ven Mar 29, 2024
vendredi, mars 29, 2024

Duque assassin, dégage : rien ne justifie ce massacre.

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Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes en grève nationale depuis 7 jours. Malgré le fait que les organisateurs ont appelé à une grève d’un jour, les gens sont toujours dans la rue et de nouveaux secteurs s’y joignent, ce qui montre que la bureaucratie n’exprime pas les sentiments de la classe ouvrière, de la jeunesse précaire, des paysans, des secteurs populaires, qui en ce moment ont déjà gonflé le nombre de morts par covid 19 de plus de 70 000 et qui, défiant la pandémie, continuent à protester et élèvent encore le nombre de morts, cette fois par la brutalité policière. Ces morts, tous, ceux de la pandémie et ceux de la grève, sont la responsabilité de Duque. Comme le dit le slogan brandi dans la rue : et oui, bien sûr, le gouvernement les a tués !

Comité exécutif du Parti Socialiste des Travailleurs

la section de la LIT-QI en Colombie – le 5 mai 2021

Le régime antidémocratique et répressif est mis à nu.

Les chiffres officiels ne reconnaissent que 25 morts et une centaine de disparus. Les chiffres réels sont plus élevés. Parmi les disparus, beaucoup sont très probablement morts, car la police emmène les blessés dans des camions ; des centaines de détenus sont brutalement battus dans les Centres d’Accueil Intégral (CAI ), les commissariats de police et les stations de Métro ; et les femmes sont agressées sexuellement, dans le cadre de l’entraînement de la troupe, où le viol est un trophée de guerre. Les nombres de morts, de blessés, d’estropiés et de détenus ne sont pas connus avec certitude, car les médias et les agences de contrôle de l’État cachent la vérité et font cause commune avec le gouvernement et les anciens présidents pour refroidir la protestation ou semer la peur.

Les réseaux sociaux sont devenus les moyens de communication et de diffusion des masses mobilisées. Des milliers de vidéos, d’audios, de communiqués, d’affiches circulent à travers eux, dénonçant le fait que rien qu’à Cali il y a eu 24 morts – les estimations dépassent les 50 morts dans le pays. Dénonçant les abus, ils montrent comment la police et l’armée tirent avec leurs armes contre la population sans défense. Les tirs sont dirigés même contre des fonctionnaires du Bureau du médiateur et du Bureau du procureur général ; contre des défenseurs des droits humains et des délégués de l’ONU qui vont superviser le respect des droits des détenus, comme ce fut le cas dans la nuit du lundi 3 mai à Cali.

Trois façons d’attaquer la mobilisation et de contenir la protestation

La répression brutale pour semer la terreur et dissoudre les manifs, c’est la première façon. Pendant ce temps, les grands médias se chargent d’une campagne sournoise contre la protestation, montrant comment elle s’est transformée en un chaos de violence.

Les analystes à solde se chargent de semer la confusion dans le peuple en utilisant leurs vieilles techniques de psychologie de masse dans le but de diviser ceux qui luttent et de générer de la méfiance parmi eux, afin que soient détruites la fraternité et la solidarité pour des idéaux communs que cela génère ; et afin que chacun agisse en pensant que celui qui est à côté de lui pourrait être un ennemi. Ils rappellent, à dessein, qu’il y a des gens honnêtes qui protestent pacifiquement et qu’il y en a d’autres, infiltrés, qui sont des vandales envoyés par des dissidents armés, des mafias de trafiquants de drogue ou des bandes d’inadaptés qui cherchent à piller et à brûler. Face à cet argument se pose la question de l’efficacité inhabituelle des services de renseignement du régime : en six jours, ils ont réussi à détecter où se trouvent ces organisations, alors qu’ils ont été incapables pendant des décennies de mettre fin aux organisations armées qui trafiquent la coca, assassinent les leaders sociaux, les dirigeants syndicaux et les défenseurs des communautés qui luttent pour leurs territoires.

Il est possible que les dissidents profitent de la situation, mais ce qui est clair pour nous, c’est que le gouvernement utilise cette réalité pour générer la peur et briser la contestation. Cela nous rappelle la même méthode utilisée lors de la grève de novembre 2019, lorsque le même gouvernement Duque et les médias nous ont dit que nos maisons allaient être attaquées par des hordes de vandales armés et qu’il était clair – d’après les vidéos des voisins qui ont circulé sur les réseaux – que c’était la police elle-même qui les avait organisées.  Cette expérience a montré ‑ comme le montré l’histoire de la lutte de classes ‑ que les infiltrés sont les policiers mêmes, déguisés en civils, ou leurs bandes d’informateurs et de civils armés (paracos) ou encore les lumpen générés par la misère capitaliste, proies faciles pour les agences de sécurité de l’État, car ils n’ont pas la moindre conscience de classe. Ce sont eux qui mettent les bombes et le feu et qui sèment la destruction, pour générer le chaos et justifier la répression.

Ne nous dites pas que démolir les statues des héros de l’oppression et la colonisation, ou peindre des graffitis sur les murs, ou se défendre des bombes et des balles des appareils répressifs de l’État, c’est du vandalisme ; ne nous dites pas qu’attaquer les icônes d’un régime profondément répressif, corrompu et exploiteur, c’est du vandalisme. La violence des oppresseurs qui, pendant des siècles, ont volé, escroqué, exploité et opprimé les travailleurs est sans commune mesure avec les explosions de la légitime haine de classe des opprimés, lorsque ceux-ci voient qu’ils n’ont rien d’autre à perdre que leur propre vie. Les vrais vandales sont ceux qui sont au pouvoir.

Nous ne pouvons pas non plus nous faire l’écho des appels au dialogue lancés actuellement par le gouvernement, y compris avec les dirigeants des marches. En vain, le gouvernement a essayé la répression, en vain il a essayé la tromperie et la peur, maintenant il essaie de parvenir à un consensus. Ce que cela montre, c’est que la protestation nationale de la classe ouvrière et de tous les secteurs exploités est très forte, et le 5 mai, les rues seront à nouveau remplies de marches contre la répression et les assassinats. Duque doit partir, ce gouvernement n’a pas le soutien du peuple colombien, la grève doit devenir une grève de la production, jusqu’au départ des assassins du peuple.

Nous devons organiser la lutte d’une manière consciente et démocratique afin de pouvoir résister. Voici nos propositions :

  1. Organiser des comités de grève dans chaque quartier, dans chaque bloc, dans chaque entreprise, sur chaque trottoir, dans chaque syndicat, dans chaque école et université.
  2. Organiser des gardes, à l’instar des communautés autochtones et afro, qui nous permettront une défense organisée des mobilisations, contre la répression.
  3. Appeler la base de la police à refuser d’obéir aux ordres de tirer ou d’attaquer la mobilisation légitime du peuple.
  4. Organiser des comités de membres des familles des policiers dans les quartiers, pour les appeler à soutenir le peuple auquel ils appartiennent et les persuader de ne pas réprimer sa mobilisation. Nous soutenons les policiers qui refusent de réprimer et nous nous opposons à toute sanction.
  5. Démantèlement immédiat des Escadrons Mobiles Anti-Émeute (ESMAD)
  6. Démantèlement immédiat de l’ensemble du réseau d’informateurs civils, démantèlement des gangs paramilitaires.
  7. Jugement et châtiment des commandants qui ont donné l’ordre de tirer ; jugement et châtiment de ceux qui ont exécuté les ordres et sont responsables des assassinats, des détentions arbitraires, des atrocités et du viol des femmes.
  8. Assemblée Nationale d’Urgence des organisations qui sont en grève et qui sont au premier rang dans la lutte, pour décider démocratiquement de la continuité de la lutte.

A bas le gouvernement meurtrier de Duque !

A bas le régime répressif et antidémocratique !

Procès à Uribe et à ceux qui ont incité la base de la police et de l’armée à utiliser leurs armes contre la population et ont en fait appelé les bandes civiles armées à faire de même.

Vive la grève nationale illimitée !

 

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