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dimanche, décembre 22, 2024

Programme d’urgence contre la pandémie et la crise économique

Avec la pandémie de COVID-19 et la récession mondiale, le capitalisme accentue fortement les éléments de barbarie dans le monde. Les chiffres réels de la pandémie – et non les mensonges répandus par les gouvernements – indiquent déjà plus de cent millions de personnes infectées et plus de deux millions de morts. C’est l’une des pires pandémies de l’histoire, qui dure depuis six mois, toujours sans remède ni vaccin. La récession mondiale entraîne la faim et des centaines de millions de chômeurs.


Ligue Internationale des Travailleurs – QI
9 juillet 2020

Nous avons signalé d’emblée que cette combinaison de pandémie et de récession mondiale avait des conséquences similaires à celles d’une guerre mondiale. En tant que révolutionnaires, nous avons l’obligation de présenter un programme pour répondre à cette crise que le capitalisme ne peut pas résoudre.

C’est dans cette optique que nous publions cette proposition de programme d’urgence contre la pandémie et la crise économique. Il s’agit d’une proposition de programme à partir d’une réponse immédiate à ces problèmes, combinée avec des mesures qui visent la rupture avec le capitalisme, ainsi que le pouvoir des travailleurs.

Nous présentons cette proposition en nous plaçant en première ligne dans la bataille des travailleurs et des opprimés contre les attaques des gouvernements capitalistes, qui veulent que nous payions une fois de plus de notre faim et de notre misère, et maintenant de notre vie.

Nous présentons ce programme pour l’étude et le débat avec l’ensemble des combattants et comme un outil pour développer la lutte contre ce véritable génocide produit par la pandémie et la crise économique.

1- La pandémie et la récession mondiale ouvrent une nouvelle situation mondiale

Les familles des travailleurs pleurent les morts de la pandémie de COVID-19, la pire depuis la grippe espagnole en 1918. Ils doivent maintenant faire face à un chômage et à une famine massifs, produits de la plus grande récession mondiale depuis 1929. Nous, les travailleurs, nous subissons les plus grandes attaques depuis un siècle. Les effets sociaux sont similaires à ceux d’un grand tremblement de terre et d’un tsunami en même temps, ou aux conséquences d’une guerre mondiale.

Ni la pandémie ni la crise économique ne sont le fruit du hasard. C’est le capitalisme qui tue, par le biais de la COVID-19. C’est le capitalisme qui apporte le chômage et la faim, par ses crises. Le capitalisme ramène le monde à la barbarie. La misère d’aujourd’hui est le capitalisme avec barbarie de demain : chômage massif, salaires de misère sans aucune stabilité d’emploi.

Serait-il possible d’éviter tout cela ? Oui ! Avec la technologie actuelle, les forces productives pourraient permettre à chacun de se nourrir, de se vêtir et de vivre dignement, d’avoir accès à la culture et aux loisirs. Le monde pourrait vivre sans crises économiques.

Mais, pour cela, il faudrait mettre fin à la domination de la bourgeoisie, qui fait que la production serve à engranger des milliards de bénéfices, et non les intérêts de la majorité. Il faudrait exproprier les grandes entreprises, et planifier l’économie en fonction des besoins des travailleurs.

Le monde pourrait être mieux préparé pour se protéger des pandémies. Mais pour cela, il faudrait que la santé ne soit pas une marchandise parmi d’autres, sous le contrôle des grandes entreprises. Avant la pandémie, il existait déjà des foyers de montée de la lutte de classes et des processus révolutionnaires dans le monde, du Chili à la Colombie, à Hong Kong, en Irak et au Liban.

En pleine pandémie, une révolte a éclaté aux États-Unis, devenant le centre d’attention du monde entier. C’est le symbole de l’échec du capitalisme. Les États-Unis, le pays le plus puissant du monde, secoué par une montée du racisme et de la violence policière, fortement radicalisé par plus de quarante millions de chômeurs en raison de la récession économique, et plus de trois millions de personnes infectées par la COVID-19.

Le capitalisme, qui s’était présenté au monde comme la seule issue pour l’humanité, montre son vrai visage. La grande bourgeoisie impérialiste est incapable d’assurer le maintien de la vie dans sa vitrine mondiale. La domination du capital a été remise en question par une montée jamais vue depuis plusieurs décennies, les masses américaines dans la rue exigeant des changements radicaux dans leur vie. Cela démoralise le capitalisme politiquement et idéologiquement et promeut les luttes des masses dans le monde entier.

Nous allons probablement entrer dans une nouvelle situation mondiale, avec une forte polarisation de la lutte de classes, qui peut mener à des révolutions et des contre-révolutions. Des putsches militaires peuvent se produire, comme celui qui a eu lieu en Hongrie aux mains d’Orbán, émanent de la présidence du pays. Nous parlons de changements soudains de situations politiques, de la chute de gouvernements et de régimes.

Des guerres peuvent également se produire entre les pays en raison des divisions inter-bourgeoises. Une nouvelle guerre mondiale est peu probable, en raison de la brutale supériorité militaire américaine. Mais de nouvelles guerres régionales peuvent survenir.

L’alternative du socialisme ou de la barbarie est à nouveau posée avec beaucoup de force. La bourgeoisie a démontré son incapacité à assurer la survie et les besoins fondamentaux de l’humanité.

Une révolution socialiste mondiale est nécessaire pour mettre le prolétariat en charge du destin de l’humanité. Mais pour que ce processus soit victorieux, il doit être mené par une direction révolutionnaire. C’est pourquoi la tâche prioritaire en ce moment historique est la construction de partis révolutionnaires à l’échelle mondiale.

2- La pire pandémie depuis un siècle

Contrairement à ce que rapportent les gouvernements, la pandémie n’est pas sous contrôle. Au contraire, la situation s’aggrave dans le monde entier. Il y a beaucoup plus de personnes infectées et tuées par la COVID-19 que ne l’admettent les chiffres officiels. Les gouvernements veulent cacher leur incapacité absolue à préserver la vie des travailleurs. Ils veulent justifier la fin des quarantaines partielles dans le monde entier.

Un véritable génocide est en cours, qui touche brutalement les plus pauvres, les travailleurs, les noirs, les immigrés. La pandémie touche tous les secteurs, mais pas de manière égale. Ce sont les pauvres qui sont les plus exposés, ce sont eux qui n’ont pas de soins médicaux garantis, qui n’ont pas de salaire ni de maisons qui rendraient une quarantaine possible. Après avoir frappé durement les travailleurs en Europe et aux États-Unis, la pandémie frappe très durement les périphéries des villes d’Amérique latine et d’Asie. Elle se répand maintenant en Afrique.

Dans ces quartiers pauvres, beaucoup de travailleurs encore en activité sont précarisés. S’ils ne travaillent pas un jour, ils ne peuvent pas manger. Plusieurs personnes partagent une même maison, souvent sans eau ni égout, sans conditions pour garantir le minimum nécessaire à une quarantaine. Ce sont les pauvres qui meurent le plus, ils sont le véritable groupe à risque de la pandémie.

Décennies après décennies, les gouvernements de droite et les partis réformistes « de gauche » (social-démocratie, PT, etc.) ont mis en œuvre les plans néolibéraux qui ont démantelé la santé publique, privatisé les hôpitaux. Le virus a atteint l’humanité sans aucune protection, en plein 21e siècle. Il n’y a pas assez d’hôpitaux, et encore moins d’unités de soins intensifs nécessaires. Les systèmes de santé se sont effondrés.

Il n’existe pas encore de remède ou de vaccin sûrs pour la COVID-19, même après l’apparition d’infections par d’autres coronavirus (SRAS en 2002, MERS en 2012). Comme cela n’était pas rentable pour les grandes entreprises pharmaceutiques, il n’y avait pas d’investissement dans la recherche. Ce n’est que maintenant, avec la pandémie, qu’ils courent après que les dégâts soient faits. Il n’y aura pas de vaccin à court terme, il n’y a pas de traitement sûr. Après des mois et des mois de la plus grave pandémie de l’histoire récente, l’humanité reste sans défense.

Les gouvernements du monde entier ont abandonné les confinements, même partiels, sous la pression des entreprises. Ils exposent les travailleurs à un nouveau cycle de la pandémie. Dans certains pays, la réouverture a lieu au plus fort de la pandémie. Les gouvernements protègent les quartiers « nobles » et considèrent donc que la pandémie est contrôlée dans les secteurs les plus riches de la société, laissant les périphéries pauvres abandonnées aux effets de la pandémie.

Selon les scientifiques, aucun pays, même le plus touché, n’a atteint le stade de « l’immunité collective » qui assure le contrôle de la pandémie. Tous les pays sont menacés par la poursuite de cette vague ou une nouvelle vague de la pandémie avant qu’un vaccin ou un traitement efficace ne soit disponible.

La production doit être arrêtée dans les entreprises dont les travailleurs sont infectés. Il est urgent de progresser dans l’auto-organisation des travailleurs pour exiger des soins médicaux dans les quartiers et les entreprises.

Nous continuons à exiger une quarantaine de qualité, avec des conditions de logement et de salaire. Cela signifie des salaires garantis pour tous les travailleurs, qu’ils soient employés ou non. Nous défendons le logement dans des hôtels ou dans des maisons et appartements inhabités pour les travailleurs qui vivent dans des logements insalubres, La population doit être testée massivement pour dépister et surveiller la progression de la pandémie. Stop aux déclarations bidon !

Les soins médicaux doivent être garantis à toute la population, avec le renforcement immédiat du budget des services de santé publique, avec l’expropriation des hôpitaux privés et la construction de nouveaux hôpitaux et unités de soins intensifs.

Le travail d’autres secteurs industriels doit être converti en production de respirateurs simples et bon marché, ainsi que de masques, de gels à l’alcool et d’autres matériaux essentiels à la lutte contre la pandémie. Les travailleurs de la santé doivent bénéficier de conditions de travail et de salaires décents, y compris le paiement des heures supplémentaires dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 et la revalorisation de leur carrière !

Les entreprises de produits pharmaceutiques et hospitaliers doivent être expropriées et placées sous le contrôle des travailleurs. Les vaccins, les remèdes et les tests doivent être gratuits et offerts à l’ensemble de la population.

Nous défendons les plans de santé, d’assistance médicale et de services (électricité, eau, gaz, internet, etc.) pour les quartiers pauvres. Contre l’isolement des quartiers pauvres et leur transformation en ghettos.

Les vies des travailleurs et des pauvres comptent !

3- Il est possible de faire face à la crise économique

Les gouvernements admettent qu’il y a une grave crise économique. Il serait impossible de le cacher. Mais ils disent que la pandémie va prendre fin et que l’économie va se redresser rapidement. C’est un mensonge ! Il y a une très grave récession mondiale en cours, qui pourrait se transformer en une dépression similaire à celle de 1929 ! Il n’y aura pas de récupération rapide dans le cadre de ce système.

La vie de sept milliards de personnes est déterminée par les intérêts de quelques milliers de millionnaires et de milliardaires, propriétaires et principaux actionnaires des entreprises impérialistes.

Toutes les définitions de Lénine concernant l’impérialisme restent valables. Seulement ses traits sont hypertrophiés, avec la « mondialisation » de l’économie. Les bourgeoisies qui dominent les pays dépendants sont subordonnées et associées à l’impérialisme. Ils peuvent avoir des conflits partiels, mais en général ils reflètent cette subordination économique avec une plus grande servitude politique. En général, ils reflètent des groupes économiques associés à l’impérialisme, qui ont également concentré entre leurs mains une grande partie de la richesse nationale.

Avec les guerres mondiales, l’impérialisme avait déjà montré le prix de son maintien avec des millions de morts. Aujourd’hui, avec la combinaison de la pandémie et de la crise économique, il montre une fois de plus les conséquences mortelles pour l’humanité du retard de la révolution socialiste.

Une grave crise économique mondiale existait déjà lorsque la pandémie du coronavirus est apparue. Une courbe descendante de l’économie capitaliste, issue de la grande récession mondiale de 2007-2009, déterminait déjà le déclin de grandes zones de la planète.

Les divisions et les affrontements entre les grandes bourgeoisies du monde, comme la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, et la crise de l’Union européenne, expriment le déséquilibre croissant, typique de ce déclin. Une nouvelle récession mondiale était déjà annoncée au début de l’année 2020.

Et alors, la pandémie est arrivée. Un facteur extra-économique a déterminé le confinement de la moitié de la population mondiale et la paralysie de l’économie. Un coup dur dans une économie en crise. Ce qui s’annonçait comme une nouvelle récession mondiale peut se transformer en une dépression similaire à celle de 1929.

L’OCDE prévoit que l’économie mondiale chutera de 6 à 7,6 % cette année. Le FMI prévoit une baisse de 4,9 %. Ces deux prévisions sont bien pires que la chute de 1,7 % enregistrée lors de la récession de 2008. Les projections indiquent une chute du PIB entre 5 et 11 % dans les grands pays impérialistes et les pays émergents en 2020. Même la Chine connaîtra une stagnation, voire une récession.

Les plans des gouvernements – bien souvent milliardaires – ont en commun leur objectif central : sauver les grandes entreprises. Une fois de plus, comme en 2007-2009, les gouvernements abandonnent les plans néolibéraux pour mettre en œuvre de gigantesques plans « keynésiens » visant à injecter de l’argent public dans les entreprises. Ils peuvent éviter la faillite de grandes entreprises, mais au prix d’une dette publique brutale, la plus importante en 150 ans, supérieure à celles qui ont été contractées après la Première et la Seconde Guerre mondiale. Inévitablement, ces dettes publiques seront ensuite imputées aux travailleurs, avec des attaques sur les soins de santé et l’éducation publiques, les pensions, etc.

Pour les travailleurs, des miettes, comme certaines aides temporaires, qui ne suffisent pas à inverser la tendance à l’aggravation de la faim. Parallèlement, les gouvernements se servent de la pandémie pour faire avancer la suppression de droits sociaux et du travail.

Le chômage s’étend rapidement. Que ce soit par des licenciements sommaires ou par le non-renouvellement des contrats, les bourgeoisies et les gouvernements imposent un chômage de masse. Des centaines de millions de travailleurs dans le monde entier vont se retrouver au chômage. Par le biais du licenciement temporaire et des réductions de salaire, les travailleurs verront encore une grande partie de leurs revenus diminuer, sans même avoir la garantie de conserver leur emploi. Des millions de petites entreprises font déjà faillite. En plein 21e siècle, on mourra de faim dans la périphérie des grandes villes du monde.

Nous allons vivre une longue période convulsive dans cette crise, avec des moments longs et compliqués dans chaque pays, même après la fin de la pandémie. Reflet inévitable de la crise, les oligopoles multinationaux concentreront encore davantage la propriété entre leurs mains. Les pays impérialistes les plus puissants, comme les États-Unis et l’Allemagne, imposeront encore plus durement leur hégémonie. Le conflit entre les États-Unis et la Chine va s’aggraver, et celui qui parviendra à sortir mieux et plus rapidement de la récession progressera dans la division mondiale du travail.

L’impérialisme annonce l’avenir en ce moment : le capitalisme avec barbarie. Les hordes actuelles de chômeurs sont peut-être la caractéristique du capitalisme moderne, avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, de la 5G, etc. La baisse des salaires, qui ne remplissent même pas la fonction capitaliste de recomposition de la force de travail, était déjà une réalité en Haïti et au Bangladesh, et elle se généralise maintenant. À cela s’ajoute la précarisation généralisée des relations de travail.

Dans le capitalisme, les crises économiques sont périodiques. Après celle-ci, d’autres viendront, peut-être plus graves encore. Nous ne pouvons pas permettre à l’humanité de continuer à mourir ou à vivre dans la misère afin de soutenir les superprofits des multinationales.

Il faut lutter contre la faim en garantissant directement la nourriture dans les quartiers populaires. Par l’auto-organisation des travailleurs, afin de s’imposer face à la crise provoquée par le capitalisme. Pour cela, il est nécessaire d’exproprier les entreprises qui produisent et vendent la nourriture. Nous défendons le droit des pauvres à l’expropriation de la nourriture des supermarchés ou ailleurs.

Organiser les chômeurs en comités dans les quartiers populaires. Réunir les salariés et les chômeurs à la base, dans les entreprises et dans les quartiers. Les licenciements doivent être interdits avec effet rétroactif à partir du début de la pandémie. Il faut mettre un terme à la précarité et à l’externalisation du travail, en donnant une stabilité à tous les travailleurs.

Le chômage peut être combattu en assurant immédiatement un salaire équivalent à celui nécessaire pour subvenir aux besoins, de tous les travailleurs. Il faut un plan de travaux publics pour employer l’ensemble des travailleurs.

NON aux réductions de salaires et aux licenciements temporaires ! Réajustement automatique des salaires en fonction de l’inflation ! Travaillons moins pour que nous travaillions tous. Que les syndicats et les associations de travailleurs reprennent ces propositions pour unir les travailleurs occupés et les chômeurs.

Une retraite avec un salaire égal à celui des travailleurs actifs ! Non aux réductions des pensions qui condamnent les personnes âgées à la faim. Baisse de l’âge de la retraite : repos pour ceux qui ont travaillé toute leur vie, opportunités pour les jeunes qui commencent à travailler.

En défense des grèves ouvrières afin que les travailleurs puissent imposer leur alternative contre la crise économique !
Inversion immédiate de tous les plans néolibéraux ! Garantie d’emplois avec des contrats de travail qui assurent des vacances, des primes et des pensions décentes pour tous les travailleurs !

Les capitalistes, les grands exploiteurs, gardent leurs secrets sous sept clés. Les monopoles, qui détiennent 90 % de la production, ne rendent jamais compte de leurs activités commerciales et bancaires douteuses, de leur blanchiment d’argent dans les paradis fiscaux. Pour l’ouverture des livres comptables des entreprises ! Abolition du secret commercial !

Il n’y a pas moyen de changer l’économie sans mettre fin au contrôle du capital financier. Si les travailleurs contrôlaient les banques, ils pourraient gérer l’économie d’une manière complètement différente. Les banques et les fonds financiers doivent être expropriés et une seule banque d’État par pays doit être créée, sous le contrôle des travailleurs. Laissez les travailleurs contrôler l’économie.

Ne pas payer les dettes internes et externes pour garantir un capital suffisant pour financer ce plan. Imposer une taxe sur les grandes fortunes. Abolir les dettes actuelles des travailleurs envers les banques et les cartes de crédit. Crédit et aide financière aux petites entreprises, qui doivent être sauvées de la faillite.

Il faut exproprier les grandes entreprises et planifier la production pour supprimer de telles crises et pour répondre aux besoins des travailleurs et du peuple pauvre. Nous défendons les plans visant à faire payer la crise aux capitalistes – et non aux travailleurs.

4- Il faut se souvenir de l’exemple de l’URSS

La révolution russe de 1917 a été la seule qui a véritablement mis le prolétariat au pouvoir. La Commune de Paris l’avait déjà fait, mais cela n’a duré que trois mois. Une démocratie plus large que la plus démocratique des démocraties bourgeoises. Une démocratie des travailleurs, qui pourraient discuter et décider quotidiennement des problèmes fondamentaux de l’État et de l’économie.

Lorsque nous disons qu’il serait possible d’éviter les crises économiques et de faire face à la pandémie, nous nous souvenons des expériences historiques qui le démontrent catégoriquement.

La révolution russe a été confrontée à l’épidémie de typhus en 1918, juste après la prise du pouvoir, alors que le pays était détruit, sans conditions sanitaires ni structure hospitalière. Mais il a été possible de vaincre l’épidémie en réorientant la structure du nouvel État russe, avec le peu de ressources dont il disposait pour cela.

Malheureusement, les défaites des autres révolutions dans le monde ont laissé la révolution russe isolée. En conséquence, une bureaucratie a été créée au sein de l’URSS, qui a pris le pouvoir grâce à la contre-révolution stalinienne.

Mais même bureaucratisée, l’URSS a conservé la propriété de l’État et la planification de l’économie, ce qui a permis la transformation d’un des pays les plus arriérés d’Europe et d’Asie en deuxième économie mondiale, juste derrière les États-Unis.

Cela mène à une deuxième comparaison nécessaire. Lorsque le monde a sombré dans la dépression de 1929, avec des reculs de 20 à 30 % du PIB annuel de nombreux pays, l’URSS se développait fortement. La production industrielle a augmenté de 16 % par an entre 1928 et 1940.

Toute cette expérience historique a été éteinte de la mémoire par la domination de la bureaucratie stalinienne et ses innombrables crimes odieux. Son action contre-révolutionnaire a empêché l’extension de la révolution mondiale, a complètement écarté le prolétariat du pouvoir et a imposé un régime totalitaire brutal, qui n’a rien à voir avec le socialisme.

Après avoir parasité les États ouvriers, ces mêmes bureaucraties ont été au commandement de la restauration du capitalisme. Cela s’est produit tant en Chine (dans les années 1970, avec Deng Xiao Ping) et en Russie (dans les années 1980, avec Gorbatchev), que dans les autres États ouvriers bureaucratisés.

Ces États n’étaient plus ouvriers mais bien bourgeois lorsque les grandes révolutions démocratiques ont renversé les dictatures staliniennes. La restauration du capitalisme a commencé par les bureaucraties elles-mêmes. Les soulèvements des années 1990 étaient dirigés contre des dictatures bourgeoises, ainsi que contre la chute brutale du niveau de vie déterminé par le début de la restauration.

Ces révolutions ont été très progressistes parce qu’elles ont vaincu ces dictatures bourgeoises. Et elles ont détruit l’appareil mondial du stalinisme. Cependant, en raison de l’absence de directions révolutionnaires ayant un poids de masse, ce sont les directions bourgeoises qui ont dirigé ces processus. De nouvelles bourgeoisies, dont beaucoup sont issues des anciennes bureaucraties, dirigent ces États.

Ce n’est pas encore le cas en Chine ou à Cuba. Là, la restauration du capitalisme a eu lieu, mais les dictatures staliniennes bourgeoises se poursuivent.

La propagande bourgeoise a profité de ces deux événements qui se sont produits à des moments différents – la restauration du capitalisme dirigée par les bureaucraties et, plus tard, l’effondrement des dictatures bourgeoises staliniennes – pour proclamer dans le monde entier « la mort du socialisme », comme si les masses s’étaient rebellées contre le socialisme et non contre les dictatures bourgeoises.

Depuis lors, cette idéologie est devenue absolument majoritaire dans le monde entier pour arborer le capitalisme comme seule alternative pour toute l’humanité.

La réalité actuelle de ces pays, comme la Russie ou la Chine, montre que le retour au capitalisme a fait subir aux populations les mêmes catastrophes que celles dont souffrent les autres pays capitalistes, comme la pandémie et la récession économique. Et elles ont aussi besoin de nouvelles révolutions socialistes.

Partout dans le monde, le capitalisme est mis à rude épreuve par cette combinaison de pandémie et de récession mondiale. Il y a un conflit dans la conscience des masses à travers le monde. Il est temps de hisser à nouveau les drapeaux socialistes en force. Nous défendons le socialisme avec démocratie ouvrière, en vigueur dans les premières années de l’Union soviétique, et nous dénonçons la version stalinienne bureaucratique encore défendue par des secteurs de la gauche.

5- La pandémie est une conséquence de la destruction de la nature

Le capitalisme détruit les travailleurs, et également la nature. Depuis au moins un demi-siècle, la production capitaliste motivée par le profit a consommé beaucoup plus de ressources naturelles qu’elle ne peut en reconstituer. C’est pourquoi nous avons le réchauffement climatique, la pollution des rivières et de l’atmosphère, la réduction des espèces vivantes.

La déforestation débridée entraîne une destruction des équilibres écologiques et rend possible la mutation incontrôlée de virus qui étaient auparavant confinés aux animaux sylvestres. Cette agression contre la nature est responsable de l’apparition d’épidémies récentes telles que le virus Ebola, le SRAS, le MERS et maintenant la COVID-19.

La planète marche vers un effondrement écologique irréversible si le capitalisme est maintenu. De nouvelles pandémies apparaîtront après celle en cours.

Mais cela n’est pas inévitable. Il est nécessaire de mettre fin au contrôle de l’économie par les grandes multinationales. L’exploitation des ressources naturelles de la planète doit être planifiée et rationalisée en tenant compte de l’environnement et non des profits d’une petite minorité de milliardaires. Pour y parvenir, il est urgent de procéder à l’expropriation de ces entreprises et à la reconversion écologique de la production, ce qui garantira la fin de l’agression contre la nature et évitera un effondrement écologique.

6- Les luttes des masses aux Etats-Unis

La montée révolutionnaire de masses qui a suivi l’assassinat de George Floyd a amené les États-Unis au premier plan de la lutte de classes mondiale. Il ne s’agissait pas simplement d’une révolte conjoncturelle et épisodique. C’était la première fois depuis maintes décennies que les masses passaient à l’offensive et que la bourgeoisie blanche la plus puissante du monde était mise sur la défensive. C’était la première fois qu’une lutte de cette ampleur et de cette radicalisation échappait à la direction bourgeoise du Parti démocrate. Indépendamment de ses résultats immédiats, les États-Unis sont entrés dans une nouvelle situation de polarisation et d’instabilité.

L’impérialisme nord-américain commence à montrer un déclin de son hégémonie industrielle et exprime de plus en plus un gigantesque parasitisme financier. Il continue d’être hégémonique dans le monde, en raison de sa prépondérance financière et de sa supériorité militaire catégorique. Mais son déclin a été montré en direct et en couleur quand il est devenu le centre mondial de la pandémie, avec plus de 130 000 morts, soit plus de deux fois ceux de la guerre du Vietnam.

Actuellement, la récession économique fait ressortir les chiffres de la dépression. Le chômage est passé de 4,4 % en mars à 14,7 % en avril. Même avec une légère baisse ultérieure due à la réouverture de l’économie, ces taux ne s’étaient jamais produits depuis la dépression de 1929.

La révolte autour de la mort de George Floyd a pour motif immédiat la lutte contre le racisme aux États-Unis. Une fois de plus, la lutte contre l’oppression prend une place centrale essentielle dans la montée des luttes dans le monde entier.

La radicalité et la massivité de ces luttes sont alimentées par les conséquences de la pandémie et de la crise économique. Il n’y aurait pas une telle participation de la jeunesse blanche aux mobilisations si la lutte contre l’oppression raciale n’était pas fermentée par une situation sociale aussi brutale.

Le Parti démocrate, qui a toujours remorqué derrière lui le mouvement ouvrier aux États-Unis, tente une fois de plus d’endiguer toute la montée et l’opposition antigouvernementales sur le terrain des élections présidentielles de novembre. Cependant, il a également dû réprimer directement les luttes pour essayer de maintenir le contrôle.

La lutte des masses aux États-Unis affaiblit l’impérialisme et stimule le mouvement de masse dans le monde entier. Ses résultats sont d’une importance énorme pour la lutte de classes mondiale.

Le prolétariat américain devra échapper aux griffes du Parti démocrate et de la bureaucratie syndicale pour construire une alternative d’indépendance de classe. La tâche de construire un parti révolutionnaire aux États-Unis prend aujourd’hui instamment une place centrale.

7- La crise de l’Union européenne

L’Europe montrait déjà au début de l’année des signes évidents de déclin, avec la stagnation de l’Allemagne, sa locomotive, et avec la perspective d’une récession pour l’ensemble du continent. La pandémie a durement frappé le continent, en particulier l’Italie, l’Espagne, la France et l’Angleterre. Le continent connaît maintenant une aggravation de son déclin et une tendance à la polarisation de la lutte de classes.

L’OCDE prévoit une baisse du PIB européen comprise entre 9 et 11,5 %. C’est un taux plus proche d’une dépression que d’une récession. L’Allemagne a réussi, malgré sa stagnation, à mettre en œuvre un plan de sauvetage de plusieurs milliards de dollars pour sauver ses grandes entreprises et maîtriser la pandémie. La situation est plus grave dans d’autres pays impérialistes, qui ne sont pas en mesure de faire une telle chose.

L’Union européenne a subi un coup dur avec le Brexit. Face à la pandémie et à la récession, elle s’est encore plus divisée, montrant qu’il n’y a pas de « solidarité européenne » autre que celle du bénéfice des entreprises des grandes puissances. C’est pourquoi elle n’a pas réussi à mettre en place une réponse commune à la pandémie dans les pays les plus touchés. La politique de prêts aux pays ne sert qu’à sauver les grandes entreprises, et ils se transformeront rapidement en mesures d’austérité, sur le dos des travailleurs européens.

Les gouvernements européens se sont généralement dotés d’une politique « d’unité nationale » pour faire face à la pandémie ; cette politique est encore plus présente dans les gouvernements dirigés par la social-démocratie comme l’Espagne (avec Sánchez du PSOE) et le Portugal (avec Costa du PS).

C’est une imposture. Il n’y a pas d’unité entre la grande bourgeoisie et les travailleurs. Ces gouvernements s’efforcent essentiellement de préserver les gros profits des grandes entreprises, sans vraiment protéger les travailleurs, qui subissent les effets brutaux de la pandémie. Cette « unité nationale » va se heurter à la réalité de la crise économique et des morts de la COVID-19.

Actuellement, les gouvernements européens ont mis fin aux quarantaines partielles pour sauver les entreprises, comme en Italie, en Espagne et en France. Cela expose directement les travailleurs à une nouvelle vague de contamination de la pandémie.

Avant la crise brutale, la France a été secouée par la mobilisation des Gilets jaunes, puis par une grande grève des transports. Même pendant la pandémie, il y a eu de grandes mobilisations contre le gouvernement, inspirées par l’exemple nord-américain.

D’importantes mobilisations partielles ont eu lieu dans d’autres pays, indiquant la voie à suivre face à la crise actuelle. Avec l’aggravation de la réalité objective, il est possible qu’un processus révolutionnaire émerge dans certains pays européens.

L’extrême droite se positionne comme une alternative à l’échec des anciens partis sociaux-démocrates et conservateurs européens face à la grave crise sociale, et elle le fait pour soutenir les politiques « d’austérité », récessives et anti-ouvrières de l’Union européenne. Ces secteurs imputent la crise du chômage aux immigrants et font appel au nationalisme xénophobe. Pour faire face à l’imposition impérialiste de l’UE, notre alternative n’est pas le nationalisme bourgeois xénophobe de Le Pen, Salvini ou Johnson, mais la stratégie révolutionnaire et internationaliste de l’Union des Républiques Socialistes d’Europe, une véritable Europe des travailleurs et des peuples.

8- La Chine face à la crise

Depuis la restauration du capitalisme, la Chine a été insérée dans la division mondiale du travail comme une sorte « d’usine du monde ». De grandes multinationales se sont installées dans le pays pour produire pour le marché mondial, en profitant de la main-d’œuvre bon marché et de la dictature chinoise.

Depuis lors, la Chine a fait de grands progrès sur le marché mondial. La nouvelle grande bourgeoisie chinoise produit à l’échelle continentale pour le territoire chinois et pour le marché mondial, en profitant du soutien des grandes banques d’État. La Chine est un exportateur de capitaux, le plus important pour les pays semi-coloniaux, et elle exerce une oppression sur ces pays. En même temps, elle a un poids fondamental sur le marché mondial des matières premières en raison de son rôle dans l’importation de ces dernières.

La Chine s’est intégrée au marché mondial en tant que sous-métropole privilégiée. Mais aujourd’hui, elle se bat pour progresser dans la division mondiale du travail. C’est la base fondamentale de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui se traduit par des luttes telles que le contrôle de la technologie 5G. Maintenant que la récession mondiale est en cours, celui qui sortira le mieux de la crise pourra aller de l’avant dans ce conflit.

La pandémie est née en Chine, à Wuhan. Elle aurait apparemment été maîtrisée, mais il y a maintenant des signes de nouveaux cas. L’économie a été durement touchée par la pandémie et par la récession mondiale. Il est possible qu’en 2020, la Chine connaisse une stagnation de son économie, en fonction du blocage des exportations vers le marché mondial en récession. Il pourrait même s’y déclencher une récession, qui serait la première d’envergure depuis la restauration du capitalisme. C’est extrêmement grave pour une dictature militaire qui se maintient par une combinaison de répression et de croissance économique robuste.

Profitant de la pandémie, l’État chinois a renforcé ses systèmes de contrôle et de répression internes. Et maintenant, elle a étendu ses griffes sur Hong Kong, avec l’adoption du décret 23 pour y étouffer le soulèvement.

Le prolétariat chinois – aujourd’hui le plus important de la planète – était déjà engagé dans une série de grèves avant la pandémie et la crise économique. Avec la possible stagnation, voire la récession de l’économie, les conditions de vie vont se dégrader considérablement et il pourrait y avoir une explosion des mobilisations. La Chine parviendra-t-elle à étouffer le soulèvement de Hong Kong ? La dictature chinoise s’affirmera-t-elle sur le marché mondial après-crise ? Ces possibilités existent. Mais il y en a une autre, avec l’intégration du prolétariat chinois dans les processus révolutionnaires du monde.

9- Les pays semi-coloniaux

Les pays semi-coloniaux sont durement touchés par la pandémie et la récession mondiale. L’épicentre du Covid s’est déplacé de la Chine vers l’Europe, puis vers les États-Unis. Mais le pic de la pandémie est en train de se concentrer dans les pays semi-coloniaux d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique. C’est là que des millions de décès vont donner un chiffre définitif à la pandémie.

Le FMI prévoit une baisse de la production en Amérique latine de 5,3 %. L’Afrique connaîtra une baisse de 1,6 %, avec une rétractation beaucoup plus importante, de 5,8 %, en Afrique du Sud. L’Inde a beaucoup de mal avec son économie. Des centaines de millions de travailleurs pourraient perdre leur emploi.

Les morts abandonnés dans les rues de Guayaquil ne sont que les premiers signes croissants de la barbarie qui s’annonce. Les pays dont les infrastructures hospitalières sont médiocres et dont une partie considérable de la population est privée d’eau et d’égouts sont en train d’être balayés par la pandémie. La faim pèse lourdement dans les rues des quartiers pauvres d’Amérique latine et de l’Afrique noire.

Les gouvernements bourgeois ont des positions différentes sur la pandémie. Certains sont dans une position négationniste, sous-estimant la maladie, refusant de prendre des mesures minimales d’isolement, comme Bolsonaro (Brésil), Ortega (Nicaragua), Lopez Obrador (Mexique), Magufuli (Tanzanie).

D’autres gouvernements ont pour politique de combattre apparemment le Covid et d’appeler à l’unité nationale, comme Fernandez (Argentine). Ceux-ci ont bénéficié d’un plus grand soutien politique de masses au cours des premiers mois de la maladie.

Tous, cependant, sont guidés par la recherche de la garantie des profits des entreprises et du paiement des dettes externes à l’impérialisme.

La dure réalité d’un effondrement économique brutal et de la dévastation par la pandémie provoqueront des crises dans les gouvernements et les régimes de ces pays. Cette réalité peut conduire à une forte polarisation de la lutte de classes, avec une confrontation plus aiguë entre révolution et contre-révolution, des montées révolutionnaires, des chutes de gouvernement, des coups d’État militaires, etc.

Nous avions déjà eu au début de l’année des processus révolutionnaires en cours, à différents niveaux, au Chili et en Colombie, en Amérique latine. Aujourd’hui, de nouveaux processus révolutionnaires ont tendance à émerger dans le monde.

En Équateur, les mobilisations ont été stoppées après l’insurrection d’octobre dernier. Actuellement, avec la crise et la pandémie, elles ont refait surface dans les rues de Quito, Cuenca et Guayaquil, menaçant de reprendre le processus révolutionnaire.

La crise du gouvernement Bolsonaro se développe, avec déjà un secteur important et croissant d’opposition dans la base, mais il subsiste toujours le soutien d’un secteur de masses minoritaire. Face à la gravité brutale de la pandémie et de la crise économique, le pays risque d’exploser dans de nouvelles mobilisations.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, après les luttes connues sous le nom de Printemps arabe de 2011, des défaites majeures sont survenues en Syrie et en Égypte. Le processus révolutionnaire a refait surface en 2019 en Algérie et au Soudan, en renversant des gouvernements, ainsi qu’au Liban et en Irak. Ensuite, il y a eu la pandémie et la crise économique. La forte baisse des prix du pétrole a durement touché toute la région. Elle a particulièrement affaibli deux piliers de la contre-révolution dans la région. L’Arabie Saoudite a dû faire marche arrière partiellement au Yémen du Sud, dans son intervention militaire dans la guerre civile. Et l’Iran a commencé à retirer ses forces militaires qui soutenaient Assad en Syrie.

En Palestine, au milieu de tout cela, le gouvernement étasunien et le nouveau gouvernement Netanyahu poursuivent l’expansion coloniale et le nettoyage ethnique, et coordonnent l’application de « l’Accord du siècle », une nouvelle étape dans l’annexion des territoires palestiniens. L’économie palestinienne, fortement dépendante d’Israël et de l’impérialisme, connaîtra une baisse de 14 % de son PIB et une perte de 2,5 milliards de dollars dues à la pandémie. Il y a une opposition croissante au gouvernement de l’Autorité palestinienne, à cause de sa position collaborationniste avec Israël. Les affrontements et l’appel à la résistance se multiplient.

De nouvelles mobilisations ont commencé à avoir lieu au Liban et en Irak, bien que mineures, mais radicalisées. Une nouvelle vague de forte polarisation entre révolution et contre-révolution pourrait se faire un chemin au Moyen-Orient.

En Inde, le gouvernement répressif d’extrême droite (Modi) a dû faire face à d’importantes mobilisations contre une loi anti-musulmane au début de cette année. C’est l’un des plus grands prolétariats du monde, avec une super-exploitation brutale. Le gouvernement s’était appuyé ces dernières années sur une croissance économique de 7 %, qui a maintenant été fortement réduite et pourrait virer en récession dans le courant de l’année. Le chômage est passé de 8 à 26 % entre le début de la crise et aujourd’hui. La stagnation de l’économie indienne et le fort impact de la pandémie sont des stimuli pour une possible explosion du géant prolétariat indien.

Il se peut que nous nous dirigions vers une nouvelle polarisation de la lutte de classes entre révolution et contre-révolution dans les pays semi-coloniaux, avec de nouvelles explosions révolutionnaires à un niveau plus élevé qu’au début de l’année.

Dans tous ces processus, il sera nécessaire d’affronter directement la domination impérialiste et les bourgeoisies nationales associées.

Une fois de plus, il faut souligner la tragique permanence de la crise de direction révolutionnaire des masses, qui peut mener les processus les plus avancés à la défaite. C’est pourquoi la construction de partis révolutionnaires s’impose comme une nécessité objective.

10- Les luttes contre le racisme et autres oppressions

Les luttes contre l’oppression sont une partie fondamentale des processus révolutionnaires dans le monde. Ce n’est pas par hasard que la révolte contre le racisme aux États-Unis est un symbole mondial des luttes actuelles.

La pandémie et la récession affectent davantage les travailleurs et les pauvres. Et, parmi eux, encore plus les secteurs opprimés.

Les gouvernements encouragent le racisme, la xénophobie, le machisme, la phobie des LGBT pour diviser les travailleurs, pour dresser les natifs contre les immigrés, les hommes contre les femmes, les Blancs contre les Noirs.

Ce sont les Noirs et les immigrés qui sont les plus exposés, car ils travaillent dans les usines et dans les secteurs essentiels qui ne s’arrêtent pas. Les caravanes d’immigrants en Amérique centrale ont exprimé la radicalisation et le désespoir de ces secteurs.

Il faut unir les travailleurs dans la lutte contre toutes sortes d’oppression. Aucun progrès ne peut être réalisé dans l’unité des travailleurs sans lutter contre les oppressions qui divisent les travailleurs.

Pour lutter contre l’oppression, il faut lutter contre le capitalisme, qui utilise l’oppression pour maintenir sa domination et pour super-exploiter les opprimés. Pour cela, il faut lutter également contre les directions réformistes qui défendent les stratégies capitalistes. D’une part, ils parient sur l’autonomisation au sein du capitalisme, une perspective erronée, surtout avec la récession. D’autre part, ils créent également la division entre travailleurs noirs et blancs, entre hommes et femmes, empêchant une lutte commune contre le racisme et le machisme. La participation de la jeunesse blanche à la lutte contre le racisme aux États-Unis est un exemple à suivre dans le monde entier.

Nous devons nous battre pour mettre fin à la répression policière et au meurtre des Noirs ! Réorganisation de la police selon des critères démocratiques, avec élection de tous les officiers !
Un salaire égal pour un travail égal ! Les femmes et les hommes, les Noirs et les Blancs doivent avoir un salaire égal pour un travail égal ! Pour le droit des immigrants à la légalisation et à l’asile sans restriction, aux salaires égaux à ceux des travailleurs nés dans le pays, et aux pensions de retraite. Pour le droit à la santé, au logement et à la nourriture pour tous les migrants. Pour la fin des expulsions et des lois restrictives en matière d’immigration. Pour le droit à la nationalité selon le lieu de naissance, afin que personne ne soit un immigrant dans son propre pays. Des papiers et des subventions pour tous les immigrés sans emploi.

11- Contre la violence envers les femmes ! Pour la défense des droits LGBT !

Il y avait déjà des signes ces dernières années, et il y a eu une grande montée des luttes des femmes, avec des mobilisations gigantesques contre la violence machiste et pour le droit à l’avortement. Dans les processus révolutionnaires, la participation des femmes à l’avant-garde est grande, parfois majoritaire.

La pandémie et les mesures de quarantaine ont entraîné une augmentation de la violence machiste dans les foyers, ainsi que des féminicides et des viols.

Aucune discrimination fondée sur la race, la nationalité ou l’orientation sexuelle dans le domaine des soins de santé ! La vie de chacun compte !

À travail égal, salaire égal, égalité des chances ! À bas les salaires et les types de travail inférieurs pour les femmes !

Pour la fin de la violence contre les femmes ! Droit à l’avortement légal, sûr et libre dans le monde entier. Des quotas d’embauche et des opportunités d’emploi pour l’ensemble de la communauté LGBTI.
Démantèlement des réseaux d’esclavage sexuel des femmes et emprisonnement de tous les trafiquants ! Contre la persécution des prostituées par la police.

La quarantaine ne doit pas augmenter le temps de travail quotidien des femmes. Réduction du temps de travail sans réduction de salaire pour toutes les travailleuses ayant des enfants, y compris celles qui sont en télétravail !

Augmentation des budgets consacrés aux politiques de protection des femmes, avec des lignes d’assistance téléphonique et des maisons d’accueil contre la violence ! Augmentation des budgets pour la défense de l’enfance, contre la violence domestique lors du confinement !

À bas la violence et la phobie des LGBT ! Droit immédiat et universel à l’identité !

12- Le réformisme est le bras de la bourgeoisie dans le mouvement de masse

Les partis et les organisations réformistes – social-démocratie, stalinisme, PT, Podemos, Syriza, etc. – ont tendance à jouer un rôle central dans la crise actuelle. Avec la crise des gouvernements et des régimes, la bourgeoisie cherche à utiliser ces partis encore plus que par le passé pour contenir le mouvement de masses, pour ralentir ou empêcher de nouveaux processus révolutionnaires.

Ces partis ne sont pas des « alliés plus à droite » des révolutionnaires. Ils sont les ennemis des processus révolutionnaires parce qu’ils sont le bras de la bourgeoisie dans le mouvement de masses.

Avec l’autorité d’être des leaders politiques de l’opposition, des leaders de syndicats et de mouvements féministes, de Noirs ou d’immigrés, ils peuvent diriger les luttes vers des accords avec les gouvernements bourgeois. Ou même, à partir des gouvernements, aider à mettre en œuvre les plans de la bourgeoisie et à réprimer les luttes.

En ce moment de crise brutale du capitalisme, les directions réformistes s’efforcent de présenter partout des alternatives « d’humanisation du capitalisme ». Bernie Sanders, qui a été soutenu par une grande partie de la gauche réformiste mondiale, s’inscrit ouvertement dans l’alternative électorale bourgeoise et impérialiste de Biden.

Les néo-réformistes comme Syriza – ainsi que Podemos, Bloco de Esquerda, etc. – ont déjà montré leur rôle directement dans les gouvernements bourgeois. Ils soutiennent des gouvernements de la social-démocratie ou en font partie, pour défendre l’État bourgeois au nom de la « démocratie radicale » dans les moments de crise ou de bouleversement social. Le Frente Amplio au Chili et le PSOL au Brésil suivent leurs traces.

La stratégie de ces partis n’est qu’une version moderne du réformisme de Bernstein. Aujourd’hui, l’horizon s’est tourné vers un capitalisme humanisé, une utopie impossible, comme le montre chaque jour la pandémie.

Les différents secteurs de l’Église jouent des rôles très différents d’un pays à l’autre. Du soutien aux gouvernements les plus à droite au rôle d’auxiliaires du réformisme. Ils parviennent à avoir une base idéologique et une vision du monde qui leur permettent d’intégrer des secteurs importants de la jeunesse, en pariant généralement sur une stratégie de réforme du capitalisme.

La crise de direction révolutionnaire, due à l’hégémonie des directions réformistes sur le mouvement de masse, continue à être la cause des défaites des processus révolutionnaires. Maintenant, avec cette nouvelle situation créée par la pandémie et la crise économique, de nouveaux processus révolutionnaires peuvent émerger, ce qui rend encore plus importante la lutte contre les directions réformistes.

13- Les dictatures bourgeoises soutenues par le Castro-Chavisme

Le réformisme stalinien et le nationalisme petit-bourgeois ont évolué vers la gestation de nouvelles bourgeoisies en contrôlant des appareils d’État. Ce fut le cas au Nicaragua avec la famille Ortega, ainsi qu’ au Venezuela avec le chavisme, et en Syrie avec Assad.

En Chine et à Cuba, il y a eu des processus différents, parce qu’ils ont vécu des révolutions socialistes dans le passé. Cependant, les bureaucraties staliniennes qui ont dirigé la restauration du capitalisme, sont à la base de la gestation de nouvelles bourgeoisies, également à partir de l’appareil d’État.

Dans tous ces pays, il existe des dictatures bourgeoises, corrompues et répressives. Le soutien que leur apportent les partis réformistes castro-chavistes dans le monde entier ne fait qu’indiquer le degré de dégénérescence de ces partis. Soutenir le génocide du peuple syrien par la répression d’Assad, c’est assumer une partie de la responsabilité de ce crime contre l’humanité. Soutenir la dictature de Maduro au Venezuela – qui connaît une dépression économique et une crise humanitaire à cause du chavisme, au pouvoir depuis vingt ans – c’est ternir les bannières socialistes. Soutenir la dictature chinoise, c’est défendre directement le modèle capitaliste de super-exploitation des travailleurs pour le monde.

Actuellement, ces dictatures vont devoir relever le défi de la pandémie et de la récession économique. Inévitablement, le mécontentement à la base augmentera énormément.

De nouvelles explosions pourraient survenir comme cela s’est déjà produit avec la révolution syrienne de 2011, vaincue par la dictature, et le soulèvement de 2018 contre Ortega, également vaincu par la répression gouvernementale.

Il faut combattre l’idéologie selon laquelle le socialisme existe au Venezuela, à Cuba et en Chine, comme le disent tant les défenseurs de la grande bourgeoisie que les sympathisants du stalinisme. De la même manière que par le passé, nous avons été forcés de nous démarquer clairement des dictatures staliniennes comme « exemples de socialisme », nous avons aujourd’hui l’obligation de dénoncer ces gouvernements comme des dictatures bourgeoises corrompues. Il n’y a pas une once de socialisme dans ces pays. Il n’y a rien d’anti-impérialiste dans ces gouvernements.

14- Les néo-anarchistes réformistes

Les groupes et mouvements néo-anarchistes et autonomistes ont réussi à gagner en prestige dans des secteurs à la pointe des luttes, en capitalisant sur l’érosion des organisations réformistes et des bureaucraties syndicales. Il y a plusieurs groupes, des zapatistes à ceux qui ont comme référence John Holloway, Toni Negri, Chantal Mouffe, et bien d’autres. Ils ont de nombreuses différences entre eux, mais ils partagent des idéologies opposées au marxisme.

Ces groupes ne parient pas sur l’organisation des travailleurs. Ils ne défendent pas le prolétariat en tant que sujet social de la révolution. Ils ne proposent pas la destruction de l’État bourgeois, contrairement aux anarchistes classiques. Ils ne défendent donc pas la révolution socialiste. Ils se limitent à une pratique réformiste consistant à organiser des associations locales ou des coopératives. En outre, ils sont directement opposés à la nécessité de construire des partis révolutionnaires.

Aujourd’hui, ils constituent une facette supplémentaire du réformisme, avec une image de gauche libertaire. Ce sont des alliés stratégiques du réformisme dans les processus révolutionnaires, bien qu’ils semblent être ses ennemis dans les premiers temps de ces processus. C’est pourquoi, bien souvent, ils finissent par être une base de soutien électoral pour les alternatives réformistes.

Il ne suffit pas de lutter contre les directions réformistes, il faut aussi affronter ces courants. Dans la mesure où ils parviennent à mener des processus de lutte, ils sont la garantie de nouvelles défaites.

15- En défense du contrôle ouvrier

Ce sont les travailleurs qui construisent le pays et savent comment garantir la production. Dans une période de crise aiguë du capitalisme, comme c’est le cas actuellement, la défense du contrôle ouvrier est encore plus importante.

Ce n’est qu’en imposant la volonté des travailleurs à partir de la base que l’on peut empêcher la destruction massive des forces productives causée par la crise capitaliste.

Face aux mensonges des gouvernements sur les chiffres de la pandémie, ce sont les travailleurs, depuis la base, qui doivent prendre le contrôle de la situation. Les travailleurs de la santé peuvent jouer un rôle que les gouvernements n’assument pas. Les habitants des quartiers populaires doivent informer sur la réalité et contrôler les moyens de lutte contre la pandémie.

Ce sont les travailleurs qui doivent connaître les comptes de chaque usine. Ce sont eux qui doivent prendre le contrôle des entreprises qui menacent de licencier des travailleurs.

16- A bas la répression ! Pour les comités d’autodéfense !

La violence policière est présente partout dans le monde. La répudiation générale des masses nord-américaines contre le meurtre de George Floyd a mis en lumière la colère accumulée contre l’action de la police dans le monde entier. Les gouvernements recourent à la répression pour dissimuler le mécontentement général. La haine de la répression devient une puissante source d’alimentation pour de nouvelles luttes.

Il n’y a pas moyen de réformer la police, de changer sa nature. L’appareil répressif est un élément central de l’État bourgeois. Mais il est nécessaire d’avoir une politique visant à briser la hiérarchie des forces armées et de la police, en leur demandant de ne pas réprimer les luttes, en exigeant l’élection de leurs commandants par les communautés.

En même temps, il est fondamental d’utiliser toutes les opportunités pour développer l’autodéfense des travailleurs. Cela doit se faire à partir de la défense des mobilisations, ainsi que dans la défense des quartiers ouvriers contre les invasions policières. L’autodéfense dans les quartiers est également le seul moyen réel de se protéger contre la menace des gangs liés au trafic de drogue.

17- Les syndicats et l’auto-organisation

Trotsky a déclaré qu’en cette époque impérialiste, les syndicats sont de plus en plus liés à l’État bourgeois. Dans une situation comme celle que nous vivons, de pandémie et de récession, les pressions en ce sens sont redoublées. Les bureaucraties syndicales sont l’instrument de cette stérilisation des organismes qui devraient être au premier plan des luttes minimales des travailleurs.

C’est pourquoi, dans de nombreux pays, les syndicats sont considérés par les travailleurs comme faisant partie du régime bourgeois, de « ce qui se trouve là », et cela n’inspire aucune confiance à la base. D’autre part, bien souvent, les processus de réorganisation n’ont pas encore généré de nouveaux organismes. Il en résulte une désorganisation des travailleurs qui limite le potentiel des luttes.

L’appel au front unique des organisations ouvrières pour qu’ils prennent en charge la lutte face à la grave crise économique et aux conséquences de la pandémie est fondamental. Ceci est important pour rendre possible une lutte unifiée contre cette catastrophe qui nous affecte. C’est important également pour démasquer les bureaucraties qui n’assument pas cette lutte.

Cet appel à l’unité vise à avancer dans les luttes directes des travailleurs, en maintenant toute notre différenciation politique avec les directions réformistes et bourgeoises. Cela n’a rien à voir avec les fronts politiques ou l’unité permanente avec ces directions. Les luttes ne peuvent progresser que si les travailleurs dépassent ces directions.

Souvent, cette bataille est étroitement liée à une lutte pour une nouvelle direction et pour la démocratie ouvrière. Sans démocratie ouvrière, il n’y a pas de possibilité de garantir le poids de la base. Sans nouvelles directions, il n’est souvent pas possible de garantir ni la démocratie ouvrière ni les luttes.

Dans d’autres endroits, un processus d’auto-organisation est nécessaire pour la construction de nouvelles organisations, soit dans les quartiers ouvriers, soit dans les entreprises.

18- En défense des libertés démocratiques

Les États bourgeois – tant ceux organisés en régimes démocratiques que les régimes bonapartistes – imposent de plus en plus de répression contre les luttes des travailleurs.

La répression directe des mobilisations, l’occupation militaire des quartiers populaires, l’assassinat des dirigeants populaires, la criminalisation des mouvements, la censure de la presse, la surveillance et le contrôle de chaque pas de la population sont à la hausse pour les gouvernements bourgeois.

Les prisonniers politiques détenus dans les prisons, même pendant la pandémie, comme c’est le cas au Chili ou chez les Palestiniens, sont l’expression consciente du génocide de ces gouvernements.

Souvent, les gouvernements légitiment ces mesures comme s’il s’agissait de « garantir la quarantaine » et c’est pourquoi ils ont le soutien même de secteurs de la gauche. Il s’agit d’états d’exception, d’états d’urgence, de couvre-feux, etc. En réalité, ces gouvernements prennent le devant contre les bouleversements sociaux qui se préparent à partir de la base.

Il faut défendre les libertés démocratiques afin que les travailleurs et les jeunes puissent s’organiser et se battre.

19- Combattre l’extrême droite

La polarisation de la lutte de classes entraîne une tendance croissante à l’émergence de secteurs d’extrême droite. Cela a ses expressions électorales mais il y a également l’émergence de groupes directement fascistes à la base.

Il est très important de différencier l’extrême droite institutionnelle des groupes fascistes. Les organisations réformistes appellent l’ensemble de l’extrême droite « fascistes » pour justifier leur alliance avec les organisations bourgeoises « démocratiques ». Mais les fascistes sont des secteurs qui se préparent et agissent avec des perspectives, y compris militaires, de destruction du mouvement ouvrier et de ses organisations.

L’extrême droite institutionnelle agit par le biais de la démocratie bourgeoise, et se développe même par le biais des élections, comme Trump, Bolsonaro, Le Pen, Vox, et d’autres. Ils s’appuient consciemment sur la division et l’oppression comme méthodologie pour diviser la classe ouvrière. Et ils réussissent souvent à la diviser, comme avec le soutien du prolétariat blanc contre les Noirs, des travailleurs blancs contre les immigrés ou les indigènes, des hommes contre les femmes, etc.

Il y a des sections minoritaires carrément fascistes qui émergent dans l’ombre de ces processus. Ils sont ultra-minoritaires, car la bourgeoisie n’en ressent pas le besoin. Mais ils ont tendance à grandir dans l’ombre de la crise de la démocratie bourgeoise, protégés par l’extrême droite institutionnelle.

Il faut mener une dure bataille politique et idéologique contre la division raciste, machiste, LGT-phobe et xénophobe que les idées de l’extrême droite suscitent au sein de la classe ouvrière. En plus de la lutte politique et idéologique, il faut également organiser des comités d’autodéfense pour le combat militaire, lorsque cela s’avère nécessaire.

20- Les jeunes sans perspectives

Partout dans le monde, les jeunes ont été fortement touchés par les plans capitalistes néolibéraux. Les bas salaires et la précarisation des relations de travail ont fait de la plupart des jeunes des gens sans avenir. Le démantèlement de l’enseignement et des soins de santé publics ont réduit encore davantage les perspectives de vie des jeunes.

La pandémie et les mesures de confinement ont entraîné la fermeture d’écoles et d’universités dans le monde entier, ce qui a conduit à l’expansion de l’enseignement sur Internet. Mais cela a creusé le fossé éducatif entre ceux qui ont accès à l’internet et aux ordinateurs et ceux qui n’y ont pas accès, qui constituent la majorité des jeunes pauvres du monde.

Actuellement, le chômage va peser beaucoup plus lourdement sur les jeunes. Cela peut conduire à de nouvelles explosions populaires, avec une jeunesse radicalisée en tête.

Ce n’est pas par hasard que les jeunes des secteurs populaires ont été à l’avant-garde des luttes dans les processus révolutionnaires. Le sentiment qu’ils n’ont rien à perdre pousse les jeunes vers les luttes directes et les confrontations avec la police.

La Ligne de front au Chili – les combattants qui défendent les mobilisations contre la police – est le symbole d’un processus mondial. Les jeunes des quartiers populaires ont également été à l’avant-garde des processus révolutionnaires en Équateur, en Colombie, en Irak, au Liban, à Hong Kong, ainsi que maintenant aux États-Unis.

Pour une éducation publique gratuite à tous les niveaux ! Pour l’abrogation des plans néolibéraux qui démantèlent l’éducation publique ! Pour l’augmentation des budgets de l’éducation publique ! Garantie d’un accès gratuit à l’éducation en ligne pendant la pandémie.
Emploi garanti pour les jeunes ! Salaires égaux pour les jeunes et les adultes ! Embauche formelle immédiate de tous les jeunes précarisés !

21- Accès public et gratuit à l’Internet

La communication moderne connaît un développement très important dans l’Internet et les réseaux sociaux. Dans l’isolement provoqué par la pandémie, ce phénomène est devenu encore plus omniprésent.

Cependant, loin de signifier une démocratisation de la communication, l’accès aux ordinateurs et aux réseaux sociaux reste un privilège. Les entreprises utilisent les réseaux sociaux pour leur propagande, les groupes d’extrême droite pour diffuser des mensonges et des idéologies xénophobes.

L’accès à Internet doit être socialisé, avec des ordinateurs et des portables simples et gratuits et des réseaux wifi publics omniprésents.

22- Socialisme ou barbarie

L’État est en réalité une dictature des classes dominantes pour imposer leur contrôle sur la société. Que ce soit par le biais des démocraties bourgeoises ou des régimes bonapartistes, la politique qui est appliquée est celle des bourgeois. Une infime minorité impose sa volonté à des millions de personnes, par l’intermédiaire des gouvernements, des parlements et des forces armées.

Dans les démocraties bourgeoises, les élections sont manipulées par les grandes entreprises qui financent les plus grands partis, et elles gagnent toujours, par le biais de partis de droite ou de « gauche » réformistes. Les plans économiques appliqués sont souvent les mêmes, que gagnent ceux qui sont au pouvoir ou « l’opposition ».

La démocratie des riches est en crise. La farce de « l’État de tous » est de plus en plus perçue par les travailleurs. La corruption est un mal qui touche tous les États bourgeois.

Nous voulons détruire l’État bourgeois et construire une démocratie des travailleurs. Cette démocratie doit être soutenue par les organisations des travailleurs, avec des délégués élus et des mandats qui peuvent être révoqués à tout moment. Tous les fonctionnaires doivent avoir un salaire égal au salaire moyen d’un ouvrier.

Nous n’inventons rien. Nous nous appuyons sur les exemples historiques de la Commune de Paris et des sept premières années de la révolution russe avant la bureaucratisation stalinienne. Comme le disait Lénine, une démocratie des travailleurs était mille fois plus démocratique que la plus démocratique des démocraties bourgeoises.

La combinaison de l’expropriation des grandes entreprises avec la planification de l’économie permettra une nouvelle société qui pourra répondre aux besoins des travailleurs et non garantir les profits des patrons.

Ce n’est qu’en avançant vers le socialisme que nous pourrons éviter la barbarie. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons éviter l’effondrement écologique qui approche et remédier à la destruction de la nature, causée par le capitalisme.

23- Pour la construction de partis révolutionnaires, sections de la Quatrième Internationale

Nous sommes au début d’un nouveau moment historique, marqué par la pandémie, la crise économique et de nouveaux affrontements entre la révolution et la contre-révolution dans le monde. De tels moments mènent à des éveils brusques dans la conscience des masses et de l’avant-garde. Nous devons chercher à transformer cela en une rupture avec les directions bourgeoises et réformistes.

La tragédie de presque chaque révolution a été l’absence de direction révolutionnaire. Aussi héroïques que soient les actions des masses, elles seront défaites si la crise de direction révolutionnaire n’est pas surmontée.

C’est pourquoi il n’y a pas de tâche plus importante que la construction de partis qui unissent les révolutionnaires autour d’un programme et de la conception bolchevique de parti. La construction de tels partis est indissociable de la reconstruction de la Quatrième Internationale, une Internationale révolutionnaire, façonnée comme la Troisième Internationale dirigée par Lénine et Trotsky.

Comme l’a dit Trotsky dans son message enregistré pour la conférence de fondation de la Quatrième Internationale en 1938 :

« Oui, notre parti nous prend toute notre activité. Mais, en retour, il nous donne le plus grand bonheur, la conscience de participer à la construction d’un avenir meilleur, de prendre en charge une parcelle du destin de l’humanité et de ne pas vivre en vain. »

Nous voulons appeler les militants des luttes à construire avec nous des partis révolutionnaires et la Ligue Internationale des Travailleurs, notre embryon d’une internationale révolutionnaire. C’est la seule façon de faire face à la barbarie qui nous menace et de forger un avenir socialiste.

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