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La mort d’Adil Belakdim est un meurtre du capital. Les travailleurs répondent par des grèves : organisons l’autodéfense !

Communiqué du Comité central du
Partido di alternativa comunista
la section de la LIT-QI en Italie

18 juin 2021

Adil était un ouvrier et un camarade. Travailleur immigré d’origine marocaine, âgé de 37 ans seulement, il a coordonné les activités de Si.Cobas à Novara dans le secteur de la logistique. Le vendredi 18 juin, jour de la grève nationale de la logistique (et du transport aérien), Adil participait à un piquet de grève devant un magasin Lidl : il a été écrasé, traîné sur une dizaine de mètres et tué par un camion qui a forcé le piquet. Un événement qui nous rappelle ce qui s’est passé à Piacenza en 2016, lorsqu’un ouvrier de 53 ans du syndicat USB, Abd Elsalam Ahmed Eldanf, a été écrasé et tué par un camion de l’entreprise lors d’un piquet de grève. Aujourd’hui, comme à l’époque, il ne s’agit pas d’un simple décès, ni d’un « accident tragique » : ce sont des meurtres du capital au nom du profit.

Ce qui s’est passé à Novara est très grave : le Partito di alternativa comunista le condamne. Nous sommes aux côtés de la famille d’Adil, de ses camarades de lutte, de son syndicat. Ce qui est arrivé à Adil nous rappelle la réalité tragique du monde du travail dans le système capitaliste, une réalité qui s’est aggravée avec la pandémie : les patrons n’hésitent pas à mettre en œuvre des tueries et des escadrons de violence lorsque leurs profits sont remis en cause. Nous l’avons vu à Val Seriana, avec l’ouverture des usines sur ordre de Confindustria, ouverture qui a provoqué un massacre ; nous l’avons vu dans les mois suivants, avec des dizaines de milliers d’ouvriers morts à cause du refus de fermer les activités non essentielles, même dans les moments les plus durs de la pandémie ; nous l’avons vu ces jours-ci chez Fedex à Lodi et Texprint à Prato, où les travailleurs en grève sont battus par des escouades à la solde des patrons.

Alors que les données montrent que les profits des patrons ne cessent d’augmenter (y compris ceux des actionnaires de Lidl), les travailleurs sont même privés du droit de grève et de manifestation et paient de leur vie leur participation solidaire à un piquet de grève. Pour défendre leurs profits, les capitalistes n’hésitent pas à utiliser des briseurs de grève armés et des voyous prêts à tout. Trotsky écrivait déjà dans les années trente : « La bourgeoisie ne se contente plus de faire appel à la police et l’armée officielles. Même en période de « paix », elle maintient dans les usines des bataillons militarisés de briseurs de grève et des gardes privés armés. »

Mais les travailleurs ne vont pas en rester là. Dans de nombreuses usines de différentes régions du pays – de Pasotti à Piaggio, d’Electrolux à Gkn – ils ont annoncé des grèves spontanées. A Novara, deux jours de grève sont prévus dans le secteur de la logistique. D’autres actions de grève sont organisées en ce moment. Nous appelons à suivre cet exemple et à étendre la grève à autant de secteurs que possible, en construisant des comités de grève locaux et unitaires dans toutes les villes pour renforcer l’autodéfense des travailleurs.

Le capital a du sang sur les mains : la classe ouvrière a le droit et le devoir de défendre ses propres actions de grève, en organisant l’autodéfense ouvrière. Ce moment est certes, pour nous tous, un moment de deuil, mais c’est, avant tout, un moment de lutte !

 

 

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