Le nouveau CEO, Dirk Tirez, déclare sur tous les tons dans la presse que l’avenir de bpost, c’est la fusion du service courrier avec le service colis, que tout cela se fera sans licenciements directs, que bpost acceptera des colis de plus en plus tard de ses clients dans les centres pour une livraison plus rapide. Ajoutons que tout cela se fera avec des véhicules électriques et des panneaux solaires sur les toits des bâtiments, bref un avenir radieux pour une entreprise qui a fait, rien que le denier semestre de 2021, 39 millions d’euros de bénéfices.
section de la LIT-QI en Belgique, le 10 février 2022
Pour bpost, une entreprise privée cotée en bourse, il s’agit de faire un maximum de profits dans un marché avec énormément de concurrence. Si, dans une interview récente (Le Soir du 15/01/22), le CEO de bpost pense à « l’avenir », ce n’est pas celui des « collaborateurs » comme il dit, mais bien celui des bénéfices des actionnaires. L’avenir du facteur, qui croule déjà sous les lettres et les colis, risque fort d’être encore pire, vu que bpost ne remplacera pas les départs à la retraite. Et ne parlons pas de la situation dans les centres de tri où les conditions de travail sont déjà intenables avec des cadences infernales. Le corps des travailleurs est écrasé par ces gestes répétitifs que Mr. Tirez appelle la « forte capacité d’absorption des colis » de bpost. Rien d’étonnant pour un ancien secrétaire général du Nasdaq Europe, le monde de la finance, du profit à tout prix.
La pandémie
Beaucoup de travailleurs sont dégoûtés par la gestion désastreuse de la pandémie, avec un baromètre pour essayer de réguler un minimum de vie sociale et récréative, mais au mépris des conditions de vie des travailleurs qui pourraient en profiter. Il n’y a aucun souci de garantir un maintien de 100 % de salaire en cas de confinement imposé par une contamination sur le lieu de travail ou par le besoin de s’occuper des enfants devant rester à la maison. Même les hôpitaux restent soumis à la loi du profit, sans possibilité d’engager du personnel urgemment nécessaire, alors que la production de biens non-essentiels continue pour maintenir la « rentabilité ».
Surfant sur ce mécontentement, la droite et l’extrême droite organisent des manifestations, sous prétexte d’exiger la liberté : la liberté individuelle du chacun pour soi, celle de ne pas se protéger et de contaminer le voisin, au mépris de toute gestion collective de la pandémie. On n’y voit pas le moindre mot d’ordre concernant la vie de tous les jours des travailleurs victimes de la pandémie : de meilleures protections, des tests gratuits, l’amélioration des soins hospitaliers. C’est la même liberté revendiquée par les pays riches pour protéger leur population, alors que nous savons tous que la vaccination doit s’étendre sur le monde entier pour maîtriser la pandémie. La même liberté des grands groupes pharmaceutiques de garder jalousement leurs brevets, empêchant une recherche collective et une fabrication de vaccins à l’échelle mondiale. En dernière instance, la liberté d’une minorité propriétaire des moyens de production, pour exploiter le travail de l’immense majorité : le capitalisme, un système que l’organisation des travailleurs devra remplacer par le socialisme.
Tant pour les questions de sécurité sanitaire chez bpost que pour nos conditions de travail, nous devons constater que nos syndicats ne se battent pas. Il est temps que nous nous organisions et les obligions à écouter les travailleurs et les travailleuses plutôt que de n’écouter que les ordres de bpost qui veut avant tout la « paix sociale », ou « bosse dur et tais-toi », peu importe que les conditions de travail soient déplorables.
Non aux assouplissements des mesures sanitaires ! Paiement à 100 % du salaire en cas d’éloignement du travail.
Non aux cadences infernales ! Engagement de personnel ! CDI pour tous !
Augmentation des salaires pour les travailleurs, pas de bénéfices pour les actionnaires !