mar Mar 19, 2024
mardi, mars 19, 2024

May perd son vote pour le Brexit, alors que l’abîme se creuse pour les travailleurs.

Coordonnons les grèves contre les patrons et le gouvernement !

Exigeons du TUC de déclencher une grève générale pour mettre fin au gouvernement !

Mettons fin à l’UE par la lutte des travailleurs et la solidarité internationale !

22.01.2019

Martin Ralph

Le 15 janvier, l’accord de Theresa May sur le Brexit a été rejeté par le Parlement britannique, par 432 voix contre 202 en faveur. C’est une défaite historique, la plus grande pour un parti au pouvoir depuis plus de cent ans.

Quelque 196 députés conservateurs ont voté pour son plan, ainsi que 3 rebelles du parti travailliste et 4 indépendants. Des 432 qui ont voté contre l’accord, 118 son de son propre parti, rejoints par les 10 députés du parti unioniste d’Irlande du Nord qui soutiennent son gouvernement dans un deal de confiance-et-apport. Le parti conservateur et le deuxième parti, le parti travailliste, sont profondément divisés sur la façon de quitter l’UE. Il n’y a de majorité pour aucun plan de Brexit, ni pour la tenue d’un deuxième référendum, proposé par ceux qui veulent rester dans l’UE. Le leader travailliste Jeremy Corbyn ne soutient pas un deuxième référendum, bien que de nombreux députés travaillistes le fassent avec un certain nombre de députés conservateurs. Après deux ans de négociations, le Brexit devrait avoir lieu dans six semaines. May a prévu un deuxième vote le 29 janvier, mais peut-il réussir ? Rares sont ceux qui parieront sur le résultat.

Quels que soient les compromis qu’elle donne ou obtient d’autres parties, son hostilité à l’égard des travailleurs et des immigrants se poursuivra. Et ensuite, l’UE décidera. Cet épisode a montré le Parlement tel qu’il est : une façade démocratique pour le règne du capital. Les divisions à la Chambre des communes reflètent les divisions de la classe dirigeante, ainsi que les exigences des grandes entreprises et commerces, y compris les finances, avec la nécessité d’apparaître comme donnant une réponse à l’électorat. Et ce qui se passe montre un nouvel affaiblissement historique du capitalisme britannique à l’échelle mondiale.

Le gouvernement conservateur et le parti travailliste font des pirouettes entre les résultats du référendum de 2016, qui ne satisfont la majorité d’aucun des deux partis, et les besoins du capitalisme britannique, qui est en difficulté économique. Le résultat du référendum reposait dans une certaine mesure sur le sentiment anti-immigrés, mais des réactions ont été exprimées en faveur de la sortie de l’UE de la part de communautés partout dans le Royaume-Uni en réaction aux attaques contre les conditions de vie. Un récent sondage de YouGov a révélé que 23 % des personnes interrogées étaient favorables à l’accord de May, 49% s’y opposaient, 28% n’avaient pas d’opinion. Le sondage a été pris à partir d’un mélange de partisans de différents partis et positions. Il y a une grande incertitude dans la population.

Ce qui n’est pas incertain, c’est que l’austérité actuelle et les atteintes aux droits des travailleurs créent une catastrophe sociale. Un rapport récent a montré que plus de 14 millions de personnes, dont 4,5 millions d’enfants, vivent en dessous du seuil de pauvreté, plus de la moitié d’entre elles étant piégées dans la pauvreté depuis des années. Les sans-abri sont de plus en plus visibles dans les rues de toutes les villes britanniques.i Le taux des personnes emprisonnées au pays de Galles est le plus élevé de l’Europe – une indication de ce que certains secteurs des communautés ouvrières doivent faire pour survivre.ii En 2019, la situation de la classe ouvrière est pire que celle de 2016, non seulement à cause de l’austérité, mais aussi parce que le Brexit a entraîné la suspension des projets de dépenses publiques.

La crise économique s’aggrave

Le parti conservateur peut proposer un nouveau plan, mais il n’existe pas de plan clair pouvant garantir une majorité parlementaire. Face aux intérêts politiques du parlement britannique, l’Union européenne défend sa position en tant que majeur bloc commercial au monde, où les pays impérialistes les plus importants, l’Allemagne et la France, gardent le contrôle. C’est un club de patrons, qui ne montre aucun signe de faire des concessions aux représentants du capitalisme britannique. Cependant, tous les pays de l’UE sont confrontés à des crises politiques et/ou économiques.

Il y a des rébellions en France et en Hongrie contre l’austérité et contre des gouvernements qui soutiennent le projet de l’UE. Les contrôles budgétaires nationaux sont imposés par les Commissions européennes et la Banque centrale européenne. L’Europe est confrontée à une croissante crise mondiale de production et d’échanges. Selon Michael Roberts, un éminent économiste marxiste, « en 2018, l’économie allemande, la locomotive du capitalisme européen, a enregistré une croissance du PIB réel de 1,5 %, contre 2,2 % en 2017. Il s’agissait du taux de croissance le plus faible depuis cinq ans. Le secteur industriel allemand est en récession. La production industrielle y a diminué de 4,7 % en novembre 2018, par rapport au même mois de l’année précédente. »iii

Les travailleurs et les pauvres en Europe veulent un avenir meilleur. L’UE ne leur offre que la même misère dans tous les pays. Les politiciens conservateurs et travaillistes ne reconnaissent pas cette réalité et parlent comme si l’UE ne voulait qu’un accord sur l’un ou l’autre deal.

Les débats vont se poursuivre, mais il est probable que l’impasse persiste. Si tel est le cas, il pourrait y avoir un deuxième référendum. Mais la campagne en ce sens est menée par des gens comme l’ancien Premier ministre britannique et principal va-t-en-guerre, Tony Blair ; et même Nigel Farage, éminent Brexiter, xénophobe et ancien dirigeant de l’extrême droite UKIP, a maintenant manifesté son soutien ! La réponse officielle du Labour est la convocation à des élections générales. Cependant, une manifestation nationale à Londres, convoquée par l’Assemblée du Peuple (qui est liée au Labour) pour exiger la tenue d’élections générales à réuni seulement 3 000 personnes. Le résultat probable pourrait être un parlement instable – le résultat de son incapacité totale à s’organiser, voire même à lancer un appel à un mouvement de masse pour faire tomber les conservateurs.

Non à l’UE

La Commission européenne, que personne n’a élue, et la Banque centrale européenne proposent des mesures de plus en plus strictes à l’encontre des économies des pays périphériques de l’UE, comme la Grèce. Aujourd’hui, ces pays sont devenus des semi-colonies. Ils continuent de souffrir la misère alors que l’UE étend son programme d’austérité pour le compte des banques et des grandes entreprises. La privatisation se répand dans l’ensemble de l’Union européenne, l’Europe des grandes entreprises prenant en charge les services publics tels que le rail, la santé et l’éducation, conformément aux directives de l’UE. Et la catastrophe sociale, d’abord imposée aux pays périphériques, se développe maintenant dans les pays centraux. L’explosion des Gilets jaunes en France s’est produite en raison de la politique de Macron (qui suit les directives de l’UE).

Les travailleurs et les personnes défavorisées de tous les pays, y compris les immigrés, devront se rassembler et rompre avec la zone euro et l’UE dans le cadre d’une lutte visant à mettre un terme à l’imposition d’une austérité permanente et au contrôle des droits du peuple européen. Pour parvenir à une véritable unité des luttes des travailleurs des pays centraux contre leur propre gouvernement et leur capitalisme, avec ceux des pays périphériques contre l’impérialisme et ses gouvernements, il est nécessaire de quitter l’UE. Mais pas suivant les lignes des Conservateurs, avec les privatisations, le contrôle de l’immigration et la suppression de plus en plus de droits des travailleurs.

A bas les Conservateurs !

*************

La situation dure à laquelle sont confrontés les travailleurs, victimes d’attaques contre leurs retraites, de la précarisation de l’emplois, de coupes dans la sécurité sociale, de persécutions exemplaires à l’encontre des minorités incombe aux conservateurs. La paralysie du parlement, qui se poursuivra pendant un certain temps, montre qu’il n’y a pas de solution parlementaire dans la lutte contre l’UE ou le gouvernement conservateur. Les motions de censure ne feront pas tomber le gouvernement. Une telle motion, présentée par le parti travailliste le 16 janvier, a été rejetée par 325 voix contre 306, les députés du parti conservateur et du parti unioniste soutenant Theresa May contre Corbyn.

L’espoir d’élections générales de Corbyn n’a de sens que s’il est lié à la lutte de classes et soutient les mobilisations des travailleurs avec un programme reflétant les intérêts et les droits de ceux-ci. Et l’appel à un deuxième référendum serait une diversion dans la mise en œuvre de la lutte pour renverser les conservateurs.

Ni le parti travailliste ni la direction des syndicats n’ont soulevé la question de la

grève générale pour faire tomber le gouvernement.

Ceux qui sont actuellement en grève, tels que la RMT, et ceux qui planifient ou votent pour une action, devraient faire pression pour des grèves coordonnées tout en demandant au TUC d’organiser une grève générale. Notre première tâche est de renverser les conservateurs avec une lutte de masse des travailleurs. Pour cela, le TUC et les principaux syndicats doivent organiser une grève générale qui devrait inclure les syndicats indépendants et les communautés dans la préparation. La classe ouvrière est confrontée à un gouffre, avec la combinaison de l’austérité, des politiques de l’UE et de l’aggravation des problèmes économiques en Grande-Bretagne, en Europe et dans le monde. Seul un chemin indépendant de lutte de classes pour le socialisme trouvera un moyen d’en sortir. Nous disons que le Royaume-Uni doit quitter l’UE, mais que cette sortie doit être basée sur un programme de la classe ouvrière : fin de l’austérité ; accueil des immigrants ; nationalisation avec contrôle des travailleurs ; non-paiement de toute dette demandée par l’UE ; appel à toute la classe ouvrière européenne à lutter pour détruire cette UE capitaliste et construire un gouvernement des travailleurs et les Etats-Unis socialistes libres d’Europe.

1 https://www.theguardian.com/society/2018/sep/16/new-study-finds-45-million-uk-children-living-in-poverty

2 https://www.theguardian.com/uk-news/2019/jan/16/wales-has-highest-incarceration-rate-in-western-

europe-prison-population-angleterre

3 thenextrecession.wordpress.com

ihttps://www.theguardian.com/society/2018/sep/16/new-study-finds-45-million-uk-children-living-in-poverty

iihttps://www.theguardian.com/uk-news/2019/jan/16/wales-has-highest-incarceration-rate-in-western-europe-prison-population-england

iiithenextrecession.wordpress.com

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