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1er mai : le capitalisme tue ! Mort au capitalisme !

Ligue Internationale des Travailleurs – LIT-QI

28 avril 2020

 

Des centaines de milliers de morts, des dizaines de millions de personnes infectées par le coronavirus. Des centaines de millions de chômeurs à cause de la récession mondiale. Les travailleurs subissent actuellement l’une des plus grandes attaques de l’histoire.

Ce n’est pas par hasard, et cela ne vient pas de la nature. C’est le capitalisme qui tue par le Covid 19. Le capitalisme détruit la nature, amène la faim, la misère et le chômage avec ses crises économiques.

La réalité vécue dans les quartiers pauvres ressemble aux conséquences d’une guerre. La mort hante silencieusement les maisons des travailleurs. La faim se propage rapidement dans les quartiers populaires. Un génocide brutal est en train de s’opérer.

Le 1er mai n’a jamais été un jour de fraternisation entre les travailleurs et la bourgeoisie. Ce fut toujours un jour de lutte, qui fait partie de la mémoire du mouvement syndical mondial pour la mort d’ouvriers lors d’une grève aux États-Unis en 1886. En ce 1er mai, il ne sera pas possible de se rassembler dans la rue, en raison du risque de contagion. Mais notre cri de guerre contre le capital n’en sera pas moindre : nous voulons appeler les travailleurs du monde entier à se révolter contre le capitalisme.

La pandémie tue beaucoup plus les travailleurs

Le monde est quasi paralysé par un virus. Pour les grandes entreprises, ce n’était pas intéressant d’investir dans les vaccins et les médicaments nécessaires, faute de leur apporter du bénéfice. Dans le capitalisme, la santé est une marchandise et l’on fabrique ce qui fait du profit.

Les gouvernements bourgeois ont mis en œuvre des plans néolibéraux qui ont détruit la santé publique à l’échelle mondiale, en privatisant les hôpitaux, en réduisant les budgets. La pandémie a frappé un monde sans une structure de santé publique minimale pour y faire face.

Le capitalisme a réduit les salaires des travailleurs et a rendu leurs relations de travail précaires. La plupart doivent travailler aujourd’hui pour pouvoir manger demain.

Cette pandémie est la plus grave de l’histoire, depuis la grippe espagnole de 1918. Mais elle a un effet inégal.

Les riches peuvent se mettre en quarantaine dans des maisons luxueuses où leur nourriture et leur confort en confinement ne manquera pas. Ils sont pris en charge dans des hôpitaux privés. Les pauvres sont privés de salaires, ils n’ont pas de maisons décentes, ils n’ont pas l’assistance médicale nécessaire. Beaucoup n’obtiendront pas de lits en soins intensifs et seront condamnés à mort.

La faim brutale s’abat sur le peuple

La récession mondiale a commencé. Tout indique la possibilité d’une dépression similaire à celle de 1929, la plus grave de l’histoire du capitalisme.

Les chômeurs se comptent par dizaines de millions dans les différents pays. Une bonne partie des petites entreprises font faillite.

Les conséquences sont dramatiques. La faim est la pire d’entre elles. Les familles n’ont pas de quoi nourrir leurs enfants. Beaucoup, beaucoup vont mourir de faim dans la périphérie des grandes villes du monde entier, en plein 21e siècle !

La barbarie capitaliste se propage.

Le virus ne fait pas de distinction entre les classes sociales… mais les gouvernements le font !

Les réactions des gouvernements ont été différentes selon les pays. Cela va des négociateurs voyous, comme Bolsonaro et Trump, à ceux qui semblent « prendre des mesures » pour combattre la pandémie.

Mais la préoccupation fondamentale de tous les gouvernements est de sauver les grandes entreprises. Les plans multimillionnaires présentés ont cinq, dix, vingt fois plus d’argent pour les entreprises que pour les travailleurs. Ils sont destinés à sauver les profits de quelques milliers de bourgeois plutôt que la vie de milliards de travailleurs.

Aucun gouvernement ne garantit la quarantaine qui serait nécessaire pour les travailleurs. Tous font fonctionner les usines pour assurer leurs profits. Ils nient même les conditions de sécurité les plus élémentaires aux travailleurs en première ligne dans cette lutte, comme ceux de la santé et d’autres services essentiels.

Ils parlent de quarantaine, mais ils ne garantissent aucune condition pour une véritable quarantaine. Les travailleurs ne peuvent pas arrêter de travailler sans maintien de salaire. Ils n’ont pas de maisons décentes où s’abriter.

Les masques vont tomber. À mesure que la pandémie et la crise économique progressent, le caractère de classe de ces gouvernements apparaîtra plus clairement. Rarement le capitalisme montre son visage cruel et impitoyable comme il le fait maintenant.

Pour les bourgeois, tout ! Pour les travailleurs, répression !

Avec la farce du combat contre la pandémie, les gouvernements renforcent le contrôle et la répression. La peur de la bourgeoisie est liée à la possibilité de rébellions dans diverses parties du monde.

Des processus révolutionnaires existaient déjà au Chili, en Irak, à Hong Kong et dans d’autres pays. Maintenant, la bourgeoisie a peur que d’autres processus révolutionnaires aient lieu.

C’est pourquoi les mesures de répression et de vigilance à l’encontre des travailleurs ont considérablement augmenté. Orbán a imposé un régime autoritaire et dictatorial en Hongrie. Trump sévit davantage contre les immigrants. Fernández en Argentine et Duque en Colombie intensifient la répression dans les quartiers populaires.

Nous voulons particulièrement dénoncer le gouvernement Piñera au Chili, qui a décrété un « état de calamité » pour justifier une répression encore plus grande. Piñera refuse de libérer 2 500 prisonniers politiques, de sorte qu’ils meurent en prison à cause de la pandémie.

Ne pas mourir de pandémie ni de faim

Pour un plan d’urgence anticapitaliste

Construisons une issue ouvrière et socialiste à la crise

Il n’y a aucune issue au sein du capitalisme. La crise actuelle pose de manière plus urgente le dilemme central de toute l’humanité : socialisme ou barbarie.

Les réformateurs du monde entier insistent sur des plans keynésiens d’intervention de l’État pour sauver le capitalisme. Ni le PT ni Unidos Podemos, ni le Frente Amplio, ni Syriza,1 ni les PC ni les PS du monde ne sont de véritables alternatives, car tout ce qu’ils proposent, et qu’ils font là où ils gouvernent, se situe dans le cadre de la défense du système capitaliste et des régimes bourgeois. Ils défendent, eux également, les plans de sauvetage des grandes entreprises !

Les capitalistes ne nous présentent que le choix de mourir de faim ou de mourir de Covid 19. C’est le vrai sens de « la vie ou l’économie ».

Nous, par contre, nous voulons faire tomber la domination capitaliste.

Serait-il possible de faire face aux morts par pandémie ? Serait-il possible de mettre fin à la faim et au chômage?

Oui, c’est possible ! Mais pour cela, il faut un plan d’urgence anticapitaliste.

Il est possible de faire face à la pandémie, garantissant une véritable quarantaine, qui à l’heure actuelle ne ferait travailler que ceux qui produisent de la nourriture, des médicaments et tout ce qui est nécessaire pour sauver la population pauvre.

Cela comprend la garantie d’un salaire moyen pour tous les travailleurs, formels et informels, employés ou sans emploi. Il faut exproprier des hôtels et des maisons pour abriter la population.

Il faudrait exproprier les hôpitaux privés et construire ceux qui sont nécessaires pour soigner les travailleurs. Il faudrait exproprier les sociétés pharmaceutiques pour garantir à tous des médicaments et des tests gratuits. Exproprier les entreprises nécessaires à la production de respirateurs, de médicaments et de produits pharmaceutiques essentiels.

Pour faire face à la faim, il faut exproprier les entreprises de production et de distribution alimentaires ; veiller à ce que la nourriture atteigne immédiatement l’assiette des pauvres dans tous les quartiers, avec des opérations de distribution d’urgence.

Pour faire face au chômage, après la fin de la pandémie, il faudra mettre en œuvre un plan de travaux publics basé sur des critères sociaux et environnementaux, un plan qui prend en compte tout le monde. Et actuellement, il faut exproprier toutes les entreprises qui licencient et assurer un salaire à tous les travailleurs. Il faut nationaliser les entreprises stratégiques sans compensation, et ne pas donner de l’argent aux entreprises privées pour assurer leurs profits.

La crise du coronavirus a exacerbé l’oppression de millions de femmes. Elles sont l’avant-garde de la lutte contre la pandémie. Elles constituent la majorité des personnes employées dans le secteur de la santé et des services sociaux : 70% dans les 104 pays analysés par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Cependant, en plus de la précarité et de la misère, de nos jours, elles courent le risque de mourir en confinement aux mains de leurs agresseurs machistes. Pas une de moins à cause du rester chez soi ! Il faut exiger de tous les gouvernements qu’ils garantissent le budget et les ressources nécessaires à la prévention, aux soins et à la protection face à toute violence sexiste.

En outre, ce sont également les travailleurs noirs, les travailleurs immigrés, les réfugiés, les peuples autochtones, la population LGBT qui, étant parmi les plus pauvres, sont les plus touchés par la pandémie. Que ce soit faute d’accès aux soins de santé, aux conditions minimales de logement pour garantir la quarantaine, soit parce que, en manque de médicaments, ils sont contraints de s’exposer au risque de contagion pour lutter pour leur survie.

Les jeunes étudiants issus des familles les plus pauvres subissent plus fréquemment cette situation de discrimination. L’absence de conditions et de mesures réelles dans l’éducation pousse des millions de jeunes à l’échec scolaire, et de ce fait, ils se voient refuser un droit fondamental qu’est l’éducation. Que la crise du coronavirus ne laisse aucun étudiant sur le carreau ! Accès des enfants des ouvriers à l’université ! Pour une éducation publique de qualité, gratuite, laïque et égalitaire !

Beaucoup diront qu’il n’y a pas d’argent pour garantir cela. Mensonge ! L’argent existe, mais il est utilisé pour sauver les grandes entreprises.

Nous défendons une taxe sur les grandes fortunes. Les banques doivent être nationalisées pour financer ces plans. Suspension des dettes intérieures et extérieures!

Les États impérialistes pillent les produits et les fournitures de protection nécessaires pour faire face à la pandémie, laissant les pays semi-coloniaux sans les moyens d’en disposer. Pour la distribution mondiale de ces produits, par la reconversion de l’appareil productif mondial à cet effet.

Il est possible de réorienter l’économie pour sauver les travailleurs de la pandémie, de la faim et du chômage. Soit une économie planifiée au service des besoins sociaux et du combat contre la pandémie, soit une économie garantissant les profits d’une minorité de capitalistes. Tel est le dilemme aujourd’hui.

Nous appelons les travailleurs du monde entier à se révolter contre ces gouvernements bourgeois. Seul le prolétariat, à l’avant-garde de ces luttes, pourra mener à bien ce programme.

En ce 1er mai, nous levons fièrement nos drapeaux rouges. Que notre cri soit entendu dans le monde entier.

Rejoignez la LIT pour construire une alternative ouvrière et socialiste pour l’humanité !

Participez à notre célébration internationaliste du 1er mai !

Le capitalisme tue ! Mort au capitalisme !

Socialisme ou barbarie !

1Des partis ou coalitions électorales considérés comme « de gauche », respectivement au Brésil, en Espagne, en Uruguay, en Grèce. NdT

 

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