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mercredi, avril 17, 2024

Non au pillage! Le lithium pour le Chili !

Le vendredi 7 janvier, notre rassemblement [à Santiago, NDT] a eu lieu à Ahumada et Alameda, suivi d’une marche jusqu’à la Plaza Dignidad. L’objectif de cette action était de rassembler les forces politiques et sociales pour défendre les biens communs naturels au Chili. Parmi les slogans les plus entendus de la journée, citons : « Arrêtez, arrêtez, arrêtez le pillage par les entreprises ! », « Piñera, comprends-le, le lithium n’est pas à vendre ! » et « Libérez, libérez, ceux qui sont emprisonnés pour avoir lutté ! ».

Par: Mouvement International des Travailleurs – Section chilienne de la LIT-QI

Aussi bien le rassemblement que la marche ont dès le début fait l’objet de répression par les appareils de sécurité du régime. Ils ont agi avec des piquets de forces spéciales, des canons à eau et des canons à gaz.

Le contexte de cette action peut être retracé dans la discussion qui a eu lieu dans les médias bourgeois ces derniers jours. Ceci est dû à la présentation d’un projet, mené par l’exécutif, qui vise à ouvrir un appel d’offres pour l’exploitation commerciale du lithium dans le nord du pays. La date limite pour son approbation par le corps législatif est le 14 janvier.

Toutefois, l’opposition parlementaire (désormais dirigée par le président élu Gabriel Boric) a exprimé des inquiétudes. En effet, la proposition du gouvernement de Sebastián Piñera se heurte à la perspective d’Apruebo Dignidad de créer une entreprise nationale de lithium. Sur ce dernier point, Piñera lui-même a déclaré qu' »il n’y a pas d’incompatibilité entre les deux motions« .

A partir de ce qui précède, il est possible de discerner que la négociation s’est développée entre différents projets de modernisation capitaliste. C’est-à-dire entre celui qui cherche à transnationaliser l’exploitation du « nouvel or blanc » et celui qui souligne que ce processus doit être mené par un État en alliance avec des sociétés locales.

Le MIT et d’autres forces politiques ont souligné qu’aucune des deux voies ne représente une option favorable aux intérêts de la classe ouvrière. Bien au contraire, nous proposons que ce soit notre classe qui joue le rôle principal dans la restructuration des relations de propriété et de production, base de la transition vers un nouveau système.

En effet, d’un point de vue objectif, nous devons être conscients que l’extension, l’accélération et l’intensification de la production sur le marché mondial ont généré des catastrophes humaines et environnementales. Et que ce processus a été mené par une petite caste, composée d’oligarques des grandes entreprises mondiales et de bureaucrates des États capitalistes.

Il s’ensuit que ces derniers sont installés comme propriétaires de la richesse, faisant prévaloir leurs intérêts sur ceux de la grande majorité. Pour cette raison, leurs profits sont réinvestis pour générer plus d’argent, au lieu de financer des droits sociaux pour l’ensemble de la population. Et lorsque cette dernière se mobilise pour les exiger, ils ne lésinent pas à investir dans la sophistication de leurs machines de répression, de recherche et de saisie – par exemple, avec des armes de guerre et de la cyber-surveillance.

Enfin, nous ne pouvons ignorer le fait que les sociétés d’État, telles que Codelco, emploient toute une série de méthodes contre les travailleurs. Il s’agit notamment de sous-traitance, d’interdiction de grève et d’assassinat – comme ce fut le cas pour Nelson Quichillao en juillet 2015.

Nous devons également souligner que tant notre manifestation que la discussion entre les pouvoirs exécutif et législatif sur l’appel d’offres pour le lithium ont été couvertes par les médias internationaux. Notre camarade María Rivera y a pris la parole pour déclarer la position de notre mouvement :

« Le peuple qui a voté pour Boric doit descendre dans la rue, se mobiliser, pour arrêter cette concession, car nous avons déjà été pillés de toutes nos ressources naturelles. Nous avons la possibilité de les récupérer pour mettre cette richesse au service des travailleurs« . María Rivera, 7 janvier 2022, pour Russia Today.

Cela indique la pertinence des événements. Non seulement pour des raisons de politique locale, mais aussi parce que la configuration des chaînes de production capitalistes mondiales est en jeu. Il est donc important que ces actions se multiplient partout où sévit la déprédation humaine et environnementale, imposée par la domination des grandes entreprises.

C’est pourquoi notre campagne ne se limite pas à une signature pour notre motion d’initiative populaire pour une norme à présenter à la plénière de la Convention. Elle implique également une mobilisation active dans les rues, avec les méthodes de lutte de classe utilisées par le peuple depuis octobre 2019, qui a obligé l’oligarchie à renoncer à la Constitution de Pinochet.

Il s’agit d’une voie sur laquelle nous avons convergé avec d’autres forces et avec lesquelles nous sommes très heureux de coopérer contre le capital. Nous espérons que, jour après jour, de nouveaux acteurs et de nouvelles forces politiques et sociales se joindront à cette campagne, qui remet directement en cause la pierre angulaire de la reproduction capitaliste au Chili.

C’est pourquoi nous disons haut et fort : « Debout, avec ceux qui se battent ! »

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