mar Avr 29, 2025
mardi, avril 29, 2025

En défense de l’internationalisme prolétarien !Vive les résistances palestinienne et ukrainienne !

Le 1er mai est un jour de lutte pour les travailleurs du monde entier. Mais dans de nombreux endroits, les bureaucraties syndicales et les partis réformistes tentent de transformer le 1er mai en un jour de fraternisation avec la bourgeoisie et ses gouvernements.

Manifeste de Premier Mai de la LIT-QI
26 avril 2025 i

Nous, les travailleurs, nous n’avons rien à célébrer dans un monde où les signes de la barbarie capitaliste s’accentuent. Il est nécessaire de retrouver la tradition du 1er mai, dont l’origine est une lutte acharnée en 1886 contre la bourgeoisie, pour la défense de la journée de huit heures.

Aujourd’hui, la lutte est contre le chômage croissant, les salaires de misère, la précarité brutale dans laquelle nous vivons, où le fait d’avoir un emploi n’assure pas une vie digne et où la grande majorité n’a pas d’emploi fixe, pas de vacances, pas de retraite.

Contre la barbarie sioniste du génocide à Gaza, contre l’invasion impérialiste et l’occupation de l’Ukraine par Poutine. Contre la violence croissante à l’égard des femmes, des LGBTQI, des Noirs, des migrants, des peuples autochtones. Contre la catastrophe environnementale, qui est en train de dépasser plusieurs points de non-retour dans la destruction de la nature.

 La misère à laquelle tous les gouvernements bourgeois nous condamnent

Le capitalisme vit une crise croissante depuis la récession de 2007-09. Cela est aggravé par le conflit entre l’impérialisme étasunien hégémonique et l’impérialisme chinois émergent. Les plans économiques des gouvernements pour faire face à cette crise et à une accablante concurrence sont de plus en plus durs à l’encontre des travailleurs et de la nature. C’est ce qui détermine la croissance des signes de barbarie dans le monde.

Ces plans économiques sont mis en œuvre tant par les gouvernements d’extrême droite que par les gouvernements dirigés par les partis libéraux et de réconciliation de classes.

D’une part, nous avons des gouvernements d’extrême droite : comme de Trump, ; de Meloni (Italie) et d’Orbán (Hongrie) en Europe ; ainsi que de Bukele (Salvador), de Milei (Argentine) et de Noboa (Équateur) en Amérique latine ; et de Modi (Inde) et d’Erdogan (Turquie).

Mais des plans économiques très similaires sont également appliqués par des gouvernements bourgeois avec la participation de partis réformistes, comme c’est le cas de Sánchez en Espagne, ainsi que de Lula (Brésil), de Boric (Chili) et de Petros (Colombie) en Amérique latine.

Les partis réformistes disent que les gouvernements d’extrême droite sont « fascistes » afin de justifier leurs propres plans d’alliance avec les bourgeoisies. Et ils appliquent également les plans néolibéraux lorsqu’ils arrivent au gouvernement.

Nous avons également des pays qui ont été des États ouvriers bureaucratisés dans le passé, comme la Chine et la Russie, qui aujourd’hui sont non seulement capitalistes, mais aussi impérialistes. La plupart des partis réformistes du monde entier continuent de qualifier la Chine de « socialiste » et la Russie de Poutine d' »anti-impérialiste ».

De même, les dictatures bourgeoises de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua ne sont ni socialistes ni anti-impérialistes. Ce sont des dictatures au service des nouvelles bourgeoisies issues de ces États, qui répriment durement les travailleurs de ces pays.

 Il n’existe pas d’impérialisme « progressiste »

Trump est aujourd’hui le visage le plus repoussant de l’impérialisme mondial. Il exprime le déclin de l’impérialisme étasunien avec son imposition de tarifs douaniers élevés et sa confrontation avec l’impérialisme chinois émergent. Depuis belle lurette l’impérialisme lui-même ne parle plus de « libre-échange » pour imposer ses marchandises. Avec sa guerre tarifaire, Trump aggrave la crise économique mondiale, dans une spirale descendante qui pourrait conduire à une nouvelle récession internationale.

Les mesures de la bourgeoisie et des gouvernements à son service, pour tenter de sortir de la crise, s’exprimeront par des attaques encore plus dures contre les travailleurs et par la poursuite de l’asservissement et du pillage des pays semi-coloniaux.

La concurrence entre les États-Unis et la Chine conduit une grande partie des partis réformistes du monde à soutenir cette dernière contre l’impérialisme étasunien détesté, comme si c’était « progressiste ». Il n’y a pas d’impérialisme progressiste. L’impérialisme chinois repose sur une dictature capitaliste féroce qui impose des salaires très bas et une répression très dure au prolétariat chinois. L’impérialisme chinois exploite directement d’importantes régions du monde, en particulier en Asie et en Afrique, mais il s’étend également en Europe et en Amérique latine.

Et l’impérialisme russe fonde sa domination sur la dictature de Poutine et sur le pillage et la pression militaire dans toute la région eurasienne et du Caucase de l’ex-URSS, en soutenant des régimes dictatoriaux tels que celui de Loukachenko et d’autres. Elle a même étendu ses griffes sur le Moyen-Orient, soutenant pendant une décennie la sinistre dictature d’Al-Assad en Syrie. Ses troupes mercenaires soutiennent également plusieurs dictatures féroces en Afrique.

Le conflit inter-impérialiste conduit également à une nouvelle course aux armements : les gouvernements impérialistes consacrant une part plus importante de leur budget aux dépenses militaires, de l’argent qui devrait être consacré à l’éducation, aux soins de santé, à la satisfaction des besoins sociaux ou à l’adoption de nouvelles mesures pour lutter contre le changement climatique, et non à la fabrication et à l’achat de nouvelles armes.

Le prolétariat mondial, dans sa lutte et son organisation, doit retrouver son indépendance politique vis-à-vis de tous les secteurs de la bourgeoisie, qu’ils soient impliqués dans des gouvernements d’extrême droite ou qu’ils forment la base de gouvernements libéraux et de conciliation de classe. De même, il faut construire l’indépendance et la solidarité des travailleurs, y compris sur le terrain international, sans soutenir un impérialisme contre un autre.

 Les masses résistent et se soulèvent

La polarisation économique, sociale et politique croissante actuelle provoque des explosions du mouvement de masses dans diverses parties du monde. Les soulèvements au Sri Lanka et au Bangladesh en 2023-24, les grandes grèves ouvrières qui ont secoué l’Angleterre en 2022, les mobilisations contre Macron pour sa réforme du travail en France en 2023, les grèves actuelles et les grandes mobilisations contre Milei en Argentine, les luttes gigantesques contre le gouvernement d’Erdogan en Turquie ou la première grande mobilisation contre Trump aux États-Unis indiquent qu’un processus convulsif d’aiguisement de la lutte de classes est en train de se mettre en place.

Contrairement à ce que les partis réformistes prétendent souvent, le monde d’aujourd’hui n’est pas seulement caractérisé par l’avancée de la contre-révolution, mais par une polarisation croissante entre révolution et contre-révolution, dans laquelle il est essentiel de surmonter la faiblesse des directions révolutionnaires.

 La résistance continue en Palestine

Le génocide sioniste a repris, suite à la rupture du cessez-le-feu par Netanyahou. Le gouvernement israélien a repris les corridors de Netzarin et de Philadelphie et met en œuvre son plan de destruction complète des habitations et des infrastructures de Gaza, et d’expulsion du peuple palestinien. Il maintient également son occupation partielle du sud du Liban et de certaines parties de la Syrie. Il bénéficie du soutien total de Trump, qui a déjà annoncé son projet d’expulsion définitive des Palestiniens de Gaza.

Ce gouvernement israélien bénéficie également de la complicité de l’impérialisme européen et des gouvernements arabes de la région, ainsi que de l’impérialisme russe et du chinois. L’Iran est plus intéressé par la négociation d’un accord nucléaire avec Trump que par un soutien efficace à la lutte palestinienne.

Les gouvernements bourgeois du monde entier exercent une répression croissante à l’encontre des militants pro-palestiniens. L’arrestation de Mahmoud Khalil par l’administration Trump aux États-Unis est le symbole d’une attaque plus large qui a également lieu dans de nombreux autres pays.

Cependant, la résistance palestinienne n’est pas vaincue. Les cérémonies de libération d’otages israéliens qui ont eu lieu à Gaza montrent au monde, une fois de plus, que la lutte juste, digne et héroïque du peuple palestinien se poursuit, même après 80‑mille morts et plus de 70 % des maisons détruites.

Israël ne parvient pas à stabiliser sa domination territoriale et n’a même pas réussi à sauver tous les otages israéliens, malgré sa brutale supériorité militaire.

Aujourd’hui, dans le monde entier, le génocide israélien est plus répudié qu’à n’importe quel autre moment de l’histoire, malgré le soutien apporté au sionisme par les gouvernements bourgeois et une grande partie des médias mondiaux.

C’est la combinaison de la résistance militaire palestinienne et de la solidarité mondiale, alliée à un nouveau printemps arabe contre les gouvernements complices de la région et à une nouvelle intifada, qui peut conduire à la victoire palestinienne et à la destruction de l’État génocidaire d’Israël.

Ce Premier Mai, nous appelons au soutien et à la solidarité avec la lutte du peuple palestinien ! Des armes pour la résistance palestinienne ! La Palestine libre, du fleuve à la mer ! Pour une révolution socialiste dans la région qui progresse vers une Fédération socialiste des pays arabes  

 Vive la résistance ukrainienne !

Même après trois ans d’invasion russe, avec « la deuxième armée la plus puissante du monde« , l’héroïque résistance ukrainienne se poursuit. Malgré les bombardements constants et les attaques de missiles sur les maisons, les écoles, les hôpitaux et même les terrains de jeux des enfants, la majorité du peuple ukrainien refuse une capitulation face à l’agresseur génocidaire.

La proposition de « cessez-le-feu » de Trump, avec laquelle il continue le chantage contre le gouvernement bourgeois semi-colonial de Zelensky, est une manœuvre visant à imposer la capitulation de l’Ukraine, son acceptation de la division du pays et d’une domination coloniale, pour que les États-Unis pillent ses réserves minérales, énergétiques et nucléaire.

Toute l’hypocrisie des partis staliniens qui ont soutenu l’invasion russe au nom de la « lutte contre l’impérialisme » s’effondre maintenant avec le soutien de Trump aux intérêts et aux exigences de l’agresseur Poutine.

L’impérialisme européen, qui ne renonce pas à obtenir sa part de cette colonisation, fait preuve de « solidarité et de compassion » tout en poursuivant son aide militaire au compte-gouttes à l’Ukraine, et en achetant du gaz et du pétrole à la Russie, ce qui finance la machine militaire de Poutine. Et avec une aide militaire partielle et intéressée, il empêche en fait non seulement une vraie offensives ukrainienne mais aussi la propre défense antiaérienne. Ce qui entraîne en fait des milliers de morts et de blessés parmi les civils. Il est évident que cet impérialisme veut aussi empêcher à tout prix une victoire des masses ukrainiennes sur Poutine.

Il n’y a pas de paix avec des annexions ! Des armes pour la résistance ukrainienne ! Vaincre l’invasion de Poutine ! Nous appelons les travailleurs du monde entier à entourer de solidarité la classe ouvrière ukrainienne qui affronte l’impérialisme ! Pour l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ! Pas de confiance dans le gouvernement Zelensky !

 Pour la défense de l’environnement !

Aujourd’hui, la catastrophe environnementale en cours est de plus en plus présente dans la conscience de larges pans des masses. Les catastrophes climatiques, telles que les inondations à Valence (Espagne) et à Rio Grande do Sul (Brésil), les incendies en Amérique latine et à Los Angeles, les températures élevées, confirment les prévisions que les scientifiques annoncent depuis des années.

Le capitalisme détruit la nature, imposant une rupture métabolique entre sa croissance effrénée et les éléments naturels. Le dernier rapport du GIEC indique que les trois dernières années ont été les plus chaudes depuis l’ère préindustrielle. Cela menace la plupart des formes de vie sur Terre, car les organismes et les écosystèmes ne peuvent pas s’adapter à ces changements climatiques. Plusieurs points de non-retour se profilent déjà à l’horizon des prochaines décennies qui, une fois franchis, détermineront des reculs environnementaux irréversibles.

Aucune des propositions réformistes capitalistes des réunions promues par les gouvernements bourgeois n’a eu d’effet, parce qu’il n’y a pas de solution à la crise environnementale au sein du capitalisme. Pour la simple raison que le capitalisme est guidé par le profit et que son accumulation effrénée signifie la destruction à la fois de la vie des travailleurs et de la nature.

Il n’y a pas de véritable transition énergétique sous le contrôle des gouvernements impérialistes. La seule façon de sauver la planète passe par une révolution socialiste.

Tout le soutien à toutes les luttes concrètes pour la défense de l’environnement ! Pour la nationalisation sous contrôle ouvrier de toutes les industries polluantes ! Pour une véritable transition énergétique sous contrôle ouvrier !

 Socialisme ou barbarie !

En ce Premier Mai, nous soutenons toutes les luttes des travailleurs pour leurs revendications en matière d’emploi et de salaire, ainsi que les luttes contre l’oppression des femmes, des LGBTQI, des Noirs, des immigrés et des peuples indigènes. Nous luttons pour la libération de tous ceux qui sont emprisonnés par les gouvernements bourgeois pour avoir défendu les travailleurs !

C’est l’unification de ces luttes contre les gouvernements en place, que ceux-ci soient d’extrême droite ou conciliateurs de classe, qui peut conduire à une offensive de masses.

La barbarie progresse dans le monde, ce qui réactualise le dilemme socialisme ou barbarie ! En ce Premier Mai, nous voulons proposer, aux militants des luttes du monde entier, de défendre avec nous une révolution socialiste, qui est la seule véritable alternative contre la barbarie capitaliste.

Seule une révolution socialiste peut ouvrir la voie à la construction d’un autre État, différent et opposé aux États bourgeois. Un nouvel État, une démocratie ouvrière, avec la démocratie pour la majorité ‑ la classe ouvrière ‑ et la répression pour la minorité ‑ la bourgeoisie et ses partisans ‑ .

Un gouvernement ouvrier capable de planifier l’économie pour répondre aux besoins sociaux, mettant ainsi fin à la faim et à la misère. Un gouvernement ouvrier qui met fin à toutes les formes d’oppression. Un gouvernement au service des travailleurs, qui fasse aussi une révolution dans la production, pour parvenir à la préservation et à la réparation de l’environnement.

Nous invitons les militants qui nous lisent à nous rejoindre dans les partis révolutionnaires de la Ligue Internationale des Travailleurs, pour construire ensemble la voie de la révolution socialiste mondiale qui s’impose d’urgence pour mettre fin à l’exploitation, à l’oppression et à la barbarie de l’impérialisme capitaliste.


i Traduit de <https://litci.org/es/en-defensa-del-internacionalismo-proletario-viva-las-resistencias-palestina-y-ucraniana/?utm_source=copylink&utm_medium=browser> par la LCT, la section de la LIT-QI en Belgique

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