sam Juin 07, 2025
samedi, juin 7, 2025

La dernière capitulation de Gilbert Achcar

Gilbert Achcar a récemment publié sur un site marocain un article intitulé « Gaza et la sagesse du roi Salomon » sur la situation dans la bande de Gaza et ses propositions au peuple palestinien. Dans cet article, Achcar, à travers ses formulations ambiguës habituelles, propose que, pour sortir de la situation, le Hamas et ses alliés « doivent retirer leurs dirigeants et leurs combattants […] quitter la bande de Gaza et remettre le contrôle de ce territoire aux hommes de l’Autorité de Ramallah soutenus par des forces arabes ».[1]

Alejandro Iturbe *
27 mai 2025  

Gilbert Achcar est un journaliste et professeur d’université d’origine libanaise, qui réside en France. À travers ses articles et ses livres, il est la principale référence, pour la Palestine et le Moyen-Orient, de l’organisation connue sous le nom de Secrétariat unifié (SU) de la IVe Internationale. Celle-ci, malgré son nom, a définitivement rompu avec l’orientation de Trotsky, dès la fin des années 1990.

En 2023, nous avions déjà sévèrement critiqué un autre article de Achcar, dans lequel il donne une vision absolument défaitiste des perspectives de la lutte du peuple palestinien contre l’État sioniste, et conclut par une proposition pacifiste : que le peuple palestinien renonce à toute forme de lutte armée ou d’action militaire et se limite à mener des « actions politiques ».[2]

Aujourd’hui, Achcar franchit une étape supplémentaire dans sa capitulation : il propose directement que le Hamas cesse de lutter contre Israël, quitte Gaza, abandonne les armes et livre docilement ce territoire aux agents coloniaux du sionisme (« l’Autorité palestinienne de Ramallah ») et aux gouvernements complices d’Israël (« les forces arabes »).

C’est quoi l’État d’Israël ?

Pour débattre de cette proposition d’Achcar, il faut partir du fait qui est à l’origine de cette terrible situation. C’est-à-dire la « création » de l’État d’Israël, en 1947/48, qui a divisé le territoire historique palestinien et accordé à un « État juif » plus de la moitié de ce territoire (ce qui a donné lieu à la proposition de « deux États »). Cela s’est fait par le biais d’une résolution de l’ONU impulsée par les puissances impérialistes (en particulier les États-Unis) et soutenue par la bureaucratie stalinienne. À cette époque, des bandes armées sionistes ont expulsé une grande partie du peuple palestinien, en recourant à des méthodes d’épuration ethnique. À leur place, une population d’immigrants juifs européens s’y est installée artificiellement et s’est approprié les villes, les maisons et les champs des Palestiniens, dans un terrible processus appelé nakba (catastrophe).[3]

Par la suite, Israël a annexé de force de plus en plus de territoire jusqu’à occuper directement 78 % de la Palestine. Il ne restait au peuple palestinien que les territoires de la bande de Gaza et de la Cisjordanie (séparés l’un de l’autre), qui ont d’abord été sous administration égyptienne et jordanienne, puis, depuis 1967, sous occupation militaire directe israélienne. En d’autres termes, l’État d’Israël est né comme une enclave politico-militaire de l’impérialisme au cœur du monde arabe, avec une population déplacée artificiellement et qui profite de maisons, de terres et de champs volés aux Palestiniens. C’est pourquoi l’essence même de l’État sioniste est que, pour se maintenir, il doit s’armer jusqu’aux dents et agresser en permanence les Palestiniens (l’« ennemi ») et les autres pays arabes.

Dans la plupart de ses articles, Gilbert Achcar « oublie » cette origine de l’État d’Israël. Ce n’est pas un hasard, car garder à l’esprit l’essence du caractère de cet État et de sa population conduit inévitablement à une conclusion : pour que le peuple palestinien puisse récupérer son territoire et construire une « Palestine libre du fleuve [Jourdain] à la mer [Méditerranée] » (où les familles expulsées en 1948 pourront retourner), il est nécessaire de détruire l’État d’Israël, tout comme il a fallu détruire l’État nazi pour libérer les peuples opprimés « sous ses bottes ». Une lutte qui doit nécessairement se dérouler sur le terrain de la guerre.

Achcar, par contre, (à l’instar de plusieurs courants de gauche et palestiniens) nous dit que l’objectif stratégique du peuple palestinien doit être de lutter pour une nouvelle version des « deux États ». Une version pire, car les Palestiniens ne disposeraient plus que d’un petit État (divisé en deux parties séparées), économiquement non viable, encerclé et étouffé par un État sioniste armé jusqu’aux dents, et sans espace physique pour accueillir les familles expulsées.[4] Toutes les positions d’Achcar partent de cette première capitulation stratégique et le conduisent inévitablement dans une direction de plus en plus désastreuse.

Les accords d’Oslo

Un autre « oubli » très grave d’Achcar est la signification et les conséquences des accords d’Oslo, signés en 1993 entre Yasser Arafat, dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et le gouvernement israélien, avec le soutien de Bill Clinton (alors président des États-Unis).[5]

Avant ces accords, depuis fin 1987, avait eu lieu la première Intifada (mot arabe pour révolte) : la rébellion héroïque contre l’occupation israélienne, menée par les jeunes et les enfants de Gaza et de Cisjordanie qui affrontaient à coups de lance-pierre les soldats et les armes israéliens.

La répression sioniste a tué trois-mille Palestiniens et emprisonné plusieurs milliers d’autres. Dans le même temps, elle a provoqué une grave crise morale chez les jeunes soldats israéliens qui se disaient prêts à tuer des soldats et des « terroristes » ennemis, mais pas des enfants et des adolescents désarmés.

Le sionisme et l’impérialisme ont pris conscience du grave danger auquel ils étaient confrontés. C’est alors qu’ils ont commencé à promouvoir les Accords d’Oslo, les présentant comme un moyen de « parvenir à la paix » et, en même temps, comme un premier pas vers la constitution d’un mini-État palestinien à Gaza et en Cisjordanie. Sur le papier, les forces militaires israéliennes se retireraient de ces territoires, qui passeraient sous le contrôle des forces de l’OLP.

L’OLP a « avalé » cette « propagande trompeuse » : en signant les accords, elle a reconnu la légitimité de l’État d’Israël et renoncé à la lutte contre celui-ci. Ce fut une véritable trahison de la part d’Arafat et de l’OLP qui, de cette manière, abandonnaient définitivement leur objectif fondateur : récupérer le territoire palestinien historique (« de la rivière à la mer ») pour construire une Palestine laïque, démocratique et non raciste.

Avant Oslo, en 1978, le régime égyptien avait également reconnu la légitimité de l’État sioniste et avait signé « la paix » avec lui dans les accords de Camp David.[6] En 1994, la monarchie jordanienne a signé un accord similaire établissant le Jourdain comme frontière entre les deux pays. Ces régimes arabes sont ainsi devenus les complices du sionisme pour encercler et isoler les territoires occupés et collaborer avec le sionisme dans la répression des Palestiniens (y compris ceux qui vivaient en exil dans leurs pays). C’est pourquoi ils doivent également être qualifiés de traîtres au peuple palestinien. Tous ces accords montrent clairement qu’ils sont toujours au service de l’État sioniste et de l’impérialisme.

L’ANP et la Cisjordanie

En vertu des accords d’Oslo, en 1994, une Autorité nationale palestinienne (ANP) a été mise en place pour gouverner Gaza et la Cisjordanie, avec un gouvernement et un parlement élus par ses habitants, siégeant dans la ville de Ramallah (en Cisjordanie), et avec une police palestinienne.

Cependant, cela n’a pas signifié un pas vers la constitution d’un mini-État palestinien (ce qui était déjà un objectif limité). Au contraire, l’ANP et ses institutions sont devenues l’administration coloniale au service de la domination sioniste, et leur police un agent auxiliaire de la répression israélienne.

La bande de Gaza s’est retrouvée comprimée et isolée entre Israël et la mer. Quant à la Cisjordanie, elle a été encerclée par un mur et des postes de contrôle israéliens dans sa partie occidentale, et « coupée en plusieurs morceaux » contrôlés par les forces israéliennes, par l’ANP ou par les deux conjointement. Pour les Palestiniens qui y résident, il est impossible de se déplacer d’une zone à l’autre sans passer par les postes de contrôle.

Tout type de développement économique autonome est subordonné au contrôlé par Israël. (La monnaie courante est le shekel israélien). La pauvreté et le chômage sont très élevés et obligent de nombreux Palestiniens à traverser quotidiennement la frontière pour aller travailler dans la construction, les usines et les champs du territoire approprié par l’État sioniste. Mais même dans les terribles conditions coloniales de Cisjordanie, une bourgeoisie palestinienne a émergé, qui trouve quelques espaces de développement et d’enrichissement, « s’entremêle » avec l’ANP et s’associe avec la bourgeoisie israélienne.[7]

Enfin, l’État d’Israël a continué à voler des propriétés palestiniennes, tant urbaines à Jérusalem-Est que agricoles. C’est là que se sont installés les nouveaux immigrants juifs d’origine russe, arrivés à partir de 1990, après la chute de l’ancienne Union soviétique. On estime qu’il y a déjà 800-mille de ces « colons » (dont 200-mille à Jérusalem-Est) qui reçoivent d’importantes subventions de l’État à cette fin. C’est pourquoi, actuellement, ces immigrants constituent la « première ligne » d’attaque et d’agression contre les Palestiniens.

Le Hamas et la bande de Gaza

Le Hamas est une organisation palestinienne fondée en 1987. Dans sa charte, il revendique le Coran comme source idéologique et la méthode du jihad (guerre) contre l’État d’Israël, pour établir « un État islamique palestinien sur tout le territoire de l’ancien Mandat britannique de Palestine.[8] Une politique qui contraste clairement avec la trahison du Fatah et de l’ANP, transformés en agents coloniaux du sionisme.

Il n’est donc pas surprenant qu’en 2006, lors de sa première participation aux élections du Conseil législatif palestinien, le Hamas ait remporté une victoire écrasante sur le Fatah et obtenu une majorité claire à l’Assemblée législative pour former un gouvernement. Face à cela, Mahmoud Abbas, membre d’al-Fatah et président de l’ANP, a refusé de reconnaître la victoire du Hamas, s’est autoproclamé seule autorité palestinienne et, par un coup d’État, a maintenu le contrôle des institutions centrales de l’ANP en Cisjordanie. Il a été soutenu par Israël et les puissances impérialistes, qui ont reconnu son gouvernement comme « légitime ».

Lorsque les forces d’Abbas ont tenté de prendre le contrôle de la bande de Gaza, elles ont été vaincues par le Hamas, qui s’est installé comme gouvernement légitime de ce territoire. À ce moment-là, la LIT-QI a estimé que la bande de Gaza était devenue le seul territoire palestinien indépendant de l’État d’Israël, et que le gouvernement du Hamas en était l’expression politique et militaire.

Cette situation d’indépendance de Gaza est inacceptable pour l’État sioniste, qui a besoin d’y mettre fin. Il a donc complètement isolé le territoire, bloqué son économie ,et l’a bombardé de manière permanente afin de détruire ses infrastructures sanitaires et ses approvisionnements de base en eau et en électricité. Malgré cela, les Palestiniens ont résisté obstinément et ont tenté, comme ils le pouvaient, de riposter (en tirant des missiles artisanaux à courte portée sur le territoire israélien).[9]

L’action militaire du Hamas et l’invasion israélienne de Gaza

Le 7 octobre 2023, une colonne de combattants du Hamas et d’autres organisations a pénétré en territoire israélien et mené une opération militaire audacieuse. À d’autres endroits, des centaines d’habitants de la bande de Gaza ont brisé la barrière qui la sépare de l’État sioniste et ont rapidement mené des actions mineures. La colonne principale est revenue à Gaza avec des prisonniers israéliens. Cela a démontré que, malgré leur réputation d’invulnérabilité, les défenses israéliennes ont des points faibles et des vulnérabilités.[10]

En représailles à cette attaque, le gouvernement de Benjamin Netanyahou a lancé une vaste opération militaire : il a envahi le nord de la bande de Gaza et, à l’aide de méthodes génocidaires d’épuration ethnique, il cherche à « pousser » un million de Palestiniens vers le sud et à les expulser vers l’Égypte. Cette action génocidaire a déjà tué des dizaines de milliers de Palestiniens et blessé plus de cent-mille personnes (pour la plupart des civils, des personnes âgées, des femmes et des enfants). La rage meurtrière du sionisme est telle qu’il n’a pas hésité à assassiner des journalistes étrangers et des travailleurs humanitaires. À cela s’ajoutent les milliers de victimes de la faim, du manque de soins médicaux et de médicaments. Malgré son action génocidaire, l’État sioniste ne parvient pas à consolider une domination effective sur Gaza. Les Palestiniens n’ont pas capitulé et, dès qu’ils le peuvent, ils retournent dans leurs foyers détruits.

Dans le même temps, des mobilisations massives ont lieu dans le monde entier pour condamner l’invasion israélienne, et comparant ses méthodes à celles de l’Allemagne nazie. Après une certaine impasse, nous assistons actuellement à une nouvelle vague de ces mobilisations.[11] Ces actions poussent les gouvernements des puissances impérialistes qui ont toujours soutenu Israël (comme la France, le Canada et le Royaume-Uni) à faire pression sur le gouvernement Netanyahou pour qu’il mette fin à son offensive sur Gaza.[12]

Le gouvernement Trump « s’en va et revient » avec sa politique (toujours dans le cadre du soutien inconditionnel de l’impérialisme yankee à l’État sioniste). Ni bien entré en fonction, il a fait pression sur Netanyahou pour qu’il signe un cessez-le-feu à Gaza, ce que celui-ci a accepté dans un premier temps, avant de le rompre rapidement et de reprendre son action génocidaire. À ce moment-là, Trump a « laissé passer » cette action sioniste et a déclaré que les États-Unis devraient « prendre Gaza » et la transformer en « zone libre ».[13] Enfin, il s’est dit « frustré » par le fait que Netanyahou ait rompu le cessez-le-feu que lui avait proposé pour Gaza.[14]

La crise dans l’État d’Israël

La nervosité du gouvernement Netanyahou face à cette pression internationale est telle qu’il est allé jusqu’à tirer des « coups de semonce » contre une délégation de diplomates européens et arabes en visite dans le camp de Jénine, en Cisjordanie, ce qui n’a pas manqué de provoquer un conflit diplomatique avec l’Union européenne.[15]

Ce n’est pas le seul facteur qui complique la situation de Netanyahou, qui traverse une crise économique et politique croissante, directement et indirectement liée au maintien de son action génocidaire à Gaza.[16] L’impact de la campagne BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) affecte de plus en plus l’économie israélienne et touche particulièrement le secteur de la population qui travaille dans la nouvelle économie privée israélienne, et qui exige du gouvernement un cesser-le-feu à Gaza.[17]

Parallèlement, de plus en plus de soldats réservistes israéliens refusent de reprendre du service, pour éviter de combattre à Gaza. Qui plus est, des milliers d’Israéliens quittent Israël et émigrent discrètement vers l’Europe et les États-Unis pour étudier, exercer leur profession ou créer leur entreprise, car ils ont le sentiment de « ne plus être chez eux » en Israël.[18]

La supériorité militaire de l’État d’Israël à Gaza est écrasante et permet à Netanyahou de poursuivre son offensive génocidaire. Cependant, comme nous l’avons vu, cela ne lui permet même pas d’obtenir une victoire définitive sur les Palestiniens de ce territoire. De plus, l’isolement international de l’État sioniste ne cesse de croître dans le monde entier. Même des jeunes Juifs résidant dans divers pays, comme les États-Unis, rompent avec le sionisme et rejettent les actions d’Israël. Dans le même temps, Israël est rongé de l’intérieur par une crise profonde.

Dans ce contexte, Achcar ne considère que la situation à Gaza et « oublie » tant les réactions dans le monde que la crise interne de l’État d’Israël. Il fait en sorte parce qu’il a besoin de montrer un Netanyahou fort et solide pour justifier sa proposition que le Hamas se rende à l’ennemi (en réalité, que les Palestiniens de Gaza se rendent).

À propos de la proposition actuelle du Hamas

Dans un article publié en 2023, nous avons exposé nos divergences stratégiques et tactiques avec le Hamas.[19] Contrairement à certaines organisations de gauche, nous (la LIT-QI) « ne « condamnons » pas les actions du Hamas contre Israël et nous défendons cette organisation contre les attaques de l’État sioniste, de l’impérialisme et de ses nombreux gouvernements complices dans le monde. Nous sommes dans le même « camp militaire » de la lutte contre Israël, ce pourquoi nous menons des actions communes dans divers pays du monde qui expriment cette unité d’action. Cela fait partie de la défense du peuple palestinien et de sa lutte contre Israël. »

Dans ce même article, nous affirmons : « Pour vaincre militairement Israël et le détruire, il faut qu’il soit attaqué de l’extérieur « de tous côtés ». C’est-à-dire depuis la frontière des pays arabes limitrophes (Égypte, Liban, Syrie et Jordanie), avec le soutien de l’ensemble des peuples arabes et musulmans. La résistance palestinienne doit être une « étincelle » qui enflamme la lutte révolutionnaire et militaire des peuples arabes contre Israël. » Dans une telle situation, il est possible de vaincre militairement l’État d’Israël.[20]

Achcar a complètement abandonné cette perspective de lutte : il critique l’appel lancé par le porte-parole du Hamas aux masses du monde arabe pour qu’elles « prennent les fusils, les couteaux, les haches, les cocktails Molotov, les bulldozers et les voitures » afin de faire « une grande révolution qui mettra fin à l’occupation israélienne ». Il affirme que cette possibilité est « pure fantaisie » et propose au Hamas et aux Palestiniens de Gaza de rendre leurs armes, de se rendre et de cesser de lutter contre Israël.

Pour nous, l’appel du Hamas aux masses arabes à lutter avec les moyens du bord contre l’État sioniste est tout à fait correct. Le problème est qu’il ne propose pas que, pour qu’une lutte contre Israël « de tous côtés » puisse se mettre en œuvre, il est nécessaire que les masses arabes et musulmanes renversent les gouvernements complices de l’État sioniste, comme ceux d’Égypte et de Jordanie, ainsi que l’agent colonial du sionisme en Cisjordanie (le gouvernement d’Abbas et du Fatah) ; et qu’elles acculent d’autres gouvernements (Liban, Syrie, Iran) afin qu’ils passent des paroles aux actes et engagent une véritable lutte contre Israël.

Dans les faits, Achcar considère que le peuple palestinien a déjà subi une défaite irréversible. C’est pourquoi il lui propose, pour ne plus subir le génocide sioniste, de cesser de lutter, de se rendre et d’accepter d’être gouverné par les agents coloniaux palestiniens et les gouvernements arabes complices de l’État sioniste.

En faisant une analogie historique, c’est comme si Achcar avait proposé aux héroïques combattants de la Résistance, dans la France occupée par les nazis, d’abandonner la lutte, de rendre leurs armes et d’accepter d’être gouvernés par le régime collaborationniste du maréchal Pétain. Heureusement, les Résistants français n’ont pas écouté les conseils des Achcar de l’époque.

Quelques conclusions finales

Il s’agit d’un saut qualitatif par rapport à leurs positions antérieures. Jusqu’à la publication de cet article, Achcar et le SU avaient une vision défaitiste et faisaient au peuple palestinien une proposition pacifiste : abandonner la lutte militaire et continuer à affronter Israël uniquement sur le « plan politique ». Aujourd’hui, ils estiment que la défaite palestinienne est déjà consommée et que ce peuple doit donc directement capituler.

Pour soutenir leur proposition, Achcar et le SU utilisent la méthode répugnante du chantage moral : pour « protéger son peuple » et lui permettre de survivre, le Hamas doit se rendre et obliger le peuple de Gaza à accepter une situation similaire à celle de la Cisjordanie.

Avec cette position, Achcar et le SU sont devenus des agents opérationnels de l’impérialisme, de l’État sioniste et de ses complices. Ayez un peu de dignité et ne salissez pas le nom de la IVe Internationale et du trotskisme !

___________________

[1] https://www.almounadila.info/archives/25432 (original en arabe, les citations sont des traductions par l’auteur).

[2] https://litci.org/es/debate-con-gilbert-achcar-sobre-palestina-piedras-contra-tanques-y-misiles/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[3] https://litci.org/es/nakba-los-jovenes-no-olvidaron/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[4] https://litci.org/es/palestina-sobre-la-falsa-solucion-de-los-dos-estados/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[5] https://litci.org/es/oslo-la-paz-de-los-cementerios-para-la-continua-nakba/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[6] https://litci.org/es/egipto-el-impacto-de-la-situacion-en-gaza/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[7] https://litci.org/es/cisjordania-el-otro-frente-del-ataque-israeli-a-los-palestinos/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[8] « Hamas Charter ». MidEastWeb. 18 août 1988

[9] https://www.elconfidencial.com/tecnologia/2021-05-19/gaza-israel-iron-dome-misiles-cohetes-hamas_3087591/

[10] https://litci.org/es/a-un-ano-del-7-de-octubre-una-accion-historica-de-la-resistencia-palestina-2/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[11] https://es.euronews.com/my-europe/2025/05/19/decenas-de-miles-de-personas-protestan-en-la-haya-para-exigir-al-gobierno-holandes-que-act

[12] https://g1.globo.com/google/amp/mundo/noticia/2025/05/19/franca-canada-e-reino-unido-pressionam-israel-e-ameacam-sancoes-se-ofensiva-em-gaza-continuar.ghtml

[13] https://www.theguardian.com/world/live/2025/may/15/israel-gaza-donald-trump-gulf-qatar-uae-iran-middle-east-crisis-live

[14] https://www.msn.com/es-co/política/gobierno/trump-estaría-frustrado-con-israel-por-la-guerra-en-gaza-pide-a-Netanyahou-que-termine-el-conflicto/ar-AA1F9BU0?ocid=socialshare

[15] https://www.france24. com/es/medio-oriente/20250521-ej%C3%A9rcito-israel%C3%AD-dispara-a-delegaci%C3%B3n-de-diplom%C3%A1ticos-de-varios-pa%C3%ADses-en-jenin-la-ue-exige-investigaci%C3%B3n

[16] https://litci.org/es/crisis-politica-en-el-estado-de-israel/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[17] https://www.msn.com/es-co/noticias/other/el-ambiente-está-cambiando-el-creciente-número-de-israelíes-que-protestan-contra-la-guerra-en-gaza/ar-AA1Femx8?ocid=socialshare

[18] https://www.hispantv.com/noticias/economia/599729/iinflacion-subida-precios-exodo-israel Pour le Mandat britannique sur la Palestine, voir <https://fr.wikipedia.org/wiki/Palestine_mandataire>

[19] https://litci.org/es/nuestros-acuerdos-y-diferencias-con-hamas/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

[20] https://litci.org/es/es-posible-la-derrota-militar-de-israel/?utm_source=copylink&utm_medium=browser

________________

* Traduction de <https://litci.org/es/la-ultima-claudicacion-de-gilbert-achcar/> par la LCT, section belge de la LIT.

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