Nous appelons le PT, les centrales, les syndicats et les mouvements sociaux à mobiliser les travailleurs et à organiser l’autodéfense.
Par la Direction nationale du PSTU – Section brésilienne de la LIT-QI
Le 01/11/2022
Quelques heures après l’annonce de la défaite de Bolsonaro au 2ème tour de ces élections, les militants bolsonaristes ont commencé à bloquer des routes à travers le pays. En début d’après-midi, le mardi 1er, il y avait encore 267 points de blocage dans 23 États, même après l’annonce du déblocage de 421 foyers.
Mettant en mouvement des camionneurs, notamment des entreprises et des flottes de l’agrobusiness qui, avec les négociants, financent les actions et ce militantisme d’extrême droite, les blocages contestent le résultat des élections et exigent une intervention militaire pour maintenir Bolsonaro au pouvoir.
En d’autres termes, un coup d’État militaire. Le silence du président vaincu est un feu vert pour les actions de soutien aux menaces de coup d’État du bolsonarisme.
De nombreuses vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent que la police routière fédérale (PRF) et la police militaire non seulement ne répriment pas les barrages routiers, mais fraternisent et, dans certains cas, encouragent même les manifestants à rester mobilisés. Les quelques dégagements qui ont eu lieu jusqu’à présent, comme l’accès à l’aéroport de Guarulhos, ont été effectués par la garde municipale.
Ceci intervient même après que le ministre du Tribunal fédéral suprême (STF), Alexandre de Moraes, ait décidé l’action immédiate de la PRF pour mettre fin aux blocages, sous peine d’amende et même d’arrestation en flagrant délit du directeur général de l’institution, le bolsonariste Silvinei Vasques. Il s’agit de la deuxième menace d’arrestation pour Vasques en moins de 48 heures, puisque dimanche, en pleine élection, le directeur a été prié de mettre fin aux opérations qui empêchaient ou retardaient l’arrivée des électeurs dans les bureaux de vote, notamment dans le Nordeste.
Provocation au coup d’État
Il ne fait aucun doute que, loin d’actions spontanées ou sans leader comme ils veulent le faire croire, il s’agit de manifestations et de menaces putschistes orquestrées.
Les conditions ou les rapports de force ne sont pas réunis pour que Bolsonaro impose un coup d’État à l’heure actuelle, en ne reconnaissant pas sa défaite dans les urnes et en empêchant l’investiture de Lula. Mais il veut cultiver et approfondir la remise en cause du résultat électoral, et continuer à organiser et mobiliser des menaces putschistes. Ceci, en plus de l’objectif de démontrer la force et le soutien de secteurs militaires armés (comme une partie de la PRF, de la PM et même des forces armées), et des paramilitaires.
Dans cette optique, la position du PT, qui consiste à ignorer et, tout au plus, à exiger une position des institutions, contribue à apporter de l’eau au moulin du bolsonarisme. Les actions criminelles de la PRF de Vasques le dimanche des élections, en attaquant la liberté démocratique de voter, et à présent en bloquant les routes, avec des menaces de lock-out contre la reconnaissance du résultat électoral, créent un précédent grave, et sont un feu vert pour continuer à proférer des menaces et pour la possibilité de préparer des actions putschistes dans le futur.
Nous ne pouvons pas faire confiance aux seules institutions bourgeoises et leur laisser le soin de mettre fin à ces menaces et de les juguler. Il suffit de voir que le chef de la PRF, qui n’a pas obéi au TSE dimanche, a continué à aider les bolsonaristes à bloquer les routes et est toujours en liberté.
Il est nécessaire de mobiliser et d’organiser la classe ouvrière, les travailleurs et les secteurs populaires. Il est nécessaire que les organisations ouvrières et populaires organisent la réaction face à ces actions de barrages routiers. Mais pas seulement cela : nous devons être organisés et préparés pour prévenir, par l’autodéfense, de nouvelles menaces et les vaincre.

La CSP-Conlutas et les syndicats et mouvements qui lui sont liés, ainsi que d’autres secteurs qui annoncent des initiatives, appelant à une réunion unifiée des mouvements dans les régions pour réagir à cette provocation, ont raison.
Arrestation immédiate des commandants putschistes bolsonaristes
Le directeur général de la PRF doit être arrêté immédiatement, ainsi que les commandants des forces de sécurité publique qui ont montré leur soutien aux actions putschistes.
De même, Bolsonaro et sa famille doivent faire l’objet d’une enquête et être punis de la manière la plus exemplaire possible, tant en ce qui concerne les accusations criminelles portées contre eux que pour leur participation à cette action orchestrée.
Dans la rue : mobilisation et autodéfense contre l’extrême droite
L’action des travailleurs du chantier naval de Brasfels, qui ont dégagé de force la BR Rio-Santos, est un véritable exemple de la manière dont la classe ouvrière et les pauvres doivent agir face à ces manifestations contre les résultats électoraux et en faveur d’une dictature militaire. De même pour les populations de localités qui, de la même manière, ont détruit les barricades bolsonaristes.
Il est nécessaire de descendre dans la rue et de progresser dans l’organisation, la mobilisation et l’autodéfense de la classe et des pauvres. À la fois pour assurer le départ définitif de Bolsonaro, en brisant les blocages et les manifestations pour un coup d’État militaire partout où cela est possible, et pour préparer les futurs affrontements contre l’extrême droite.