La guerre civile en Syrie, entre le régime génocidaire de Bachar al Assad et les forces rebelles qui luttent contre la dictature, se poursuit.
Récemment, la presse internationale a rapporté l'information, fournie par une commission d'enquête de l'ONU, selon laquelle le gouvernement syrien a ordonné la torture (y compris un nombre élevé d'agressions sexuelles) et l'assassinat d'environ 11.000 prisonniers politiques (y compris des enfants). C'est un signe de plus du fait que la dictature d'Assad est disposée à se maintenir à tout prix.
En même temps, un « second front » s'est ouvert dans les territoires libérés et dominés par les rebelles, avec des combats de plus en plus violents entre les forces rebelles de l'Armée syrienne libre et les milices islamistes et les forces dites « djihadistes » de l'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant). Cette dernière organisation, liée à Al-Qaïda, ne combat pas les forces d'Assad dans les zones libérées, mais bien les « rebelles », afin d'imposer un « Etat islamique ». Elle agit ainsi comme une véritable « cinquième colonne » au profit du régime.
Ces combats entre les rebelles et l'EIIL contredisent clairement les fausses accusations de la dictature, relayées par le courant castro-chaviste à l'échelle mondiale, selon lesquelles il n'y aurait pas de « véritable révolution » contre une dictature sanguinaire, mais des rebelles dominés par les « djihadistes ».
Les attaques de Yarmouk
Yarmouk est le principal camp de réfugiés palestiniens à Damas, la capitale syrienne. Il a été fondé en 1957 à la suite de l'expulsion des Palestiniens de leur pays, après la création de l'Etat d'Israël. Le camp est arrivé à héberger jusqu'à 250 000 personnes, y compris des réfugiés palestiniens et syriens. Au fil du temps, Yarmouk est devenu un important quartier de Damas.
Dès le début de la révolution, en mars 2011, une effervescence politique s'est développée dans ce quartier et des cellules d'opposition ont commencé à y œuvrer, ce qui donna lieu à une forte polarisation entre les partisans du régime (souvent liés au courant palestinien FPLP-Commandement général) et ses adversaires.
Cette situation a rapidement poussé le régime à imposer un siège autour du camp et à le soumettre à un bombardement systématique, tuant des centaines de Palestiniens. Lorsque c'était encore possible, une partie de la population est parvenue à s'échapper de Yarmouk et à rejoindre l'exode douloureux de plus de 9 millions de Syriens qui ont dû abandonner leur maison en raison de la guerre. Ceux qui sont restés dans le camp, environ 20 000 personnes, se trouvent sous un siège total depuis maintenant plus de sept mois, un siège qui empêche l'entrée de denrées alimentaires et de médicaments et l'évacuation des malades. En outre, il n'y a pas d'eau courante ni d'électricité et les bombardements (dernièrement avec des barriques pleines d'explosifs) y sont permanents. Le camp est resté sous le contrôle du Comité de coordination locale et des forces de l'Armée syrienne libre.
Selon l'ONU, ce siège criminel a causé entre 20 et 50 morts par la faim, mais il y en a certainement beaucoup plus. En dépit de cette situation désastreuse, les principales directions palestiniennes n'ont rien dit, et dans la pratique, elles n'ont pas bougé. Elles adoptent maintenant le discours de la « neutralité », ils dénoncent « les deux bandes » de la guerre. Mais en fait, elles exigent le désarmement des révolutionnaires qui se trouvent à l'intérieur du camp (rejoignant ainsi l'exigence d'Assad), en faisant valoir, qu'avec cette concession, « l'aide humanitaire » pourrait y entrer. Cela signifierait, dans la pratique, l'abandon du camp aux forces d'Assad et, sans doute, un approfondissement des assassinats.
Cependant, à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie, il y a des militants et des organisations qui exigent du régime l'abandon inconditionnel du siège. Et en ce sens, ils appellent à une journée de solidarité mondiale avec Yarmouk.
Le comité local du camp de Yarmouk a appelé pour le 25 janvier à une « journée de solidarité et de lutte » contre les terribles conditions que le régime Assad impose à ses résidents.
Cela peut signifier une importante action unitaire. Les sections de la LIT doivent participer à ces événements et les promouvoir, de la façon la plus unitaire possible (en y invitant les organisations politiques et des droits de l'homme, les syndicats, les organisations d'étudiants, etc.), par l’intermédiaire de Facebook et des pages web, la participation de leurs militants et l'expression de leur soutien.
Nous participerons à ces rassemblements avec une position de solidarité inconditionnelle avec Yarmouk, dans le cadre de la défense de la révolution syrienne et de la cause palestinienne dans son ensemble.
Nos propositions sont les suivantes :
Fin du siège criminel de Yarmouk !
A bas Bachar !
Pour la victoire de la révolution syrienne !
Pour la victoire de la cause palestinienne, pour un Etat palestinien laïque, démocratique et non raciste ! Destruction de l'Etat d'Israël !
Le Secrétariat international de la
Ligue internationale des travailleurs – Quatrième internationale
« La première brigade de l'Armée syrienne libre à Ghouta, Damas, envoie un grand merci à la Centrale syndicale et populaire CONLUTAS, fédération de syndicats et de mouvements populaires au Brésil, ainsi qu'à la classe ouvrière brésilienne, pour la campagne de soutien financier et de solidarité et le soutien matériel qui a été envoyé. »
Message des rebelles, reçu par la CSP Conlutas du Brésil.