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jeudi, décembre 19, 2024

EXIT BARNIER ! ET MAINTENANT ?

À la tête d’un gouvernement d’une durée de vie de 89 jours, Barnier aura donc été le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République. Vu l’énorme instabilité politique qui prédomine en France, elle-même liée à une profonde crise économique et sociale, sur lesquelles nous avons déjà beaucoup insisté, la chute de Barnier n’a rien d’une surprise.

Par Michaël Lenoir, groupe sympathisant de la LIT-QI en France

Une chute prévisible, mais peut-être plus rapide que prévue

Ce qui a surpris certains, c’est que le couperet de la censure tombe aussi vite. En la matière, c’est le RN qui détenait la clé, et il a choisi – plus rapidement que beaucoup ne l’imaginaient – de baisser le pouce sur le texte de budget de la Sécurité Sociale (PLFSS). Cela aurait sans doute pu se produire aussi sur l’autre texte majeur en discussion au Parlement, le Budget de l’Etat 2025. Lundi 2 décembre, devant l’Assemblée nationale, Michel Barnier, faute d’avoir pu présenter un PLFSS acceptable par une majorité des député.es, a choisi d’avoir recours à l’article 49.3 de la Constitution. Rappelons que c’est ce procédé anti-démocratique qui a été utilisé l’an passé pour imposer sans vote la réforme des retraites tant haïe. Cette fois-ci, le 49.3 aurait permis de faire adopter le PLFSS sans vote… si la censure n’avait pas été votée. Mais, depuis juillet, le parlement est encore plus fragmenté que l’an passé, et le RN a choisi de censurer Barnier sur ce texte. Le parti d’extrême droite a déposé sa propre motion de censure, mais il avait aussi annoncé qu’il voterait pour la motion de censure du NFP, ce qui a été fait mercredi 4 décembre. Il y a donc eu 331 votes pour la censure, plus qu’il n’en fallait – le nombre de 288 aurait été suffisant – pour renverser le gouvernement.

La question la plus importante qui se pose ici, c’est de savoir ce qui a décidé le RN à voter la censure. Barnier avait pourtant, in extremis, beaucoup cédé aux exigences du RN, notamment avec une baisse sensible du panier de soins pris en charge par l’aide médicale d’Etat (AME), qui permet aux sans-papiers d’avoir accès aux soins ; en renonçant à augmenter la taxation de l’électricité ; et en rétropédalant sur le déremboursement des médicaments en 2025. Malgré cela, Marine Le Pen, qui exigeait toujours plus de Barnier, a estimé que le gouvernement avait « mis fin à la discussion », même si Matignon se disait toujours « ouvert au dialogue ». En réalité, ce qui semble avoir prédominé, c’était la pression de la base du RN pour que ce parti censure Barnier (61% des électeurs du RN le souhaitaient fin novembre[1]). Cette base, majoritairement populaire, déteste « l’establishment », la Macronie et toutes celles et ceux qui le servent ; mais elle est, de plus, attaquée dans ses intérêts matériels par les politiques néolibérales comme celle de Barnier. Pour ne pas avoir l’air trop complaisante avec le chef d’un gouvernement qui attaque très durement les couches populaires, le RN devait réaffirmer sa défense des intérêts « des Français » y compris sur le plan des retraites et du pouvoir d’achat, et s’est donc senti contraint de voter la censure, sans quoi la direction de ce parti aurait pu décevoir sa base sociale populaire. Peut-être aussi que la mésaventure du RN avec le procès de ses assistants parlementaires européens et le prononcé de la demande d’inéligibilité de Marine Le Pen, a poussé le parti d’extrême droite à prendre un peu ses distances avec la stratégie de « dédiabolisation » et de normalisation parlementaire qui lui a bien réussi.

Une bonne nouvelle pour les travailleurs/ses

La chute de ce gouvernement est par elle-même une bonne nouvelle, s’agissant d’un ennemi acharné de notre classe : un gouvernement clairement de droite, unissant autour d’un « socle commun » la macronie et la droite LR, une équipe à la fois violemment néolibérale, autoritaire, où cohabitaient technocratie et incompétence, avec un premier ministre choisi officiellement par Macron parce que jouissant a priori d’un a priori plus favorable du RN que d’autres candidats, mais donc aussi otage de l’extrême droite. 

Ses projets de budget, pour les finances publiques et pour la Sécu, étaient des catastrophes anti-sociales. Ils sont jetés aux orties, même si un autre gouvernement pourrait bien se saisir d’une partie au moins de ces textes à l’avenir. Mais dans l’immédiat, et contrairement à ce que nous avait concocté Barnier, au 1er janvier, les retraites continueront à être indexées sur l’inflation, et il n’y aura pas de nouveaux déremboursements de soins de santé. Et dans l’immédiat, le budget de l’Etat pour 2025 ne pouvant pas être voté avant la fin 2024, c’est le budget 2024 – déjà détestable mais sans les massives destructions de postes et de services publics supplémentaires du projet Barnier – qui s’appliquera encore l’an prochain. La crainte d’un shutdown à la mode US, où faute d’accord parlementaire sur le budget, les fonctionnaires fédéraux ne sont pas payés, n’est pas de mise en France, malgré les intimidations et les craintes suscitées par les politicien.nes du « socle commun » et leurs chiens de garde médiatiques.

Une instabilité qui inquiète le capital étranger, dans une UE en crise

Soulignons aussi que cette instabilité politique accrue, et ses conséquences économiques immédiates (pas de budget, déficit public accru) s’affiche aux yeux de l’UE et du monde à un moment où le déclin du capitalisme européen, et du capitalisme français en particulier, devient un sujet d’inquiétude et de réflexion parmi les penseurs/ses de la classe dominante. L’impérialisme français subit des revers récurrents, notamment en Afrique, surtout face à ses concurrents chinois et russe. Mais c’est aussi tout le projet de l’UE qui bat de l’aile, une union coincée entre ses concurrents étatsunien et chinois, impactée par les menées guerrières de Poutine, et avec un capitalisme allemand en vraie difficulté, avec des licenciements massifs et des luttes sociales qui reprennent pied, tandis que de nouvelles élections (anticipées) vont avoir lieu avec une AfD (d’extrême droite) qui s’y montre toujours plus menaçante.

La chute de la fragile maison Barnier est donc en elle-même réjouissante de notre point de vue, mais tout dépendra au final de ce qui se mettra en place, en particulier dans notre camp social. Et cette nouvelle crise politique inquiète les chantres de l’ordre capitaliste, en particulier financier, dans l’UE et ailleurs. L’agence de notation Moody’s estime que la chute de Barnier « réduit la probabilité d’une consolidation des finances publiques »[2]. Fitch alerte dans le même sens. La presse bourgeoise européenne exprime aussi ses soucis en matière financière et face à l’inconnu de la situation politique qui s’installe en France. En Allemagne, l’inquiétude des commentateurs bourgeois est profonde, parce que ce pays va mal, mais qu’en plus la France (son premier partenaire commercial) risque de ne pas se restabiliser de sitôt[3]. Quant au Wall Street Journal, ilse demande même si le pays n’est en train de devenir « la Grèce sur Seine »[4].

Quelles perspectives politiques en France ?

A très court terme, il n’y a aucune possibilité que de nouvelles élections soient organisées. De par la Constitution, il ne peut pas y avoir de dissolution de l’Assemblée par le président pendant un an après le deuxième tour du 7 juillet dernier. Au plus tôt, de nouvelles élections législatives ne peuvent pas se dérouler avant l’été 2025, plus précisément le 13 juillet.

Dans le petit monde de la politique politicienne, et même au sein de la macronie, des voix se lèvent pour exprimer un ras-le-bol de l’instabilité, pour envisager une démission de Macron avant 2027[5], voire pour faire acte de candidature à la prochaine présidentielle, comme l’ex-premier ministre de Macron Edouard Philippe le faisait déjà juste avant la nomination de Barnier à Matignon. LFI met en avant la démission de Macron et des élections présidentielles anticipées, mais elle reste isolée dans cette démarche. De plus, comme la procédure de destitution de Macron initiée par les Insoumis.es a tourné court en octobre et n’a pas été examinée par le parlement, il ne reste plus que l’hypothèse d’une démission de Macron. Ce dernier peut renoncer à l’Élysée, mais rien ne l’oblige constitutionnellement. De plus, l’actuel président a montré son acharnement à poursuivre, dans les grandes lignes, la politique brutalement néolibérale en œuvre depuis son premier mandat. Cette poursuite était la mission de Barnier, supposée plus durable que d’autres solutions, dans le contexte politique plus compliqué qui prévaut depuis juillet. Le monarque présidentiel ne semble d’ailleurs guère vouloir quitter les lieux. De plus, il faut savoir que s’il le faisait, son ou sa successeur.e serait obligé.e de cohabiter avec l’assemblée nationale fractionnée élue les 30 juin et 7 juillet.

Macron s’est donc mis en recherche d’un nouveau premier ministre, qui tienne si possible au moins jusqu’à l’été 2025. Il est très improbable qu’il aille chercher un gouvernement du NFP dirigé par Lucie Castets, et sur les bases de la coalition, par souci de continuer à servir au mieux les ultra-riches et le grand capital, et aussi parce qu’il avait déjà refusé cet été. Sa stratégie première aujourd’hui, c’est de tenter d’élargir le « bloc central » du parlement, en associant LR et les éléments les plus macron-compatibles du NFP. Il vise donc à nouveau à faire éclater le NFP, en isolant LFI et en s’assurant les bonnes grâces des éléments les plus droitiers de ce front, à commencer par le PS. Sur ce plan, à l’heure où cet article est écrit, rien n’est joué, mais Macron a déjà marqué des points, contrairement à ses tentatives de débauchage de l’été.

Des tractations ont commencé, le NFP se délite.

Pourtant, le 30 novembre, Libération titrait : « Présidentielle : Marine Tondelier et Lucie Castets défendent à leur tour une ‘candidature commune’ à gauche », insistant implicitement sur la perspective d’un maintien du NFP jusqu’à la présidentielle. Tant la candidate PS à Matignon de l’été dernier que la dirigeante écologiste se situaient dans cette perspective, tout en cherchant aussi à combattre la candidature annoncée de Mélenchon à une présidentielle anticipée.

Quelques jours et une motion de censure majoritaire plus tard, c’est une tout autre musique qui résonne, plus dissonante. Certes, cela fait un moment que les divergences entre LFI et le PS ou les écologistes s’expriment publiquement. Mais la démission de Barnier, suite à une censure votée par la totalité des député.es NFP moins une seule socialiste, a aggravé la fracture, au point où c’est l’existence même du NFP qui est en jeu.

Quelques heures avant la censure, Yannick Jadot, sénateur écologiste de Paris, ancien candidat à la présidentielle, déclarait : « nous devons ouvrir la possibilité d’un pacte républicain transitoire entre le NFP et le bloc central[6]». Or le programme du NFP n’incluait aucunement un tel « front républicain », même transitoire, et si Macron avait finalement choisi Barnier, c’est faute d’avoir pu dynamiter les bases du NFP avec une pareille perspective l’été dernier. Quant à Marine Tondelier, elle déplorait le 6 décembre de ne pas avoir été conviée par Macron, contrairement au PS, regrettant aussi que le président ne veuille pas parler de « la justice sociale et de l’écologie »[7]. Quelle découverte ! Et elle se prononce aussi en faveur d’un « front républicain » (c’est-à-dire à un accord avec la macronie et LR) tout en se disant fidèle aux « promesses » du NFP… Comment accorder foi à un tel galimatias ?!

Le PS est aussi plus qu’enclin à passer sous les fourches caudines de Macron. C’est d’ailleurs ce parti que la macronie visait le plus spécifiquement à débaucher du NFP. Olivier Faure, son premier secrétaire, a, lui, été invité par Macron et lui a fait une proposition d’un « accord de non-censure » et d’un « pacte de non-agression », se disant prêt à négocier sur tous les sujets, y compris la réforme des retraites ! En clair, le PS défend l’idée que Macron nomme un premier ministre « de gauche » pour un gouvernement à durée déterminée, mais qui gouverne avec le « bloc central » (la Macronie et LR), autrement dit un gouvernement qui fasse une politique de droite.

Du côté du PCF aussi, l’inflexion est sensible. Le président de son groupe à l’Assemblée, André Chassaigne, déclarant « Il faut un gouvernement de gauche. Un Premier ministre de gauche qui s’appuiera sur les fondations du Nouveau Front populaire et qui sera capable de réunir des majorités au sein de l’hémicycle. Je pense que c’est possible pour faire un nouveau budget et pour voter des projets de loi »[8]. Un budget commun avec la macronie et la droite ? Mais sur quelle base ? A moins d’avoir, encore et toujours, l’illusion que les macronistes et la droite sont prêts à voter un budget de type keynésien dans la logique du programme du NFP, cela ne peut conduire qu’à une capitulation devant les exigences du capital français et international. Cela veut dire clairement renoncer au programme déjà très modéré du NFP pour sauver Macron et restabiliser la Ve République. C’est à cela que le PS, les écologistes et le PCF se montrent prêts maintenant.

Rien de bon à espérer des tractations en cours

D’une façon ou d’une autre, si cette orientation se concrétise, cela ne peut signifier que la mort du NFP. LFI voudrait conserver cette coalition tout en refusant cette capitulation. Mais LFI le fait reste pour l’essentiel cantonné dans les déclarations et l’action institutionnelle, sans miser sur la puissante mobilisation, démocratique et de masse, qui est nécessaire. Car ce n’est pas avec des propositions purement électorales et institutionnelles (comme les présidentielles anticipées) que notre classe pourra échapper à la fois à la trahison ouverte et rapide d’une partie de la gauche et à la tyrannie de plus en plus brutale du capital et du grand patronat. En tout cas, si le NFP explose, Macron aura réussi son coup politique, en isolant LFI de ses partenaires du NFP ainsi phagocytés.

Si cela se confirme, on pourra en déduire qu’une des nouveautés du NFP par rapport aux Fronts populaires antérieurs, c’est que ce front bâti en juin dernier était finalement auto-dégonflable avant même d’accéder au gouvernement !

Cela n’est pas encore fait, malgré tous ces revirements nauséabonds, notamment parce qu’une partie de la droite rechigne à coopérer avec des partis de gauche. En tête des LR les plus hargneux, Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur aujourd’hui démissionnaire, s’est ouvertement opposé à une alliance avec cette gauche-là, même délestée de LFI[9].

On peut d’ailleurs imaginer que dans une telle « solution » politique au sommet, Bernard Cazeneuve, « socialiste » façon Hollande-Valls, un temps pressenti par Macron cet été pour Matignon, pourrait servir de figure faisant articulation entre la macronie et la « gauche » en déshérence. Son nom, parmi d’autres, a recommencé à circuler.

Ces boueuses tractations vont durer encore au moins un certain nombre de jours, mais ce qui est sûr, c’est que le ou la successeur.e de Barnier, quelle que soit son étiquette politique, aura pour mission de poursuivre les attaques contre notre classe, parce que c’est précisément ce qu’exige la classe nuisible au pouvoir, dont Macron est le serviteur plus que zélé, et qui est déterminée à nous faire payer la crise de son système.

Ne pas compter sur les institutions bourgeoises mais sur nos luttes et notre organisation

La crise politique à rebondissements dans laquelle nous nous trouvons parviendra-t-elle à ouvrir les yeux du plus grand nombre sur le caractère piégé des solutions politiques institutionnelles ? Certes, les PS, écolos et autres PCF pourraient bien sortir un peu plus discrédités de leur veulerie après leurs allégeances actuelles à la macronie. Mais, aux yeux de beaucoup, LFI semble continuer à incarner une politique de gauche, à la fois « radicale » et institutionnelle. De notre point de vue, tant qu’il reste entre les mains forces politiques en place, a fortiori sous la houlette de l’actuel hôte de l’Élysée, l’avenir n’est guère réjouissant pour notre classe. Il est certain que la chute de Macron pourrait être un évènement encore bien plus délectable et porteur d’avenir que celle de Barnier. Mais contrairement aux réformistes divers, et notamment LFI, nous pensons que la seule voie y parvenir est que notre classe prenne son destin en main, franchisse un niveau supérieur d’organisation, et par une mobilisation puissante bloquant le pays, parvienne notamment à éjecter Macron du pouvoir. Vu ce que les expériences de luttes sociales récentes ont démontré, des Gilets jaunes à la réforme des retraites, il nous semble qu’une pièce maitresse dans cette voie, c’est la grève générale. Mais des obstacles sérieux se maintiennent toujours face à cette perspective.

Exaspération sociale et remontée des luttes ?

Alors que le mouvement social était plutôt atone, au moins depuis la fin du printemps, pendant l’été et à la rentrée de septembre, il semble reprendre des couleurs depuis le mois de novembre. La rage légitime des catégories populaires s’exprime à nouveau davantage. Le nombre de grèves augmente et les motifs de celles-ci sont plus nombreux : outre la question des salaires, elles englobent aussi plus le combat contre les nombreux licenciements et les plans sociaux, mais aussi la défense de services publics démolis par l’austérité.

Le 5 décembre, lendemain du vote de censure, une grève et des manifestations assez massives ont eu lieu dans le pays dans les trois fonctions publiques – d’Etat, territoriale et hospitalière – auxquelles s’est joint le secteur de l’énergie (électricité et gaz). Les enseignant.es étaient particulièrement nombreux/ses en grève et dans les cortèges. Récemment, on a vu se multiplier les luttes dans la fonction publique territoriale, municipalités et départements étant dévastés par l’austérité. Depuis plusieurs mois, des grèves réapparaissent aussi dans le secteur des hôpitaux et de la santé.

Mais les travailleurs/ses du privé reprennent aussi le chemin de la lutte, souvent le dos au mur, face à des centaines de plans de licenciements, comme chez Michelin ou chez Auchan. La CGT a d’ailleurs prévu de faire une journée nationale de grève dans ce secteur le 12 décembre. Mais à partir du 11, c’est surtout la SNCF qui part en grève illimitée contre la privatisation du fret, à la fois injuste socialement et destructrice écologiquement. Malheureusement, deux des quatre syndicats SNCF (l’UNSA et la CFDT), initialement pour la grève, viennent de se retirer de l’appel, et seules la CGT Cheminots et Sud Rail (Solidaires) maintiennent leur appel.

Mais la domination bureaucratique des centrales syndicales fait encore des ravages. En particulier, on a vu en novembre – et c’est encore ce qui prédomine en décembre – une multiplication d’appels à des journées de grève secteur par secteur.

Les directions syndicales, on le voit, ne changent pas de stratégie, même si elle est perdante : c’est toujours le dialogue social avec le gouvernement et le patronat d’un côté, et l’émiettement des luttes et les journées d’action isolées sans perspectives de l’autre – comme la grève du 1er octobre, d’ailleurs assez peu suivie – qui dominent.

Des voix se font entendre pour faire une vraie grève, illimitée, tous et toutes ensemble. C’est la seule façon de faire céder Macron et la bourgeoisie. Il faut que ces voix soient relayées et amplifiées, et que des prises de position de syndicats, d’unions locales etc. se multiplient en ce sens, contre la stratégie systématiquement perdante des directions syndicales.

Pour notre part, nous pensons que la seule façon de virer Macron tout en mettant fin aux institutions antidémocratiques de la Ve République et en imposant les mesures d’urgence dont notre classe a besoin, c’est de lutter pour la combinaison de la mobilisation directe des masses, de leur auto-organisation et de la lutte pour l’indépendance de classe. La clé de la crise politique actuelle réside dans l’avancée des travailleurs/ses et de la jeunesse dans la construction d’une nouvelle direction révolutionnaire pour faire face aux attaques et politiques réactionnaires, d’où qu’elles viennent. Cela nécessite en premier lieu de rompre avec les partis bourgeois du NFP, aujourd’hui prêts à collaborer avec la macronie et la droite.


[1] https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/pourquoi-marine-le-pen-fait-le-choix-de-la-censure-2135325

[2] https://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-chute-du-gouvernement-barnier-reduit-la-probabilite-d-une-consolidation-des-finances-publiques-juge-moody-s-20241205

[3] https://www.lesechos.fr/monde/europe/pourquoi-lallemagne-sinquiete-de-la-chute-du-gouvernement-barnier-2135905

[4] https://www.lesechos.fr/politique-societe/gouvernement/censure-un-dangereux-saut-dans-le-vide-qui-inquiete-la-presse-europeenne-2135926

[5] Pour Jean-François Copé, maire (LR) de Meaux (Seine-et-Marne) : « Sa démission est la seule solution au problème qu’il a lui-même posé ». https://www.mediapart.fr/journal/politique/021224/ca-ne-peut-pas-durer-jusqu-en-2027-la-demission-de-macron-gagne-les-esprits

[6] https://www.lefigaro.fr/politique/yannick-jadot-nous-devons-ouvrir-la-possibilite-d-un-pacte-republicain-transitoire-entre-le-nfp-et-le-bloc-central-20241204

[7] https://information.tv5monde.com/international/tondelier-regrette-que-la-macronie-ne-veuille-pas-parler-ecologie-et-justice-sociale

[8] https://www.francetvinfo.fr/politique/parlement-francais/assemblee-nationale/motions-de-censure-il-faut-un-premier-ministre-de-gauche-declare-le-communiste-andre-chassaigne_6936020.html

[9] https://www.lefigaro.fr/flash-actu/retailleau-oppose-au-compromis-avec-la-gauche-les-rebelles-syriens-se-rapprochent-de-damas-fermeture-de-marineland-les-3-infos-a-retenir-a-la-mi-journee-20241206#nouveau-gouvernement-la-droite-ne-pourra-faire-aucun-compromis-avec-la-gauche-affirme-bruno-retailleau

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