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Théorie : publication en français du livre « Anarchisme et communisme »

Prochainement la LCT va publier pour la première fois en français le livre « Anarchisme et communisme » d’Evgeni Preobrazhenski. En plus d’être un document d’une grande valeur car il est écrit durant les premières années du régime soviétique, il est un excellent document de formation sur la théorie marxiste de l’état. Suivez nos réseaux sociaux pour suivre la sortie ou contactez-nous pour le pré-commander à contact@lct-cwb.be

Par: Ligue Communiste des Travailleurs, section de la LIT-QI en Belgique, 1 février 2022

Table des matières :

Introduction – L’État autocratique de la noblesse -L’État bourgeois – L’État prolétarien – L’État prolétarien et sa disparition progressive – Que doit faire l’État prolétarien ? – Les anarchistes et l’État prolétarien – Que sont les soviets ? – Économie communiste et économie anarchiste – Les bases de classe de l’anarchisme – Pourquoi le lumpenproletariat est-il enclin à l’anarchisme ? – Lequel de ces partis l’anarchisme a-t-il soutenu ? – La tactique des anarchistes – De l’anarcho-syndicalisme au communisme – L’anarchisme russe en 1921 – Conclusion

EXTRAITS :

« Le terme « anarchie », d’origine grecque, signifie absence de tout pouvoir. Les anarchistes sont donc des personnes qui aspirent à un régime social dans lequel ne doit exister aucun pouvoir ou imposition, où doit régner la liberté absolue. Mais les bolcheviks-communistes, demandera peut-être un lecteur, considèrent-ils que la liberté absolue est pire que la vie avec imposition, d’où qu’elle vienne ? Non, répondront les communistes : pour l’homme et pour la société, la liberté absolue vaut mieux que la vie avec une liberté restreinte, mieux que la nécessité d’agir en toutes circonstances sous la contrainte de la violence et contre sa propre volonté. Mais si nous demandions à un libéral bourgeois, par exemple, quel est l’idéal ultime du parti libéral, il répondrait lui aussi que la liberté absolue de l’homme et de l’humanité est le but ultime de sa lutte. Il s’avère donc que l’aspiration à la « liberté absolue » ne donne aucune possibilité de distinguer le communiste de l’anarchiste ; qui plus est, elle oblige à accepter la compagnie du libéral bourgeois et, en général, de toutes les personnes, avec ou sans parti, qui reconnaissent franchement les avantages de la liberté au lieu de l’imposition et de la violence, ou qui trouvent utiles les discours et les discussions sur la liberté.

(…)

Les anarchistes se déclarent ennemis de tout pouvoir gouvernemental et de toute violence organisée. Voici ce que Kropotkine, par exemple, écrit à propos de l’État :

« Nous y voyons une institution qui a servi à empêcher l’union de tous les gens entre eux, au cours de toute l’histoire de la société humaine ; une institution qui a servi à entraver le développement de l’initiative locale, à étouffer les libertés déjà existantes et à empêcher l’apparition de nouvelles libertés. Et nous savons qu’une institution qui a existé pendant plusieurs siècles et qui s’est fermement consolidée en adoptant une certaine forme dans le but de remplir un certain rôle dans l’histoire, ne peut être adaptée pour jouer un rôle contraire. » (P. Kropotkine, L’État et son rôle historique).

Malatesta écrit : « L’État ne crée rien ; même porté à la perfection, c’est une institution superflue qui gaspille inutilement les forces populaires. » (E. Malatesta, Le système abrégé de l’anarchisme).

Dans les paragraphes cités ci-dessus, il faut distinguer deux idées.

Tout d’abord, il y a la protestation contre l’État exploiteur et la mise en évidence de l’impossibilité totale de tirer parti de cet ancien appareil d’oppression pour l’émancipation de la classe ouvrière. Sur ce point, il n’y a pas de divergence entre communistes et anarchistes. Deuxièmement, il y a la protestation contre tout État, y compris l’État prolétarien.

Mais lorsque les anarchistes tentent de retourner la répulsion que leur inspire l’État oppresseur contre l’État prolétarien, qui apparaît comme l’organisation militante des classes opprimées, tout un fossé se creuse entre communistes et anarchistes. L’anarchiste qui, à la suite de Malatesta, répète comme un perroquet que l’État ouvrier, engagé dans une lutte désespérée contre le capital international, est aussi une institution « qui gaspille inutilement les forces du peuple », ne ferait que prouver que dans sa propre tête règne l’anarchie la plus complète. Même pour un enfant, il n’est pas nécessaire de démontrer que la lutte se termine par le succès du parti le mieux organisé. La forme d’organisation la plus élevée que l’on puisse atteindre dans la société de classes est l’organisation de la classe en un État, ce qui décuple les forces de la classe qui réussit à s’unir de cette manière. C’est pourquoi le prolétariat, en organisant son État, ne « gaspille pas les forces du peuple », mais prend soin de ces forces afin d’obtenir la victoire sur la bourgeoisie en les dépensant le moins possible. Par contre, le plus grand gaspillage de forces vient de la lutte avec la méthode des anarchistes. Mais nous en reparlerons plus tard. »

 

 

 

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