Nous reproduisons la déclaration de Reclamo Universitario, un groupe d’étudiants universitaires qui se sont réunis après le 11J pour demander la libération des jeunes emprisonnés à Cuba. Il s’appelait Reclamo parce que les revendications étaient adressées au ministère de l’Enseignement supérieur, mais au fil du temps, il a pris une autre connotation, vers les revendications d’autres questions touchant les citoyens.
Le 27 janvier 2022
Communiqué de Reclamo Universitario face aux procès et à la répression des manifestants de juillet 2021.
Le socialisme et l’oppression n’ont rien à voir l’un avec l’autre, pas plus que la libération et l’autonomisation de la classe ouvrière et la répression étatique des secteurs marginalisés et appauvris. Disons que leurs logiques et hypothèses sont même antagonistes. Les événements de juillet 2021 ont précipité des phénomènes sociopolitiques à Cuba qui marquent un tournant dans son histoire. Les foules affamées qui sont sorties des périphéries pour réclamer des médicaments, de la nourriture et la liberté, se sont heurtées à un système politique qui réserve le révolutionnaire et le socialiste au seul discours.
Des centaines de personnes ont été arrêtées pour avoir exercé non seulement leur droit de manifester, mais aussi leurs libertés démocratiques. Les événements n’ont pas encore été éclaircis publiquement, car la bureaucratie, dans son manque de transparence désormais habituel, a maintenu un silence honteux, une zone de confort qui ignore le sentiment populaire. On ne peut pas penser comme le peuple si on ne vit pas comme le peuple. Que peut faire la classe ouvrière cubaine face à cette situation ?
Nous considérons inacceptable la répression déclenchée par les autorités contre les manifestants, répression qui se poursuit aujourd’hui à travers les procès dissemblables aux motivations clairement politiques qui sont en cours. On impose des peines longues et ridicules à titre d’exemple, en n’utilisant plus l’argument et l’idée révolutionnaire pour convaincre, mais la peur comme logique d’assujettissement pour gagner. Le machiavélisme, et non le marxisme, est la stratégie du PCC.
Convaincus comme Bakounine que la liberté sans socialisme est privilège et injustice et que le socialisme sans liberté est esclavage et brutalité, nous demandons la libération des manifestants du 11 juillet et la fin des procès politiques. La criminalisation de l’exercice des droits est un signe de plus de l’éloignement de cet ordre politique du marxisme. Rappelant la certitude de Léon Trotsky selon laquelle identifier la révolution avec la bureaucratie au pouvoir et non avec la classe ouvrière revient à la trahir, nous appelons à la solidarité avec les personnes détenues et avec celles qui ont été condamnées par la bureaucratie bourgeoise du parti.
Socialisme et liberté !
A bas la répression !
#ReclamoUniversitario
#Cuba
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Traduction Silas Teixeira.
Source: https://litci.org/es/cuba-socialismo-sin-libertad-es-esclavitud-y-brutalidad/