jeu Mar 28, 2024
jeudi, mars 28, 2024

Le printemps arabe est-il toujours vivant ?

Les révolutions arabes, qui ont commencé en décembre 2010 en Tunisie et se sont répandues comme une traînée de poudre dans presque tous les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, passent par une période difficile et contradictoire. Voici une analyse publiée par Corriente Roja, la section espagnole de la LIT-QI.

D’une part, nous voyons un net renforcement de la contre-révolution en Egypte, au Bahreïn, en Syrie et en Tunisie. D’autre part, les forces nationales bourgeoises, les fondamentalistes islamiques et l’impérialisme, qui agissent pour vaincre ces révolutions et rétablir leur contrôle sur la région, ne sont pas parvenus à écraser complètement les masses. Celles-ci continuent de résister aux bombes de Bachar Al-Assad et de la Russie en Syrie, à la répression de Sissi en Egypte, aux manœuvres des partis du régime en Tunisie et aux attaques de l’Etat sioniste d’Israël contre le peuple palestinien ; tout cela dans un acte de sacrifice et d’héroïsme, uniquement possible dans le contexte de révolutions.
Le but de cet article est d’analyser la situation générale des pays les plus touchés par les conflits sociaux actuels dans la région et de réaffirmer notre soutien et notre solidarité avec la lutte des peuples arabes et du Maghreb pour leur libération des griffes de l’impérialisme et des marionnettes nationales bourgeoises de celui-ci.

Un tour d’horizon, pays par pays

En Egypte, d’importantes grèves ont toujours lieu dans les zones les plus industrielles et ouvrières du pays. Ces grèves sont dirigées par des secteurs du syndicalisme progouvernemental ou par les Frères musulmans, ou se produisent sans direction claire, sous la forme de révoltes de la base contre la bureaucratie syndicale de la Centrale progouvernementale liée au nassérisme.
L’accroissement de la répression par le régime militaire est qualitatif, avec l’approbation de lois réactionnaires et la détention de dizaines de milliers de militants. Il y a des membres des Frères musulmans, des cyberactivistes et des grévistes en prison. Beaucoup ont été condamnés à la peine de mort. Les mobilisations ouvrières se produisent en dépit des mesures répressives, mais elles sont apparemment encore ponctuelles et pour des raisons économiques. Le mouvement ouvrier égyptien est l’un des plus puissants dans le monde et les militants qui continuent de résister ont besoin du soutien du syndicalisme combatif à l’échelle internationale.
La situation économique est misérable. Le président Sissi vient de signer un accord avec le FMI, au prix de la mise en œuvre de politiques d’austérité et de privatisation de biens publics. Le manque de produits de première nécessité est le problème le plus ressenti par les travailleurs égyptiens.
En Palestine, un mouvement spontané avec des indices de rébellion populaire a commencé l’année dernière et a dû faire face non seulement à l’occupation sioniste, mais aussi à la bourgeoisie palestinienne qui dirige l’ANP. La récente grève des enseignants en Cisjordanie contre le gouvernement de Mahmoud Abbas avait une dimension historique. Le rejet des Palestiniens du régime de l’ANP – qui refuse catégoriquement de tenir des élections et assume des traits de plus en plus dictatoriaux – a atteint des niveaux jamais vus auparavant.
Les forces de défense israéliennes, l’armée d’occupation sioniste, ont dû mettre en œuvre une opération de détentions illégales en masse, à la fois dans les territoires occupés en 1948 et enCisjordanie et à Gaza. Actuellement, la lutte des prisonniers politiques, dont certains sont en grève de la faim, est le point fort de la résistance palestinienne et doit être activement soutenue par l’ensemble du mouvement international de solidarité.
Le mouvement BDS s’est propagé comme feu de poudre dans le monde entier, poussé dans un premier temps par le boycott universitaire, puis par le boycott économique et culturel. Israël a peur. Les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien atteignent les stades de football (comme dans le cas des fans du club écossais Celtic), les universités, les syndicats ; et elles sont également présentes dans le monde culturel, Roger Waters étant l’exemple le plus important. Le rejet de l’occupation sioniste n’a jamais été aussi fort et massif.
La fausse solution des deux Etats, préconisée par la grande majorité de la gauche mondiale, n’est sérieusement acceptée par pratiquement aucun militant un tant soit peu au courant de ce qui se passe en Palestine. L’Etat sioniste poursuit ses plans expansionnistes et l’expulsion de l’ensemble des Palestiniens de son territoire. Le programme historique de la résistance palestinienne, le combat pour un Etat unique, démocratique et non raciste, gagne en force et peut compter à nouveau avec un grand impact et un soutien international.
En Syrie, les masses continuent de lutter contre le régime, et contre les forces ultraconservatrices salafistes (qui se disent islamiques mais ne le sont d’aucune façon), et ce même après l’entrée directe de la Russie dans le conflit moyennant le soutien aérien aux forces terrestres d’Assad. Le soi-disant Etat islamique est parvenu à s’étendre en termes de territoire, de politique et d’économie uniquement avec la connivence de l’impérialisme américain, qui a créé les conditions de sa naissance à partir des interventions en Afghanistan et en Irak, et par celle des puissances régionales comme l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar. Les forces commandées par Abu Bakr Al-Baghdadi vivent un moment d’important recul, avec leur expulsion de Minbej et de Yarablús et avec une possible offensive kurde et des forces d’opposition syriennes sur leur capitale Raqa, dans le nord de la Syrie.
D’autre part, les salafistes ont eu le « soutien » du régime syrien lui-même, qui a libéré, en 2011, lors du début des manifestations pacifiques, plusieurs prisonniers liés à des groupes qui prêchent ces idéologies réactionnaires . En outre, la croissance de l’Etat islamique n’a été possible que parce qu’il s’est appuyé sur une légion de jeunes musulmans européens et nord-américains, dupés et manipulés par sa puissante propagande sur les réseaux sociaux, qui les incitait à se battre contre les puissances occupantes étrangères et pour le retour de l’hégémonie de l’Islam dans le monde.
L’utilisation de la religion à des fins de domination est une constante de la part des forces contre-révolutionnaires. Les manifestations qui sont revenues après le cessez-le-feu limité du début d’année, où l’on a vu les flamboyants drapeaux verts de la révolution, montrent que la révolution est toujours en vie, malgré son parcours très contradictoire.
La récente victoire des forces de l’opposition à Alep, qui sont parvenues à briser le siège du régime qui maintenait plus de 300.000 personnes sans accès à la nourriture et aux nécessités de base, est la confirmation qu’il sera difficile pour Assad de gagner militairement la guerre et d’imposer un gouvernement centralisé et unique, dirigé par lui, dans tout le pays. La possibilité de la division de la Syrie en plusieurs zones contrôlées ou influencées par un ou plusieurs pays augmente.
Il est impossible de soutenir la révolution syrienne sans avoir une position claire concernant la question kurde. Ce peuple représente une nationalité opprimée dans toute la région, qui a le droit à l’autodétermination, y compris à son propre Etat. Mais cette compréhension ne signifie en aucune façon un soutien inconditionnel aux milices du PYD qui, à notre avis, jouent un rôle très contradictoire, en ayant conclu des accords avec le régime syrien et en maintenant une relation privilégiée avec l’impérialisme nord-américain.
Tout cela est arrivé au détriment du soutien à la lutte contre le régime de Bachar Al-Assad. Les milices du PYD ont joué à un moment donné un rôle progressiste, quand elles se sont battues contre l’Etat islamique ou contre les forces turques et celles du régime syrien. Mais le projet politique de cette organisation, en particulier de sa direction, est de devenir un partenaire de l’impérialisme dans cette partie du monde et non pas de faire avancer les aspirations de liberté des Syriens, ni de l’ensemble du peuple kurde.
En Tunisie a eu lieu un processus de changement de régime après la chute de Ben Ali, ce qui ne signifie toutefois pas du tout un changement qualitatif dans la vie quotidienne du peuple. Il y a une croissance relative des groupes liés à l’extrémisme et une tendance à de nouvelles manifestations populaires contre les conditions de vie qui continuent à se détériorer. La jeunesse reste toujours sans perspective, le tourisme n’a pas repris après les récentes attaques et le gouvernement n’a encouragé aucune réforme économique qui modifie la structure semi-coloniale du pays.
Le régime actuel est une symbiose entre les anciens partis de la dictature et « l’islam modéré » d’Ennahda, qui a récemment annoncé publiquement son désengagement de la Confrérie musulmane d’Egypte. Comme dans d’autres pays, la croissance de l’activité de groupes extrémistes, liés ou non à l’Etat islamique, sert d’excuse idéale pour une répression croissante contre la société civile dans son ensemble, et contre la gauche et l’activisme révolutionnaire en particulier. Il y a un processus similaire en Egypte.
En Irak et au Liban, nous ne pouvons pas parler non plus de stabilité ; au contraire, ces pays font partie de la situation plus générale des bouleversements par lesquels passe la région dans son ensemble. Les travailleurs irakiens ont organisé des manifestations très importantes contre le gouvernement fantoche des Etats-Unis, maintenant également sous l’influence de l’Iran ; des manifestations qui ont eu lieu suite à l’impuissance de l’exécutif irakien d’empêcher l’avancée de l’Etat islamique, et aussi en raison de la corruption. Bagdad a été l’une des villes où il y a eu le plus grand nombre d’attentats et de morts de civils, en dépit du peu d’attention médiatique de la presse mondiale.
Au Liban, cela n’a pas été différent, avec des manifestations de masse contre la mauvaise gestion du service de collecte des ordures à Beyrouth. Des manifestations de masse telles que celles de l’an dernier sont très importantes dans un pays si particulier, un petit pays situé entre la Syrie et Israël, totalement fragmenté politiquement, où agissent différentes milices, et qui ne manque pas d’être sous la menace constante d’une invasion israélienne.

Caractéristiques générales de la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord :

  • La situation objective est toujours polarisée puisque les problèmes économiques et politiques, qui furent la base des révolutions du Printemps arabe, n’ont pas été résolus. Contrairement à l’Amérique latine, qui a connu un cycle de révolutions et d’insurrections dans des pays comme l’Argentine, l’Equateur et la Bolivie, puis une période de gouvernements nationalistes bourgeois qui profitèrent d’une situation économique favorable grâce aux prix des commodities, ce qui généra une certaine « stabilité », les choses sont très différentes au Moyen-Orient. Il n’y a pas une vague de gouvernements nationalistes bourgeois issus d’un processus de réaction démocratique, ni une perspective de (mini) boom économique. Dans l’ensemble de la région, l’impérialisme a opté pour l’écrasement physique des révolutions et pas pour la réaction démocratique.
  • La crise économique tend à s’approfondir. La politique de l’impérialisme s’exprime en une combinaison de réaction démocratique très limitée d’une part (Tunis, Maroc), et de l’écrasement physique-militaire de la révolution de l’autre (Syrie, Yémen), ou par une combinaison des deux comme ce fut le cas en Egypte.
  • Apparition ou consolidation de partis et de mouvements bourgeois contre-révolutionnaires et pro-impérialistes qui agissent pour écraser le mouvement de masse avec la bénédiction des Etats-Unis, de la Russie, de l’Arabie Saoudite, de l’Iran, etc.
  • La crise peut atteindre l’Iran, l’Arabie Saoudite et la Turquie, trois puissances régionales qui ont un rôle central dans la lutte pour mettre en échec le mouvement de masse. L’Iran et l’Arabie Saoudite soufrent beaucoup avec la baisse du prix du pétrole. La Turquie est soumise à une crise liée à la thématique kurde, l’action de l’Etat islamique dans le pays, la question des réfugiés et une possible récession économique.
  • Une crise de direction révolutionnaire profonde et dramatique. Des mouvements indépendants et classistes qui pourraient rassembler les meilleurs activistes des différentes révolutions ne parviennent à se créer dans aucun des pays mentionnés. La Fédération Indépendante des Syndicats de l’Egypte est plus faible ; elle fut cooptée par le régime, après avoir subi une dure attaque par le gouvernement. En Syrie, les groupes indépendants existent toujours, mais ils sont petits à cause de l’absence de soutien et l’isolement auquel ils furent soumis. En Palestine, il y a une Fédération Indépendante qui fut récemment créée et qui a une certaine importance dans l’actuel processus de luttes. L’usure du Fatah et du Hamas saute à l’œil.

De nouvelles convulsions et révolutions à l’avenir

Ce scénario, s’il se confirme, reflète la continuité de l’étape ouverte en 2010 et non pas à sa fin. Beaucoup dépendra de ce qui arrivera en Syrie dans les négociations entre la Russie et les Etats-Unis pour parvenir à un accord de paix, et de la façon dont va évoluer la situation économique.
Les Révolutions arabes sont des révolutions typiques de l’étape de la lutte de classes ouverte dans le monde après la restauration capitaliste en ex-URSS et dans les autres Etats ouvriers. Il s’agit de processus objectifs très profonds qui ne parviennent pas à avancer à cause de l’inexistence préalable de partis politiques révolutionnaires qui arrivent à une influence de masses parmi les secteurs les plus exploités, ceux qui sont en règle générale l’avant-garde de ces processus sociaux.
La révolution syrienne fut une des plus profondes de ces dernières décennies, dans laquelle il y eut la formation d’un double pouvoir, une crise et une division dans les forces armées, des expropriations d’armes et d’usines, une démocratie de conseils populaires à l’état initial mais réel, des mobilisations de masses, des grèves générales et une lutte armée.
Il manquait une direction révolutionnaire qui donne une cohérence et un programme à tout cela. Il manquait une Internationale avec un réel poids dans certains pays pour contrecarrer la campagne néfaste de l’impérialisme, du stalinisme et du castro-chavisme, et qui aurait pu organiser un fort mouvement international de solidarité.
Le cas syrien est la démonstration vivante et tragique du fait que les révolutions « classiques » restent à l’ordre du jour et seront, selon nous, de plus en plus fréquentes dans le monde, contrairement à ce qu’affirme la majorité de la gauche sous l’influence des nouveaux partis réformistes comme Syriza et Podemos,
Le rôle de la classe ouvrière dans les révolutions égyptienne et tunisienne fut très important. En Syrie, il n’y a pas une forte présence de secteurs ouvriers, bien qu’il existe d’importantes usines textiles. Les autres pays avec une forte composition ouvrière au Moyen-Orient sont l’Irak, l’Iran et la Turquie.

Le rôle de la gauche dans le Printemps arabe

Comme dit plus haut, les Révolutions arabes sont l’expression éloquente des caractéristiques de la lutte de classes après les évènements de 1989-92 en URSS et dans l’Est européen : une situation objective de plus en plus « polarisée » et une situation subjective (partis politiques, syndicats, programmes) très contradictoire. Sans tirer les conclusions les plus importantes de ces évènements, il est impossible de comprendre les Révolutions arabes. Malheureusement, la majorité de la gauche mondiale n’a pas compris le Printemps arabe.
Les travailleurs et le peuple pauvre nous montrent dans chaque révolution qu’ils sont beaucoup plus révolutionnaires que leurs «leaders », leurs supposés représentants. Ils se montrent disposés aux sacrifices les plus héroïques, à tout, pour se libérer du joug de l’oppression et de l’exploitation économique. Mais ceux qui se présentent comme leurs représentants ne sont en général pas à la hauteur des défis historiques de ce siècle. Ils font presque toujours marche arrière et jouent le rôle du rétablissement de l’ordre ancien.
Le stalinisme et ses partenaires chavistes et castristes, bien que faibles, ont une fois de plus montré leur vrai visage contre-révolutionnaire et pro-impérialiste. Ils n’ont pas seulement défendu les dictatures sanguinaires, mais ils ont également fermé les yeux sur l’intervention russe en Syrie. Au nom de l’appui au « camp progressiste », ils tournent le dos aux peuples qui luttent contre des gouvernements que, eux, ils considèrent comme alliés, bien qu’il s’agit de génocidaires et de dictateurs comme Kadhafi, Assad, Poutine et les clercs shiites de l’Iran.
Avant la chute du vieil appareil stalinien, il aurait été beaucoup plus difficile pour les révolutions arabes d’avoir lieu. Le vieux nationalisme arabe en décadence, qui comptait avec l’appui de beaucoup de partis communistes sous les ordres directs de Moscou, exerçait en général un contrôle beaucoup plus fort sur les organisations et le mouvement de masses de la région.
En Syrie, le Parti communiste s’est divisé en deux, une partie ayant fait partie du régime de Bashar Al-Assad. Les groupes comme le FPLP, qui étaient vus par une partie de l’activisme comme plus radicaux que les partis traditionnels, succombèrent également et se mirent du côté du régime d’Assad, se faisant complices de véritables massacres. Tel est le rôle, dans le Printemps arabe, du stalinisme dans toutes ses variantes.
Le massacre de Hama en 1982 en Syrie permet de mieux expliquer l’idée. En cette année, il y eut dans cette ville une insurrection très puissante, dirigée par les Frères musulmans. Le président Hafez Al-Assad l’écrasa en quelques semaines, en tuant plus de 20 000 personnes et en utilisant des armes chimiques. Il l’écrasa et parvint pratiquement à bloquer n’importe quelle dénonciation publique de ce que c’était passé.
La complicité de la gauche mondiale dirigée par Moscou, alliée du nationalisme arabe, fut déterminante pour empêcher que cette insurrection ne se transforme en révolution. Avec la décadence du nationalisme arabe, les « partis communistes » prirent une certaine distance d’avec ces régimes, comme ce fut le cas en Egypte, quand le PC s’est distancié de Moubarak. Mais ils ne s’en détachèrent jamais totalement.
En 2011, le régime syrien n’eut pas la force suffisante pour faire la même chose qu’en 1982. La chute de cet appareil stalinien mondial a libéré le mouvement de masses de la camisole de force des vieux partis communistes et du nationalisme arabe, entre autres parce que ce furent eux qui appliquèrent les plans néolibéraux dans la région et attaquèrent une série de conquêtes historiques des travailleurs de différents pays de la région.
Malheureusement, les soi-disant partis anticapitalistes (le néo-réformisme) n’ont pas non plus passé la preuve de l’Histoire. Ces partis, non uniquement leurs figures de proue en Europe (Syriza et Podemos), mais également le NPA français, le Bloc de Gauche portugais et le PSOL brésilien, ont comme stratégie primordiale la participation aux élections et l’obtention de postes parlementaires. Le parlementarisme est le véritable cancer de la gauche au 21e siècle.
Le parti « anticapitaliste » apparu en Tunisie (le Front populaire), pour ne citer qu’un exemple, s’est directement opposé aux dernières manifestations de janvier 2016. Cela s’explique par son caractère éminemment pro-régime. Une partie des militants les plus honnêtes en Tunisie ont eu d’espoir en ce parti anticapitaliste qui, au moment de sa fondation, comptait avec l’appui de plusieurs intellectuels et dirigeants du NPA français.
Il y a des régimes dictatoriaux dans pratiquement tous les pays arabes. Et cela nous oblige à mettre en avant la lutte pour des revendications démocratiques telles que la liberté de réunion et d’organisation, des élections libres, la liberté syndicale, la fin des monarchies. Cependant, la lutte pour ces revendications se combine de plus en plus avec la nécessité de libérer le pays de la domination économique exercée par les pays occidentaux impérialistes, et avec la lutte pour une révolution socio-économique qui exproprie le grand capital et socialise les richesses du pays.
Il est donc absolument nécessaire de construire des organisations révolutionnaires dans ces pays, qui puissent se proposer comme alternatives indépendantes pour les travailleurs et qui se lient aux organismes d’auto-organisation construits de manière spontanée par les masses. Telle est la tâche la plus grandiose que nous avons devant nous.

Gabriel Huland
29 août 2016

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