sam Juil 05, 2025
samedi, juillet 5, 2025

A propos des controverses au sein du Comité pour une Internationale Ouvrière

Récemment, plusieurs Bulletins de Discussion Internes (BDI) du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) ont été publiés sur différents sites Internet, dont un de la presse bourgeoise, l’Irish Times.

Par: Marcos Margarido le 28.05.2019

La direction historique du CIO, représentée par Peter Taaffe, a formé une fraction en défense de ses positions contre certaines politiques adoptées par sa section irlandaise, le Parti Socialiste Irlandais (ISP), une fraction qui a recueilli le soutien d’une majorité de voix d’autres partis lors d’une réunion du Comité Exécutif International du CIO (CEI) à la fin de l’année 2018.

Nous voulons examiner les thèmes de ce débat, étant donné qu’il a lieu publiquement, que ces thèmes font partie des discussions importantes pour orienter les révolutionnaires, et que le CIO est identifié dans l’avant-garde de certains pays importants comme l’expression du trotskisme.

Un peu d’ histoire

Lors de cette séance récente du CEI du CIO, deux secteurs se sont manifestés : la minorité, expression de l’orientation historique, et la majorité, qui comprend, outre le parti irlandais, les sections étasunienne, grecque, brésilienne et suédoise entre autres.i Et afin de comprendre les différences entre les deux, il y a lieu de faire un bref rappel, non exhaustif, des événements qui se sont déroulés avant la séance, ainsi que de la crise qui s’est ouverte par après.

Une discussion est apparue en 2018 entre le Secrétariat International (SI) du CIO et sa section irlandaise, axée sur deux points : la politique de cette dernière (l’ISP) en matière de lutte contre l’oppression des femmes ; et sa politique électorale, principalement à l’égard du Sinn Féin, un parti nationaliste bourgeois, bras politique de l’un des courants issus de la « vieille » IRA (armée irlandaise républicaine) après la guerre d’indépendance avec l’Angleterre (1919-1921).

Selon le SI du CIO, l’ISP aurait développé une politique de capitulation face au féminisme radical, qui préconise une « politique d’identité de genre » dans la lutte pour mettre fin à la loi d’interdiction de l’avortement en République d’Irlande. Cette loi a été abrogée après un plébiscite tenu en mai 2018, qui avait spectaculairement défait les positions de l’Eglise catholique et d’un vaste secteur du parlement et du gouvernement irlandais, qui préconisaient le maintien de l’interdiction. L’ISP a eu une participation exceptionnelle dans ce combat.

D’autre part, le SI accusait l’ISP d’avoir eu une politique sectaire de « dénonciation » concernant le Sinn Féin lors des campagnes électorales de 2016 et 2018 et de ne pas avoir présenté un programme électoral de transition : il n’incluait pas le mot d’ordre de « nationalisation » dans ce programme. Cette dernière critique a été acceptée par la direction de l’ISP et nous n’entrerons pas dans les détails ici. L’ISP est la seule section du CIO avec représentation parlementaire. Elle compte deux Teachta Dála au sein du Dáil Éireann (la chambre basse).ii

Avec le développement de la discussion et la cristallisation des deux points de vue, une réunion du CEI s’est tenue fin 2018 pour que cette instance du CIO prenne position. Cependant, les divergences, jusque-là limitées (formellement) au SI et à l’ISP, ont polarisé le CEI ; et la discussion s’est clôturée par un vote de l’ouverture d’un pré-congrès international, qui a divisé le CEI comme défini ci-dessus.

En résumé, la majorité des membres du CEI ont approuvé par trois voix de différence leur opposition à toute menace de rupture, étant donné l’absence de divergences de principe entre les deux positions et la tenue du congrès du CIO en 2020. La minorité, qui comprenait Peter Taaffe et la majorité des membres du SI, a défendu l’existence de différences de principe et la tenue du congrès en janvier 2020.

Pendant la réunion du CEI, voyant que sa position était minoritaire, Peter Taaffe a constitué une fraction (In Defence of a Working Class Trotskyist CWI – En défense d’une CIO trotskiste de la classe ouvrière) avec le soutien de dirigeants de onze partis et de membres du SI. Par la suite, cette position a été affaiblie par la rupture avec le CIO des sections espagnole, mexicaine et vénézuélienne, qui avaient signé la plate-forme de la fraction, ainsi que de la section portugaise, lors d’une réunion de la Fraction en mars 2019.iii Dans sa plate-forme, la Fraction ne s’est pas limitée à combattre les positions de la majorité du CEI : elle a également accusé les représentants des partis qui ont voté avec la majorité dans la CEI de former une Fraction sans fraction, c’est-à-dire une fraction secrète, ce qui a définitivement transformé le débat en un conflit fractionnaire pour la direction du CIO.

Les principales différences programmatiques

Dans ce texte, nous allons nous en tenir à certaines positions théorico-programmatiques du CIO que nous jugeons pertinentes pour la discussion : la question de la conscience des masses, la question du Front Unique, et le Brexit.

1. La conscience des masses et l’élaboration de mots d’ordre de transition

Cette question a toujours été présente dans les principales divergences entre la LIT et le CIO depuis les années 1990, concernant par exemple la question palestinienne. Dans le débat actuel entre la direction du CIO et l’ISP, ces divergences sont sous-jacentes de façon permanente.

Nous pourrions résumer la position traditionnelle du CIO comme suit : l’élaboration d’un mot d’ordre transitoire doit tenir compte des besoins des masses, ainsi que – au même titre que le contenu de ces besoins – de la conscience des masses, y compris celle de leurs secteurs les plus arriérés.

Par exemple, un document du Congrès du Parti Socialiste anglais de 2013 (le SP – section du CIO) concernant la migration donne une caractérisation en général correcte sur la question de l’immigration en Angleterre et les attaques contre les immigrés, une prédiction qui s’est avérée juste : « Il est possible que la libre circulation dans l’UE soit menacée, au fur et à mesure que la crise dans la zone euro se développe. »iv

Cependant, il tire la conclusion suivante dans la politique :

« 69. Bien sûr, nous devons défendre les couches les plus opprimées de la classe ouvrière, y compris les travailleurs migrants et les autres immigrés. Nous sommes fermement opposés au racisme. Nous défendons le droit d’asile et la fin des mesures répressives telles que les centres de détention. En le même temps, compte tenu de la mentalité de la majorité de la classe ouvrière, nous ne pouvons pas présenter un slogan « frontières ouvertes » ou « aucun contrôle de l’immigration », ce qui constituerait un obstacle pour convaincre les travailleurs d’un programme socialiste, tant en ce qui concerne l’immigration que sur d’autres questions. Une telle demande aliénerait la grande majorité de la classe ouvrière, y compris de nombreux immigrés de longue date, qui y verraient une menace pour les emplois, les salaires et les conditions de vie. »v

En d’autres termes, étant donné qu’il existe de vastes secteurs de travailleurs, y compris des immigrés légalisés, qui s’opposent au droit d’immigration de tous ceux qui le souhaitent, le SP ne défend pas la politique de frontières ouvertes et d’une immigration sans restrictions. Au contraire, il préconise une immigration sélective. Dans la pratique, seuls ceux qui demandent l’asile politique ou économique, étant exclu tout parti pris raciste dans l’octroi d’un visa, auraient ce droit. Et il justifie cela en disant qu’un mot d’ordre aussi large empêcherait la présentation d’un programme socialiste à de vastes secteurs de la classe ouvrière. C’est-à-dire un « programme socialiste » sans la défense du droit de libre circulation des peuples, élément essentiel de tout programme révolutionnaire.

Ce type d’élaboration n’est pas seulement une capitulation au bas niveau de conscience des masses (qui est toujours un niveau de conscience arriérée), mais aussi envers la bourgeoisie elle-même, le véritable promoteur du poison de la xénophobie, du racisme, du machisme, etc., dans la conscience des masses.

Comment Trotsky a-t-il traité ce problème ? Dans le Programme de Transition (approuvé par le Congrès de Fondation de la Quatrième Internationale en 1938), il déclara: « Ce pont doit inclure un système de revendications transitoires, qui part des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et mène invariablement à une seule conclusion, toujours la même : la conquête du pouvoir par le prolétariat. »

Au premier abord, il faut prendre en compte, sur un pied d’égalité, les conditions actuelles et la conscience des masses. Cette question a également semé la confusion dans le SWP nord-américain, mais Trotsky, dans une conversation bien connue avec les principaux dirigeants de ce parti, a résolu le problème comme suit :

« Certains camarades disent que, dans certaines parties, ce brouillon de programme n’est pas suffisamment adapté à la mentalité, à la sensibilité des travailleurs américains. Ici, nous devons nous demander si le programme doit être adapté à la mentalité des travailleurs ou aux conditions économiques et sociales objectives actuelles du pays. Voilà la question la plus importante. »vi

Et il répond, tout d’abord, en déclarant que « la mentalité est généralement en retrait, derrière le développement économique », c’est-à-dire les conditions objectives. Mais le point de départ doit être la situation concrète : « Le programme doit exprimer les tâches objectives de la classe ouvrière et non le retard des travailleurs. Il doit refléter la société telle qu’elle est, pas le retard de la classe ouvrière. » C’est-à-dire le retard de sa conscience par rapport à la situation objective.

Rien de plus clair. Mais comment pouvons-nous résoudre ce décalage entre les besoins objectifs et la conscience ? Comme l’explique Trotsky : « Une autre question est de savoir comment présenter ce programme aux travailleurs. Il s’agit plutôt d’une tâche pédagogique et d’une question de terminologie pour présenter la situation réelle aux travailleurs. »

C’est-à-dire qu’en formulant le contenu d’un mot d’ordre transitoire, nous prenons en compte les besoins objectifs de la classe ouvrière, mais en le mettant sur papier, nous devons prendre en compte le niveau de conscience des masses afin que le contenu soit compréhensible. Comme le dit Trotsky, être compréhensible ne signifie pas qu’il est accepté, mais la tâche du programme est de « présenter la situation telle qu’elle est », car « nous ne pouvons pas différer ni modifier des conditions objectives qui ne dépendent pas de nous ».

Comme on peut le constater, il existe un fossé insurmontable entre le sens de la citation ci-dessus du Programme de Transition et son interprétation par le CIO.

Après cette comparaison entre les deux interprétations, il devient plus facile de comprendre les erreurs de la position traditionnelle du CIO dans la discussion. Montrons-leur quelques exemples.

Dans le document sur la question du Front unique, rédigé par Paul Murphy, de la direction de l’ISP, qui représente selon nous la position traditionnelle du CIO (et donc de l’actuelle Fraction Internationale de Peter Taaffe), certains paragraphes sont consacrés au Brexit et à ses implications en Irlande, notamment l’établissement d’un bureau de douane à la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.vii

Murphy critique la position majoritaire de la direction de l’ISP comme étant passive et abstraite à cause de la déclaration suivante : « Nous disons que, peu importe la façon dont les différents intérêts capitalistes résolvent leur différend commercial, cela doit se faire sans frontière physique ou répressive. »viii

En effet, la position critiquée de l’ISP est une position de principe claire, car elle va dans le sens de l’unification de l’Irlande (aucune frontière), une lutte historique du peuple irlandais. Ce qui manque dans cette déclaration, c’est la reconnaissance de ses implications, c’est-à-dire une lutte pour l’indépendance de l’Irlande du Nord contre l’occupation anglaise, appelant à une alliance avec le prolétariat irlandais pour parvenir à la réunification de l’Irlande.

Le problème est que le CIO est loin de reconnaître cette lutte historique comme une nécessité immédiate pour le peuple irlandais, qui doit faire partie du programme de transition d’un parti révolutionnaire. Le cas de l’Irlande attire davantage l’attention parce qu’il y a une élaboration marxiste sur le thème, déjà par Marx lui-même, revendiquée par la suite par Lénine dans ses écrits sur les questions des nationalités. Le raisonnement de Marx était opposé à celui du SP anglais. En 1869, Marx a écrit La question irlandaise et l’Internationale, dont nous citons le passage qui suit :

« L’Angleterre, métropole du capital, puissance qui jusqu’ici domine le marché mondial, est actuellement le pays le plus important pour la révolution ouvrière et, de surcroît, le seul pays où les conditions matérielles de cette révolution ont atteint un certain degré de maturité. Pour cette raison, l’Association Internationale des Travailleurs (AIT) a pour objectif premier d’accélérer la révolution sociale en Angleterre. Et la seule façon d’y arriver est de rendre l’Irlande indépendante. C’est pourquoi l’Internationale doit toujours donner la priorité au conflit entre l’Angleterre et l’Irlande, en prenant ouvertement parti pour cette dernière. La tâche spéciale du Conseil Central [de l’AIT] à Londres est de faire prendre conscience à la classe ouvrière anglaise que l’émancipation nationale de l’Irlande n’est pas pour elle une question abstraite de justice et d’humanisme, mais la première condition de sa propre émancipation sociale. »

La réponse de Murphy est à la fois une capitulation devant le réformisme (c’est-à-dire la bourgeoisie) et une formulation abstraite – c’est le cas de le dire – de comment tout serait résolu dans le socialisme. Voyons :

Après avoir accepté la proposition de la direction de l’ISP de convoquer les syndicats à une conférence pour organiser la lutte contre toute atteinte aux droits des travailleurs, Murphy déclare que cela ne suffit pas, car « nous devons trouver une façon de dire ce qui devrait avoir lieu selon nous, et quelle est notre vision pour une issue socialiste ». Et il donne un exemple de ce que devrait être une telle formulation et vision d’une issue socialiste.

« La position de Corbyn, exposée dans un discours en février, décrit comment un gouvernement de gauche traiterait la question de l’union douanière. En réalité, il a opposé l’union douanière pro-capitaliste existante à une autre dans l’intérêt des travailleurs. Cela garantirait des frontières fluides et un libre-échange tarifaire, mais sans règles ni restrictions néolibérales qui empêcheraient un gouvernement de gauche d’appliquer des politiques telles que la nationalisation. Si Corbyn prenait hardiment cette position, au lieu de chercher un compromis avec l’aile droite [du parti travailliste] et la liait au besoin d’un changement socialiste, il serait extrêmement populaire sur cette île et en Grande-Bretagne. Cela résoudrait les craintes et les préoccupations réelles des travailleurs concernant l’économie et la frontière. »ix

Et il dit que, dans le contexte de la crise politique en Grande-Bretagne, il faut demander « des élections générales en Grande-Bretagne pour que Corbyn arrive au pouvoir avec un programme socialiste ». La formulation préconisée par le CIO pour résoudre le problème des douanes est donc la même que celle de Corbyn, un réformiste de gauche bien connu : le maintien, après tout, d’une douane, toutefois pas aussi dure que celle préconisée par le gouvernement britannique, mais une frontière fluide (une soft border, non une hard border).

Selon Murphy, cela résoudrait les craintes et les inquiétudes des travailleurs, en l’occurrence des anglais. C’est-à-dire que le CIO établit, tout comme l’aile gauche du parti travailliste, sa politique en fonction du niveau de conscience arriéré des ouvriers protestants et non de la nécessité de tirer parti de la crise politique actuelle pour rallumer la flamme d’une Irlande unie sans frontières. Mais cela impliquerait une bataille pour gagner la conscience arriérée de la majorité de la population actuelle d’Irlande du Nord qui, empoisonnée par la propagande religieuse de l’empire anglais, s’oppose à être indépendante de l’Angleterre. Qui plus est, les cinq points décrits par Corbynx pour résoudre la question de la frontière sont totalement pro-capitalistes , ils n’ont rien « d’intérêt pour les travailleurs ».

En ce qui concerne la sortie socialiste de la crise, le CIO commet une erreur qui se répète déjà dans la politique du Parti Socialiste anglais : il soulève la possibilité d’atteindre le socialisme par des élections et, pire, par l’élection d’un réformiste. Voter le Parti Travailliste lors des prochaines élections générales pour que Corbyn soit le Premier ministre doté d’un « programme socialiste » : cela revient à maintenir les illusions des masses dans des issues réformistes, ce qui n’a rien en commun avec un véritable Programme de Transition. Selon la position du CIO, tout cela serait garanti si les exigences du SP étaient satisfaites, que Corbyn rouvre les négociations avec l’UE sur de nouvelles bases, qu’il lance des appels internationalistes aux travailleurs européens, au détriment des négociateurs européens… c’est-à-dire des exigences minimales qui ne sont en aucun cas des points décisifs pour un programme socialiste en Grande-Bretagne : il s’agit bel et bien d’une fiction du début à la fin.

Dans le même document, nous lisons également :

« Cependant, aucun camarade ne désire soulever l’exigence que l’Irlande quitte l’UE à ce stade. Sommes-nous coupables de « ne pas dire la vérité » à la classe ouvrière en ne soulevant pas la demande de quitter l’UE, défendant le monopole d’État sur le commerce extérieur ? Nous disons toujours la vérité. Mais nous présentons la vérité d’une manière plus digeste pour la classe ouvrière à un moment donné, en faisant émerger des revendications qui parlent des besoins pressants des travailleurs et en les associant à la nécessité d’un changement socialiste révolutionnaire pour amener la classe ouvrière à la lutte.xi

C’est un jeu de mots qui n’a rien à voir avec les enseignements de Trotsky. Murphy tente de convaincre les militants du CIO que « ne pas dire la vérité » signifie « dire la vérité ». Trotsky a suggéré jusqu’à l’utilisation de la psychologie de masse pour toujours dire la vérité, pas seulement ce qui est le plus digeste à un moment donné. La méthode du CIO est de défendre à tout moment certains des besoins les plus pressants des travailleurs et d’omettre en même temps les besoins d’objectifs stratégiques qui pourraient ne pas être acceptés à ce moment par les larges masses, car celles-ci présentent toujours un décalage entre leur conscience et ces besoins. Il s’agit d’une version moderne de la méthode de la social-démocratie consistant à séparer le programme maximal du programme minimal, en agitant le second alors que le premier est, comme disait Trotsky, pour les jours de fête. C’est-à-dire conduire les travailleurs à la lutte pour leurs besoins pressants sans proposer le moindre mot d’ordre qui pointe vers la stratégie de la prise du pouvoir, et se limiter à la propagande du socialisme.

Dans le cas de la nécessité immédiate de détruire l’Union européenne, parce que c’est une machine de guerre sociale de l’impérialisme européen, menée par l’Allemagne et la France, cette erreur devient flagrante, car elle conduit même à une politique différente dans chaque pays pour la même institution. En Angleterre, le SP préconise la sortie de l’UE ; en Irlande, l’ISP ne le préconise pas. Dans un autre pays, il pourra le défendre ou non. Tout dépend du niveau de conscience des masses et non de la nécessité objective de la classe ouvrière.

Le CIO, une organisation internationale ayant des sections dans plusieurs pays européens, dont certains avec une présence significative dans la lutte de classes, qui devront présenter des candidats aux prochaines élections européennes ou au moins avoir une position à leur égard, ne présentera pas de politique unifiée. Cela démontrera non pas la force d’une telle organisation internationale, mais sa faiblesse en raison de son étroitesse politique.

Que conseillerait Trotsky pour une telle organisation ? Voyons comment il a orienté le SWP étasunien :

« Que peut faire un parti révolutionnaire dans cette situation ? Premièrement, donner une vision claire et honnête de la situation objective, des tâches historiques résultantes de cette situation, que les travailleurs soient prêts ou non pour cela. Nos tâches ne dépendent pas de la mentalité des travailleurs. La tâche est de développer la mentalité des travailleurs. C’est ce que le programme doit formuler et présenter aux travailleurs avancés. […] Mais nous devons dire la vérité aux travailleurs, ce n’est qu’ainsi que nous gagnerons les meilleurs éléments. »xii

Le front unique

Il s’agit d’une discussion importante, non seulement dans la crise actuelle qui touche le CIO, mais également pour tous les partis révolutionnaires. Il s’agit d’appliquer une tactique pour contraindre les grandes organisations ouvrières réformistes à mobiliser les masses sous leur influence, en les appelant à se battre pour répondre aux besoins pressants des masses, ou à les démasquer si elles refusent et, dans ce processus, par la positive ou la négative, de gagner les meilleurs éléments pour le parti.

Cependant, le CIO étend ce concept en faisant du Front Unique une stratégie, ou une méthode, comme l’affirme Paul Murphy, et non une tactique.xiiiUne méthode permanente qui va bien au-delà des limites définies par le IVe Congrès de l’Internationale Communiste (IC). Voyons cela.

Le document déjà cité affirme que:

« Cependant, pour Trotsky, comme pour Lénine, cela [c’est-à-dire l’application de la tactique de Front Unique contre le nazisme en Allemagne au début des années 1930] n’était que l’application d’une méthode plus générale à une situation concrète. C’est une méthode valable non seulement lorsque la classe ouvrière regarde vers les partis ouvriers réformistes de masses ; elle peut l’être aussi dans tous les cas où dans l’écrasante majorité de la classe ouvrière les idées révolutionnaires sont absentes et que dominent plutôt d’autres organisations et des idées réformistes, petit-bourgeois ou même les bourgeois. »xiv

Pour le CIO, la méthode du Front Unique s’applique donc non seulement pour appeler à la lutte les organisations ouvrières, mais également des organisations petite-bourgeoises et même bourgeoises. Les opportunités sont donc innombrables et des plus diverses, au point de réduire l’importance de la tactique traditionnelle du Front Unique :

« Ce n’est pas la version étroite de la tactique du Front Unique, telle que définie par la Brief Contribution,xv qui est pertinente aujourd’hui. Ce sont plutôt des éléments ou des aspects de la méthode fondamentale décrite ci-dessus, qui sont actuellement applicables. […] En fait, le CIO a mis en œuvre cette méthode générale à l’échelle internationale pour les formations non ouvrières, où celles-ci bénéficient d’un soutien de base massif parmi les travailleurs que nous cherchons à gagner. Cette méthode a par exemple guidé notre politique envers l’ANC en Afrique du Sud et, plus récemment, envers le Parti de la Conscience Nationale au Nigéria. On l’a vu récemment aux États-Unis dans notre approche vis-à-vis de Bernie Sanders, candidat aux élections primaires de l’un des deux principaux partis capitalistes étasuniens. »xvi

La liste des applications de la méthode va encore plus loin: « C’est aussi la manière dont nos camarades sont intervenus au Brésil, demandant de voter pour le PT de Haddad, au second tour, de vaincre Bolsonaro et de participer à des mobilisations communes avec le PT et d’autres. »

Autrement dit, la méthode du Front Unique est également applicable dans les campagnes électorales : dans le cas du Brésil, dans les coalitions, en Europe, dans les alliances parlementaires entre groupes. Ils citent également l’entrisme comme expression de cette méthode du front unique.

Le CIO élargit sa politique en appelant n’importe quel type de tactique de méthode de Front unique. Cependant, il s’agit d’une dilution politique qui ne fait pas partie de la tradition de l’IC. Les thèses sur le Front Unique Ouvrier, approuvées par le CEI de l’IC en décembre 1921, parlent de : « Orientations sur le Front Unique Ouvrier et les relations avec les travailleurs appartenant à la Deuxième Internationale, à la Deuxième et demi ou à l’Internationale d’Amsterdam, ainsi qu’aux organisations anarcho-syndicalistes … « xvii Autrement dit, la tactique ne concerne que les organisations ouvrières réformistes. C’est pourquoi cela s’appelle un Front Unique Ouvrier. Le texte de Trotsky, Sur le Front Unique (1922), va dans le même sens et n’a pas besoin d’être cité ici.

Il est clair que certaines de ces tactiques, telles que l’entrisme ou l’appel à voter pour un candidat réformiste, sont valables en fonction de la situation, du but recherché et de la politique adoptée. D’autres tactiques sont inacceptables pour un parti révolutionnaire, telles que participer à une campagne électorale dans un parti bourgeois et, dans le cas des Etats-Unis, non seulement bourgeois, mais impérialiste, pour élire des candidats socialistes ou progressistes. A cet égard, la Résolution sur la Tactique du quatrième congrès de l’IC est claire : « La tactique du Front Unique ne signifie en aucun cas appeler à des alliances électorales au niveau des directions, dans le but d’atteindre l’un ou l’autre objectif parlementaire. »xviii

En altérant le concept de tactique bien définie vers une méthode impliquant toutes sortes d’activités dans la lutte de classes, le CIO ouvre la porte à des alliances avec des organisations bourgeoises et petite-bourgeoises sur tous les terrains, y compris l’électoral, mais, en outre, il dilue l’un des objectifs principaux de la tactique du Front Unique : détruire les directions traîtres du mouvement ouvrier.

Le CIO affirme que sa méthode vise à « gagner la majorité pour le programme révolutionnaire », mais à aucun moment il ne dit que, pour cela, il est nécessaire de détruire politiquement la direction réformiste qui influence cette majorité. C’est comme si tout était réalisé pacifiquement, en convaincant les travailleurs de la supériorité du parti révolutionnaire dans la lutte commune avec les formations réformistes. Et non pas par une lutte à mort contre ces agents bourgeois dans le mouvement ouvrier, les réformistes et leurs satellites néo-réformistes. Nous le voyons cela dans la pratique, en Angleterre, où le SP applique sa méthode particulière du Front unique au parti travailliste, en invitant la classe ouvrière à faire confiance à Corbyn et à voter pour lui, tout en critiquant timidement sa politique (et toujours dans le sens positif, du genre, ce serait bien si Corbyn faisait ceci ou cela), car c’est lui qui mènera les ouvriers au socialisme, par la voie électorale !

Cependant, il est vrai que les partis bourgeois ou petits-bourgeois peuvent avoir une influence importante sur le mouvement de masse et, parfois, être hégémoniques, comme ce fut le cas avec Chavez au Venezuela. Comment amener les masses à faire l’expérience de ces organisations ? Dans le cas du Venezuela, la capitulation de presque toute la gauche mondiale au socialisme du 21e siècle, en défendant Chávez, son régime et sa politique, et en proposant la création de fronts uniques contre l’impérialisme, a retardé de plusieurs années la mise à profit de cette expérience. Et maintenant, quand les masses elles-mêmes sont parvenues, au prix de désastres et de souffrances énormes, à la conclusion que le chavisme, maintenant entre les mains de Maduro, est un courant contre-révolutionnaire, elles ne voient pas d’alternative à gauche et elles sont à la merci d’alternatives bourgeoises du type Guaido . Dans le cas de l’Angleterre, il en va de même. Lors des récentes élections locales, tant les conservateurs que le parti travailliste ont été rejetés par les masses et ont essuyé une défaite électorale en raison des politiques d’austérité appliquées par les conservateurs à l’échelle nationale et par les travaillistes dans les villes sous leur contrôle. Mais la grande majorité de la gauche britannique, y compris la section du CIO, continue de défendre Corbyn, qui négocie ouvertement avec Theresa May pour trouver une issue à la crise du Brexit.

Les révolutionnaires peuvent exiger que les travaillistes britanniques luttent contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement. Et, si ces derniers se mettent en action, faire une unité dans la lutte, mais sans jamais cesser de les dénoncer sur leur propre politique d’austérité dans les villes où ils gouvernent. Et sans jamais faire confiance à ce parti ennemi des travailleurs, ou appeler à le faire, ne fut-ce que sous la formule de ne soutenir que les cobynistes.

Les révolutionnaires différencient donc les différentes tactiques qui peuvent être appliquées dans ces cas, toutes bien délimitées et avec des objectifs précis. Et toutes visant à mobiliser les travailleurs et à détruire, dans la lutte commune, les directions bourgeoises, petite-bourgeoises ou réformistes du mouvement. Voici ce que dit Nahuel Moreno à ce propos :

« Le trotskisme doit combiner sa lutte permanente et systématique pour l’indépendance de la classe ouvrière en la séparant de toute autre secteur de classe et en l’organisant l’organiser de façon indépendante, avec la promotion de toute lutte progressiste et l’intervention dans celle-ci, même si elle n’est pas ouvrière. Si nous n’agissons pas de la sorte, la classe ouvrière ne pourra jamais être à la tête de tout le peuple exploité et – ce qui est plus grave – nos partis ne seront pas à la tête de la classe ouvrière. Le parti résout cette contradiction en promouvant toutes les unités d’action favorables au développement de toute lutte de classes progressiste. Mais l’unité d’action est à l’opposé du front [unique ouvrier], c’est l’opposé dans le temps, dans la structure et dans le but. Un front crée des organisations relativement permanentes, soulève l’organisation de comités du front unique et un fonctionnement relativement démocratique de ceux-ci, ainsi qu’une permanence dans l’action. L’unité d’action, par contre, est momentanée, ne crée aucune organisation avec un fonctionnement plus ou moins démocratique, mais fonctionne par des accords et maintient l’indépendance totale des organisations impliquées. Contrairement au front, l’unité d’action est éphémère.

« C’est pourquoi nous sommes pour l’unité d’action anti-impérialiste ; pour l’unité d’action des femmes pour l’avortement, le divorce ou le droit de vote ; pour l’unité d’action avec tout parti politique pour demander des espaces égaux à la radio et à la télévision ; pour une manifestation avec quiconque réclame ces droits démocratiques contre un gouvernement bonapartiste et totalitaire ou même démocrate-bourgeois. Mais nous ne confondons pas l’unité d’action avec la formation d’un front. Nous sommes contre un front avec des partis bourgeois ou petits-bourgeois pour défendre la démocratie, même lorsque nous sommes d’accord avec eux pour défendre certains points démocratiques. »xix

Nous pensons que c’est là le meilleur moyen d’aborder la complexité de la lutte de classe d’aujourd’hui où, à cause de la crise de la direction révolutionnaire, émergent des variantes traîtres de tout genre (ou directement bourgeoises) pour tromper la classe ouvrière et la maintenir soumise aux griffes du capitalisme.

Les erreurs de l’ISP ne sont pas ce que critique le SI du CIO.

Le parti irlandais dit que ce n’est pas correct de faire un front commun avec le Sinn Féin dans la lutte contre la taxe sur l’eau, ce avec quoi nous sommes d’accord. Mais le raisonnement pour nier ce front unique est purement tactique et non pas de principe. Ce n’était pas parce que le Sinn Féin est un parti bourgeois, mais parce qu’il ne voulait pas se battre contre l’impôt. Selon l’ISP,, le problème se réduisait au fait que cette position était impopulaire et que, du fait de la proximité des élections, cet appel ne donnerait pas le temps d’obtenir un résultat visible et les empêcherait de tirer profit des élections. C’est un raisonnement purement électoral. Voyons ce que dit l’ISP :

« Le Sinn Fein ne nous intéressait pas. Il n’y avait pas d’accord ni d’objectif partagé, même verbalement, entre nous et le Sinn Fein ou ses membres, concernant la taxe sur l’eau. Derrière une opposition symbolique aux taxes sur l’eau, le Sinn Fein a en fait déclaré que les gens finiraient par payer la taxe parce qu’ils ne pourraient pas gagner la bataille. […] Nous n’avions que peu de temps pour modifier les intentions de vote si nous voulions obtenir une victoire pour nous et pour le nouveau mouvement. Cela n’a pas laissé le temps à une période de front unique ou de lutte commune avec le Sinn Fein, même si, en parole, cela aurait été possible. »xx

En fait, c’est dans la question de la position face à un éventuel gouvernement de « gauche » que réside la grande erreur stratégique de l’ISP, dans la mesure où il reste dans le cadre de l’élaboration traditionnelle du CIO. Dans le même document, l’ISP admet qu’il pourrait faire partie d’un gouvernement de gauche qui adopterait des mesures radicales en faveur des travailleurs et qu’en l’absence d’un accord, son groupe ( actuellement au sein du front Solidarity) n’appuierait que les mesures favorables aux travailleurs et s’opposeraient aux mesures défavorables. Qui serait ce gouvernement de gauche ? Une éventuelle coalition parlementaire réunissant ab d’autres partis [de gauche] et des indépendants » », c’est-à-dire, à l’exception du Labour, Fianna Fail et Fine Gael. Le Sinn Féin fait partie des « autres partis ». Pour eux, il s’agirait d’une « position de principes concernant la formation d’un gouvernement ».

L’expérience avec ce type de gouvernements tant sociaux-démocrates que staliniens (s’alliant dans ces cas également avec les soi-disant secteurs bourgeois dits «progressistes»), dans les années 1930 et les années 1960-70, y compris en Angleterre elle-même, a déjà montré que ce sont des gouvernements subordonnés à la domination capitaliste et soumis à l’Etat bourgeois. Et actuellement, les partis néo-réformistes, tels que le Bloc de gauche soutenant le gouvernement Geringonça (bidule) au Portugal, ou Podemos (on peut) en Espagne, soutenant le PSOE de Sánchez, ont ravivé cette tactique des sociaux-démocrates et des staliniens avec des résultats tout aussi désastreux pour les travailleurs. Mais sur cette question, Paul Murphy n’a aucune critique à formuler car elle coincide avec ses positions sur le thème.

Une attitude bureaucratique

Nous ne pouvions clore cette discussion sans signaler une grave situation ouverte par la majorité du SI du CIO, qui, en se voyant en minorité au CEI qui discutait de la question irlandaise, a lancé immédiatement une fraction durant ce même CEI avant même que la discussion puisse arriver à la base de ses sections.

Et elle l’a fait en accusant les dirigeants des partis qui s’opposaient initialement à la politique de la majorité du SI (Belgique, Suède, Irlande, États-Unis et Grèce) de former une fraction « sans fraction », parce qu’ils avaient organisé des réunions en marge de la plénière et avaient agi de manière coordonnée lors des réunions officielles. En outre, elle a déclaré qu’il existait une possibilité de rupture en raison de la gravité des différences.

C’est à dire que cette majorité du SI entamait une discussion de pré-congrès en accusant les dirigeants de certains des principaux partis du CIO de former une fraction secrète et en faisant planer sur le militantisme la possibilité d’une rupture internationale. Le fait que cette situation exprime une crise grave se voit dans le fait qu’avant que les discussions ne commencent réellement, il y avait déjà eu une importante crise parmi les adhérents de la fraction même lancée par la majorité du SI , avec le départ des partis espagnol, portugais, vénézuélien et mexicain du CIO.

Les dirigeants du parti anglais ont un poids important dans le centre de direction du CIO, le SI, ce qui a conduit à plusieurs occasions dans le passé à leur pré domination sur tous les autres partis, et cela déforme le fonctionnement de l’organisation internationale. C’est un phénomène qui se produit également dans d’autres courants internationaux, favorisant ce que nous appelons le national-trotskisme. Mais il y a un fait qui a attiré l’attention dans cette dispute : l’organe élu par le congrès international est le CEI et sa composition est plus diversifiée, alors que le SI a ce poids plus important des dirigeants anglais. En d’autres termes, tout mène à croire que les divergences qui ont surgi aient pris cette dimension, avec un risque immédiat de rupture, du fait que la majorité des dirigeants du SP anglais et de ses alliés étaient en minorité dans le CEI, et que leur réaction abrupte a à voir avec la lutte pour le contrôle de la direction et de l’organisation contre la majorité du CEI. Et s’ils ne peuvent pas y arriver, ils sont disposés à rompre le CIO.

Le problème est que ce type de méthode de construction conduit à une usure du trotskisme et de la conception même du parti léniniste d’avant-garde, une usure associée à ce type de position bureaucratique. Il est évident que des différences peuvent surgir face à la lutte de classes et peuvent, en fonction de leur profondeur, conduire à des crises et même à la nécessité de la séparation en différentes organisations en raison des différences de programme existantes. Selon la forme que cela a lieu, cela peut laisser une place au développement de ces organisations avec leurs positions respectives. Mais cela ne doit pas nécessairement se faire de manière bureaucratique. Ce type de méthodologie rend ses conséquences destructrices. Malheureusement, c’est ce qui semble être le cas du CIO.

 

iLa majorité de 14 voix (contre 11) comprend : les Etats-Unis, le Brésil, la Belgique, l’Autriche, la Grèce, Chypre, l’Irlande, la Chine – Hong Kong – Taïwan, la Russie, l’Australie, la Suède, Israël -Palestine, le Nigéria et la Pologne.

iiL’Irlande a deux langues officielles, l’anglais et le gaélique (d’origine celte). Teachta Dála (TD) correspond à l’expression anglaise Member of Parliament (MP).

iiiCette réunion a eu lieu du 17 au 28 mars à Londres. Au cours de cette réunion, le dirigeant de la section espagnole, Juan Ignacio, a quitté la séance plénière en criant : « nous avons été dupés ».

ivBritish Perspectives 2013: a Socialist Party Congress document. https://www.socialistparty.org.uk/partydoc/British_Perspectives_2013:_a_Socialist_Party_congress_document/7

vIbidem

viL. Trotsky, Le retard politique des travailleurs américains, 19.05.1938

viiComme l’Irlande et la Grande-Bretagne font actuellement partie de l’UE, il n’y a pas de douane à la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord (soumise à l’Angleterre). Une des discussions principales du Brexit est de savoir quel type de douane existera sur cette frontière lorsque (et si) la Grande-Bretagne quittera l’UE. Remarquez toutefois que nous utilisons le terme Irlande du Nord comme dénomination traditionnelle de cette partie de l’Irlande. Il serait plus correct de dire le Nord de l’Irlande, étant donné que nous n’acceptons pas l’occupation anglaise et la division artificielle et forcée faite par l’empire anglais, prétendument – un mensonge – en raison de différences religieuses.

viiiCité dans Paul Murphy, The United Front method and putting forward a Socialist Programme today, Members Bulletin, Documents on the dispute that arose at the IEC.

ixIbidem

xLes cinq points proposés par Corbyn pour conclure un accord avec le gouvernement sont les suivants: 1. Une union douanière permanente et complète [avec l’UE] dans tout le Royaume-Uni, avec voix dans les futurs accords commerciaux ; 2. Alignement étroit sur le marché unique [de l’UE], soutenu par des institutions partagées ; 3. Alignement dynamique des droits et des protections, afin que les normes britanniques ne soient pas inférieures à celles de l’UE ; 4. Des engagements clairs concernant la future participation du Royaume-Uni aux agences de l’UE et aux programmes de financement ; 5. Accords sans ambiguïté sur les futures mesures de sécurité, telles que l’utilisation du Mandat d’arrêt européen.

xiPaul Murphy, op. cit. – Nous soulignons.

xiiL. Trotsky, op. cit.

xiiiMurphy critique sévèrement le document majoritaire de l’ISP sur le fait de ne pas utiliser le mot méthode, mais celui de tactique.

xivPaul Murphy, The United Front method and putting forward a Socialist Programme today, Members Bulletin, Documents on the dispute that arose at the IEC

xvBrief Contribution (Brève contribution) est le document majoritaire de la direction de l’ISP.

xviPaul Murphy, op. cit.

xviiVers le Front Unique, IVe Congrès de l’Internationale Communiste

xviiiIbidem

xixNahuel Moreno, Actualisation du Programme de Transition (1980), Thèse 29

xxLaura F, Stephen B, Kevin M, Joe H, A brief contribution on some political issues mentioned by PM in Members Bulletin, Documents on the dispute that arose at the IEC, 10/10/2018

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