jeu Nov 21, 2024
jeudi, novembre 21, 2024

L’UE et ses gouvernements soutiennent le génocide et l’épuration ethnique promu·es par Israël


La campagne de propagande de l’Union Européenne, de ses gouvernements et de tous les grands médias européens est tout simplement brutale. Quiconque défend le peuple palestinien et ne soutient pas inconditionnellement le massacre génocidaire d’Israël est criminalisé·e, qualifié·e de complice des terroristes et d’antisémite.

Par: LIT – Europe, le 25 octobre 2023


Derrière la bannière du « droit à la défense » se cache un plan d’épuration ethnique
Toute cette campagne veut cacher le fait qu’il n’y a pas de « droit de défense » légitime pour Israël. Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux armées, mais d’un génocide. Les Palestiniens n’ont pas d’avions, pas de chars, pas d’artillerie, pas de marine. Derrière le faux drapeau du « droit à la défense » se cache un plan visant à détruire Gaza, à exterminer des pans entiers de sa population et à chasser le reste dans le désert du Sinaï, en Égypte.
Le bombardement de l’hôpital Al Ahly, qui a fait 500 morts, est la preuve vivante de la politique sioniste d’extermination. L’attribution scandaleuse de la responsabilité à la guérilla du Jihad islamique est une ignominie. Ce n’est pas un hasard si Biden, qui prend pour argent comptant la version israélienne, refuse une enquête internationale.
L’État d’Israël, avec le soutien des gouvernements américain et européen, met en œuvre un plan de nettoyage ethnique. Nous assistons à la mise en œuvre brutale de la deuxième Nakba [catastrophe], qui ne se limite pas à Gaza, mais englobe également Jérusalem-Est et la Cisjordanie, où des bandes de colons armé·es, protégé·es et soutenu·es par l’armée israélienne, s’emparent des terres palestiniennes, terrorisent et massacrent la population locale, cherchant à l’expulser vers la Jordanie.
De 2000 au 7 octobre, jour de l’incursion du Hamas, 2 287 palestiniens et palestiniennes ont été tué·es en Cisjordanie. Du 7 octobre au 23 octobre, plus de 5 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, dont plus de 2 000 enfants. Dans le même temps, Israël a massé des troupes à la frontière de la bande de Gaza et continue de bombarder des quartiers, préparant ainsi une invasion terrestre. Jusqu’à présent, plus d’un tiers des bâtiments de Gaza ont été détruits par les bombes.
Les méthodes employées par Israël contre les Palestiniens à Gaza peuvent être comparées à celles utilisées par les nazis pour écraser le soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943. De même, les actions des colons en Cisjordanie peuvent être comparées aux pogroms antisémites contre les Juifs. Comme les nazis l’ont fait avec les Juifs, l’État israélien n’a pas hésité à nier l’humanité des Palestiniens et à les réduire, selon les termes du ministre de la défense Yoav Gallant, au statut d' »animaux ».


L’UE et les gouvernements européens sont des puits d’hypocrisie
L’UE et les gouvernements européens ne parlent que du « terrorisme » du Hamas, dont le plus grand crime a été de ridiculiser la sixième armée du monde. Ils ont illuminé le siège de la Commission européenne, la Tour Eiffel et la Porte de Brandebourg avec le drapeau sioniste. Ils ont persécuté les manifestations en faveur des Palestiniens et contre les crimes de guerre israéliens en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne, au motif qu’elles étaient « susceptibles de provoquer des troubles à l’ordre public ». En France et en Allemagne, ils ont menacé d’interdire les organisations pro-palestiniennes, et Macron en profite pour militariser le pays. Malgré cela, ils n’ont pas pu empêcher de grandes mobilisations de milliers de personnes dans les rues d’Europe.
Les chefs de gouvernement européens sont venu·es, désireux et désireuses d’embrasser Netanhayu et de lui apporter leur soutien inconditionnel. L’Allemand Scholz a été le premier chef de gouvernement à lui rendre visite et à déclarer que « la sécurité d’Israël est une affaire d’État » pour l’Allemagne et que seul Israël devrait décider de la durée de l’opération génocidaire contre Gaza.
Les Italiens Meloni et Macron, le Britannique Rishi Sunak… La présidente de la Commission européenne Von der Leyen et le président du Parlement européen Metsola se sont empressé·es d’apporter leur soutien inconditionnel à M. Netanyahou. Von der Leyen n’a même pas mentionné les mots rituels de « respect du droit humanitaire ». Pendant ce temps, son commissaire de quartier, Várhelyi, a déclaré que la Commission suspendait unilatéralement toute aide humanitaire aux Palestiniens.
Le comportement de Mme Von der Leyen était si scandaleux que plusieurs gouvernements européens, emmenés par le commissaire Borrell, lui ont reproché de ne pas faire la moindre référence au « respect du droit humanitaire ». Par cette « critique », ils ont voulu se protéger de l’opinion publique, tout en exprimant leur crainte de voir le conflit s’étendre à la région. De même, ils se sont opposés à ce que la Commission suspende l’aide humanitaire (qu’Israël ne laisse d’ailleurs pas entrer).
Mais l’appel au « respect du droit humanitaire » n’est qu’une formalité vide de sens, car tous et toutes savent parfaitement qu’Israël ne l’a pas respecté avant, ne le respecte pas aujourd’hui et ne le respectera pas demain. Au contraire, sous l’étiquette du « droit d’Israël à se défendre », ils soutiennent ouvertement un génocide sans qu’une seule dénonciation des massacres israéliens ne sorte de leur bouche, sans exiger que la Cour pénale internationale poursuive les responsables, sans prendre aucune mesure punitive à leur encontre, sans maintenir des relations diplomatiques et commerciales complètes et sans continuer à fournir des armes à Israël. L’UE et les gouvernements exigent la libération des otages détenus par les milices palestiniennes, mais ne disent pas un mot sur les 6000 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, dont plus de 1000 en détention administrative.
Tous les gouvernements de l’UE, qu’ils soient plus ouvertement du côté de Netanyahou ou qu’ils veuillent paraître plus « équidistants », comme celui de l’Espagne, partagent cette même politique.
La « souveraineté européenne » n’est rien d’autre que la soumission aux États-Unis.
Lors de leurs sommets, ils parlent de « souveraineté européenne » pour ensuite se soumettre totalement aux États-Unis, dont le soutien à Israël, selon les termes de M. Biden, est « solide comme le roc et inébranlable ». Si la visite de M. Biden en Israël a montré des États-Unis décadents, la politique de l’UE montre sa servilité et expose son manque de pertinence croissant dans le monde. Une grande partie des armes utilisées par M. Biden pour armer Israël et bombarder Gaza proviennent de la base italienne de Sigonella, en Sicile.
Non seulement les États-Unis ont accordé 4,4 milliards de dollars d’aide militaire à Israël cette année, mais ils s’apprêtent à lui donner 14 milliards de dollars supplémentaires. Ils livrent d’urgence des armes de pointe qu’Israël utilise pour le massacre de Gaza, tout en refusant de les fournir à l’Ukraine pour qu’elle se défende contre l’agression russe. Ils ont envoyé deux porte-avions dans la région, avec leurs groupes de combat respectifs, et ont mis 2 000 soldats en attente pour intervenir dans la région si nécessaire. Son ambassadeur à l’ONU a déclaré que ce n’était pas le moment de s’inquiéter des « dommages collatéraux », même s’il faut pour cela démolir la ville de Gaza. Les États-Unis ont opposé leur veto à une proposition de cessez-le-feu humanitaire au Conseil de sécurité des Nations unies.
Les seules voix dissidentes associées aux gouvernements européens ont été celles de certains ministres de Podemos-Sumar dans le gouvernement de Pedro Sánchez, en particulier Ione Belarra pour les droits sociaux et Irene Montero pour l’égalité, qui ont exigé la fin des attaques contre la population de Gaza, qualifié la réponse israélienne de génocide planifié et suggéré – sans succès bien sûr – que le gouvernement sortant de Sánchez, dont ils font partie, suspende les relations diplomatiques avec Israël, applique des sanctions économiques et poursuive Netanyahou devant la Cour pénale internationale. Mais au-delà de leurs paroles, qui sont distinctes de l’unanimité criminelle de l’UE et de ses gouvernements, leur position est hypocrite dans la mesure où ils savent que si Pedro Sánchez parvient finalement à former un gouvernement (avec eux), sa politique à l’égard d’Israël continuera d’être, comme elle l’a été jusqu’à présent, parfaitement alignée sur celle de l’UE et des États-Unis.


La « solution à deux États
Il y a un aspect sur lequel Sánchez et Podemos-Sumar sont d’accord et qui a été mentionné par le commissaire européen Borrell lui-même : la demande de deux Etats comme « la seule solution viable pour parvenir à une situation de paix et de stabilité dans la région ». M. Borrell a également déclaré que l’interlocuteur palestinien de l’UE était Mahmoud Abbas, le président de l’ANP (Autorité nationale palestinienne). Sumar-Podemos, dans ses négociations avec le PSOE pour former un gouvernement, demande à M. Sánchez que le prochain gouvernement reconnaisse unilatéralement la Palestine, car s’il attend de l’UE qu’elle le fasse, elle ne le fera jamais.
La vérité est qu’à l’heure actuelle, plusieurs États de l’UE reconnaissent déjà l' »État » palestinien, comme la République tchèque, Chypre, la Bulgarie, la Suède et la Hongrie. Sumar-Podemos pense-t-il que l’ajout du nom de l’État espagnol à cette liste futile fera une quelconque différence ?
Le plaidoyer en faveur de deux États comme « solution » au conflit est courant dans la gauche européenne. Elle est également défendue par la Chine et la Russie, ainsi que par les régimes arabes réactionnaires. Mais cette option n’a jamais été une solution à quoi que ce soit, et elle l’est encore moins aujourd’hui. La « solution » à deux États suppose de légaliser l’occupation coloniale israélienne, de renoncer au retour des 5,9 millions de réfugiés palestiniens et d’accepter la formation d’un pseudo-État sans continuité territoriale et sans les compétences fondamentales qui définissent un État, qui resterait aux mains de l’État d’Israël.
Mais cette « solution », après 75 ans de colonisation, l’occupation de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est depuis 1967 et la politique de plus en plus frénétique d’implantations illégales sur les terres palestiniennes, est devenue une farce macabre et une chimère impossible. Israël contrôle aujourd’hui 60% de la Cisjordanie par un système d’apartheid, a installé 279 colonies illégales et a instauré une politique de terreur en association avec les colons. L’un des ministres israéliens responsables de l’administration de la Cisjordanie, Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale, est un homme qui a été poursuivi comme terroriste par les propres tribunaux israéliens et qui a déclaré publiquement que « tous les Arabes doivent être tués ».
D’autre part, l’ANP, dirigée par Mahmoud Abbas, est une structure corrompue, réduite à une partie de la Cisjordanie, dont la mission fondamentale est d’agir comme une force de police interne au service de l’occupant israélien. L’ANP est détestée par la rue palestinienne et surtout par la jeunesse. C’est pourquoi elle n’a pas organisé d’élection présidentielle depuis 2005, ni d’élection au Parlement palestinien depuis 2006, remportée par le Hamas. Est-ce cette sinistre ANP qui doit être reconnue comme l' »État » palestinien ?
La solution au problème palestinien ne vient pas de « deux Etats ». La solution est celle que préconisent la rue palestinienne et les Juifs antisionistes : l’établissement d’une Palestine laïque, démocratique et non raciste sur l’ensemble du territoire historique de la Palestine (« du fleuve à la mer »). Une Palestine sans murs, sans points de contrôle, sans colonies armées et où les millions de réfugiés palestiniens issu·es des familles expulsées de leurs maisons en 1948 pourront revenir. Une Palestine où les Arabes et les Juifs peuvent vivre librement ensemble dans la paix et l’égalité. Seule la défaite de l’État sioniste, le démantèlement de cet État raciste et oppressif peut ouvrir la voie à une solution.


Pourquoi l’UE et les gouvernements européens soutiennent-ils Israël ?
De nombreux Européens se demandent pourquoi les gouvernements européens soutiennent les plans de génocide et de nettoyage ethnique d’Israël. Le juif français antisioniste Pierre Stambul, porte-parole de l’UJFP (Union des Juifs de France pour la Paix) a répondu précisément à cette question dans une interview du 14 octobre :
« Certains pensent que cet alignement provient d’un sentiment de culpabilité à l’égard des Juifs. C’est faux. S’il est incontestable que l’Europe est coupable de siècles d’antijudaïsme chrétien et d’antisémitisme racial qui ont conduit au génocide nazi, cela n’a rien à voir avec le soutien à Israël. En revanche, l’idéologie des dirigeants israéliens actuels est plus proche de ceux qui ont perpétré le génocide que de ceux qui l’ont subi (y compris ma propre famille). Non, l’Occident soutient Israël parce que c’est son État. C’est un exemple de reconquête coloniale, c’est un morceau d’Occident installé au Moyen-Orient. Il est devenu le laboratoire des technologies de pointe en matière de surveillance et d’enfermement des populations considérées comme dangereuses. C’est le lieu où les armées et les polices du monde entier viennent « s’entraîner ». Israël est indispensable pour dominer et soumettre la région. C’est pourquoi l’UE et les gouvernements européens, à la suite des Etats-Unis, appellent à serrer les rangs avec Israël pour défendre les « valeurs communes », « la civilisation, la démocratie et le monde libre ».
Les gouvernements européens ont également l’impudence de présenter Israël comme la « seule démocratie du Moyen-Orient », un autre mensonge abject. Israël est un État colonial raciste depuis sa naissance. Pour commencer, c’est un État où la population arabe vivant sur le territoire israélien n’a que la citoyenneté, mais se voit refuser la nationalité. Ils et elles sont des citoyen·es de seconde zone, victimes de discriminations légales et privés de droits fondamentaux tels que le droit de posséder les terres qui leur ont été expropriées. Quant aux territoires occupés, la population palestinienne vit sous un régime d’apartheid brutal, dénoncé par de nombreuses organisations internationales telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch et l’ONG israélienne B’Tselem.
Quel est le rapport entre l’antisionisme et l’antisémitisme ?
Les gouvernements disent que s’opposer au génocide et défendre la population palestinienne, c’est de l’antisémitisme. Mais ils nous cachent que la principale base de soutien international du sionisme est constituée par les chrétiens évangéliques américains d’extrême droite, l’une des principales bases de Trump, qui sont ouvertement antisémites. En revanche, un nombre croissant de Juifs dans le monde et surtout aux États-Unis s’élèvent contre le nettoyage ethnique israélien. Jewish Voices for Peace (JVP) compte 440 000 membres et sympathisants. Ils et elles se sont massivement mobilisé·es contre le massacre sioniste dans de nombreuses villes américaines, protestant à l’intérieur même du Capitole.
Voici un extrait de la déclaration publiée par le JVP le 7 octobre : « Le gouvernement israélien vient peut-être de déclarer la guerre, mais sa guerre contre les Palestiniens a commencé il y a plus de 75 ans. L’apartheid et l’occupation israéliens – et la complicité des États-Unis dans cette oppression – sont la source de toute cette violence. Pendant 16 ans, le gouvernement israélien a étouffé les palestiniens et les palestiniennes de Gaza sous un blocus militaire draconien par air, mer et terre, emprisonnant et affamant deux millions de personnes et les privant de soins médicaux. Le gouvernement israélien massacre régulièrement les Palestinienn·es de Gaza ; les enfants de dix ans qui vivent à Gaza sont déjà traumatisés par sept grandes campagnes de bombardement au cours de leur courte vie ».
S’il existe une source d’antisémitisme dans le monde aujourd’hui, ce n’est autre que la fameuse campagne visant à identifier l’État génocidaire d’Israël au peuple juif. Pierre Stambul a déclaré dans l’interview précitée : « Le sionisme est un crime contre les Palestiniens. Pour les Juifs, c’est une insulte à leur mémoire, à leur histoire, à leur identité.

Levée immédiate du siège de Gaza ! Non au massacre, à l’occupation et à l’apartheid !

Rupture immédiate des relations diplomatiques avec Israël, fermeture de ses ambassades et consulats !

Fin de toute collaboration académique, culturelle et scientifique avec Israël !
Boycott des livraisons d’armes !

Mettez fin à toute collaboration économique ! Soutenez la campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) !

Soutien inconditionnel à la résistance palestinienne ! Nous appelons à redoubler les mobilisations et invitons toutes les organisations politiques, syndicales et étudiantes à les soutenir !

Tout comme nous défendons le peuple ukrainien dans sa lutte pour reconquérir son territoire face à l’agression de Poutine, soutenons la lutte légitime du peuple palestinien pour sa terre. Pour une Palestine unique, laïque, démocratique et non raciste, du fleuve à la mer !

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