dim Déc 08, 2024
dimanche, décembre 8, 2024

Le Brexit des Tories s’attaque aux travailleurs

Le Brexit n’est pas une partie de plaisir pour les travailleurs. Le Brexit s’est accompagné d’une plus grande déréglementation et de réductions de salaires par le biais de licenciements ou d’une politique de recrutements suivis de licenciements dans les secteurs privé et public. Ces attaques ont commencé pendant la période du Covid et se sont accélérées après le Brexit. Du fait des licenciements, du gel des salaires et des mauvaises conditions de travail, de nombreuses grèves ont eu lieu en 2021, malgré la réticence à se battre des dirigeants syndicaux.

Par Martin Ralph – ISL section de la LIT-QI au Royaume-Uni

Au cours de la COP26, 800 travailleurs du secteur des déchets et des ordures ont bloqué les services de nettoyage de Glasgow en raison de leurs salaires et de leur colère face au manque d’investissement. La direction du syndicat GMB avait annulé la grève, mais les travailleurs ont forcé la mise en œuvre de celle-ci.

Les travailleurs du rail du RMT ont combattu Scotrail pendant six mois par des actions de grève tous les dimanches, et en septembre, 84% des travailleurs ont soutenu une grève totale. Les syndicats Unite, TSSA et ASLEF ont lâché l’affaire, mais les 2000 membres du RMT ont continué jusqu’à ce que la direction cède.

En novembre, les membres du RMT (rail) travaillant pour le service Caledonian Sleeper géré par Serco[1] ont entamé la première d’une série de grèves de 48 heures sur les salaires.

En octobre, les travailleurs de Stagecoach[2] de Gwent (sud du Pays de Galles) ont mené six jours de grève pour réclamer une augmentation de 1 £ de leur salaire horaire de 9,50 £. La grève des travailleurs des bus contre les licenciements a été couronnée de succès à Manchester. Et dans le Nord-Est, à Newcastle et dans sa région, 800 travailleurs des bus ont voté pour 12 jours de grève en novembre et décembre pour des questions de salaire.

Les grèves de l’éducation dans les universités, les collèges et les écoles de Londres, Liverpool, Brighton et d’autres villes, dont certaines étaient des grèves prolongées, ont combattu contre les licenciements secs, pour les salaires et contre le harcèlement des représentants syndicaux, avec quelques victoires.

La grève TOTALE de 100 travailleurs de l’entrepôt Clarks de Street, dans le Somerset, contre une attaque vicieuse de type « licenciement et réembauche », en est à sa sixième semaine. C’est la première grève totale dans la région rurale du Somerset depuis 1986.

United Voices of the World, un syndicat de travailleurs précaires qui s’est battu pour obtenir des augmentations de salaire, a entamé une action de grève au Sage Nursing Home (contre les salaires de misère) et les agents de sécurité votent à l’hôpital de Great Ormond Street pour l’égalité des droits. La plupart de ces travailleurs/ses sont des Noir.es ou des membres de minorités ethniques.

Les éboueurs ont fait grève contre le conseil municipal de Brighton Hove, dirigé par le parti Vert, et ont obtenu une augmentation de salaire de 4 000 £.

Les conservateurs ne donnent rien aux travailleurs

Le capitalisme britannique est paralysé par des problèmes tels que le Covid, l’approvisionnement en carburant, le manque de travailleurs, parce que la seule solution est la propriété sociale et le contrôle par la société, mais le Brexit n’était pas prévu pour cela mais pour le contraire – une déréglementation et une privatisation toujours plus grandes.

Il y a du mécontentement et des grèves dans toute la Grande-Bretagne, et cela va croissant. L’austérité n’a jamais disparu. Le Brexit était un moyen capitaliste de sortir de l’UE et non un moyen fait pour les travailleurs. Les problèmes économiques auxquels le capitalisme est confronté signifieront davantage d’attaques contre les travailleurs du privé et du public et contre de nombreux secteurs des classes moyennes.

Le gouvernement et le capitalisme n’ont aucune intention de résoudre la crise climatique. Par exemple, la quasi-totalité des transports publics est aux mains du secteur privé. Leur intérêt est d’attaquer les travailleurs et de faire du profit. La même question se pose à la fois au Royaume-Uni du Brexit et à l’UE – faire du profit et réaliser quelques somptueux voyages pour parler du climat.

Beaucoup de gens à gauche parlent de réintégrer l’UE, mais l’UE n’est pas un organe démocratique et applique sa politique de monopole dans tous les États membres au profit de l’Allemagne et de la France. C’est l’une des raisons pour lesquelles il y a plus de grèves en Italie qu’en Grande-Bretagne. Le gouvernement italien et l’UE se sont efforcés de démanteler Alitalia et ont réussi à le faire, mais la résistance en Italie s’accroît.

Alors que les travailleurs construisent leurs grèves au Royaume-Uni, il est vital d’établir des liens avec d’autres travailleurs en lutte au niveau national et international, pour planifier des actions coordonnées. Soutenons et construisons une action unie avec les travailleurs européens contre les employeurs et contre les gouvernements du Royaume-Uni et de l’UE.

Ce n’est que de cette manière que nous pouvons dire que de nombreux travailleurs ont eu raison de voter pour quitter l’UE. Nous devons construire une lutte unie des travailleurs britanniques contre les Tories, non pas pour retourner dans l’UE, mais en alliance avec les travailleurs européens qui luttent contre leur gouvernement et les diktats de l’UE.

Le Brexit des Tories est utilisé pour essayer de se frayer un chemin vers plus de profit. Mais seule une solution socialiste de contrôle ouvrier et un gouvernement des travailleurs issus de la lutte de masse peuvent résoudre les questions brûlantes que soulèvent le Covid, le changement climatique, les services publics et le Brexit.

[1] Un service de wagons-lits pour les trains entre Londres et l’Ecosse. Serco est une grande entreprise de prestations de services cotée en Bourse.

[2] Stagecoach est une grande entreprise de transports.

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