dim Sep 08, 2024
dimanche, septembre 8, 2024

FRANCE: Quelle situation après les législatives ?

Après la réélection de Macron, qu’allait-il sortir des élections législatives des 12 et 19 juin ? La coalition des gauches, baptisée NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) autour de la France Insoumise (LFI), ambitionnait de faire de Jean-Luc Mélenchon le Premier ministre de Macron en gagnant une majorité à l’Assemblée nationale. D’autres, plus nombreux, souhaitaient ou craignaient que la NUPES empêcherait Macron d’avoir une majorité des 577 sièges à la Chambre des Députés. Notre dernier article tirait le bilan de la présidentielle, peu de temps avant la constitution de la NUPES.

Par Michael Lenoir.

 

La NUPES, avec le PS, mais sans le NPA

La NUPES regroupe, autour de LFI, le petit mouvement Générations, animé par Benoit Hamon, candidat du Parti socialiste (PS)  à la présidentielle de 2017 et membre de ce qui s’appelle aujourd’hui Pôle écologiste ; Europe Ecologie Les Verts (EELV) ; le Parti communiste français (PCF) ; et le PS. Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui a participé à des discussions préliminaires, n’est finalement pas partie prenante de l’alliance. L’un des points les plus âprement discutés dans la phase de gestation de la NUPES a été la répartition des circonscriptions électorales pour les législatives. L’accord prévoit une candidature unique pour toutes ces forces politiques dans la plupart des 577 circonscriptions, hors Corse et Outre-mer. La proposition initiale de LFI était que le nombre des circonscriptions accordées à chaque composante de l’alliance soit proportionnel au score des candidat.es à la présidentielle. Finalement, l’accord a bien servi le PS et EELV[1]. Au début des discussions, LFI disait ne pas vouloir du PS, mais celui-ci s’est imposé et y a gagné une place supérieure à ce que lui laissait espérer le score calamiteux d’Anne Hildalgo (1,7%). Le NPA ne s’est guère vu proposer de places au parlement, et a fini par rejeter l’accord. LFI se retrouve donc comme la force la plus à gauche de la NUPES, et elle aura à composer avec des partis situés à sa droite. Quant au NPA, dont les ambitions post-présidentielles s’étaient réduites à être celui d’un aiguillon de gauche dans cet attelage, il reste sur la touche, tout en soutenant la plupart des candidatures NUPES.

Disons quelques mots du PS et du NPA, les négociations avec autres composantes de la NUPES ayant été présentées précédemment. L’accord avec LFI, soutenu notamment par le secrétaire national du PS Olivier Faure, a été finalement validé par 62% de son conseil national le 5 mai. Une part non négligeable des barons droitiers du PS – dont Hollande lui-même, ou son très autoritaire ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, ou Anne Hidalgo – refusaient la NUPES au nom de « certaines valeurs du PS » jugées « trahies »[2]. Mais la majorité de l’appareil PS a vu cet accord comme une planche de salut pour de nombreux/ses élu.es dont la carrière politique était menacée par la conjonction de l’espace politique conquis par le macronisme, du score d’Hidalgo, et de la poussée de LFI. La NUPES devait permettre la réélection de presque tou.tes les élu.es PS. Et alors que l’identité « de gauche » du PS était très décrépite, l’accord pourrait donner un coup de booster à ce parti. D’un autre côté, le PS est plus présent que LFI dans de nombreuses circonscriptions, surtout rurales. LFI a connu une forte croissance entre 2017 et 2022, mais très concentrée dans les grands centres urbains et les banlieues populaires. L’accord avec le PS visait à faire barrage à de nombreux macronistes. C’est sans doute là la principale raison pour laquelle LFI, au départ hostile à un accord avec ce parti, a fini par le valider.

Les derniers jours de négociations donnaient l’impression que plus les chances d’intégration du PS dans la NUPES augmentaient, plus celles d’inclusion du NPA diminuaient. D’abord, le NPA a dit et répété (comme LFI au début) qu’il ne voulait pas du PS. Ensuite, les circonscriptions se distribuant vite et généreusement du côté d’EELV, du PCF et finalement du PS, que pouvait-il rester d’alléchant pour le NPA, un parti qui clame haut et fort son indifférence pour les postes dans les institutions, mais… quand même ? Philippe Poutou à l’Assemblée, Olivier Besancenot porte-parole de la campagne commune, des circonscriptions gagnables pour le NPA dans ses zones d’implantation prioritaires (l’agglomération bordelaise par exemple), etc., tout cela n’aurait pas été de refus. De plus, la fronde interne au NPA enflait depuis fin avril. Ses courants de gauche voyaient d’un très mauvais œil ces négociations qui déportaient comme jamais leur parti vers le réformisme, et la majorité elle-même avait du mal à justifier un accord incluant le PS, bête noire du NPA depuis sa naissance[3]. Le NPA a critiqué la droitisation du programme d’alliance avec l’arrivée du PS, mais la droitisation a commencé avant, en incluant EELV dans l’accord, surtout quant au respect des traités de l’Europe du capital. Sur ce plan, le PS et EELV sont assez proches. Le NPA le reconnait d’ailleurs dans son communiqué du 5 mai[4]. L’intégration du PCF a aussi conduit à renoncer, dans le programme de la NUPES, à l’arrêt du nucléaire[5]. Pour Poutou, « ce sont les autres partis qui ont décidé de ne pas nous accepter ! Dès que le PS est rentré dans la danse des négociations, LFI ne voulait plus du NPA. Nous avons été écartés »[6]. En vérité, LFI souhaitait sans doute intégrer le NPA dans la NUPES pour disposer d’une caution de gauche face aux partis situés sur sa droite, mais à choisir entre PS et NPA, LFI a privilégié le PS, plus prometteur en termes de couverture électorale du pays.

Le NPA a choisi majoritairement « d’accompagner » la NUPES de l’extérieur, en faisant toutefois le tri parmi ses candidatures, précisant : « nous souhaitons qu’une majorité de gauche de rupture, au moins le plus d’élu.e.s possible, puisse exister à l’Assemblée »[7] ; et déclarant : « Nous appellerons à voter et soutiendrons, y compris de façon militante, les candidats de gauche de rupture de la Nupes, face auxquels nous ne présenterons pas de candidat.es »[8]. Le « cas par cas » adopté par le NPA l’amène donc à soutenir la NUPES dans la grande majorité des situations, surtout quand il s’agit de candidatures LFI, et de candidat.es investi.es dans les luttes sociales[9] ; mais aussi à présenter quelques candidat.es issu.es des rangs du NPA ou plus proches politiquement, en particulier là où la NUPES est représentée par des macron-compatibles[10]. Le NPA fait d’ailleurs savoir que bien des militant.es LFI regrettent son absence de l’accord mais comprennent ses réticences, en particulier face au PS. La ligne du NPA a subi quelques refus d’obtempérer, certains courants en son sein rejetant cette orientation[11]. Cette ligne de la direction du NPA créée de graves illusions sur la construction d’une « gauche de combat » ou « de rupture » soi-disant « indépendante des institutions et du social-libéralisme ». Elle s’oppose frontalement à tous les enseignements de Lénine et de Trotsky, qui préconisaient : « marcher séparément, frapper ensemble ». La justification de cette politique par le NPA au nom du danger fasciste ne tient pas : ce n’est pas en semant des illusions réformistes, mais au contraire en les combattant, en expliquant pourquoi la révolution est nécessaire, et en donnant une force matérielle à cette perspective, que nous pourrons vaincre le danger de l’extrême droite et du fascisme.

La NUPES : quèsaco ? Les gauches et le réformisme

On peut d’ores et déjà faire quelques remarques. D’abord, le centre de gravité de la NUPES est à droite de celui de LFI et de la campagne présidentielle de Mélenchon. Le PS, parti bourgeois, gestionnaire néolibéral zélé et défenseur acharné de l’ordre bourgeois, a défendu des positions de plus en plus sécuritaires et anti-immigrés. L’électorat d’EELV se situe surtout dans les couches aisées et éduquées de la petite bourgeoisie, et pour la majorité de ce parti, l’écologie mise en avant doit rester compatible avec le capitalisme; sa minorité est peu claire mais se situe plus près de LFI. Le PCF, traditionnellement productiviste et sempiternel défenseur de l’énergie nucléaire, est moins offensif que LFI sur des questions comme l’attitude vis-à-vis des violences policières[12]. LFI joue à la fois le rôle de partenaire à la fois le plus représentatif et le plus à gauche de la NUPES. Par rapport aux unions des gauches du passé, c’est une nouveauté que la force politique la plus influente de l’alliance se situe à sa gauche[13].

Deuxième remarque : Malgré cela, et malgré une base militante souvent très active, la nature politicienne et la trajectoire de la direction de LFI ; le type de relations « gazeuses », verticales, peu démocratiques, qui l’organisent ; et la logique de son programme, même très élaboré – tout cela en fait une force clairement néoréformiste. Son ambition est d’en finir avec le néolibéralisme, pas avec le capitalisme. Son horizon politique se limite donc à revenir à ce qui a été appelé « les Jours heureux », c’est-à-dire au programme du Conseil National de la Résistance, en y insérant l’urgence écologique et climatique. LFI veut le retour de l’Etat providence avec « transition écologique » rapide. Mais l’histoire récente a montré que sans remise en cause globale du capitalisme, même une simple récupération de vieilles conquêtes sociales se heurte à la résistance de la bourgeoisie nationale et internationale, et à ses institutions qui imposent une politique néolibérale (FMI, UE, BCE…). La récupération des conquêtes de l’Après-Guerre ne pourrait être au mieux que très éphémère et limitée, avant une nouvelle et violente cure d’austérité imposée par la classe nuisible au pouvoir. Rappelons brièvement les leçons du néoréformisme récent en Europe. En Grèce, Syriza – que des benêts médiatiques s’entêtent encore à présenter comme « gauche radicale » – s’est totalement « déradicalisée » en une vilaine semaine de juillet 2015, jetant aux orties tout son programme de lutte contre l’austérité face aux diktats de la troïka (l’UE, la BCE, qu’elle voulait respecter – justement ! – et le FMI), dont elle est devenue l’exécutante docile avant d’être éjectée du gouvernement au profit de la droite. Podemos en Espagne et le Bloco de Esquerda au Portugal n’ont même pas pu obtenir un retour partiel à l’Etat providence, leur rôle se limitant finalement à remettre en selle la « social-médiocratie » du PSOE et du PSP. Podemos a rompu avec la radicalité en servant de caution de gauche au gouvernement du PSOE. Le Bloco de Esquerda a soutenu le PSP et sa politique d’austérité « limitée ». Dans ces deux cas, le néoréformisme vite impuissant n’a servi qu’à redonner du lustre à de vieux partis en crise, voire menacés de disparition (le PSOE et le PSP), tout en perdant son propre attrait initial. Un gouvernement Mélenchon-NUPES n’aurait-il pas le même impact vis-à-vis du PS ? Mais la leçon fondamentale, c’est que le capitalisme tolère moins que jamais une remise en cause même très limitée de sa logique dominante, néolibérale et régressive. Ses institutions lui permettent de mettre à genoux toute tentative réformiste d’aller à l’encontre des reculs sociaux imposés. Cette leçon, LFI ne la tire pas. C’est pourquoi le programme qu’elle a élaboré soigneusement restera lettre morte, faute d’une stratégie d’affrontement de classe cohérente et d’une volonté inébranlable de démolir la tyrannie du capital.

LFI prône un changement politique de l’intérieur des institutions, pas par l’affrontement victorieux des classes travailleuses contre les classes exploiteuses. Les 17 député.es LFI de la précédente législature ont agi très souvent en solidarité avec les luttes sociales (prises de parole au parlement, messages de solidarité auprès des grévistes, soutien financier) mais LFI n’a jamais eu pour politique d’impulser la lutte extraparlementaire, qui a ses exigences (auto-organisation, auto-défense, conflit avec les bureaucraties syndicales etc.), afin d’ouvrir la voie à l’expropriation du grand capital et à la prise du pouvoir par les travailleurs/euses et leurs allié.es, démocratiquement organisé.es, dans le cadre internationaliste des Etats-Unis socialistes d’Europe !… LFI s’imagine qu’il sera possible de mettre la bourgeoisie au pas par la conquête du gouvernement et des mesures législatives limitées – qui plus est, aujourd’hui, dans le cadre d’une alliance incluant le PS – alors que la bourgeoisie contrôle tout (l’économie, les médias, et les appareils d’Etat, notamment répressifs) pour défendre ses intérêts. LFI ne comprend pas que la classe nuisible au pouvoir doit être défaite, en commençant par l’exproprier ; pas seulement la faire payer plus, car, répétons-le, par nature, et mue par les exigences du capital, elle refuse toute mise en cause, même partielle, de ses prérogatives. Le programme de LFI est centré depuis le début sur la perspective d’une constituante pour une VIe République (pas la destruction de l’Etat bourgeois) mais les raisons ne manquent pas pour douter que la Ve République puisse permettre légalement de mettre en place la VIe. Cette transition est encore moins imaginable avec Macron Président et Mélenchon Premier ministre. Et les choses se compliquent encore pour LFI avec des alliés tels que le PS qui ne parlent pas de VIe République du tout. Tous ces éléments sont des points clés qu’un parti qui prétend faire la révolution devrait expliquer, certes en choisissant les termes fraternels et le ton adapté à une bonne pédagogie politique. L’expliquer aux électeurs/trices et militant.es de LFI et bien plus largement. LFI, avec ou sans la NUPES, répand de terribles illusions quant à la possibilité de changer la société et même la politique sans un affrontement total avec la classe capitaliste et ses institutions. Pour pouvoir changer la société et en finir avec ses terribles maux sociaux et écologiques, il faut terrasser la bourgeoisie ; et pour la terrasser, il est impossible de se cantonner au cadre du droit et des institutions qu’elle a construit pour elle-même, à travers l’histoire[14].

Nature de la NUPES et dynamiques de campagne

Un gouvernement NUPES serait confronté à d’autres difficultés. Se situant dans un cadre politique d’unité entre des forces allant du néoréformisme à la gauche bourgeoise, qu’est-ce donc que cette « nouvelle union » ? Une coalition électorale ? Oui mais pas seulement. Un front politique durable, pour gouverner ? Certain.es le voudraient, d’autres non. C’est, déjà, un accord de non-concurrence électorale pour éviter les divisions à gauche aux législatives. Pour certain.es, c’est ce qui prime, ou c’est même un simple moyen de sauver une place de député.e et de ne pas mettre en péril une carrière politique. Mais une coalition autour d’un programme de 650 mesures va plus loin qu’une simple coalition électorale de circonstance. Mélenchon a vite parlé de « naissance d’une culture commune »[15]. LFI tient la position dominante et cela l’incite à vouloir rendre l’attelage pérenne. Ailleurs, le discours diffère. Les socialistes partisan.nes de la NUPES en minimisent la portée. Fabien Roussel, candidat du PCF à la présidentielle, répète : « C’est une alliance électorale ! »[16]. Quelle sera la solidité de la NUPES, autour d’un programme plus à droite que de Mitterrand en 1981 et qui comporte de sérieux blancs ? PS et EELV s’opposent à toute nationalisation sauf EDF; PCF et PS sont pro-nucléaires, contrairement à LFI et EELV. Le PS défend la place de la France dans l’OTAN et refuse le terme « violences policières ». Ces questions ne sont pas mineures, surtout si on y ajoute celle de l’Union européenne. Sur ce point, même LFI ne parle maintenant plus de « plan B » (sortie de l’Union), comme elle l’a fait après la capitulation de Syriza en Grèce. Or, l’analyse politique de ce qu’est l’UE et l’expérience récente montrent que les mesures anti-austérité du programme NUPES sont inapplicables sans rejet des traités européens, sans expropriation du grand capital et sans une puissante mobilisation extra-parlementaire qui pose le problème de la prise du pouvoir par les travailleurs/ses et leurs allié.es.

Localement, l’accord NUPES pousse vers la politique électorale traditionnelle. En premier lieu, la répartition des circonscriptions crée colères et frustrations parmi les activistes de base, surtout dans et autour de LFI. Premières victimes : les représentant.es des quartiers populaires et de la diversité. On note des dissidences, notamment de militant.es de terrain qui souhaitaient l’investiture LFI et ne l’obtiennent pas. Mehdi Lallaoui, cinéaste militant, s’est maintenu à Argenteuil contre le candidat officiel LFI. Beaucoup d’activistes des quartiers populaires ayant soutenu la campagne présidentielle de Mélenchon se sentent instrumentalisé.es. C’est encore plus vrai  quand la NUPES est représentée par des macron-compatibles[17]. Des militant.es de terrain, affilié.es ou non à LFI, ont dû renoncer à faire campagne sur leur propre nom. Certain.es sont tout de même investi.es dans les quartiers populaires. D’autres activistes aussi, comme Alma Dufour, à la fois Gilet jaune et activiste du climat en Seine-Maritime[18]. En second lieu, la représentation de la NUPES par des politicien.nes macron-compatibles conduit à des candidatures de gauche plus radicales, parfois soutenues par une partie au moins de la base de LFI et/ou par l’extrême gauche, notamment le NPA[19]. En troisième lieu, les dissidences proviennent souvent, à l’inverse, de secteurs du PS hostiles à la NUPES. Les cas de figure sont multiples (candidat.es PS investis par leur parti dans le cadre de l’accord NUPES mais qui refusent d’en respecter les règles, manœuvres politiciennes pour créer le flou…[20]). Ces situations génèrent conflits et levées de bouclier chez les autres partenaires de la NUPES, piégés par ces attitudes.

 Le « nouveau » gouvernement et la stratégie macroniste

Après la présidentielle, Macron a attendu pour remplacer Castex comme Premier ministre et nommer un nouveau gouvernement. Malgré le style pompeux (« inventer quelque chose de nouveau » ; « Plus rien ne doit être comme avant »…)[21], Elisabeth Borne[22] n’est devenue Première ministre que le 17 mai, et le gouvernement a été désigné le 20[23]. En guise de nouveauté, l’ancien prédomine ! Certains « poids lourds » macronistes sont sur le départ : Le Drian (Affaires étrangères), Blanquer (Education)[24]… Mais sur les 27 membres du nouveau gouvernement, 14 étaient déjà là sous Castex[25]. D’autres piliers (le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire ; de l’Intérieur, Gérald Darmanin ; de la Justice, Eric Dupond-Moretti), restent en place. Certain.es sont déplacé.es d’un ministère à l’autre. Surtout, la collection de casseroles de la Macronie s’agrandit ! D’abord, le pouvoir envoie des signaux plus que douteux sur la question de l’oppression des femmes. Alors que Macron en avait fait sa « grande cause », notamment pour « l’élimination de la violence à l’égard des femmes »[26], Gérald Darmanin, premier flic de France, a été confronté ces dernières années à deux plaintes indépendantes, l’une pour viol, l’autre pour abus de faiblesse. Il a été maintenu à l’Intérieur et investi candidat à la députation[27]. S’y ajoute le cas de Damien Abad, nouveau ministre des Solidarités au centre de trois plaintes, deux pour viol, une pour tentative de viol[28]. Il reste en poste et a été investi pour les législatives malgré ces révélations. Dupond-Moretti, très contesté par les magistrat.es, s’est rendu célèbre pour ses propos antiféministes et sexistes[29], et traine derrière lui une autre casserole assez bruyante : un conflit d’intérêt en tant que ministre de la Justice[30]… poste où il a été reconduit ! Ce ne sont pas les premiers scandales de la Macronie (affaires Ferrand, Blanquer, Benalla…)[31]. Et la période plus récente en a vu d’autres, touchant divers pans du régime (méfaits de parlementaires macronistes ; cas de Thierry Solère, pièce maitresse du dispositif présidentiel pour les législatives ; et surtout le dossier du secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, un très proche de Macron)[32]. La pourriture continue à gagner le régime. Dans ce cadre, certain.es candidat.es macronistes ont choisi de faire leur campagne législative en leur nom propre, sans référence à Macron sur leur affiche électorale (il y a cinq ans, une photo des candidat.es à côté de Macron avait souvent suffi à les faire élire)[33]! La campagne législative de la Macronie a été assez atone jusque peu avant le 12 juin (à part l’agitation de chiffons rouges anti-NUPES). Les sommets du régime semblaient penser que les législatives ne seraient qu’une formalité. Mais l’affaire n’a jamais été jouée d’avance : le 27 avril, un enquête révélait que 61% des électeurs/trices souhaitaient une majorité opposé.e à Macron[34]. Puis les sondages donnaient la NUPES devant Ensemble (alliance macroniste – LREM, MoDem et Horizons[35]), ou au coude à coude ; dans les dernières études, une majorité macroniste relative – pas absolue – semblait le plus probable[36].

Crédits photo : Reuters

Le 12 juin et l’entre-deux tours

Le 12 juin, nouveau record d’abstention : 52,49%[37]. Plus de la moitié de l’électorat ne vote désormais plus à des législatives! Cinq député.es sont élu.es au premier tour : quatre NUPES et un macroniste. Ensemble obtient 25,75% des exprimés ; la NUPES, 25,66% ; le RN n’est pas très loin derrière (18,68%)[38]. Sur la petite moitié de l’électorat s’étant prononcée, la Macronie arrive donc de très peu en tête devant la NUPES. Le résultat est mauvais pour la première, et pas excellent pour la seconde. Mauvais pour Macron, vu le recul par rapport au premier tour des législatives de 2017[39]. Côté NUPES, il y a un très léger progrès sur 2017[40], mais surtout la NUPES peut se présenter comme la première force d’opposition, faisant jeu égal avec la Macronie au niveau national ; pourtant, la NUPES n’est que seconde et la comparaison de l’abstention et des votes NUPES semble indiquer que celle-ci n’a pas vraiment réussi à séduire les abstentionnistes. Enfin, le RN, trop vite enterré par certain.es, est en net progrès : 18,68% (13,20% en 2017)[41], malgré les quelque 550 candidatures « zemmouristes » (Reconquête)[42]. C’est d’autant plus inquiétant que traditionnellement, le FN-RN ne pouvait confirmer aux législatives ses scores présidentiels. Le maillage RN du territoire s’est donc accentué sous Macron. Des duels Ensemble-NUPES s’annonçaient dans près de la moitié des 572 seconds tours. La situation des gauches est ici bien meilleure qu’en 2017[43]. Mais le RN montre aussi son ancrage bien supérieur à 2017[44]. LR-UDI (coalition de droite classique) résiste mieux localement que Pécresse nationalement[45]. Seules sept ou huit triangulaires s’annoncent au second tour vu l’abstention et la règle des 12,5%[46].

Trois remarques. 1) Une large part de l’électorat des gauches a voté pour les investitures NUPES, et tant pis pour les dissidences! D’où la déroute des socialistes qui refusaient la NUPES : presque tou.te.s ont été balayé.es, et seule « une petite dizaine des 70 candidats du PS ayant refusé l’accord avec les Insoumis a réussi à passer le premier tour »[47]. A l’inverse, les candidatures d’opposition de gauche à la NUPES officielle locale (vu le passé macroniste des candidat.es offiel.les, leur manque d’ancrage de terrain, etc.), n’ont pas non plus fait le poids face à l’unité des gauches. 2) La Macronie a d’emblée subi une claque magistrale avec l’élimination dans le Loiret de Jean-Michel Blanquer. Une vidéo a montré l’ancien ministre de l’Education, jamais confronté au suffrage universel jusqu’alors, se faisant asperger de crème chantilly, un geste qui a conduit à la mise en garde à vue de deux enseignants. Une campagne difficile pour Blanquer, confronté à un bilan calamiteux et à son attitude à la tête de son ministère[48], et une élimination qui aura réjoui de nombreux/ses collègues des deux profs arrêtés. 3) Eric Zemmour et Reconquête semblent mis hors-jeu par le RN. Zemmour est éliminé dans la 4e circonscription du Var[49] (son meilleur score à la présidentielle)[50]. L’étouffement de Zemmour par le RN semble efficace.

La période du 12 au 19 juin a été marquée par l’accentuation de l’entreprise de diabolisation de la NUPES – déjà entamée avant le premier tour[51] – par le camp gouvernemental, la droite et l’extrême droite. Des concerts de préjugés, de haine de classe et de propos outranciers ont rendu l’ensemble des médias mainstream irrespirables, révélant une fois de plus la nature de chiens de garde d’un petit aéropage omniprésent d’éditorialistes en vue ; de philosophes et autres idéologues réactionnaires ; d’économistes distingué.es, chargé.es de démontrer qu’une politique de gauche, c’est le chaos ; et de politicien.nes attaché.es à l’ordre établi… Une offensive idéologique prévisible[52], confirmant les inquiétudes de la classe au pouvoir face à une dynamique possible des gauches unies au second tour. Avant le second tour de la présidentielle, la Macronie en appelait aux valeurs républicaines de la gauche mélenchoniste[53]. Deux mois plus tard, beaucoup y sont allés de leur petit couplet sur le danger de la NUPES : les « soviets »… Maduro… « l’islamo-gauchisme »… A en croire ces prescripteurs d’opinion, le danger le plus immédiat et le plus menaçant n’est plus l’extrême droite, mais l’« extrême gauche », c’est-à-dire… la NUPES ! Côté Macronie, la palme revient à Blanquer pour qui « l’extrême gauche [la NUPES] est un danger aussi important que l’extrême droite »[54] et à la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin pour qui les candidat.es de la NUPES seraient des « anarchistes d’extrême gauche » [55]. Insultes et billevesées, voilà le cocktail versé au débat ! Certain.es macronistes semblaient parfois un peu gêné.es par ces excès, mais l’outrance venait aussi de la droite traditionnelle, de l’extrême droite, et des « penseurs » médiatiques[56]. La Macronie s’est divisée sur les consignes de vote au second tour en cas de duel RN-NUPES. Macron lui-même, avant de s’envoler vers la Roumanie le 14 juin, déclarait sur le tarmac : « Aucune voix ne doit manquer à la République »[57], s’en prenant particulièrement à la NUPES et ajoutant qu’il ne fallait pas ajouter un « désordre français au désordre mondial » et pour cela, lui donner au contraire une « majorité solide »[58]. La seule République serait donc La République en Marche ? La confusion entre plusieurs positions a prévalu et la cacophonie de la Macronie sur la question des duels RN-NUPES, dont l’ampleur était imprévue, a dû faire tousser en haut lieu : Macron, via la porte-parole de LREM, a fait annoncer : « Partout nous appelons à faire battre les candidats de l’extrême droite ». Mais en réalité, sur le terrain… non. La résultante de tout cet embrouillamini a été une sorte de « cas par cas », les représentant.es de la Macronie décernant des brevets de républicanisme à certaines candidatures NUPES, mais pas à d’autres. A coup sûr, le discours prioritairement anti-NUPES de la Macronie et de la droite traditionnelle a dû renforcer encore un peu plus la banalisation du RN et de son discours…

Les résultats du 19 juin et les complexités de la nouvelle situation

Le 19 juin amplifie l’abstention du 12, avec 53,77%[59]. Le département le plus abstentionniste est à nouveau le plus pauvre, la Seine-Saint-Denis (à 74,77%)[60], ce qui tend à confirmer la prédominance populaire de l’abstention, et donc que la NUPES n’est pas vraiment parvenue à mobiliser l’électorat populaire. Environ 8 millions de voix sont allées à Ensemble ; 6,5 millions à la NUPES ; 3,6 millions au RN ; et 1,5 millions à LR-UDI[61]. Ensemble obtient 244 sièges, à 45 sièges de la majorité absolue ; la NUPES, 127 (auxquels il faut ajouter la plupart des 22 « divers gauche », notamment en Outre-mer) ; le RN parvient au nombre très élevé de 89 ; et LR-UDI en sauve 64[62].

Macron est donc très loin de disposer d’une majorité parlementaire, et ce second tour prend la dimension d’un rejet marqué de la Macronie. Sur les 15 membres du gouvernement investis par Ensemble, trois ministres ont été battues au second tour (après Blanquer au premier)[63], et devront démissionner. Deux autres rouages essentiels de la Macronie sont défaits[64] : Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale sortante, dans le Finistère ; et Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur, éborgneur en chef des Gilets jaunes, puis président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, dans les Alpes de Haute Provence. Les sulfureux Darmanin et Abad sont, hélas !, élus, ainsi que la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne, mais celle-ci s’en sort de justesse dans une circonscription du Calvados réputée facile. Avec les 45 député.es qui lui manquent, Macron va devoir chercher des allié.es. C’est du côté de LR-UDI que les regards se sont vite tournés. Les appels du pied de la Macronie à la droite traditionnelle n’ont reçu jusqu’ici que très peu d’échos favorables, celle-ci refusant le baiser de la mort d’un président qui ne pourra pas se représenter pas en 2027. La plupart des 64 élu.es LR-UDI pensent qu’il vaut mieux laisser Macron s’engluer, pour que leur courant politique garde une chance de se relever dans les prochaines années. Une autre possibilité serait la recherche de majorités ponctuelles, projet par projet. Par exemple, Macron a le « grand projet » de la retraite à 65 ans ; beaucoup d’élu.es LR-UDI sont favorables à la retraite à 67 ans… Sur un terrain aussi réactionnaire, un accord pourrait voir le jour entre Ensemble et LR-UDI, pour le plus grand mal des travailleurs/ses. Mais dans de nombreux cas, il risque d’y avoir blocage, l’exécutif n’obtenant pas de majorité parlementaire. Sur certains textes, la Macronie cherchera l’accord de député.es non inscrit.es ou d’une partie de la « gauche ». Trouvera-t-elle 45 député.es ? Pas évident. L’instabilité politique en sort renforcée, le pouvoir macroniste affaibli, plus vulnérable en cas de montée des luttes. Une dissolution de l’Assemblée par Macron et de nouvelles élections législatives sont plausibles.

Il y a eu une certaine dynamique NUPES, révélée par la structure de la nouvelle Assemblée. La NUPES devient la première opposition. Le nombre d’élu.es des gauches est multiplié par près de trois par rapport à 2017[65]. Au sein de la NUPES, la représentation LFI augmente plus que celle de ses autres composantes[66]. Ce n’est pas insignifiant, mais c’est loin d’être le raz-de-marée auquel aspirait Mélenchon. Si l’on ajoute à la Macronie les élu.es de la droite classique et de l’extrême droite, on voit que la représentation parlementaire des gauches est bien minoritaire. Au plan géographique, la NUPES réussit surtout dans les grandes villes (dans leurs circonscriptions populaires) et les zones fortement urbanisées : Est de Paris et départements populaires, en région parisienne ou ailleurs[67]. La NUPES pourra aussi compter sur le soutien de nombreux/ses élu.es proches d’elle en Outre-mer. Mais elle ne parvient guère à percer dans les nombreuses circonscriptions rurales, à quelques exceptions près (Haute-Vienne, Creuse…)[68]. La NUPES et LFI réalisent une « semi-contre-performance ». Pourquoi ? Beaucoup du fait des abstentionnistes que la NUPES n’est pas parvenue à mobiliser suffisamment. Elle comptait sur un sursaut de participation entre le 1er et le 2e tour. Il n’a pas eu lieu, malgré ses appels répétés. C’est, semble-t-il du côté de la jeunesse que des voix lui ont le plus manqué : 71% des 18-24 ans se sont abstenu.es au second tour, deux points de plus qu’au premier[69].

Il faut aussi insister sur le résultat sans précédent du RN, qui rafle 89 député.es. Alors que le scrutin majoritaire par circonscription lui avait toujours été défavorable, le RN fait une percée en sièges à laquelle lui-même ne croyait pas, et devient le plus grand groupe parlementaire d’opposition, bénéficiant de son long travail d’implantation dans le nord, l’est et le sud-est du pays[70]. Mais il fait aussi élire des député.es là où il était peu implanté : Gironde, Charente… Avec cette entrée en force, le RN accroît considérablement son assise institutionnelle et se positionne encore mieux pour les prochaines échéances, en particulier la prochaine présidentielle. Sa bave raciste, xénophobe, sexiste, LGTBI-phobe, sécuritaire, va dégouliner abondamment dans l’enceinte parlementaire, renforçant en retour sa banalisation et son institutionnalisation. Ce résultat a été rendu possible vu la conjonction de plusieurs facteurs : la très forte abstention, en particulier dans une jeunesse qui penche nettement à gauche ; l’échec de LFI-NUPES à remobiliser après la présidentielle ; la stratégie gagnante d’étouffement par le RN de son concurrent zemmouriste, qui n’obtient aucun.e élu.e ; la campagne virulente de diabolisation de la NUPES par la Macronie, la droite, l’extrême droite et les médias, un lavage de cerveaux qui a sans doute laissé des traces dans l’électorat ; après le score énorme de Marine Le Pen à la présidentielle, le RN s’est un peu fait oublier aux législatives tout en recueillant les fruits de son patient travail d’implantation, en particulier dans les zones de désindustrialisation et le Midi méditerranéen. Il va être un ennemi encore plus redoutable qu’avant pour le mouvement ouvrier.

Une nouvelle situation politique s’ouvre. De nombreuses incertitudes restent à clarifier, mais une chose est sûre : la stabilité parlementaire, qui a bien aidé Macron face aux nombreux remous sociaux qui ont secoué le pays pendant son premier mandat, a pris fin. Cette instabilité fragilise le régime, qui pour satisfaire les exigences de la bourgeoisie et augmenter le taux de profit moyen, va devoir continuer à asséner des coups aux classes populaires (sur les retraites notamment). On peut supposer que ces nouvelles attaques contre les travailleurs/euses provoqueront de grands conflits sociaux. Mais le paysage politique qui ressort des élections n’est guère rassérénant. LFI possède plus de parlementaires qui vont animer l’hémicycle que précédemment, mais le réformisme qui en est le ciment révélera nécessairement ses impasses, tôt ou tard. De plus, les conflits sociaux à venir vont d’ailleurs sans doute causer des ruptures au sein de la NUPES – à moins que cela ne se produise avant – et on verra sans doute les plus macron-compatibles de la coalition rejoindre Macron. Par ailleurs, les niveaux d’abstention aux législatives et, en particulier, en Seine-St-Denis et dans la jeunesse tendent à montrer que la NUPES n’a pas déclenché, loin de là, toute la dynamique de remobilisation des classes populaires et des jeunes que beaucoup en espéraient. D’un autre côté, le racisme et l’extrême droite sortent également renforcés de ces quatre scrutins, en nombre de voix et de sièges obtenus à l’Assemblée. Mais pour quiconque comprend que la clé de la situation se situe du côté de la rue, des grèves et des luttes sociales, les états-majors de notre camp social dans les futures batailles ont toujours de quoi inquiéter : on connait la veulerie des directions syndicales ; le réformisme de la NUPES ne les bousculera pas, au contraire ; et l’extrême gauche, dont une des tâches serait de le faire, ressort laminée de cette séquence électorale, divisée entre un NPA, toujours plus opportuniste et droitier, désireux de construire avec LFI une « gauche de combat »[71] ; et LO, qui semble vouée à une sorte d’immobilisme ventriloque, ne prenant aucune initiative pour faire bouger les lignes. L’urgence est pourtant de construire un vrai parti révolutionnaire, certes petit au début, mais sur un programme et avec une stratégie clairs, et à même de se lier aux luttes et à la radicalisation qui a déjà commencé dans une partie du prolétariat et de la jeunesse. Le véritable communisme et la révolution, malgré certaines confusions, ont le vent en poupe dans certains secteurs (la jeunesse en particulier). Cherchons à leur donner une structure politique et une force matérielle, en évitant le double écueil de l’opportunisme et du sectarisme. Le scénario est très compliqué. Il faut préparer la riposte des masses face aux mauvais coups à venir, promouvoir l’auto-organisation et faire des pas vers la construction d’une direction révolutionnaire. Tout cela représente un énorme travail. Mais il est très urgent.

[1] Le PS reçoit 69 investitures et le Pôle écologiste, regroupant notamment EELV et Générations, 100. Le PCF est moins bien servi (50), et la NUPES est représentée par LFI dans 326 circonscriptions. https://www.liberation.fr/politique/legislatives-quelles-sont-les-circonscriptions-obtenues-par-le-ps-ee-lv-et-le-pcf-apres-leur-accord-avec-lfi-20220506_FOYLY336RZH6TC6H2NQXC4VN64/

[2] Cf. https://www.sudouest.fr/elections/legislatives/legislatives-2022-anne-hidalgo-en-soutien-de-trois-candidates-nupes-a-paris-11312458.php

[3] Depuis son émergence, le NPA envisage parfois des accords électoraux et/ou programmatiques avec la gauche réformiste (PCF, Front de Gauche puis LFI, etc.) mais il a d’emblée tracé la ligne rouge à la gauche du « social-libéralisme » où le PS a sombré. Il y aurait beaucoup à dire sur cette délimitation et l’opportunisme qu’elle recèle, mais telle était la tradition du NPA.

[4] On lit : « l’accord trouvé avec Europe écologie-Les Verts, très avantageux en termes de circonscriptions offertes, revient sur plusieurs points du programme partagé entre le NPA et l’UP, par exemple sur la nécessité de ruptures avec l’Union européenne ». Notons ce petit détail significatif : le communiqué du NPA parle de ruptureS (au pluriel et pas au singulier). https://nouveaupartianticapitaliste.org/communique/elections-legislatives-declaration-du-conseil-politique-national-du-npa

[5] Sur ce plan, chaque composante de la NUPES pourra défendre ses propres positions, au parlement notamment.

[6] https://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/commune/buxerolles/philippe-poutou-dans-la-vienne-le-npa-a-ete-ecarte-de-la-nupes. Soucieux de préserver de bonnes relations avec, en particulier, la base de LFI, le communiqué du NPA du 5 mai va dans le même sens : « Nous constatons donc avec regret que l’UP a fait le choix de trouver un accord avec les composantes gestionnaires du système au détriment d’un accord avec le NPA, qui a pourtant répondu favorablement à la proposition de l’UP dès le début, et qui a poursuivi les discussions jusqu’au bout dans l’espoir d’aboutir à un accord ». https://nouveaupartianticapitaliste.org/communique/elections-legislatives-declaration-du-conseil-politique-national-du-npa

[7] Idem.

[8] Huffington Post, 6 mai 2022 : « L’accord du PS avec LFI fait fuir le NPA de la NUPES ».

[9] Libération, repris par le site du NPA, cite l’exemple de l’Insoumise Danielle Simonnet, dans le 20e arrondissement de Paris, dont une dirigeante du NPA présente localement dit : «Nous faisons sa campagne de manière très visible, notre logo accompagne son matériel de campagne » car c’est une femme « très active dans les luttes locales ». https://lanticapitaliste.org/actualite/politique/legislatives-le-npa-en-campagne-dans-lombre-de-la-nupes

[10] Le même article de Libération, qui donne cette fois l’exemple de « Lyon, dans la deuxième circonscription du Rhône, où Raphaël Arnault et sa suppléante Mathilde Millat porteront les couleurs du NPA face à un député sortant, Hubert Julien-Laferrière, qui représentera la Nupes. Petit détail : ce même Hubert Julien-Laferrière a porté l’étiquette LREM jusqu’en mars 2020, avant de rejoindre le micro-parti de centre gauche Génération écologie. »

[11] Ainsi par exemple, Gaël Quirante, contre la volonté de la direction du NPA, représente ce parti dans la première circonscription des Hauts-de-Seine face à la candidate PCF Elsa Faucillon, investie par la NUPES.

[12] Le PCF, le PS et EELV, contrairement à LFI, ont manifesté en soutien à des flics factieux qui réclament une impunité totale.

[13] Ce n’était pas vraiment – et cela a été de moins en moins – le cas avec le Programme commun de gouvernement dans les années 1970 : le PCF était de loin le principal parti de gauche en 1969, mais déjà en 1972, au moment de la signature du Programme commun, le PS connaissait une dynamique de croissance supérieure à son partenaire, et visait à prendre la première place, ce qui s’est produit dans les années suivantes. C’était encore moins le cas avec la Gauche plurielle qui a gouverné de 1997 à 2002 : le PS était sans contexte le plus important parti de la « Gauche plurielle », bien avant le PCF, déjà nettement sur le déclin, les Verts et le « Mouvement des Citoyens ».

[14] Pour ces raisons, des notions telles que « gauche radicale », « gauche de combat » ou « gauche de rupture », utilisées tant par la gent médiatique que par des partis tels que le NPA, sont trompeuses et ne servent qu’à semer la confusion et à justifier tous les opportunismes. Si l’on veut que les mots aient un sens, il faut saisir ce que signifie « gauche radicale » : une gauche qui va à la racine des problèmes de la société. Où se trouve cette racine ? Dans le seul néolibéralisme ? Ou, plus largement, dans le capitalisme ? Dans la Constitution de la Ve République ? Ou dans le fait qu’il s’agisse d’une constitution bourgeoise, comme il y en a beaucoup d’autres ? Dans la « superstructure politique » : les institutions, le mode de scrutin etc. ? Ou dans les fondements de l’ordre bourgeois (l’opposition capital/salariat, l’économie de marché, l’Etat des possédants, etc.) ? Les mêmes questions de base se posent pour la « gauche de combat » et la « gauche de rupture » : combattre quoi, rompre avec quoi exactement ? (Le néolibéralisme, ou le capitalisme ?) Combattre et rompre jusqu’à quel point ? Et comment ?

[15] https://www.mediapart.fr/journal/france/030622/la-nupes-alliance-electorale-ou-vraie-recomposition

[16] Idem.

[17] Il existe d’assez nombreux cas, notamment à Cergy (Val d’Oise), Sanaa Saitouli, militante racisée, mère de famille issue d’un quartier populaire, s’est maintenue face au sortant, élu macroniste de 2017, repassé « à gauche » en 2022 ; à La Courneuve (Seine St Denis), Aly Diouara s’est maintenu face à la candidate investie par le PCF. Voir par exemple : https://www.mediapart.fr/journal/france/050522/dans-la-societe-mobilisee-l-union-gauche-fait-aussi-des-perdants

[18] https://www.mediapart.fr/journal/france/290522/legislatives-en-seine-maritime-l-activiste-alma-dufour-veut-concilier-fin-du-monde-et-fin-du-mois

[19] C’est le cas à Lyon (2e circonscription du Rhône) : un secteur où les courants identitaires violents ont déjà fait beaucoup de ravages, et où Raphaël Arnault, ancien porte-parole du collectif antifasciste Jeune Garde, se présente avec le soutien du NPA, et comme suppléante Mathilde Millat, militante de ce parti, contre le candidat NUPES officiel, Hubert Julien-Lafferrière (LREM jusqu’en 2020, et ayant depuis rejoint l’organisation de centre-gauche Génération écologie). Cf : https://www.mediapart.fr/journal/france/260522/raphael-arnault-l-antifa-qui-veut-etre-depute

[20]En Ardèche, Hervé Saulignac dit très clairement qu’il ne veut pas des « points partagés de gouvernement », critique le programme de la NUPES et refuse de rendre des comptes aux militant.es LFI. Manœuvres politicienne à Montauban (Tarn-et-Garonne) avec l’élue Valérie Rabault. Cf : https://www.mediapart.fr/journal/france/030622/des-socialistes-retors-un-pour-tous-pas-tous-pour-un

[21] https://www.mediapart.fr/journal/france/200522/gouvernement-macron-applique-la-meme-recette-la-nouveaute-en-moins

[22] Une macroniste pur jus issue du PS, ancienne ministre des Transports, puis de la Transition écologique, puis du Travail : https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/05/17/la-majorite-soulagee-mais-peu-enthousiasmee-par-la-nomination-de-borne-a-matignon_6126548_823448.html

[23] https://www.vie-publique.fr/en-bref/285154-gouvernement-elisabeth-borne-sa-composition-au-20-mai-2022

[24] Roselyne Bachelot (Culture) et Julien Denormandie (Agriculture) s’en vont aussi. Jean-Michel Blanquer est remplacé par Pap Ndiaye, un historien spécialiste de la condition noire et de l’histoire sociale des Etats-Unis. On se demande ce qu’il fait là, à part comme faire-valoir, ou comme « arbre [de gauche qui cache] la forêt de droite ». D’autant plus que les proches de Blanquer restent aux sommets du ministère pour entourer Pap Ndiaye. C’est d’ailleurs le seul exemple d’un ministre qui soit un symbole de gauche dans un exécutif marqué à droite : https://www.mediapart.fr/journal/france/200522/gouvernement-macron-applique-la-meme-recette-la-nouveaute-en-moins. Sa couleur de peau et ses prises de positions lui ont d’ailleurs vite une avalanche de propos racistes. https://www.mediapart.fr/journal/france/210522/pap-ndiaye-fait-deja-face-au- valu cyclone-raciste

[25] https://www.mediapart.fr/journal/france/200522/gouvernement-macron-applique-la-meme-recette-la-nouveaute-en-moins.

[26] https://www.ladepeche.fr/2022/03/07/droits-des-femmes-emmanuel-macron-en-avait-fait-sa-grande-cause-plusieurs-associations-font-un-petit-bilan-de-ce-quinquennat-10154421.php

[27]  A chaque fois il s’agit de faveurs  sexuelles obtenues en échange de services (judiciaires dans un cas ; pour un logement, dans l’autre). Un non-lieu a été requis dans le premier cas, l’affaire étant classée sans suite dans le second. Voir notamment : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/plainte-pour-viol-contre-gerald-darmanin-le-parquet-requiert-un-non-lieu-20220113 ; https://www.mediapart.fr/journal/france/dossier/laffaire-gerald-darmanin ; https://www.liberation.fr/societe/police-justice/darmanin-accuse-de-viol-la-juge-prononce-la-fin-des-investigations-20210913_GYX7ZOJNRFAU7HM6HCJRD7WRQQ/ et https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/05/16/l-enquete-pour-abus-de-faiblesse-visant-gerald-darmanin-classee-sans-suite_5300048_823448.html

[28] Ce dernier, issu de LR, nommé ministre des Solidarités du gouvernement Borne, Il a fait l’objet d’un signalement de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique à LR, et d’un autre à LREM. Voir notamment : https://www.mediapart.fr/journal/france/210522/violences-sexuelles-damien-abad-nomme-ministre-malgre-un-signalement-adresse-lrem ; https://www.liberation.fr/politique/elections/signalement-des-accusations-de-viols-visant-damien-abad-on-a-essaye-joindre-lrem-et-lr-par-tous-les-moyens-20220522_DK34QJ3LFZEMVBVI4TG4465SMQ/ et https://www.mediapart.fr/journal/france/150622/affaire-damien-abad-la-meprise-d-emmanuel-macron?xtor=CS3-5

[29] Par exemple, https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/eric-dupond-moretti-retour-sur-ses-propos-antifeministes-les-plus-polemiques-2098056. On lit certaines des déclarations de Dupond Moretti : « Le mouvement #MeToo a permis de libérer la parole et c’est très bien. Mais il y a aussi des ‘follasses’ qui racontent des conneries et engagent l’honneur d’un mec qui ne peut pas se défendre car il est déjà crucifié sur les réseaux sociaux » ; et aussi : « Tous les hommes ne sont pas des prédateurs, même s’il y en a. L’emprise, ça existe. Mais il y a aussi des femmes que le pouvoir fait bander. La starlette qui va voir un producteur célèbre et lui dit ‘je veux devenir une star’, et l’autre lui répond ‘d’accord, mais tu couches’. Si elle couche, ce n’est pas un viol, c’est une promotion canapé ». [Les caractères gras sont de l’article cité (ML)].

[30] Il s’agit d’une série d’affaires judiciaires et financières où une enquête a été lancée par le ministre contre des magistrats anticorruption avec lesquels il était en conflit lorsqu’il était avocat. En juillet 2021 il a été mis en examen par la Cour de Justice de la République. Avant cela, les syndicats de magistrats en avaient même appelé à la Commission européenne pour qu’elle intervienne en faveur de l’indépendance de la Justice en France, contre les agissements de Dupond Moretti. Le journal en ligne Mediapart a bâti tout un dossier sur les démêlés du ministre de la Justice avec… la Justice. Voir notamment : https://www.mediapart.fr/journal/france/100522/eric-dupond-moretti-se-rapproche-d-un-proces-devant-la-cour-de-justice et https://www.mediapart.fr/journal/france/280422/affaire-dupond-moretti-les-syndicats-de-magistrats-en-appellent-la-commission-europeenne. Le ministre s’est d’ailleurs vanté d’avoir suggéré une enquête sur les sources de Mediapart, ce qui implique des recherches au sein de son ministère !

[31] Dès le début du quinquennat, d’autres piliers du régime ont été éclaboussés par des affaires louches, souvent non élucidées ou ayant connu une issue laissant un goût amer. Richard Ferrand, président LREM de l’Assemblée nationale pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne : il y a eu prescription de l’action publique :  https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/31/affaire-des-mutuelles-de-bretagne-victoire-judiciaire-pour-richard-ferrand-qui-fait-reconnaitre-la-prescription-de-l-action-publique_6075165_3224.html. Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire qui a considérablement démoli le service public d’Education nationale pendant 5 ans, qui a toujours ignoré les revendications et difficultés des enseignant.es et autres personnels, et qui, afin de contrecarrer les mobilisations lycéen.nes et leurs syndicats de gauche, a été mis en cause pour avoir aidé à créer un syndicat lycéen pro-gouvernemental (Avenir lycéen), ce qui a débouché sur une affaire de détournement de biens publics, avec des subventions injustes de l’Etat et des dépenses inconsidérées dudit « syndicat ». Voir notamment : https://www.mediapart.fr/journal/france/081120/le-syndicat-lyceen-chouchou-de-blanquer-dilapide-l-argent-du-ministere et https://www.liberation.fr/societe/education/avenir-lyceen-la-justice-enquete-sur-des-soupcons-de-detournement-de-biens-publics-20210316_GV4JRWZ4VVE43COWSWT7GMPQTI/ Macron a lui-même été éclaboussé par l’affaire Benalla : un ex-chargé de mission à l’Elysée, « gros bras » au service du président, condamné à 3 ans de prison dont 1 ferme, pour violence en manifestation le 1er mai 2018 : il s’est fait passer pour un policier et a agressé, avec un ami, trois manifestants en marge du cortège https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/proces-dalexandre-benalla-lex-charge-de-mission-de-lelysee-condamne-a-trois-ans-de-prison-dont-un-ferme_4835085.html. Le même Benalla, après sa disgrâce élyséenne, n’a pas restitué des passeports diplomatiques, ce qui lui a permis de voyager frauduleusement dans plusieurs pays, ce dont il a aussi dû répondre devant la Justice.

[32] Parmi les parlementaires macronistes, on note des accusations de maltraitance de collaborateurs/trices https://www.mediapart.fr/journal/france/200522/personnel-et-notes-de-frais-les-dossiers-de-la-deputee-macroniste-claire-pitollat ; des affaires de notes de frais abusives, notamment à « vocation familiale » : les noms de deux députées de l’Hérault, Patricia Mirallès, (https://www.mediapart.fr/journal/france/040622/notes-de-frais-de-patricia-miralles-des-sms-enfoncent-la-deputee) et Coralie Dubost, qui a d’ailleurs très vite abandonné la vie politique  (https://www.mediapart.fr/journal/france/010522/affaire-des-notes-de-frais-la-deputee-coralie-dubost-quitte-la-politique)  ont beaucoup circulé ces derniers mois. Tout récemment, la nouvelle ministre de la Mer, Justine Benin a utilisé, pendant les dernières élections municipales, l’argent de son parti (le MoDem, majorité présidentielle), pour arroser les associations de sa commune du Moule (Guadeloupe) : des faits d’une nature parfaitement clientéliste reconnus par la ministre. https://www.mediapart.fr/journal/france/310522/la-ministre-de-la-mer-arrose-des-associations-locales-avec-l-argent-de-son-parti. Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine et conseiller du président, est mis en examen pour « trafic d’influence passif »  avec le cabinet de conseil Deloitte (mis en examen pour « trafic d’influence actif ») ; la belle-mère de Solère, soupçonnée d’avoir occupé un emploi fictif à l’Assemblée nationale, est mise en examen pour « recel de détournement de fonds publics » ; il y a aussi une autre mise en cause pour un autre emploi fictif à l’Assemblée. Solère, un excellent choix de Macron ! https://www.mediapart.fr/journal/france/030522/soupcons-d-emploi-fictif-l-assemblee-la-belle-mere-de-thierry-solere-mise-en-examen. Le scandale au plus haut niveau risque de retomber sur Macron lui-même : Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, le bras droit du président, est un haut fonctionnaire qui semble fort confondre ses attributions dans la gestion de l’Etat – il impose sa volonté à des ministres ! – et ses intérêts personnels et familiaux auprès de l’armateur MSC. Il fait l’objet d’une enquête pour « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêt ». Voir notamment : https://www.mediapart.fr/journal/france/150622/affaire-alexis-kohler-le-grand-menage?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5 et https://www.mediapart.fr/journal/france/150622/l-elysee-alexis-kohler-pense-toujours-msc?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5

[33] https://www.mediapart.fr/journal/france/260522/legislatives-des-candidats-de-la-majorite-preferent-s-afficher-sans-macron

[34] https://www.bfmtv.com/politique/elections/legislatives/sondage-bfmtv-legislatives-plus-de-6-francais-sur-10-souhaitent-une-majorite-de-deputes-opposes-a-macron_AN-202204270462.html

[35] LREM : La République en Marche : parti macroniste depuis 2017. MoDem, parti animé par François Bayrou, « centriste » macroniste depuis 2017. Horizons, parti lancé par l’ancien premier Ministre de Macron, Edouard Philippe.

[36] Exemples : le 6 mai, 34% NUPES, 24,5% Ensemble : https://cluster17.com/barometre-hebdomadaire-s18-legislatives-2022/; le 11 mai, 28% NUPES, 27% Ensemble : https://www.tf1info.fr/politique/exclusif-sondage-legislatives-2022-premier-tour-la-gauche-nupes-devance-d-une-courte-tete-la-majorite-presidentielle-emmanuel-macron-2219438.html; le 18 mai, 27,5% pour la NUPES, 27% pour Ensemble : https://www.lexpress.fr/actualite/politique/sondage-exclusif-legislatives-l-alliance-de-la-gauche-et-la-majorite-sortante-au-coude-a-coude_2173721.html; le 10 juin encore, le dernier sondage, IFOP pour LCI donnait la NUPES à 26,5% et Ensemble à 26% : https://www.linternaute.com/actualite/politique/2626905-sondage-des-legislatives-2022-macron-prive-de-majorite-absolue-nouvelles-projections-et-resultats/.

[37] 51,29% en 2017. https://www.vie-publique.fr/en-bref/285375-legislatives-2022-les-resultats-du-premier-tour

[38] https://www.vie-publique.fr/en-bref/285375-legislatives-2022-les-resultats-du-premier-tour

[39] L’ensemble macroniste obtenait 32,33% au premier tour de 2017. https://mobile.interieur.gouv.fr/Archives/Archives-elections/Elections-legislatives-2017/Premier-tour-des-elections-legislatives-resultats-globaux

[40] Les 25,66% de la NUPES font à peine mieux que la somme LFI + PCF + Ecologistes + PS de 2017 (25,49%). Source : Idem.

[41] Source : Idem.

[42] https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/legislatives-2022-le-parti-reconquete-d-eric-zemmour-presentera-550-candidats_5116870.html

[43] 127 duels impliquant les forces des gauches concernées il y a 5 ans.

[44] Le RN est présent dans 114 duels contre Ensemble, 65 contre la NUPES et 26 contre LR-UDI

[45] LR-UDI est au second tour dans 29 combats contre la NUPES et 21 contre Ensemble. https://www.mediapart.fr/journal/france/130622/elections-legislatives-2022-visualisez-les-resultats-du-premier-tour-par-circonscription

[46] https://www.lexpress.fr/actualite/politique/legislatives-candidats-duels-triangulaires-ce-qu-il-faut-savoir-avant-le-2e-tour_2175428.html

[47] Ce rejet des frondeurs/ses prévaut, notamment, en Occitanie, malgré la présence de Carole Delga. https://www.lesechos.fr/elections/legislatives/legislatives-les-dissidents-socialistes-balayes-1412864

[48] https://www.mediapart.fr/journal/france/040622/dans-le-loiret-une-campagne-difficile-pour-l-ancien-ministre-blanquer

[49] Zemmour arrive 3e (avec 23,19%) derrière Ensemble et le RN.  https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/06/12/eric-zemmour-elimine-dans-le-var-des-le-premier-tour-des-legislatives_6129994_823448.html

[50] Et son parti Reconquête voit l’élimination d’autres candidatures significatives, et arrive 5e au niveau national, avec seulement 4,24% des voix. https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/resultats-des-legislatives-2022-reconquete-arrive-6e-au-premier-tour-avec-3-9-des-voix-selon-notre-estimation-ipsos-sopra-steria_5184940.html

[51] Dès le 15 mai, LFI dénonçait une « croisade » anti-NUPES dans la presse : https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-insoumis-denoncent-une-croisade-anti-nupes-dans-la-presse_fr_6280d9e9e4b0c2dce65125eb

[52] Ce n’est pas la première fois que les médias du capital font campagne, bien sûr sans l’avouer. Pour ne prendre que quelques exemples dans les 20 dernières années, on se souvient du matraquage médiatique en faveur du « oui » lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen du 29 mai 2005 ; de la poussée d’urticaire anti-Mélenchon avant le premier tour de la présidentielle de 2017, quand certains sondages donnait LFI présente au second tour ; du rôle abject des médias dominants lors de la lutte des Gilets jaunes, de leur relai systématique des positions gouvernementales, et notamment de la reprise sans vérification des mensonges de Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur, qui avait prétendu que les GJ avaient attaqué un hôpital, alors que ces dernier.es n’avaient fait que se réfugier dans son enceinte, fuyant les nuages de gaz lacrymogènes.

[53] Exemple de Richard Ferrand qui twittait le soir du 10 avril à propos des électeurs de Mélenchon : « Nous avons des idées différentes mais des valeurs communes » : https://twitter.com/lcp/status/1513237687297261573

[54] https://twitter.com/bfmtv/status/1536076978662608898

[55] Comme si ce pléonasme, trahissant son ignorance du mouvement ouvrier, ne suffisait pas, il a fallu qu’elle ajoute que la NUPES était soumise « à des idées antisémites », alors même que son adversaire direct dans l’Essonne, Jérôme Guedj, est de confession juive. https://www.liberation.fr/checknews/amelie-de-montchalin-a-t-elle-accuse-son-adversaire-de-la-nupes-jerome-guedj-dantisemitisme-20220613_SCCOWUKOQNEVXGDDPYRZWPD5LI/

[56] Pour le « philosophe » Alain Finkielkraut, toujours prêt à vitupérer dans les médias quand l’ordre bourgeois lui semble menacé, « La France insoumise, c’est le nom que se donne la France soumise à l’islamisme ». https://www.tribunejuive.info/2022/06/04/alain-finkielkraut-la-france-insoumise-cest-le-nom-que-se-donne-la-france-soumise-a-lislamisme/

[57] https://www.bfmtv.com/politique/elections/legislatives/aucune-voix-ne-doit-manquer-macron-appelle-a-lui-donner-une-majorite-solide-au-second-tour-des-legislatives_AV-202206140451.html

[58] Idem.

[59] Ce taux est inférieur à celui du second tour de 2017 (57,36%). Mais la tendance historique à l’augmentation de l’abstention reste nette par rapport aux seconds tours de 2012 et 2007 (resp. 44,60% et 40,01%). https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/legislatives-2022/FE.html

[60] https://www.linternaute.com/actualite/politique/2552382-taux-d-abstention-2e-tour-des-legislatives-a-17h-plus-haut-qu-au-premier-tour-tous-les-chiffres/

[61] https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/legislatives-2022/FE.html

[62] Les 26 sièges restants vont aux régionalistes (10), divers droite (10), divers centre (4), droite souverainiste (1) et divers (1).

[63] Justine Benin (secrétaire d’Etat chargée de la mer, en Guadeloupe) ; Brigitte Bourguignon (ministre de la Santé), dans le Pas de Calais ; Amélie de Montchalin (ministre de la Transition écologique), dans l’Essonne. Pour plus de détails, voire notamment : https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/06/19/legislatives-2022-les-ministres-candidats-elus-ou-battus-au-second-tour_6131112_823448.html

[64] https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/legislatives-2022-plusieurs-figures-de-la-Macronie-battues-au-second-tour-des-elections_5210641.html

[65] On passe d’une cinquantaine (33 député.es PCF ou LFI, auxquel.les il faudrait ajouter une partie des 31 élu.es Nouvelle Gauche – PS et apparenté.es – de 217), à près de 150 en cumulant NUPES et divers gauches proches de la NUPES. Dans les duels de second tour, les gauches sont plus souvent gagnantes qu’en 2017.

[66] A part EELV qui n’avait pas d’élu.es auparavant. De 17 à 72 élu.es LFI ; de 10 à 12 PCF ; de 1 à 23 EELV et de 26 à 30 PS : https://www.francetvinfo.fr/elections/infographies-legislatives-2022-sept-graphiques-pour-analyser-les-resultats-de-la-nupes-au-second-tour_5209834.html

[67] Carton plein en Seine-Saint-Denis et 6 député.es sur 11 dans le Val de Marne ; 5 des 10 élu.es en Seine-Maritime ; à Toulouse, 4 circonscriptions gagnées sur 5) ; à Nantes (3 sur 5) ; à Strasbourg et Bordeaux (2 sur 3) ; un peu moins à Lyon (2 sur 4) et Marseille (3 sur 7). https://www.lemonde.fr/resultats-elections

[68] La NUPES ne gagne que 8% de ses duels avec LR-UDI, 34% de ceux avec Ensemble et 47% de ceux avec le RN : https://www.francetvinfo.fr/elections/infographies-legislatives-2022-sept-graphiques-pour-analyser-les-resultats-de-la-nupes-au-second-tour_5209834.html

[69] Idem.

[70] Le RN obtient 6 des 12 élu.es du Pas-de-Calais (dont Marine Le Pen) et 6 des 21 élu.es du Nord ; 2 sur 2 en Haute-Marne, 2 sur 3 dans l’Aube, 1 sur 2 dans la Meuse, 3 sur 9 en Moselle ; il fait une razzia sur le Var, avec 7 des 8 élu.es, en obtient 4 sur 5 dans le Vaucluse, 4 sur 6 dans le Gard, 6 sur 16 dans les Bouches-du-Rhône, 3 sur 9 dans les Alpes-Maritimes…

[71] Cf. le meeting parisien du NPA le vendredi 24 juin avec Philippe Poutou et notamment Danielle Simonnet (LFI) et Aurélie Trouvé (LFI), intitulé « Construisons une gauche de combat ». https://nouveaupartianticapitaliste.org/videos/debat-construisons-une-gauche-de-combat

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