Le 1er mai 2008 marque les quarante ans d’une ample mobilisation de la classe ouvriere et de la jeunesse, a l’echelle du monde. Une mobilisation qui a culmine, dans ce pays, en une greve generale de 10 millions de travailleurs, avec des occupations d’entreprises renouant avec la greve generale de 1936. Les ideologues bourgeois tentent aujourd’hui de reduire l’explosion sociale a son cote « peace and love », cherchant ainsi a nier toute perspective a un mouvement de ce genre. Ils pretendent mettre en contradiction les revendications collectives et les esperances nees de la mobilisation, avec les renoncements et les capitulations personnelles ulterieures, de la part de certains « leaders » du mouvement. Les ideologues bourgeois chercheraient-ils, en quelque sorte, a « conjurer le mauvais sort » ?
Il est vrai, cependant, que 2008 n’est pas 1968. Cette periode de reconstruction, qui s’est achevee au milieu des annees
Aujourd’hui, l’ampleur de la menace qui pese sur la survie de l’humanite est telle, que le renversement du systeme capitaliste imperialiste est une urgence absolue. L’alternative est le socialisme ou la barbarie. Le retard dans la revolution socialiste, dont la responsabilite incombe aux staliniens et aux sociaux-democrates, fait que la barbarie s’etend tous les jours, la « crise alimentaire » menacant 800 millions d’individus de mort pour que les speculateurs « anonymes » soient assures de leurs 15% de taux de profit minimum. Des emeutes de la faim ont deja eclate dans 37 pays : c’est « un tsunami silencieux » a l’echelle du monde, selon la directrice executive du PAM (le programme alimentaire mondial).
« Crise asiatique » en 1997, « bulle internet » en 2000, « crise des subprimes » en 2007 et, aujourd’hui, une nouvelle bulle meurtriere sur les matierespremieres minieres, petrolieres et alimentaires. Pour la bourgeoisie, les travailleurs et les peuples opprimes doivent payer. Dans ce pays, pour Sarkozy, l’hopital public, l’enseignement, les travailleurs aux revenus modestes doivent supporter les consequences de « la seule politique possible ». La pedagogie du renoncement envahit l’ensemble des organes de la presse bourgeoise.
Pourtant, dans le monde, les travailleurs de plus en plus nombreux se mobilisent pour l’emploi digne, pour des salaires decents, pour des conditions de travail acceptables. En Roumanie, les travailleurs de DACIA et de Mital Steel, se levant au cri de « nous ne voulons pas etre les esclaves de l’Europe », viennent de franchir un pas important dans la riposte ouvriere a l’echelle du continent. Au Venezuela, les travailleurs viennent d’imposer la nationalisation de SIDOR au terme d’un combat determine contre la transnationale Techint. Aux USA memes, les dockers de la cote ouest feront greve le Premier mai pour le retrait des troupes d’Afghanistan et d’Irak.
En France, on ne compte plus les greves, dans le secteur prive maintenant : le chantage aux licenciements, aux fermetures d’usines, aux delocalisations ne joue plus. Le discours de division sur les « fonctionnaires nantis » et « la France qui se leve tot » pourrait faire long feu. « Les caisses sont vides » dit Sarkozy, mais pour l’armee et la police, elles sont pleines.
La jeunesse n’accepte pas l’avenir qui lui est fait. Depuis huit ans, elle le repete. Lyceens, etudiants, jeunes travailleurs se mobilisent regulierement pour defendre leurs diplomes et l’enseignement public, pour combattre la precarite des CDD et des stages a vie. La bataille contre le CPE a demontre que la jonction entre les travailleurs et la jeunesse, dans l’unite, rendait la victoire possible.
Le 1er mai sera suivi, le 15, par une journee de mobilisation a l’appel de toutes les organisations syndicales, pour l’emploi, les salaires et les retraites ; l’ensemble des travailleurs du prive comme du public est concerne. Et les lyceens n’ont pas desarme pendant les vacances scolaires : le 15, ils seront dans la rue avec leurs aines.
Alors que la revision historique bat son plein, quant a la nature de mai 68, la classe ouvriere et la jeunesse montrent avec assiduite qu’elles sont toujours aussi determinees a affronter les tenants d’une societe d’injustice, basee sur l’exploitation de l’homme par l’homme. De son cote, la bourgeoisie se montre tout aussi decidee a defendre bec et ongles ses privileges, quoi qu’il en coute a l’humanite. La classe ouvriere et la bourgeoisie defendent, chacune, des interets inconciliables. La periode actuelle voit s’aiguiser les antagonismes et la lutte des classes, celle-ci etant un fait social implacable et qui s’impose aux individus, quelle que soit par ailleurs leur conscience de la chose, qu’ils la rejettent ou qu’ils l’acceptent.
La victoire pour les exploites necessite des organisations syndicales et politiques determinees a rompre avec le capitalisme et a avancer dans la voie du socialisme, une societe mondiale basee sur la propriete collective des moyens de production et d’echange, dirigee par des conseils d’ouvriers et de paysans.
Construire de telles organisations, c’est le but de la Ligue Internationale des Travailleurs – Quatrieme Internationale (LIT-QI), et de sa section francaise, le Groupe Socialiste Internationaliste (GSI).