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En tant que MIT, au Chili, nous exigeons la libération immédiate de Sebastián Romero

Au Chili, après la révolution qui a commencé le 18 octobre dernier, nous avons vu comment la politique centrale des gouvernements pour arrêter la protestation est la répression, au point d’en arriver à des meurtres, sans compter l’emprisonnement de milliers de combattants.

Movimiento Internacional de Trabajadores (MIT), la section chilienne de la LIT-QI

le 6 juin 2020

Ils cherchent à donner des «châtiments exemplaires ». Piñera en est l’expression fidèle, mais c’est une politique appliquée par des gouvernements, tant soi-disant « de gauche » que « de droite  ». En tant que MIT, nous demandons la libération immédiate de tous les prisonniers pour cause de lutte, et au moins la détention préventive à domicile dans le cadre de la pandémie. Dans notre organisation, nous avons des camarades prisonniers politiques et des mères, comme le cas de notre camarade Gipsy Rivas, dont le fils, Diego Espinoza, est passible de 10 ans de prison.

En tant que MIT et LIT-QI, nous défendons de toutes nos forces les combattants et nos militants, et c’est dans ce sens que nous exigeons aujourd’hui la libération de Sebastián Romero. Notre camarade Sebastián a été arrêté le 30 mai dernier en Uruguay. Il est un persécuté politique depuis le 18 décembre 2017 pour avoir participé, avec des milliers de travailleurs, à la mobilisation contre la réforme des retraites qui impliquait un vol brutal du revenu des retraités argentins. En 2018, le ministère argentin de la Sécurité a même mis une prime d’un million de pesos argentins (13 mille euros) sur la tête de notre camarade. Une persécution brutale.

Ainsi, pour s’être mobilisé en défense des retraités, Sebastián n’a pas vu sa famille depuis 29 mois, ni ses amis, ni ses collègues de General Motors ou ses camarades du PSTU. C’est pour la même raison que son camarade, Daniel Ruiz, a été injustement détenu pendant 13 mois à la prison de haute sécurité de Marcos Paz.

Qui est Sebastián Romero ?

L’image de Sebastian manipulant un dispositif pyrotechnique en vente libre a été utilisée pour parler de lui comme s’il était un démon, et pour diaboliser ainsi tous les manifestants. Au point qu’on a dit n’importe quoi, y compris la propagation d’agressions sur les réseaux sociaux.

Nous voulons donc vous dire qui est vraiment Sebastián Romero, un des centaines de milliers de personnes qui se sont rendues au Congrès ce 18 décembre pour empêcher le vol aux retraités et aux enfants, et y ont été brutalement réprimés.

Cela fait douze ans que Sebastián est ouvrier chez General Motors. Il a été délégué de ses camarades de 2012 à 2014, puis il a cessé de l’être à cause d’une fraude convenue entre l’entreprise et le syndicat SMATA. Début 2017, il fut une référence de la lutte héroïque des travailleurs de GM contre 350 suspensions que le syndicat et les employeurs avaient acceptées. Et grâce à cette lutte, beaucoup de travailleurs ont récupéré leur emploi. L’entreprise vient de lui envoyer le télégramme de licenciement, profitant de la persécution dont il fait l’objet.

Dans son quartier, le FONAVI de Rosario, Sebastián s’est organisé avec ses voisins pour protester contre le manque d’entretien et de travaux, qui mettait la vie des habitants en danger. Il y a quelques jours, on a finalement installé les escaliers pour lesquels les voisins se sont battus, sûrement dans le but de « rassurer » le quartier qui s’organise également pour défendre Sebastián.

Sebastián est un militant socialiste et révolutionnaire. Cela fait six ans qu’il fait partie du PSTU, non seulement pour mieux organiser la lutte dans l’usine ou dans le quartier, mais aussi pour mettre fin à ce système capitaliste qui soumet l’immense majorité de la population à une vie de besoins insatisfaits, de misère et de violence, afin d’assurer le profit de quelques-uns ; et pour construire une société socialiste, organisée en fonction des besoins de la majorité de la population, libre de toute exploitation et oppression. Et pour y parvenir, il faut une révolution, comme celle que le peuple argentin a fait pour accéder à l’indépendance du pays, mais cette fois menée par la classe ouvrière. Même sous l’emprise de la persécution, Sebastián a envoyé un salut de solidarité aux mobilisations que nous avons commencées au Chili l’année dernière.

Tout cela, c’est Sebastián, en plus d’être fils, frère, oncle, ami. C’est ce que les médias n’ont pas voulu dire.

Campagne pour la liberté immédiate

Le gouvernement de l’Uruguay, présidé par Luis Lacalle Pou, doit immédiatement envoyer Sebastián dans son pays et lui permettre une communication immédiate avec sa famille ; et Sebastián doit être immédiatement libéré par le gouvernement d’Alberto Fernández et les tribunaux argentins.

En tant que MIT, LIT et famille de Sebastián, nous appelons l’ensemble des organisations à s’exprimer solidairement et à se manifester pour la liberté de Sebastián. Nous envoyons cette demande aux ambassades de l’Uruguay et de l’Argentine au Chili.

Pour la liberté de Sebastián Romero, de Diego Espinoza et de tous les prisonniers pour cause de lutte, au Chili et dans le monde !

Envoyez votre adhésion à: libertadasebastianromero@gmail.com; mitvozdelostrabajadores@gmail.com

Une pétition de soutien est disponible ici: https://www.lct-cwb.be/index.php/ths-mainmenu-98/campagne/523-pour-la-liberation-immediate-de-sebastian-romero

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