Ces derniers mois, l’Afrique subsaharienne a été secouée par de nombreuses luttes. Luttes des jeunes et de la population au Zimbabwe, au Nigeria, au Sénégal, au Swaziland. Grèves des travailleurs au Kenya et en Guinée. L’Afrique du Sud, dirigée et étroitement contrôlée depuis 27 ans par le consortium CNA/COSATU/Parti communiste, semblait immunisée contre cette vague de luttes. Les contradictions se sont accumulées et la colère est montée d’en bas et a explosé sous la forme de pillages, d’incendies et d’affrontements avec la police. Dans ce texte, nous tenterons d’expliquer l’après-apartheid et la manière dont le pays a été gouverné au cours de ces années.
Cesar Neto
Mandela, le grand négociateur
Nelson Mandela a passé 27 ans en prison. Il chapeautait les luttes du mouvement noir, il a été contraint à l’exil et a participé à plusieurs mouvements de libération en Afrique. Accusé d’appartenir à un mouvement de guérilla pour vaincre l’apartheid, il a été emprisonné et condamné.[1]
Lorsque la bourgeoisie blanche et les impérialistes ont réalisé qu’il était nécessaire de garantir la gouvernabilité du pays et de contrôler les mobilisations, ils ont eu recours aux bons offices de Mandela.
En 1987, toujours sous le gouvernement bonapartiste, raciste et ultraconservateur de Pietr Botha, Mandela a établi une ligne de dialogue avec le gouvernement par l’intermédiaire du ministre de la Justice de l’époque, Kobie Coetsee. Il y a eu plus de 11 réunions en l’espace de trois ans. En ce sens, on considère que négocier avec le gouvernement Botha, dans un contexte de montée des luttes de plus en plus radicalisées, serait comme négocier avec le régime de Videla, de Médici, de Pinochet et d’autres dictateurs.
La fin négociée de l’apartheid
Il n’y a pas de doutes que la fin de l’apartheid a été le fruit des luttes. La bourgeoisie sud-africaine et l’impérialisme lui-même ont joué toutes leurs cartes dans les négociations. Ils savaient que la situation devenait ingouvernable, et en outre, il y avait un immense sentiment de solidarité internationale qui effrayait aussi les capitalistes. Un immense accord était donc en train de se construire.
Lors de réunions successives entre Mandela et le représentant du dictateur Pietr Botha, il fut convenu de libérer les prisonniers politiques, de légaliser le parti CNA (Congrès National Africain) et de renoncer à défendre un gouvernement à majorité noire. Outre ces mesures politiques, des mesures économiques ont également été négociées, telles que le transfert sans restriction des bénéfices des transnationales du secteur minier et de l’énergie, l’ouverture du marché aux importations de biens et de produits, et l’assouplissement des règles financières.
En 1989, Pietr Botha fut écarté du gouvernement en raison d’une « maladie grave ». La maladie était si grave qu’il est mort 18 ans plus tard à l’âge de 90 ans. En fait, Botha est parti pour laisser entrer son vice-président De Klerk, plus apte à piloter la transition bourgeoise, moins usé et donc plus apte à négocier. La négociation comprenait, bien sûr, une issue politique et d’autres concessions à la bourgeoisie. En 1993, Mandela et De Klerk ont reçu ensemble le prix Nobel de la paix.
La désindustrialisation
En 1978, l’ONU avait voté un blocus économique afin de faire pression pour la fin de l’apartheid. Les transactions financières et commerciales entre les États membres des Nations unies et l’Afrique du Sud étaient interdites. La bourgeoisie locale avait développé alors une grande industrie nationale et les biens produits étaient consommés par le marché intérieur. Lors des négociations menées par Mandela et son équipe, il fut convenu de mettre fin au blocus imposé par les Nations unies et d’ouvrir l’économie, avec un libre échange de marchandises. De ce fait, la fragile bourgeoisie locale n’a pas pu résister à la concurrence, de nombreuses entreprises ont fermé et d’autres ont fait directement faillite. Ainsi, l’Afrique du Sud s’est désindustrialisée et a entamé un profond processus de chômage.
Une concession géante à des sociétés minières étrangères
En juillet 2010, la Banque centrale d’Afrique du Sud a instauré une nouvelle amnistie pour la fuite illégale des capitaux. Cette amnistie a permis, en fait, de pardonner le transfert illégal de bénéfices, depuis 1974 et au-delà du début du gouvernement Mandela, jusqu’en 2007, pour un montant total équivalent à 50 milliards de US$. Selon la Banque centrale (BC) d’Afrique du Sud, il s’agissait d’un premier pas vers une libéralisation complète des flux de transferts de capitaux. « Cette fuite de capitaux n’est pas nouvelle, mais elle s’est considérablement aggravée depuis l’abolition de l’apartheid. En pourcentage du PIB, elle est passée d’une moyenne de 5,4 % par an entre 1980 et 1993 à 9,2 % entre 1994 et 2000, puis à 12 % en moyenne entre 2001 et 2007, pour finalement atteindre le chiffre vertigineux de 20 % en 2007. »[2]
Les crimes de la bourgeoisie blanche pardonnés
Il y avait beaucoup de haine de la part de la population noire contre les Blancs racistes. Dans le cadre d’une sortie honorable, une commission de vérité fut mise en place pour enquêter sur les crimes racistes. Cette Commission Vérité et Réconciliation fut créée dans le cadre d’un processus totalement négocié. Par exemple, un ouvrier dénonce des crimes raciaux, le bourgeois reconnaît le crime et dit que le Noir aussi a commis un tel crime. Ainsi, l’objectif ultime étant la réconciliation, les deux parties reconnaissaient leurs erreurs et on passait à autre chose. Desmond Tutu, l’évêque anglican qui a remporté le prix Nobel de la paix, se penchait sur la table, pleurait et déclarait le pardon pour tous ! Plutôt que le prix Nobel de la paix, on aurait peut-être dû lui accorder l’Oscar de l’acteur.
Le meurtre de Chris Hani et le pompier
Chris Hani était le leader le plus populaire de la CNA après Mandela. Fin 1991, il a pris la tête du Parti communiste composé d’une base sociale jeune et plus radicalisée contre l’apartheid. En raison de sa place à la tête de cette base sociale, Chris Hani a souvent été traité comme un rival par les ailes plus modérées du CNA et par le Parti communiste lui-même.
Le 10 avril 1993, presque à la fin de l’apartheid, Chris Hani a été assassiné. C’était une époque de nombreuses révoltes et il était possible qu’avec l’assassinat il y aurait une explosion sociale. Alors, ce ne fut pas le président De Klerk, mais Mandela, qui est passé à la télévision ce soir-là pour éteindre le feu et demander à la nation de se calmer.
Les conséquences de la désindustrialisation
La désindustrialisation qui a suivi l’apartheid a entraîné la fermeture d’une centaine d’usines et les anciens entrepôts sont devenus des dépôts de marchandises importées. Les emplois créés l’ont toujours été dans les services, le tourisme, le commerce et la finance. Les emplois industriels et connexes à grande échelle ont disparu.
Chômage : Aujourd’hui, les taux de chômage sont alarmants. Avant la pandémie, il était d’environ 35 %. Pendant la pandémie, 70 % des jeunes étaient au chômage et ces jeunes représentent 40 % de la population.
Assouplissement des droits du travail : Pour lutter contre le chômage, au fil des ans, le gouvernement a utilisé diverses astuces pour tenter de calmer les chômeurs. L’une de ces mesures consistait à assouplir les droits du travail. Selon le gouvernement, en assouplissant les droits, l’embauche deviendrait moins chère et de nombreux emplois seraient créés. Le résultat de cette politique est une précarité totale, des travailleurs embauchés à la journée, et dans des conditions de travail terribles. Au Cap, dans le quartier où se trouvent les usines textiles, à l’heure du dîner, on voit des centaines de femmes assises sur le caniveau, partageant une miche de pain avec de l’avocat et une boisson gazeuse. C’est le dîner de la classe ouvrière dans de nombreux secteurs.
La sécurité sociale est démantelée. On voit des hommes et des femmes très âgés travailler dans des services inhumains pour leur âge et avec beaucoup de souffrance.
La destruction des syndicats fait partie de la politique de contrôle et de domestication de la classe ouvrière. Pour mener à bien cette politique fut créé le NEDLAC (National Economic Development and Labour Council), un organe tripartite où siègent le gouvernement, le patronat et les syndicats. La décision des travailleurs de se mettre en grève doit être approuvée par le NEDLAC. Si cet organe tripartite est contre la grève, il ne peut y avoir de grève, et si elle a lieu, elle est considérée comme illégale. En cas de mouvement de grève, le COSATU (Congress of South African Trade Unions – Congrès des syndicats sud-africains), qui fait partie du gouvernement, doit donc avoir le soutien du gouvernement lui-même et des patrons. La volonté des travailleurs ne prévaut pas.
Cela fait 27 ans que le consortium CNA/COSATU/PC n’a pas innové dans la tromperie et le contrôle des travailleurs. Ils ont déjà assoupli les droits du travail, ils ont détruit les syndicats, ils ont promis la création de nouveaux emplois sans y donner suite ; il ne reste plus qu’à blâmer les étrangers pour le manque d’emplois. L’État sud-africain mène donc de manière consciente une politique xénophobe à l’égard des étrangers et pratique des actes de barbarie afin de masquer sa propre incompétence face à la crise du système capitaliste.[3]
La faillite de la Nation Arc-en-ciel, les divisions inter-bourgeoises et les divisions dans le bloc CNA/COSATU/PC
Le modèle d’accumulation capitaliste en Afrique du Sud est basé sur le Complexe Minéral-Énergétique, avec un taux élevé d’exploitation des travailleurs. Y dominent plusieurs entreprises fortement financées par l’État, dans l’exploitation de l’énergie et des minéraux bruts ou semi-transformés tels que l’or, les diamants, l’acier, le charbon, le fer et l’aluminium.
Ce complexe minéral-énergétique reposait sur la financiarisation des activités productives, combinant entrées de capitaux à court terme et fuite de capitaux vers des centres offshore (paradis fiscaux), en concentrant en Afrique du Sud uniquement l’exploration des minéraux. Ce modèle a généré une forme de croissance rabougrie, sans emplois, avec une pauvreté persistante pour la majorité de la population et une augmentation du niveau de vie pour une petite minorité, générant de nouvelles élites, une bourgeoisie noire
La crise de 2007-2008 a été le point de non-retour de ce modèle, qui s’est aggravé avec la crise de 2019 et est devenu insupportable avec la pandémie du Covid 19. La crise économique qui s’était développée depuis avant 2007 a fait ainsi un saut qualitatif et s’est transformée en crise politique.
CNA/COSATO/PC : un véritable parti-État
Avant de parler de la crise politique, il y a lieu de souligner la nature du bloc gouvernemental composé par le CNA/COSATU/PC. Dans ce bloc, on pourrait dire que le CNA ressemble à l’ancien PRI au Mexique, dans la mesure où il a le contrôle total de l’État et de ses institutions (législatif, judiciaire, armée et police). En ce sens, nous pouvons caractériser le CNA comme un parti-État.
L’impeachment de Zuma et l’aggravation de la crise du bloc CNA/COSATO/PC
La crise politique qui a conduit à la destitution de Jacob Zuma est une conséquence directe de la crise capitaliste mondiale, de l’épuisement du modèle basé sur le Complexe Minéral-Énergétique, et surtout des mobilisations qui se sont développées notamment chez les jeunes (#feemustfall et #rhodesmustfall) et des grèves ouvrières explosives qui ont échappé aux griffes de la bureaucratie syndicale et du NEDLAC.
L’alliance même sous laquelle Zuma a dirigé le pays a soumis à votation au Congrés national l’impeachment de celui-ci. Il s’agissait d’un processus similaire à celui de Dilma au Brésil, avec deux caractéristiques qui lui sont propres. Au Brésil, l’impeachment fut orchestré par les partis d’opposition alors qu’en Afrique du Sud ce fut par l’alliance au pouvoir. Et d’autre part, dans le pays d’Amérique du Sud, la gauche réformiste a dit que c’était un coup d’État, alors qu’en Afrique du Sud, la gauche réformiste a applaudi.
L’impeachment de Zuma par Ramaphosa a été la déclaration de guerre entre les factions. La fissure dans le bloc CNA/COSATU/PC s’est clairement ouverte et les conséquences de cette guerre annoncée allaient être visibles dans les années suivantes.
Zuma refuse de se présenter au tribunal. Condamné pour outrage à magistrat.
Les années de gouvernement de Zuma ont été marquées par de nombreuses allégations de corruption. Plus de 700 accusations ont été portées devant les tribunaux et classées sans suite. Après la destitution, les tribunaux et le gouvernement Ramaphosa ont tenu d’innombrables audiences pour tenter de sauver la face, y compris des heures et des heures diffusées en direct à la télévision. La population a ainsi été gagnée contre « la part pourrie » qui, selon les récits, avait « capturé l’État » pour faire des affaires illicites.
Lorsque la bande de Ramaphosa s’est sentie suffisamment renforcée, elle a convoqué Jacob Zuma pour qu’il témoigne. La bande de celui-ci et lui-même ont ignoré la convocation. Dans la foulée, le tribunal a alors condamné Zuma à quinze mois de prison pour outrage ; il ne restait plus qu’à l’arrêter. Zuma s’est enfermé dans sa maison et a organisé des groupes, dont certains armés, pour le défendre contre une arrestation. Et lorsque la corrélation des forces a commencé à lui devenir défavorable, sans issue, il s’est présenté à la police.
Avant de se présenter à la police, Zuma a essayé de tirer de la manche une lettre et de dire qu’il s’agissait d’un problème racial contre le peuple zoulou (dont lui et Mandela sont originaires). La lettre le plaçait ainsi dans la catégorie des persécutés et rapprochait son image de celle de Mandela.
Des incendies et des pillages dans les magasins d’immigrés
Il n’y a pas de doute que les premiers pillages ont été initiés par des lumpens sur ordre du gang de Zuma. L’idée initiale était d’attaquer les petites entreprises des étrangers immigrés À Johannesburg, la plupart des magasins attaqués étaient tenus par des immigrés du Pakistan, du Bangladesh, d’Éthiopie et de Somalie, comme le rapporte le Forum de la Diaspora Africaine.
« Samedi vers minuit, nous avons reçu un appel nous informant que des magasins de migrants étaient pillés à Jeppestown. Nous sommes arrivés ici ce matin et nous pouvons voir qu’il y a eu d’immenses dégâts », a déclaré Amir Sheikh, qui est également un dirigeant du Conseil communautaire somalien.[4]
Les masses, affamées et terrifiées par la troisième vague de Covid, sont allées au combat.
À l’origine, comme nous l’avons dit plus haut, le pillage a été encouragé par le gang de Zuma. Mais les masses ont commencé à y participer dès le début, affamées à cause de la structure capitaliste et les conséquences des crises économiques mondiales de 2007-2008 et de 2019 qui les ont plongées dans la pauvreté, et victimes en outre d’un nouveau lockdown de quatorze jours, sans aucune compensation financière et avec beaucoup de répression policière.
Dans les vidéos successives qui ont circulé sur les réseaux sociaux, on voit la population dire clairement : « Je suis ici, mais ce n’est pas pour Zuma ni pour Ramaphosa. Je suis ici pour chercher de la nourriture pour moi et ma famille. » Pour mieux comprendre cette déclaration, il est bon de garder à l’esprit ce qui suit :
« La malnutrition, c’est-à-dire la faim, dans la deuxième économie d’Afrique, est le miroir de la barbarie capitaliste. Selon le Sanhanes [acronyme anglais pour l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition en Afrique du Sud] de 2013, 26 % de la population était effectivement confrontée à la faim, et 28 % était à risque. La malnutrition due à la faim est généralement associée à l’insuffisance pondérale, mais elle peut aussi conduire au surpoids ou à l’obésité. En Afrique du Sud, 26,5 % des enfants sont de petite taille, et 68,3 % des femmes sud-africaines de plus de 20 ans sont en surpoids, dont 42 % sont obèses ; pour les hommes, les taux sont de 35 % en surpoids et 12 % d’entre eux sont obèses. » [5]
La production et la distribution capitalistes des aliments sont contrôlées par de grandes entreprises, les latifundia et une poignée de sociétés géantes qui déterminent la disponibilité, le prix, la qualité, la sécurité et la valeur nutritionnelle des aliments consommés par tous les Sud-Africains. Ces producteurs et distributeurs de denrées alimentaires constituent un puissant groupe de pression qui influence activement la politique gouvernementale.
Dans la fabrication et la transformation, quelques grandes entreprises dominent le secteur, notamment Foodcorp, Pioneer Foods, Tiger Brands, Premier Foods et Nestlé S.A. La Commission de la Concurrence a enquêté sur la façon dont le prix du pain, du blé et du maïs était fixé par des cartels qui fonctionnent depuis des années. Tiger Brands, Pioneer Foods, Foodcorp et Premier Foods ont été reconnus coupables de manipuler les prix en leur faveur.
Dans le secteur de la distribution alimentaire au détail, seuls cinq détaillants (Shoprite, Pick’n Pay, Spar, Massmart et Woolworths) détiennent plus de 65 % du marché formel. Par ailleurs, 32 % de la distribution est partagée par le secteur commercial informel, y compris les petits grossistes régionaux, les biroscas dans les townships et les vendeurs de rue. Le processus de concentration de la distribution alimentaire via les grands supermarchés permet à ces entreprises de vendre plus cher, de promouvoir des aliments transformés de mauvaise qualité nutritionnelle, de briser les petits détaillants et de détruire les vendeurs informels. C’est la concentration du capital dans quelques mains qui produit davantage de pauvreté, de chômage, d’emplois informels et de faim !
Dans ces pillages, nous prenons parti. Nous sommes du côté des masses affamées, contre la bourgeoisie monopoliste, qu’il s’agisse des producteurs ou des grands supermarchés qui contrôlent la distribution, le prix et la qualité de la nourriture.
Avec les masses, contre Zuma et Ramaphosa
Après 27 ans au pouvoir (depuis mai 1994), on ne peut pas dire que le consortium du Congrès National Africain, le Cosatu et le Parti communiste d’Afrique du Sud n’est pas responsable du chaos dans lequel se trouve le pays. Ils sont également responsables d’avoir retiré les masses de la rue, d’avoir garanti la gouvernabilité à la bourgeoisie et d’avoir appliqué tous les plans néolibéraux rejetés par nous tous.
Jacob Zuma, qui a gouverné de mai 2009 à février 2018, a continué à appliquer et à approfondir les politiques susmentionnées. Pour cette seule raison, il est déjà à considérer comme un ennemi des travailleurs et du peuple pauvre. En outre, c’est un personnage corrompu qui a formé un véritable gang pour dévaliser les caisses de l’État, et se plaçant au-dessus du bien et du mal, il a refusé de se présenter devant les tribunaux pour répondre aux accusations.
Cyril Ramaphosa, l’actuel président, gouverne depuis février 2018, avec la même politique du CNA/COSATU/PC, aggravée par les privatisations d’actifs nationaux : au début de la pandémie, il a permis aux entreprises de contracter des prêts garantis par l’État sud-africain. Pour les chômeurs et les affamés, il a ordonné un confinement sans aucune forme d’aide. Ramaphosa est également connu sous le nom de Boucher de Marikhana. Dans cette localité, il y a eu une violente répression contre la grève des travailleurs de la London Miners (Lomin), entraînant la mort de 34 travailleurs.[6] Le fait est devenu une commotion nationale, et Jacob Zuma, alors Président, a nommé une commission d’enquête, qui a découvert un courriel de Cyril Ramaphosa autorisant le massacre.
Nous n’avons pas de bandit préféré : ni Zuma, ni Ramaphosa. Tout le pouvoir aux travailleurs. Il est clair que le CNA a imposé pendant 27 ans une politique de famine contre le peuple pauvre et la classe ouvrière. Nous devons donc chasser ce gouvernement. Pour un gouvernement de la classe travailleuse.
Zuma doit payer pour ses crimes de corruption.
Ramaphosa doit payer pour ses crimes à Marikhana et sa corruption.
Aucune confiance dans le gouvernement CNA/COSATO/PC
Pour une Afrique du Sud sans xénophobie
Expropriation et nationalisation des grands groupes de production et de distribution de denrées alimentaires.
Fourniture d’électricité gratuite pour les travailleurs et les chômeurs.
Pour une Afrique du Sud contrôlée par les travailleurs.
_______________
[1] Le groupe de guérilla fut créé à partir de juin 1961. Le CNA est resté formellement attaché à la non-violence, mais ses principaux dirigeants opéraient au sein de uMkhonto we Sizwe (lance de la nation – connu sous le nom de MK), de Zulu et de Xhosa.
[2] Sam Ashman, Ben Fine & Susan Newman, Amnesty International? The Nature, Scale and Impact of Capital Flight from South Africa – Journal of Southern African Studies, Vol. 37, mars 2011.
[3] La nation de l’Arc-en-ciel créée par Mandela commet des actes de barbarie contre des Noirs immigrants – https://litci.org/pt/64345-2/
[5] Adriana Gomes Santos (org) África: colonialismo, genocídio e reparação. São Paulo : Sundermann, 2019, p. 114
[6] Concernant le massacre de Marikhana, voir le documentaire de 2014 Miners Shot Down – Marikana Massacre– https://www.youtube.com/watch?v=g2GbCoKioEs