Contre la répression et la condamnation: amnistie pour les prisonniers politiques
A bas la monarchie!
Par Corriente Roja, section espagnole de la LIT-QI, le 25 octobre 2019
1. L’Etat espagnol et le régime monarchique répriment depuis des années toutes les formes de résistance et de dissidence contre tout discours social, politique ou culturel qui le questionne. Ce fut le cas avec le rappeur Valtonyc, avec les marionnettistes ou avec Alfon, sans oublier les dizaines d’activistes indépendantistes et antifascistes. Ces dernières années, le peuple catalan a été dans la ligne de mire de cette répression, car la lutte pour le droit à l’autodétermination et le référendum du 1er octobre 2017 ont remis en question l’intégrité du régime et constitue son principal élément de destabilisation.
- Quelques jours après l’annonce de la condamnation, neuf militants de la CDR (Comités de Défense de la République Catalane. NdT) et de mouvements sociaux et culturels accusés d’’ « appartenance à un groupe terroriste et de possession d’explosifs » ont été arrêtés, en appliquant les mêmes critères que pour Tamara et Adrià Carrasco ou les jeunes d’Altsasu, où une bagarre dans un bar a été transformée en une affaire de terrorisme et une détention provisoire en une condamnation anticipée.S’ils peuvent porter l’infâme accusation de terrorisme, c’est qu’en 2015, le PSOE et le PP (avec l’abstention de CiU) ont modifié le Code pénal pour transformer ce crime en fourre-tout où rentre tout ce qui remet en cause le régime, sans avoir besoin ni d’une organisation terroriste, ni d’attentats.
3. Pendant ce temps, la droite néo-franquiste du PP, C’s et VOX milite déjà pour l’application d’un nouveau 155 (Article de la constitution de l’Etat espagnol qui permet de suspendre l’autonomie de la Catalogne. NdT) immédiat et permanent.Lle PSOE et Pedro Sanchez ne sont pas en reste et disent qu’ils seront les premiers à appliquer le 155 quand ce sera nécessaire. Ils étudient par ailleurs déjà la possibilité d’appliquer la Loi sur la Sécurité Citoyenne et d’assumer le contrôle des Mossos (force de police de Catalogne. NdT). Quant à Podemos, c’est honteux de voir comment ils se lavent les mains face à l’action du gouvernement Sánchez et balayent tout sous le tapis. Quelques jours auparavant, Iglesias n’hésitait pas à expliquer qu’ils respecteraient toujours la loi et les peines de prison et que, s’ils faisaient partie d’un hypothétique gouvernement Sánchez, ils supposent qu’ils appliqueraient le 155.
4. Quant à la peine, qui sera effective, elle est construite sur la base d’un montage qui reconnaît « la rébellion et la sédition » alors que ce n’est pas le cas. Il s’agit de faire un exemple contre les 2,3 millions de Catalans qui ont contesté l’interdiction suprême de voter et la brutalité policière lors du référendum du 1-0. Et c’est une mise en garde pour 80% des Catalans en faveur du droit de décider, pour qu’il soit bien clair que c’est ce qui les attend de la part de la monarchie espagnole et de l’appareil judiciaire quand on prétend exercer ses droits. Ouvrir des urnes pour décider ne peut jamais être un crime.
5. Nous, la classe ouvrière et la jeunesse, nous avons beaucoup à perdre si nous restons «neutres» face à la répression, contre qui que ce soit. Il n’est pas nécessaire d’être indépendantiste pour rejeter cette attaque contre les libertés et droits fondamentaux par un régime allergique aux libertés démocratiques, obéissant aux grands hommes d’affaires, avec un roi que personne n’a choisi et une unité nationale imposée. Aucune personne qui se réclame de la démocratie ne peut défendre de telles atrocités.
6. La réponse à la répression et à la condamnation infâme contre les dirigeants indépendantistes doit inclure la solidarité active des secteurs les plus conscients de la classe ouvrière et de la jeunesse de l’État espagnol dans son ensemble.
7. De même, notre engagement est de lutter pour entourer tout le peuple catalan de solidarité dans la lutte contre le régime monarchique et pour le droit à l’autodétermination, en promouvant la participation la plus large possible aux mobilisations.
Sans le droit de décider, il n’y a pas de démocratie!
Liberté pour tous et toutes les détenu(e)s et amnistie pour les prisonniers politiques!
Solidarité à l’ensemble du peuple catalan!
A bas la monarchie!