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G20 en Argentine: Déclaration de la LIT-QI

Ligue Internationale des Travailleurs-Quatrième Internationale, 27/11/2018

Ces jours-ci, Buenos Aires est sous occupation militaire. Trente mille soldats protègent la réunion du G-20 des principaux dirigeants du capitalisme mondial. Les images de la presse illustrent la situation politique : ce n’est qu’avec le soutien d’une force militaire brutale que ces dirigeants peuvent se rencontrer. Ils savent qu’ils sont détestés par la plupart des travailleurs et des jeunes du monde entier.
Trump, le vrai et affreux visage de l’impérialisme, avait déjà dû faire face, le premier jour de son investiture, à une mobilisation gigantesque de deux millions de femmes. Partout où il va, il provoque de gigantesques contre-mobilisations. Une partie importante de la force répressive à Buenos Aires devra éviter des mobilisations d’envergure et défendre Trump.
Macron, le président français, élu il y a moins de deux ans, est répudié dans son pays par 75 % des Français suite à l’application des plans économiques. De grandes mobilisations contre l’élévation du prix élevé du carburant, décrétée par Macron, secouent actuellement le pays.
Macri, le gouvernement hôte du G-20, a déjà dû faire face à quatre grèves générales contre son gouvernement et est rejeté par 70 % des Argentins. Il a appliqué les plans dictés par l’impérialisme et il veut maintenant attaquer encore davantage les travailleurs. Il réprime les grèves et les mobilisations. Il tient actuellement en prison Daniel Ruiz, un des organisateurs de cette mobilisation contre le G20, et persécute Sébastien Romero pour avoir combattu ses plans. Cette semaine, deux combattants populaires ont été assassinés par la police.
Temer est le président en fin de mandat le plus détesté de l’histoire du Brésil. 92 % des Brésiliens ne lui font pas confiance. Il a imposé une réforme du travail brutale visant à précariser les droits des travailleurs. Il voudrait se faire accompagner à la réunion par Bolsonaro, le nouveau président élu (qui n’a le soutien que de 30 % de la population), d’extrême droite, raciste, xénophobe et machiste. Ce dernier, élu parce qu’il a capitalisé le raz-le-bol général du peuple contre le PT, appliquera un plan néolibéral encore plus dur, sous les ordres de Trump, et menace de faire retomber le pays sous une dictature.
Poutine et Xi Jinping, les représentants des bourgeoisies russes et chinoises, ont occasionnellement des frictions avec Trump, mais ils sont tout à fait d’accord avec les plans néolibéraux et avec le soutien aux dictatures assoiffées de sang.
Ces chefs d’Etat se réunissent pour mettre au point des plans néolibéraux très durs contre nos peuples et pour privatiser les entreprises d’Etat qui restent encore. L’impérialisme pille nos pays. La réunion du G20 sert à ça. Le monde doit voir également la mobilisation contre le G20.

L’attention du monde sera concentrée sur Buenos Aires ces jours-ci. Et il est important qu’apparaisse également une autre scène, celle d’une grande mobilisation contre ces chefs d’Etat. Il y aura une marche unitaire internationaliste qui regroupera des centrales syndicales, des mouvements et des partis latino-américains de gauche.
Nous devons montrer au monde que si eux, ils s’unissent, nous aussi, nous nous unissons dans une grande lutte contre les plans néolibéraux et les gouvernements qui les appliquent. C’est pourquoi nous invitons tout le monde à participer à la marche du 30 mars dans le cadre de la Coordination contre le G20.
Nous voulons toutefois dire en même temps à tous les militants qui nous écoutent que nous combattons de manière unitaire, mais que nous voulons également débattre des différentes visions qui existent parmi ceux qui luttent contre le G20. Les travailleurs et les jeunes doivent apprendre de nos victoires, tout comme de nos défaites.
L’élection de Bolsonaro au Brésil aurait été impossible si les travailleurs n’avaient pas rompu catégoriquement avec le PT, qui appliquait les mêmes plans néolibéraux et pratiquait la même corruption que les gouvernements bourgeois précédents. Macri n’a été élu que parce que le gouvernement de Kirchner était un désastre à cause des mêmes plans néolibéraux. Les dictatures de Maduro au Venezuela et d’Ortega au Nicaragua sont soutenues par une grande partie de la « gauche » latino-américaine, malgré l’application de ces plans néo-libéraux et la répression des travailleurs.
Nos partis révolutionnaires sont présents dans cette lutte commune, mais ils n’acceptent pas l’alternative des partis électoraux. Quand des partis comme le PT au Brésil ou le Kirchnerisme (associé à la bureaucratie syndicale) en Argentine sont dans « l’opposition », ils freinent les luttes et orientent tout vers des élections en espérant revenir aux gouvernements et faire la même chose. Seule la lutte des travailleurs eux-mêmes peut changer nos pays.
L’issue que nous proposons est la révolution et le socialisme. Seuls les travailleurs au pouvoir de l’État peuvent rompre avec la misère, le pillage et la domination impérialiste, conquérant ainsi la Seconde et définitive indépendance de l’Amérique latine.
C’est la raison pour laquelle nous souhaitons également inviter tous les militants à venir discuter avec nous de la situation brésilienne, le jeudi 29 à 14 h au stand de la CSP-Conlutas du Sommet alternatif (Plaza Congreso). Et nous voulons également vous inviter à participer à la table que nous aurons pour défendre la liberté de Daniel Ruiz, dans le stand de CSP-Conlutas le jeudi 29 à 17 h.

A bas le G 20 ! A bas le FMI ! Macri, dégage ! Vive la lutte des travailleurs eux-mêmes !
Liberté pour Daniel Ruiz !
Pour la fin de la persécution contre Sebastian Romero !
NON à l’assassinat de combattants !
Pour des gouvernements des travailleurs et du peuple pauvre !

 

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