dim Juin 22, 2025
dimanche, juin 22, 2025

Non au réarmement de l’Union Européenne ! Non à l’accord Trump-Poutine pour démembrer et piller l’Ukraine ! Soutien total à la Résistance ukrainienne !

Le virage abrupt de Donald Trump en matière de politique étrangère est illustré dans la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. Moyennant un chantage abjecte, il y a serré les rangs avec Poutine pour forcer la capitulation du gouvernement ukrainien, sceller un accord colonial dans lequel Poutine conserverait la Crimée et le Donbass, y compris les oblasts de Kherson et de Zaporiyia (comme Poutine a imposé dans la Constitution russe), et se partager les richesses du pays.

Outre le pillage de l’Ukraine, les manœuvres de Trump s’inscrivent dans sa stratégie visant à éloigner la Russie de la Chine et à affaiblir l’Union européenne (UE), le bloc des impérialismes européens. Trump essaie de soumettre et d’humilier ceux-ci par la promotion de l’extrême droite en son sein et en jouant les pays membres les uns contre les autres. Ce faisant, il tente de légitimer ses propres aspirations annexionnistes au Panama, au Canada et au Groenland.

Le chantage de Trump est corollaire de ses plans visant à concentrer ses forces contre la Chine dans l‘Indo-Pacifique. Sa politique à l’égard de l’Ukraine va de pair avec l’exigence aux pays européens de l’OTAN d’augmenter substantiellement leurs dépenses militaires afin que les États-Unis puissent supprimer progressivement leur présence militaire directe en Europe.

Une Déclaration du Secrétariat Européen de la
Ligue Internationale des Travailleurs -QI i

L’accord colonial Trump-Poutine met à nu une grande partie de la gauche européenne.

Cet accord est la meilleure démonstration des sophismes de la gauche post-stalinienne, comme Izquierda Unida en Espagne, Rete dei comunisti (RdC) en Italie ou le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF ), qui ont soutenu l’invasion de l’Ukraine par le régime dictatorial et sanguinaire de Poutine, en reproduisant le vil argument de celui-ci de dénazification de l’Ukraine, et en expliquant qu’il s’agissait d’un mouvement « anti-impérialiste » contre les États-Unis et l’OTAN. Ce faisant, ils ont sauvé la face à Poutine, ami et protecteur de l’extrême droite, et ils se sont alignés sur l’impérialisme régional russe et ses oligarques, continuateurs de l’annexionnisme du tsarisme et de Staline. Ils ont dénié à l’Ukraine son droit légitime à se défendre contre l’agression impérialiste.

Leur « théorie des camps », introduite par Staline, selon laquelle il fallait être dans son camp, qui était toujours le « progressiste » (sans tenir compte des intérêts de classe en conflit), a été maintenue par les (post)staliniens pendant de nombreuses décennies. Ils se sont à nouveau appuyés sur cette théorie, arguant que le camp de Poutine était le camp « anti-impérialiste » et « progressiste ». Maintenant, avec leur soutien annoncé au plan Trump-Poutine, ils se sont rangés du côté de l’impérialisme nord-américain et ils sont restés dépourvus de l’argument « anti-impérialiste », mettant à nu leur misère morale et politique.

Cet accord Trump-Poutine expose également des forces de la gauche néo-réformiste   comme Podemos (Espagne), Rifondazione Comunista (Italie) ou FI (France)   qui, au nom d’un pacifisme vide, ont supprimé de la scène l’héroïque lutte de libération nationale ukrainienne. Ces forces ont transformé la guerre en un simple conflit entre puissances, se gargarisant de déclarations abstraites de paix et de coopération entre les peuples et s’opposant à la livraison d’armes à l’Ukraine, favorisant ainsi Poutine. Aujourd’hui, ils assimilent le discours cynique et répugnant de Trump, prétendant être le grand artisan de la paix. Une fois de plus, c’est une trahison au droit de l’Ukraine à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale.

Dans ce soutien dissimulé à Poutine, il faut inclure également une partie de la soi-disant extrême gauche. Lutte Ouvrière considère l’Ukraine comme le bras armé de l’UE et va jusqu’à écrire qu’il aurait mieux valu que Poutine prenne Kiev dès le début pour que la guerre fasse moins de morts. Le courant d’Alan Woods (anciennement Imt, aujourd’hui ICR) caractérise la guerre actuelle comme une guerre impérialiste, pour finir par défendre l’agression russe comme un moindre mal. Et la Fraction trotskiste efface le peuple ukrainien en niant son droit à se défendre ; et bien qu’elle ne défende pas l’invasion de Poutine, elle considère qu’il s’agit d’un conflit par procuration avec l’OTAN.

Face au campismo et à tous les amis avoués et non avoués de Poutine, notre soutien et notre solidarité avec l’Ukraine dans cette guerre de libération nationale contre l’invasion et le pillage russes se sont toujours faits en dénonçant le cynisme intéressé des États-Unis et de l’Europe, et sans accorder la moindre confiance à Zelensky. Notre solidarité internationaliste avec l’Ukraine se fonde sur une opposition de principe à tous les blocs impérialistes et sur un soutien actif aux luttes de libération nationale ; et sur cette base, il s’agit de promouvoir la construction d’un camp indépendant de la classe ouvrière luttant pour un programme socialiste révolutionnaire. ****

Le plan de réarmement de l’UE

L’Union Européenne, après avoir été méprisée et humiliée par Trump, justifie maintenant un réarmement comme jamais pratiqué depuis des décennies, au nom de « la défense de l’Europe contre la Russie », de « l’indépendance vis-à-vis des États-Unis », et du maintien du « soutien à l’Ukraine ». On parle également de « défendre la liberté et la paix ». Autant d’arguments mensongers, comme nous allons tenter de le démontrer. De plus, ce plan reflète une tentative de repositionnement du bloc impérialiste européen, marginalisé face au conflit entre les États-Unis et la Chine.

Les 27 de l’UE, sous l’impulsion de l’Allemagne et de la France, ont approuvé à l’unanimité (non sans désaccords internes) la proposition de Von der Leyen d’investir 800 milliards d’euros dans la défense au cours des quatre prochaines années, avec l’idée de porter les dépenses militaires annuelles à 3 % ou 3,5 % du PIB. La majeure partie de cette somme (environ 650 milliards d’euros) serait prélevée sur les budgets nationaux des États membres. À cette fin, ceux-ci activeront une « clause de sauvegarde » qui les permettra d’exclure les dépenses militaires de la norme de l’UE de limiter le déficit autorisées (3 % du PIB). Cela signifie que si le déficit doit être comblé pour l’éducation, la santé ou l’emploi, ce ne sera pas le cas pour l’armement. Il faut souligner le cas de l’Allemagne, dont le parlement a approuvé une réforme de la Constitution pour lui permettre de procéder à une augmentation massive de la dette publique qui lui permettra d’investir dans le renforcement de ses forces militaires.

Von der Leyen a d’ailleurs proposé un fonds de 150 milliards d’euros de prêts aux États membres pour « stimuler l’industrie militaire européenne ». Certains pays, comme l’Espagne, souhaitent également recevoir des subventions directes et parlent « d’élargir le concept de « défense » ».

Leur « défense de l’Europe contre Poutine » et leur « indépendance vis-à-vis des États-Unis » sont une tricherie.

La propagande bourgeoise cache le fait que l’UE n’a rien d’une entité opprimée qui aurait besoin de se défendre, mais est bel et b ien un bloc impérialiste. Après la guerre d’agression contre l’Ukraine, la peur de la Russie est très présente dans des endroits comme les pays baltes, tout comme en Pologne. La Géorgie et la Moldavie sont directement dans le collimateur de Poutine. Mais ni l’UE ni les États-Unis n’ont indiqué qu’ils étaient prêts à les défendre contre une attaque annexionniste russe.

Les pays baltes ne peuvent pas non plus s’attendre à une aide efficace de l’OTAN si Trump se range à l’avis de Poutine. Il en va de même pour le Groenland   qui fait actuellement partie du Royaume du Danemark­ _ si Trump s’en empare militairement. Marc Rutte, le secrétaire général de l’OTAN,, n’a pas dit un mot à ce sujet, bien que le Danemark soit membre de l’OTAN.

De même, la prétendue quête d’indépendance militaire vis-à-vis des États-Unis sert principalement à justifier le réarmement de l’impérialisme européen. Et s’il est vrai que l’Allemagne et la France ont une réelle volonté de renforcer leur industrie militaire   ce que nous devons dénoncer sans ambages   , le principal bénéficiaire du réarmement européen sera surtout l’industrie nord-américaine de l’armement.

Il y a actuellement une grande fragmentation militaire entre les différents États européens, sans unité de commandement et sans perspective d’une quelconque « armée européenne », chaque impérialisme ayant ses propres intérêts géopolitiques et des relations différenciées avec l’impérialisme nord-américain.

Selon la gouverneure de la BCE, le plan de réarmement peut donner un coup de fouet économique à une Europe stagnante, une sorte de keynésianisme cantonné, une version militaire du plan Draghi. Le réarmement attire les investisseurs, et plusieurs entreprises du secteur de l’aérospatiale et de la défense ont vu leurs actions boursières grimper en flèche. Mais il est plus que douteux que l’UE défie ouvertement les États-Unis et leur industrie militaire ,et remette en cause la domination de ceux-ci sur le marché international de l’armement.

Le soutien misérable et intéressé de l’UE à l’Ukraine

L’UE et ses États se vantent d’avoir soutenu l’Ukraine « plus que quiconque ». Mais une étude réalisée par l’Institut de Kiev pour l’économie mondiale à l’occasion des trois ans d’invasion, montre que l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont mobilisé moins de 0,2 % de leur PIB pour soutenir l’Ukraine, tandis que d’autres pays comme la France, l’Italie et l’Espagne n’y ont alloué qu’environ 0,1 % de leur PIB. Les subventions fiscales allemandes sur le diesel coûtent à elles seules trois fois plus que l’ensemble de l’aide militaire allemande. L’UE a payé 21,9 milliards d’euros pour les importations de combustibles fossiles russes au cours de la troisième année de l’invasion, soit bien plus que les 18,7 milliards d’euros d’aide financière envoyés à l’Ukraine en 2024.

L’UE, tout comme les États-Unis, a passé ces trois années de guerre à retarder, marchander et refuser un soutien militaire essentiel à l’Ukraine, ne fournissant pas les armes offensives demandées qui auraient pu neutraliser l’offensive russe. Son aide militaire a toujours été une livraison d’armes au compte-gouttes. Non pas pour assurer la victoire de l’Ukraine, mais pour affaiblir Poutine juste assez pour qu’il ne puisse pas gagner, de façon à parvenir à un armistice (avec, bien sûr, des annexions russes), ce qui permettrait à l’UE de se lancer dans le juteux marché de la reconstruction dans de bonnes conditions.

L’UE a maintenant tristement applaudi la proposition de cessez-le-feu de Zelensky, résultat direct du chantage nord-américain, auquel elle se soumet en proposant de placer des troupes au sol pour « garantir » l’accord Trump-Poutine, dans l’espoir de passer un accord avec Trump pour une partie des richesses ukrainiennes et pour le retour des achats de gaz russe à leur niveau antérieur. L’AfD appelle même à la reconstruction des gazoducs Nord Stream 1 et 2.

Depuis le début de l’agression à grande échelle, les dettes accumulées par l’Ukraine auprès des États-Unis, de l’UE, de la BCE, du FMI et de la BM ont plus que triplé pour atteindre près de 90 % de son PIB. Le FMI et la BM continuent d’exiger que le gouvernement ukrainien rembourse sa dette et mette en œuvre des réformes néolibérales telles que la déréglementation du marché, la réduction des dépenses sociales, la privatisation des industries du transport et de l’énergie, etc. Ce sont des mesures que le gouvernement laquais de Zelensky et les oligarques qu’il sert appliquent à la lettre, s’attaquant aux conditions de vie de la classe ouvrière et des pauvres.

Pendant cette période, l’UE a pillé l’Ukraine, par l’intermédiaire de ses institutions financières, de sociétés multinationales comme Bayer, ou de coentreprises avec des oligarques ukrainiens. L’OTAN et l’UE veulent uniquement garantir leurs intérêts impérialistes, en participant à l’exploitation de l’Ukraine.

Au cours de ces trois années, c’est la classe ouvrière qui a été et continue d’être, en première ligne dans les tranchées, enrôlée en masse dans l’armée après l’invasion russe. Ce n’est pas l’aide reçue par l’UE, mais l’héroïsme de la classe ouvrière ukrainienne qui a réussi à arrêter Poutine, au prix d’immenses sacrifices. Tant que le peuple ukrainien n’abandonnera pas, notre tâche est de continuer à soutenir, avec encore plus de force, la résistance armée du peuple ukrainien avec ses travailleurs en première ligne !

Un réarmement qui fait partie d’un paquet de mesures réactionnaires et qui montre clairement ce qu’est l’UE.

Dans un exercice de cynisme écœurant, on justifie également le réarmement au nom de la défense de la liberté et de la paix, alors même que l’UE et ses gouvernements ont soutenu, et continuent de soutenir, ouvertement la barbarie du génocide palestinien par Israël, qu’ils arment et soutiennent politiquement, tout en réprimant durement les manifestations de solidarité avec la Palestine en les taxant d’antisémitisme. Malgré les cris et les larmes de crocodile, comme celles du gouvernement espagnol, ils ont tous continué à autoriser les ventes d’armes à Israël et ont refusé de rompre les relations diplomatiques et économiques avec l’État sioniste.

Le plan de réarmement européen ne vise pas à garantir une quelconque paix, mais à préparer une future guerre et à intervenir dans des conflits en dehors de l’UE, là où les intérêts des multinationales européennes sont menacés. Et, au fur et à mesure de sa mise en œuvre, le plan est accompagné par des coupes dans les dépenses sociales et des hausses d’impôts pour la classe ouvrière et la petite bourgeoisie, même si certains, comme Sánchez, prétendent cyniquement, avec des formules équivoques, que le réarmement ne se fera pas au détriment des dépenses sociales.

Parallèlement, on multiplie les mesures xénophobes et racistes contre les immigrés avec des expulsions, des milliers de noyés en mer et la création, sur le modèle de Meloni (applaudi par Von der Layen) de camps de déportation hors des frontières de l’UE, tout en pillant les pays semi-coloniaux. Le réarmement va également de pair avec un recul brutal des mesures environnementales déjà très tièdes.

Il n’y aura pas de liberté, de paix et de prospérité en Europe avec l’UE. L’alternative, face à cette Europe au service des oligopoles capitalistes, non solidaire, antisociale et anti-écologique, est de lutter pour une Europe de la classe ouvrière et des peuples, qui ne peut que renaître des cendres de l’UE actuelle. Une fédération socialiste où les secteurs stratégiques de l’économie sont socialisés, placés sous le contrôle des travailleurs et du peuple et au service d’une planification démocratique de l’économie pour répondre aux besoins sociaux et à la crise environnementale en cours.

Une Europe solidaire des pays semi-coloniaux qu’elle a pillés pendant plus d’un siècle. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement l’avenir de l’Ukraine, mais l’avenir de tous les peuples d’Europe pour leur liberté.

Non au plan de réarmement de l’UE

• Non à l’augmentation des dépenses militaires !

• Dissolution de l’OTAN !

• Non à l’armée professionnelle et à sa caste d’officiers ! Nous ne pouvons pas laisser notre défense et notre sécurité entre les mains de l’UE et de l’OTAN, nous avons besoin d’une armée basée sur une formation militaire universelle, étayée par le principe démocratique du peuple armé et contrôlé par le peuple.

Non à l’accord Trump-Poutine pour démembrer et piller l’Ukraine !

• Trump, Poutine, l’UE : ne touchez pas à l’Ukraine !

• Annulation de la dette ukrainienne et transfert à l’Ukraine des 200 milliards d’actifs russes gelés dans l’UE !

• Tout notre soutien au syndicalisme et aux mouvements sociaux en Ukraine, dans leur lutte contre l’accord Trump-Poutine et contre les mesures anti-ouvrières et néolibérales de Zelensky !

• L’Ukraine a le droit de demander et d’accepter toute aide matérielle et militaire nécessaire pour lutter contre l’occupation russe, quelle qu’en soit la source !

• Contre l’Europe des capitalistes, luttons pour unir les luttes des travailleurs et de la jeunesse sur le continent ! Pour une fédération socialiste de l’Europe !

i__Traduit par la LCT, la section de la LIT-QI en Belgique, de <https://litci.org/es/no-al-rearme-de-la-union-europea-no-al-acuerdo-trump-putin-para-desmantelar-y-saquear-ucrania-todo-el-apoyo-a-la-resistencia-ucraniana>

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