ven Mar 29, 2024
vendredi, mars 29, 2024

Le tsunami des immigrants

Le tsunami des immigrants

Voici notre interview du camarade d'ATRAIE (Asociación de TRAbajadores Imigrantes en España) qui a été avec nous dans la mobilisation du 25 février.

Le message que nous voulons transmettre aux camarades en Belgique est que la lutte des émigrants n'a pas de frontières. La loi sur les étrangers d'application en Belgique est la même qu'en Espagne, en France et dans d'autres pays. L'unique issue que nous avons est de continuer à nous battre. C'est un travail très dur, très compliqué, qui nous demande un peu de patience et un peu de raisonnement. C'est une erreur de croire que les gouvernements de l'UE vont nous donner un beau jour des droits ou nous considérer comme égaux, parce que la seule chose qu'ils veulent c'est avoir davantage de main-d'ouvre bon marché.

Dans ATRAIE, nous pensons que nous devons créer une organisation à l'échelle internationale. La lutte des immigrants en Espagne doit avoir son reflet hors des frontières espagnoles. Et les problèmes et les luttes des immigrants qui vivent dans d'autres pays de l'Union Européenne doivent avoir un reflet en Espagne.

Nous revendiquons trois points importants:

D'abord, il faut la garantie de papiers pour tous et sans conditions. Cela signifie que tous les immigrants qui se trouvent physiquement dans n'importe quel pays ont le droit d'avoir les documents qui leur permettent de vivre d'une manière « légale » (entre guillemets, parce que dans ce monde il n'existe pas de personne illégale, c'est un mot qu'utilisent les gouvernements et les organisations qui soutiennent leurs politiques).

Deuxièmement, les étrangers font partie de la classe ouvrière. Nous sommes pour la participation de tous les immigrants dans toutes les luttes de la classe ouvrière sous la devise NATIVE OU ÉTRANGÈRE, LA MEME CLASSE OUVRIÈRE. Les immigrants doivent prendre part syndicalement aux organisations qui revendiquent vraiment les droits et qui sont des organisations combatives qui peuvent garantir la lutte et tout ce que demandent ces immigrants.

Troisièmement, les immigrants ne doivent pas oublier les luttes et les problèmes de leurs pays. Nous travaillons pour que la lutte dans nos pays soit plus forte, que les travailleurs de nos pays qui y restent soient plus forts pour mettre en échec le système de nos gouvernements, qui sont en général des gouvernements corrompus, des gouvernements qui travaillent seulement pour le pillage de nos richesses, des gouvernements qui aident les entreprises multinationales en leur fournissant les moyens pour évacuer davantage de matière première, spécialement les multinationales européennes qui volent notre pétrole, notre industrie minière, notre poisson et tout ce que nous avons de merveilleux dans nos pays d'origine.

Un jour nous retournerons dans nos pays mais nous voulons retourner là où nous, les travailleurs, sommes aux commandes. C'est un travail très pénible et cela nous oblige à nous organiser à l'échelle internationale, car le capital n'a pas de frontières et les chefs d'entreprise peuvent aller dans nos pays sans avoir besoin d'une autorisation de résidence. Nous devons garantir notre union. Nous sommes dans une situation très compliquée, très faible, mais les rivières, à leur origine, commencent toujours comme de petits ruisseaux et les gouttes remplissent la rivière. Nos gouttes, ce sont des gouttes de lutte. Nous devons les unir pour qu'un certain jour, nous puissions avoir un tsunami dans l'UE, le tsunami des immigrants.

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