jeu Nov 14, 2024
jeudi, novembre 14, 2024

Fin immédiate du génocide perpétré par Israël au Liban!

Déclaration de la LIT-QI

Les attaques récentes des troupes israéliennes au Liban et en Palestine ont clairement revêtu un caractère de « génocide » . Un bombardement israélien contre la localité libanaise de Cana a ainsi tué près de soixante personnes, dont la moitié était des enfants réfugiés dans un immeuble. Un volontaire de la Croix Rouge a déclaré: « J’affirme qu’il s’agit d’un massacre. La plupart des victimes fuyaient les bombes israéliennes des autres régions du sud du Liban ».

Les attaques aériennes israéliennes des dernières semaines ont clairement pour objectif de briser la volonté du peuple libanais et de détruire, en quelques jours, le résultat de plusieurs années d’efforts pour reconstruire ce petit pays. C’est pourquoi, évoquant des prétendus « objectifs militaires dangereux », les Israéliens ont détruit des routes, des centrales électriques, des aéroports, des boutiques, la principale usine de produits laitiers du pays, une usine d’aliments, deux industries pharmaceutiques, des centres de traitement d’eau, des églises, des hôpitaux et des ambulances.

Les attaques israéliennes ont déjà causé près de mille morts du côté libanais, pour la plupart des civils. Dans un pays de moins de quatre millions d’habitants, un million de personnes ont dû abandonner leurs maisons et près d’un demi-million ont dû quitter leur territoire. Parallèlement, l’armée sioniste tue en moyenne 25 Palestiniens par jour, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

 

Israël ne parvient pas à atteindre ses objectifs

Toutefois, malgré cette violence au caractère de génocide, Israël n’est pas parvenu à atteindre ses objectifs militaires et politiques au Liban. Tout d’abord, l’armée israélienne est loin d’avoir battu militairement le Hezbollah, comme on a pu le voir dans la ville de Bint Jbeil, considérée comme un des principaux bastions de la résistance : après une quasi-destruction de la ville, les troupes israéliennes ont été prises dans une embuscade, qui leur a causé de nombreuses pertes, et durant laquelle plusieurs tanks et blindés ont été incendiés. De plus, le Hezbollah continue à lancer des dizaines de missiles par jour sur le Nord d’Israël.  

Dans une émission de la BBC, un spécialiste de la défense, Bob Watson, a déclaré : « Les soldats israéliens eux-mêmes admettent avoir été surpris par la férocité de la résistance qu’ils rencontrent et par les armes sophistiquées utilisées, en particulier les missiles anti-chars. (…) En privé, certains fonctionnaires militaires israéliens reconnaissent comme peu probable une victoire militaire sur le Hezbollah. Tout au plus peut-on s’attendre, disent-ils, à gagner quelques points. Pour pouvoir causer des dommages réels au Hezbollah, il faudrait qu’Israël lance une offensive à grande échelle sur terre ; or, c’est une stratégie que, jusqu’à présent, tant les commandants militaires que les chefs politiques sont réticents à adopter ». (Qu’a gagné l’armée israélienne ? La Nación, Argentine, 31/07/06).

Ce qui aurait dû être « une guerre courte » dure déjà depuis plusieurs semaines, menaçant de se transformer en un conflit beaucoup plus long, et de plus en plus coûteux. L’actuelle offensive terrestre à grande échelle menée par Israël dans le sud du Liban, tout en augmentant le caractère de gageure de cette guerre renforce cette possibilité.

 

Le piège de l’ONU, comme « force de paix »

Dans ce contexte militaire, l’alternative soutenue par divers gouvernements impérialistes européens, par les nations arabes et l’Église Catholique, commence à gagner du terrain : il s’agit d’envoyer un contingent de casques bleus de l’ONU au Liban. La LIT-QI dénonce qu’il s’agit d’un piège de l’impérialisme pour défendre ses intérêts et ceux d’Israël dans la région.

Nous affirmons ceci parce que l’ONU n’est pas neutre dans cette lutte. Cette organisation a toujours été un instrument des puissances impérialistes et, par différentes voies, a défendu Israël.

Rappelons que c’est une résolution de l’ONU qui a créé cet Etat en 1947 et a légalisé l’usurpation armée du territoire palestinien par le sionisme. Pendant des décennies, l’ONU a fermé les yeux, face aux crimes de l’état sioniste, ou s’est limitée à émettre des résolutions critiques formelles. L’année dernière, elle a voté la résolution 1559, qui exige le désarmement du Hezbollah. Qui peut encore croire que ce seront les troupes françaises ou italiennes – c’est-à-dire, les gouvernements impérialistes qui ont toujours soutenu et défendu Israël – qui défendront la « paix » ? Et ce, que ces troupes soient ou non habillées en casques bleus…

En fait, l’envoi de casques bleus peut avoirdeux objectifs, selon le résultat de la guerre en cours. Si Israël oblige le Hezbollah à reculer au Nord de la rivière Litani, les troupes de l’ONU chercheront à consolider cette avancée et à pousser les forces militaires israéliennes vers le centre et le Nord du Liban. Si, au contraire, le cours de la guerre est défavorable à Israël, ils se chargeront d’empêcher (ou d’atténuer) une éventuelle défaite des troupes israéliennes, en éloignant les combattants du Hezbollah de la frontière libano-israélienne. Des troupes de l’OTAN seraient encore moins « neutres ». C’est pourquoi, la LIT-QI s’oppose catégoriquement à tout envoi de casques bleus au Liban.

 

Arrêtons immédiatement le génocide sioniste !

Le caractère raciste et génocide de l’État d’Israël n’a jamais été mis à nu aussi clairement. Les atrocités commises en Palestine et au Liban ont amené de nombreuses  personnes, dont certaines avaient toujours défendu le droit à l’existence d’un Etat juif – comme l’argentin Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la Paix en 1980 , à affirmer qu’aujourd’hui qu’Israël est un « Etat terroriste » (Clarín 14/7/2006).

Dans le même sens, un groupe de quarante-cinq intellectuels juifs britanniques a annoncé, dans une lettre envoyée au journal The Guardian, qu’ils renoncent au droit que la constitution d’Israël concède à tout juif , d’accéder à la citoyenneté israélienne. Par leur lettre, ils dénoncent que le droit de retour est nié aux Palestiniens qui ont été obligés d’émigrer et que ceux qui restent sont terrorisés. Ils terminent en affirmant : « la politique d’Israël est barbare, nous ne souhaitons en aucun cas nous identifier avec ce que fait Israël. » Nous saluons cette attitude courageuse et pensons qu’elle doit être imitée par tous les juifs du monde entier réellement démocrates qui s’opposent au racisme sioniste et à ses crimes.

Ces faits montrent qu’il est possible aujourd’hui de susciter une grande mobilisation mondiale autour de deux exigences centrales : Fin immédiate du génocide commis par Israël au Liban et en Palestine! Retrait immédiat des troupes israéliennes du Liban et des territoires palestiniens! Dans tous les pays, nous devons exiger que le gouvernements mettent fin à toute relation diplomatique avec Israël, jusqu’à ce que cesse l’agression israélienne. De nombreuses actions de ce type ont eu lieu dans beaucoup de villes et pays du monde, maisil est indispensable de les multiplier et de les rendre plus massives, en y incorporant les organisations politiques, sociales et de droits de l’homme les plus importantes, dans chaque pays.

Au-delà des mobilisations et des déclarations, plusieurs syndicats dockers de Grande- Bretagne ont proposé une autre manière concrète de mener cette campagne : le boycott des envois vers Israël et des produits que ce pays exporte.

Dans le cas des pays sud-américains qui intègrent le MERCOSUR (l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela) il est urgent d’exiger de ces gouvernements la rupture immédiate du Traité de Libre Commerce qu’ils viennent de signer avec Israël. Aucun accord commercial avec l’Etat assassin! Dans le cas des pays européens, il est à l’ordre du jour d’exiger la suspension immédiate du « traité de préférence commerciale » qu’ils ont signé avec Israël.

 

Il est possible de mettre en échec l’impérialisme et Israël

La conjoncture militaire actuelle au Liban, en Irak et en Afghanistan montre qu’il est possible de mettre en échec l’impérialisme et Israël. Vu la signification qu’une telle victoire prendrait pour tous les travailleurs et peuples du monde entier, c’est la principale tâche actuelle de tous les combattants et de tous les révolutionnaires. Pour cette même raison, dans la lutte entre le Hezbollah et les troupes sionistes, la LIT-QI se place clairement dans le camp militaire du Hezbollah et en faveur de la défaite d’Israël, et ce, quelles que soient nos différences profondes avec la direction de cette organisation et les critiques que nous puissions lui adresser.

 

Pour un grand mouvement libanais unifié de résistance

Israël n’a pas réussi non plus, jusqu’à présent, à isoler et affaiblir politiquement le Hezbollah. Bien au contraire, en assumant la défense du pays contre l’agresseur, le Hezbollah a vu croître considérablement son prestige et son influence. Une enquête du Centre d’Etudes et d’Information à Beyrouth (BCRI) indique que 87% des Libanais soutiennent le Hezbollah, y compris des secteurs traditionnellement ennemis, comme les chrétiens maronites ou les Druses.

Cela a été visible lors de la mobilisation qui a pris d’assaut le siège de l’ONU à Beyrouth, juste après l’attaque contre Cana. Les manifestants, parmi lesquels des jeunes chrétiens du Front Patriotique Libanais, ont repris en choeur le nom du chef du Hezbollah et ont chanté « Aujourd’hui nous sommes tous ensemble pour le Liban » et « Nous sommes tous dans la résistance ».

La LIT-QI considère que le Hezbollah, étant devenu aujourd’hui la direction incontestée des masses libanaises – a entre ses mains la possibilité de réaliser deux tâches centrales, essentielles pour renforcer la lutte contre Israël. La première, et la plus urgente, est la construction d’un mouvement unifié de résistance militaire et politique pour mettre en échec l’envahisseur israélien, un mouvement que doivent rejoindre tous ceux qui sont disposés à combattre pour la défense du pays, indépendamment de leurs croyances religieuses (Chi’ites, Sunnites, Druses et chrétiens maronites).

La seconde tâche est d’en finir avec le système confessionnel réactionnaire de l’actuelle constitution libanaise qui divise la population en doctrines religieuses. Ce caractère confessionnel, imposé par l’impérialisme français lors de la création du pays, a seulement servi à diviser le peuple libanais et à y créer des affrontements. Aujourd’hui, la réalité permettrait de créer un Etat libanais réellement démocratique.

Il est particulièrement important d’incorporer activement dans cette lutte les 500.000 réfugiés palestiniens qui vivent au Liban, de leur reconnaître des droits politiques, pour mettre fin à leur marginalisation. C’est essentiel, non seulement en raison de leur poids social, mais aussi parce que ce serait une façon concrète d’unir les luttes contre Israël dans la région.

Il est bon néanmoins de noter que ces deux tâches peuvent être en contradiction avec l’idéologie fondamentaliste du Hezbollah et leur proposition de créer un Etat islamique. C’est pourquoi, en dernier ressort, seules la mobilisation et la lutte des masses libanaises garantiront que ces tâches soient menées à bien.

 

Pour l’unité des masses arabes et musulmanes

Le prestige du Hezbollah est en train de s’étendre au reste des nations arabes et musulmanes. Le correspondant du New York Times (29/7/2006) analyse : « Avec des centaines de Libanais morts et le Hezbollah qui montre sa fermeté et sa résistance contre les forces israéliennes depuis plus de deux semaines, partout dans le monde arabe, l’opinion publique s’est inversée en faveur du groupe terroriste, et a fait du chef du groupe chi’ite, le cheik Hassan Nasrallah, un héros populaire, obligeant certains gouvernements à durcir leur position contre Israël ». Les mobilisations de soutien au Hezbollah se sont multipliées, y compris dans des pays dotées de dictatures qui entretiennent des relations amicales avec Israël, comme l’Egypte, l’Arabie Saoudite et la Jordanie, ou qui sont occupés militairement, comme à Bagdad.

La situation au Moyen-Orient se durcit de plus en plus. Dans la région, il y a aujourd’hui quatre guerres de libération nationale en cours : l’Irak, l’Afghanistan, la Palestine et le Liban. Cette réalité met à l’ordre du jour une tâche urgente, la nécessité d’unifier l’ensemble des masses arabes et musulmanes dans la lutte contre les occupations impérialistes et d’Israël.

Par le prestige qu’il  a acquis, le Hezbollah possède une grande responsabilité en ce sens, bien que, jusqu’à présent, il ait agi de manière très limitée. La voie qui mène à la défaite d’Israël, c’est bien celle, par exemple, du geste de solidarité fait envers les Palestiniens, avec l’attaque d’un poste militaire israélien.

La possibilité d’un triomphe des masses arabes et musulmanes existe, dans la mesure où il y a une extension et une unification des luttes. Il est évident que, si les luttes de résistance en Irak, en Afghanistan, en Palestine et au Liban s’unissent dans une guerre de libération nationale conjointe, l’impérialisme et Israël auront beaucoup plus de difficultés à s’imposer. C’est pourquoi, cette unité peut être la clé pour en finir avec les occupations de l’Irak et de l’Afghanistan, pour mettre en échec Israël en Palestine et au Liban, et pour expulser les bases militaires américaines des pays comme l’Arabie Saoudite et le Koweït.

En même temps, il y a des communautés arabes et musulmanes dans beaucoup de pays du monde et il est possible d’organiser des comités de soutien et de solidarité avec les peuples irakien, afghan, palestinien et libanais, comme c’est déjà le cas dans plusieurs endroits.

Pour soutenir cette lutte, les gouvernements de l’Iran et de la Syrie doivent passer des paroles aux actes et offrir tout le soutien militaire nécessaire. Il est correct qu’ils fournissent des missiles au Hezbollah mais ils peuvent et doivent faire beaucoup plus : envoyer des soldats, des brigades de volontaires, des avions, du matériel anti-aérien, pour s’opposer à l’arsenal énorme que possède Israël. Dans le cas de l’Iran, il est nécessaire d’exiger de son gouvernement qu’il enjoigne les courants chi’ites, sur lesquels il a de l’influence en Irak, à abandonner immédiatement le gouvernement colonial et à se mettre à combattre les forces d’occupation.

Le soutien populaire au peuple libanais dans la région est si important que, même les dictatures qui sont des agents de l’impérialisme et des amis d’Israël, comme l’Arabie Saoudite, l’Egypte et la Jordanie, ont dû modifier leurs déclarations publiques. Il est nécessaire d’exiger qu’ils rompent immédiatement avec Israël. Sinon, les masses de ces pays ont tout le droit de renverser ces gouvernements, comme complices des génocides.

 

Pour la fin de l’Etat d’Israël

La LIT-QI, en même temps qu’elle encourage ces actions unitaires et y participe, défend l’idée qu’il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient, aussi longtemps qu’existera l’état d’Israël, état qui est à l’origine de la situation de conflit militaire permanent dans la région.

Tout d’abord, Israël a été créé comme une enclave coloniale, en usurpant le territoire palestinien historique et en expulsant une grande partie de sa population. De plus, Israël est, de fait, une importante base militaire de l’impérialisme contre les masses arabes et musulmanes : c’est la cinquième puissance militaire du monde, avec le plus grand pouvoir de feu par habitant de la planète. C’est un état qui vit de la guerre, et est financé par l’impérialisme : la moitié de son budget national est financé par des fonds envoyés par les Etats-Unis. Enfin, selon sa Constitution, Israël est un Etat raciste, dont la législation peut seulement être comparée à celle de l’Allemagne nazie ou à celle de l’Apartheid en Afrique du sud.

C’est pourquoi, comme dans la célèbre fable du crapaud et du scorpion, la répression féroce contre les Palestiniens et l’agression militaire permanente contre ses voisins n’est pas autre chose que le résultat de la « nature » d’Israël. Et, c’est pour cette raison-là qu’il n’y aura pas de paix dans la région, à moins que cet état gendarme, colonial et raciste disparaisse et que l’impérialisme soit expulsé, avec une défaite en Irak et en Afghanistan.

Enfin, la LIT-QI – contrairement aux courants fondamentalistes islamiques comme le Hezbollah, qui proposent l’instauration d’un Etat islamique en Palestine et dans les autres nations du Moyen-Orient – participe de cette lutte en suivant le mot d’ordre constitutif de l’OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine) : une Palestine, Laïque, Démocratique et Non-Raciste. Ce sera un premier pas dans la construction d’une Fédération de Républiques Socialistes au Moyen-Orient.

 

São Paulo, le 4 août 2006

 

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