à cette calamité », même avec de nouveaux cas quotidiens de Covid atteignant de nouveaux records »[5].

Moins de trois semaines plus tard, il mettait de côté cet espoir et déclarait que « la pandémie de coronavirus ‘est loin d’être terminée’ et excluait que ‘le variant Omicron… soit bénigne… cause des hospitalisations et des décès et même les cas les moins graves submergent les centres de santé ». Enfin, il prévint que « de nouveaux variants sont susceptibles d’émerger »[6].

C’est la même crainte qu’exprima le bulletin précité du Boston Globe, après avoir rapporté les chiffres actuels et même suggéré que cette vague pourrait refluer comme les précédentes : « Que va-t-il se passer ? Un autre variant viendra-t-il et y aura-t-il une nouvelle série d’infections et de décès ? »[7].

Cette dynamique de nouvelles souches est déjà présente. Dans la même période où l’Omicron se développait, on a signalé à Belo Horizonte (Brésil) l’apparition d’un variant Deltacron, qui serait née de la combinaison des deux souches dans le corps d’une personne doublement infectée. Des cas similaires se sont produits dans d’autres parties du monde. D’autres spécialistes considèrent qu’une telle souche n’existe pas et que ce diagnostic aurait été causé par une « erreur de laboratoire » dans laquelle « les deux échantillons auraient été contaminés »[8]. Les prochaines études médicales nous diront quelle est la réalité. Ce qui par contre est prouvé, c’est l’émergence de Flurona, une double contagion du Covid-19 et du virus de la grippe découverte en Israël qui commence déjà à apparaître dans d’autres pays et qui aurait de fortes possibilités de contagion[9].

La parabole de « la petite grippe »

La majorité du capitalisme impérialiste, les bourgeoisies nationales et leurs gouvernements s’accrochent fermement à « l’espoir » que la pandémie devienne endémique et que l’une des maladies les plus dangereuses connues de l’humanité régresse naturellement au niveau d’une grippe. Ainsi s’achève une sinistre parabole de la dégradation profonde du capitalisme et de ses conséquences. Au début de la pandémie, il y a près de deux ans, les déclarations de Donald Trump et de Jair Bolsonaro selon lesquelles il ne s’agissait que d’une « petite grippe » et que rien ne devait s’arrêter ou se fermer à cause d’elle (c’est-à-dire les activités économiques) avaient été très critiquées.. Aujourd’hui, tous s’accrochent et répandent la perspective que la catastrophe qui nous touche se terminera par une grippe.

Cela sert, d’une part, à justifier la politique criminelle de la « nouvelle normalité » au service du maintien de leurs profits et des niveaux habituels d’exploitation de la classe ouvrière[10]. D’autre part, pour tenter de cacher leur responsabilité dans l’émergence de la pandémie, son développement et son impossibilité absolue de la combattre et de la vaincre sérieusement.

Nous n’avons pas les éléments pour faire notre propre prévision. Dans ces conditions, nous devons faire appel aux études et réflexions de scientifiques spécialisés pour nous former une opinion. Mais nous avons le droit, d’une part, de nous méfier profondément de cette nouvelle annonce de la « fin de la pandémie ». D’autre part, nous accusons le capitalisme d’être responsable de son émergence, de son développement et de son impact, et de sa persistance.

Il en est responsable car il a créé des conditions de plus en plus propices à l’émergence de zoonoses (maladies transmissibles de l’animal à l’homme) qui se propagent rapidement du fait de la grande dynamique actuelle de circulation des personnes et des biens[11]. Parce que les gouvernements bourgeois les combattirent avec des systèmes de santé publique affaiblis par des années d’attaques, avec pour critère d’encourager les entreprises privées dans ce domaine, et sans faire les investissements publics nécessaires pour inverser cette détérioration. Car, face à la récession du premier semestre 2020, sans avoir vaincu la pandémie, la politique criminelle de la « nouvelle normalité » commença, ce qui multiplia les possibilités de contagion.

À propos de la vaccination

Début 2021, « l’année de la vaccination » est annoncée et, avec elle, la victoire sur la pandémie. Mais cette grande avancée que représentaient les vaccins fut également gérée avec les critères du capitalisme impérialiste. En premier lieu, un vaccin contre le Covid pouvait déjà exister il y a de nombreuses années car en 2002-2003 une forte épidémie se développa, focalisée sur l’Asie, générée par un virus similaire. Mais les grands conglomérats pharmaceutiques privés ne le développèrent pas car, à l’époque, cela ne représentait pas pour eux un profit significatif.

Deuxièmement, la « course au vaccin » se déroula sans plan de développement international centralisé et coopératif, mais dans une concurrence féroce entre ces grands laboratoires privés et sécurisant leurs profits par le « droit des brevets »[12]. Les vaccins eurent un prix élevé et les pays impérialistes achetèrent et accumulèrent des quantités gigantesques de doses de vaccins pour leur population tandis qu’à l’autre extrême, les pays les plus pauvres n’eurent qu’un accès limité ou n’eurent pas la possibilité de les acheter et, aujourd’hui encore, ils ont des pourcentages de vaccination plus faibles ou très bas.

Cette contradiction s’exprima avec acuité en Inde, qui d’une part est le principal fabricant de vaccins au monde (dans des laboratoires appartenant à des conglomérats impérialistes) et, d’autre part, n’est pas en mesure de les acheter en masse pour sa population. Dans ce pays, une deuxième vague très forte de la pandémie s développa qui donna naissance au variant Delta extrêmement dangereuse, qui finit par revenir comme un boomerang dans les pays impérialistes et le reste du monde[13].

La désormais célèbre souche Omicron fut identifiée pour la première fois en Afrique du Sud, l’un des pays non impérialistes qui aurait la capacité de fabriquer des vaccins contre le Covid-19, mais ne le faisant pas car les laboratoires impérialistes ne le permettent pas et ses gouvernement (ainsi que celubi de l’Inde) «ne rompent pas les rangs». Au moment de l’apparition de ce variant, le pourcentage de vaccination était inférieur à 30 %[14]. Là encore, l’image du boomerang est valable.

La profonde inégalité des niveaux de vaccination, plus la politique criminelle de la « nouvelle normalité », est à l’origine de la persistance de la pandémie, de l’émergence et de la propagation de nouvelles souches du virus, voire de l’action partielle des vaccins déjà appliqués . Même le chef de l’OMS « a de nouveau dénoncé le manque d’équité en matière de vaccins et a déclaré que… environ la moitié de la population mondiale n’est toujours pas vaccinée »[15].

Le capitalisme s’avère incapable de développer une véritable campagne internationale de vaccination solidaire de l’ensemble de la population mondiale. Elle n’avance donc que sur des chemins très partiels. C’est le cas de Covax (nom sous lequel est connu le Fond d’Accès Global pour les vaccins Covid-19) promu par les secteurs public et privé pour « fournir des vaccins anti-Covid aux pays en situation de pauvreté ».

Dans une récente déclaration, Covax indiqua qu’il « avait besoin de 5,2 milliards de dollars en trois mois pour financer les doses de vaccins pour 2022 »[16]. Ces données nous amènent à faire une réflexion. Début 2022, la population mondiale était estimée à 7,8 milliards de personnes[17]. Le coût moyen d’un vaccin contre le Covid-19 peut être estimé à environ 10 dollars[18]. Autrement dit, deux doses pour la moitié de la population mondiale non vaccinée nécessiteraient un investissement de 78 milliards de dollars.

A cette base, il faut ajouter les frais de transport et les opérations de vaccination. On peut parler d’un coût total compris entre 100 et 120 milliards de dollars. C’est un chiffre élevé mais très accessible si on le compare aux profits obtenus par les dix hommes les plus riches du monde rien qu’en 2021 : ensemble, ils accumulent des bénéfices de plus de 608 milliards de dollars[19]. De leur côté, les grandes sociétés pharmaceutiques ont cumulé, en octobre dernier, une augmentation de leur capital de 270 milliards de dollars[20]. Mais pour le capitalisme et ses gouvernements, la défense de la propriété privée, des droits de brevet et des profits est plus importante que la santé des travailleurs et de la population mondiale.

Dans un prochain article, nous aborderons la question des mouvements anti-vaccins très présents aux États-Unis et dans plusieurs pays européens où des mobilisations ont eu lieu. Outre le débat conceptuel avec ces mouvements et leurs fondements, ce phénomène est utilisé par divers gouvernements, d’une part, pour justifier la persistance de la pandémie et masquer les véritables raisons sous-jacentes ; et, d’autre part, pour attaquer et essayer de diviser la classe ouvrière.

« Tous au boulot »

Sans avoir prouvé de manière concluante que l’Ómicron est une souche plus « bénigne », les bourgeoisies et leurs gouvernements commencent à agir avec le critère que cette vague n’est qu’une « petite grippe ». Par exemple, le gouvernement argentin d’Alberto Fernández et de Cristina Kirchner (qui tente de se présenter comme « populaire et progressiste ») a récemment publié une résolution du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale qui définit qu’ « une personne qui a le Covid ou est un contact proche d’un cas confirmé peut retourner sur son lieu de travail en personne… sans avoir à présenter un résultat de test négatif ou une attestation de santé »[21].

Entre autres facteurs, cette décision reflète l’effondrement du système de dépistage public. Dans ce cadre, dans le contexte des négociations avec le FMI sur le refinancement de la dette extérieure frauduleuse, le gouvernement vient d’annoncer son plan comptable pour 2022 avec une coupe budgétaire de près de 2 000 millions de dollars, avec un impact particulier sur l’éducation et les secteurs sanitaire et social[22]. Sans atteindre de tels extrêmes, d’autres « pays émergents » comme le Mexique ou la Thaïlande commencent à faire de même. Au Brésil, le gouvernement Bolsonaro ne publie même plus de chiffres officiels sur la pandémie et son ministre de la Santé a réduit le délai de retour au travail[23]. Tout cela alors qu’il commence à être vérifié que la période de contagion d’Omicron est plus longue qu’on ne le croyait[24].

L’exemple se répand : « Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, est devenu le premier dirigeant d’un grand pays européen à demander à l’Union européenne de discuter de la possibilité de traiter le Covid-19 comme une maladie endémique, comme la grippe »[25].

Le gouvernement britannique a déclaré que l’ « Omicron se retire » et son ministre de la Santé, Sajid Javid, a déclaré que « c’est le bon moment » de supprimer les mesures restrictives. Pendant ce temps, le gouvernement français commencera à lever les restrictions en février[26].

Que faire?

Nous avons dit que nous ne pouvons pas faire une prévision mathématiquement précise de la dynamique de la pandémie actuelle. Mais il y a malheureusement une perspective presque certaine : même si cela devient une endémie « contrôlable », tant que le capitalisme impérialiste continue, il est très possible que de nouvelles pandémies se produisent. C’est la perspective avancée par les scientifiques les plus spécialisés : Sarah Gilbert, l’une des créatrices du vaccin AstraZeneca, a prévenu lors d’une récente conférence que « la prochaine pandémie pourrait être plus contagieuse ou mortelle que le Covid-19 »[27].

Bill Gates, l’un des hommes les plus riches du monde, est sans aucun doute une personne intelligente. Ces dernières années, il a pris l’attitude de prédire la dynamique future du monde et d’agir comme une sorte de « conseiller » de la bourgeoisie mondiale. En 2015, il prévenait même du risque « d’une pandémie provoquée par un virus hautement infectieux qui se propagerait rapidement dans le monde et contre lequel nous ne serions pas prêts à lutter »[28].

À présent, comme Sarah Gilbert, il prévient d’une future pandémie plus meurtrière que l’actuelle[29]. Que propose-t-il contre cette perspective ? Gates a appelé les principaux pays à contribuer financièrement pour se préparer à la prochaine pandémie. Dans un premier temps, la fondation qu’il a avec son ex-femme a fait don de 300 millions à la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), l’un des participants au programme Covax. Le premier objectif est de lever 3,5 milliards dans le but de réduire le temps nécessaire au développement d’un nouveau vaccin à seulement 100 jours. La seconde consiste à investir des sommes plus importantes dans le développement scientifique, les tests de masse, un système mondial d’alerte en cas de pandémie et la création d’une équipe internationale de « premiers secours contre les maladies infectieuses »[30].

Gates soulève deux problèmes réels : la perspective de nouvelles pandémies encore plus dangereuses, et la nécessité de se préparer au niveau international pour les prévenir et les combattre. Cependant, tant son approche que sa proposition sont celles d’un grand impérialiste bourgeois. D’un côté, il analyse que « Quand il s’agit de dépenser des milliards pour économiser des billions de dommages économiques…, je dirais que c’est une très bonne police d’assurance ». D’autre part, il évite de s’attaquer aux causes qui génèrent les pandémies : la surexploitation des ressources naturelles menée par le capitalisme et la détérioration des systèmes de santé publique. Au lieu de proposer le renforcement et le financement de ces systèmes, il propose la création d’une fondation élitiste qui ressemble au projet destiné à sauver la grande bourgeoisie et les dirigeants des pays impérialistes montré dans le récent film « Ne lève pas les yeux ».

Pire encore, il ne fait même pas référence à la lutte contre la pandémie actuelle, qui continue de pénaliser la santé et les conditions de vie des travailleurs et des masses dans le monde. Nous avons déjà vu la mesquinerie de ces gouvernements et de la grande bourgeoisie sur la question des inégalités de vaccination dans le monde.

Face à ce panorama, nous revendiquons comme justes les mots d’ordre assumés par la LIT-FI, de vaccins pour tous, de rupture des droits de brevet des laboratoires qui les fabriquent et de la nécessité d’un plan international de vaccination massive et gratuite, étendu à tous les pays du monde, ainsi que la reconstruction et le renforcement des systèmes de santé publique.

La réalité a montré que la vaccination de masse a permis d’atténuer les effets les plus graves de la contagion chez les personnes et que c’est l’inégalité mondiale de cette vaccination qui a généré de nouvelles souches et vagues. Cela montre également que ce sont les systèmes de santé publique qui portent le poids de la lutte contre la pandémie, avec un risque élevé pour leurs médecins et leurs infirmières. Par conséquent, nous maintenons que c’est la seule vraie voie (en ce sens, la seule voie réaliste) pour avancer dans ce combat et nous devons continuer à nous battre pour ces mots d’ordre.

L’autre facteur qui affecte la persistance de la pandémie est l’idée criminelle de la « nouvelle normalité», qui s’exprime désormais dans la politique de nombreux gouvernements consistant à traiter la vague actuelle de la souche Omicron comme une « petite grippe ». Il faut donc ajouter, comme nécessité immédiate, la lutte contre cette politique et ses mesures. C’est la santé et la vie des travailleurs qui sont en jeu.

[1] Données tirées du rapport de Teresa Anafin, publié dans le bulletin électronique du Boston Globe (20/1/2022)

[2] https://graphics.reuters.com/world-coronavirus-tracker-and-maps/pt/countries-and-territories/india/

[3] https://forbes.com.br/forbessaude/2022/01/entenda-por-que-omicron-pode-indicar-que-a-pandemia-de-covid-19-esta-no-fim/(original en portugués, traducción nuestra)

[4] https://www.cronica.com.ar/sociedad/Coronavirus-las-personas-no-vacunadas-tienen-36-veces-mas-riego-de-entrar-en-terapia-intensiva-20220121-0030.html

[5] https://www.cnnbrasil.com.br/internacional/chefe-da-oms-2022-pode-marcar-o-fim-da-pandemia/ (original en portuguais)

[6] https://www.dw.com/es/pandemia-de-coronavirus-est%C3%A1-lejos-de-haber-terminado-advierte-la-oms/a-60467575

[7] Ver nota 1 (original en inglés)

[8] https://pebmed.com.br/deltacron-uma-nova-variante-do-coronavirus-ou-erro-de-laboratorio/

[9] https://www.cronista.com/informacion-gral/que-es-la-flurona-la-nueva-variante-del-coronavirus-que-ya-llego-a-la-argentina/

[10] A ce sujet, nous recommendons: https://litci.org/es/66832-2/

[11] A ce sujet, voir: https://litci.org/es/capitalismo-productor-de-pandemias/

[12] A ce sujet, voir: https://litci.org/es/la-carrera-por-la-vacuna-contra-el-covid-19/ y https://litci.org/es/la-carrera-por-la-vacuna-contra-el-covid-19-ii/

[13] A ce sujet, voir https://litci.org/es/la-verdad-sobre-las-muertes-por-covid-en-la-india/

[14] https://www.bbc.com/mundo/noticias-59466211

[15] https://www.estrategiaynegocios.net/lasclavesdeldia/1509776-330/covax-necesita-us5200-millones-para-financiar-vacunas-en-2022?utm_source=pushopsa&utm_medium=pushnotification&utm_campaign=pushopsa

[16] Ídem

[17] https://www.wfla.com/tampa-hoy/mundo/poblacion-mundial-crecio-en-74-millones-en-el-ultimo-ano/#:~:text=Se%20calcula%20que%20la%20poblaci%C3%B3n,de%20A%C3%B1o%20Nuevo%20de%202021.

[18] https://www.goal.com/es/noticias/cuanto-cuesta-vacuna-covid-19/1d0ngem2skf521hey98yr7shru

[19] Données tirées de https://mvsnoticias.com/noticias/economia/los-hombres-mas-ricos-del-mundo-cuanto-ganan-en-un-ano/

[20]https://www.jornada.com.mx/notas/2021/10/18/economia/farmaceuticas-han-ganado-270-mil-mdd-por-la-pandemia/

[21] https://www.lanacion.com.ar/politica/tengo-covid-o-soy-contacto-estrecho-el-gobierno-comunico-las-fechas-para-regresar-al-trabajo-segun-nid19012022/

[22] https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/01/17/argentina-guino-al-fmi-el-gobierno-recorta-225-mil-millones-en-salud-educacion-y-partidas-sociales/

[23] https://exame.com/ciencia/emergentes-abandonam-estrategia-de-covid-zero-na-onda-da-omicron/

[24] https://www.clarin.com/internacional/sorpresa-expertos-japon-dicen-omicron-pico-eliminacion-tardio_0_j0FP2mb5gK.html

[25] Ídem

[26] https://www.infobae.com/america/mundo/2022/01/20/en-reino-unido-aseguran-que-omicron-se-esta-retirando-y-francia-empezara-a-levantar-las-restricciones-en-febrero/

[27] https://www.bbc.com/mundo/noticias-59546388

[28] https://www.bbc.com/mundo/noticias-52009150

[29] https://exame.com/ciencia/proxima-pandemia-mortal-covid-bill-gates/

[30] Ver https://exame.com/ciencia/proxima-pandemia-mortal-covid-bill-gates/ y https://forbes.com.br/forbes-money/2021/01/bill-gates-diz-que-pandemias-do-futuro-devem-ser-levadas-a-serio-como-ameaca-de-guerra/

Source: https://litci.org/es/omicron-oleada-final-o-pandemia-eterna/

 

 

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