sam Sep 07, 2024
samedi, septembre 7, 2024

Pérou: Castillo, arrête la répression et réponds aux revendications !

Le PST exprime sa solidarité et son soutien inconditionnel à la lutte populaire déclenchée contre la faim et le gouvernement désastreux de Pedro Castillo. Dans presque tout le pays, on assiste à des soulèvements populaires avec des blocages de routes et, dans certains endroits, des pillages et des attaques contre des entités qui symbolisent les abus de l’État et du secteur privé.

Par: PST-Pérou

L’explosion populaire se produit dans le contexte de la grève et de la paralysie appelées par plusieurs syndicats de transport, y compris les conducteurs de motos-taxis, les chauffeurs de taxi et les travailleurs informels, et comprend des organisations de petits agriculteurs et principalement les pauvres qui rejoignent spontanément la manifestation pour une raison : La faim.

Les prix du carburant et des denrées alimentaires de base ont doublé et aucune personne ayant un salaire précaire ou sans emploi ne peut se les offrir.

La réponse du gouvernement à cette protestation légitime a été du genre le plus vil. Castillo a qualifié les manifestants d’être « payés » par la droite et, dans cette optique, il a déclenché une répression brutale à leur encontre, qui, dans le cas de Huancayo, a causé la perte de la vue de deux jeunes et la mort de quatre personnes. Et maintenant, il a décrété un couvre-feu à Lima et Callao, ce qui ne fait qu’attiser les tensions.

Il est vrai que les patrons, et surtout leurs secteurs de droite, n’ont pas laissé respirer le gouvernement depuis le premier jour. Mais leur attribuer le débordement populaire est non seulement un non-sens qui surestime leur force réelle, mais conduit aussi à ne pas comprendre la souffrance et le désespoir que le peuple éprouve face aux augmentations des prix et au désintérêt manifesté par le gouvernement.

Au contraire, aujourd’hui, la droite est alarmée par la révolte populaire et applaudit les mesures

répressives dictées par le gouvernement. Elle veut que la situation soit maîtrisée pour sauver les biens des riches, puis revenir à la charge avec son plan de destitution. Nous n’attendons rien de plus d’eux. Celui qui fait le sale boulot, c’est Castillo, qui depuis le premier jour a cédé à ses ennemis, et maintenant, au lieu de répondre aux demandes et de renouer avec le peuple qui l’a mis au Palais, il capitule devant ses persécuteurs et envoie la police nationale et les forces armées contre le peuple.

L’explosion sociale exprime non seulement un immense mécontentement, mais aussi une frustration à l’égard du gouvernement. L’élection de M. Castillo était l’espoir des pauvres de récupérer ce qu’ils avaient perdu lors de la pandémie, en raison non seulement du virus, mais aussi des politiques de favoritisme appliquées par le gouvernement. Mais M. Castillo n’a rien fait: il n’a tenu aucune promesse, n’a satisfait aucune demande et a contribué à aggraver la situation. Dans les usines où les problèmes s’aggravent, le gouvernement ne fait rien. Il n’a rien fait face à l’augmentation absurde des prix des aliments et des carburants; et maintenant, sous la pression populaire, il dicte des demi- mesures qui ne résolvent pas le problème.

Le gouvernement de Castillo ne montre pas seulement l’échec absolu de la « gauche » de Juntos por el Peru et Peru Libre et leur incapacité totale à réaliser un programme de changement de l’Etat. En outre, elle a montré qu’il n’est pas possible d’effectuer ces changements en accord ou en conciliation avec la bourgeoisie comment ils le préconisent, même aujourd’hui.

Face à cette situation, ce dont nous avons besoin, c’est de soutenir, de renforcer et d’élargir la lutte qui a commencé. Résolument pour unir la classe ouvrière dans son ensemble le 7 avril. Nos slogans sont

  • –  Gel des prix du carburant, du gaz et de la nourriture.
  • –  Une augmentation générale des salaires et des pensions jusqu’au niveau du panier alimentaire familial de base.
  • –  Soutien aux paysans pauvres avec des engrais, une assistance technique et l’achat de leurs produits à des prix équitables.
  • –  Réintégration des licenciés, annulation des licenciements collectifs, administration ouvrière des usines fermées, fin de l’intermédiation du travail et du CAS dans l’État.
  • –  Assistance efficace à la pandémie, à l’éducation du public et à la demande d’eau et de services de base, avec un financement.

Il existe des ressources. Et s’ils font défaut, il faut les prendre aux grandes entreprises, comme les communautés paysannes réclament ce qui leur appartient aux compagnies minières. Nous payons par de nombreuses vies perdues et davantage de pauvreté la politique gouvernementale consistant à sauver d’abord les entreprises pendant la pandémie. Assez ! Que la crise et les augmentations attribuées aux effets internationaux soient payées par les grands capitalistes et par les riches.

La frustration des travailleurs et du peuple contre le gouvernement Castillo, révélée dans la rue, doit nous amener à prendre en main le gouvernement de nos destins. Dans les blocages et dans les arrêts de travail, dans les campagnes et dans les usines, il est nécessaire de mettre en place des comités de lutte, aujourd’hui pour les revendications formulées et demain pour faire face aux tentatives de la droite de reprendre le pouvoir. Ce n’est qu’à partir de ces organisations, face à l’échec et à l’effondrement du gouvernement Castillo, que nous pourrons créer une alternative pour un véritable gouvernement ouvrier et populaire. Et pour mener à bien cette tâche, le PST appelle à la construction d’un véritable parti révolutionnaire, d’ouvriers et ouvrières.

Traduction Silas Teixeira

 

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