sam Sep 13, 2025
samedi, septembre 13, 2025

La « fête » du Premier mai

Ce Premier mai, alors que des sans-papiers à Bruxelles et ailleurs dans le pays vont descendre dans la rue pour exiger de pouvoir vivre et travailler sans se cacher, la FGTB Bruxelles relance la « fête » du premier mai. Tout en prétendant « renouer avec une tradition populaire », Philippe Van Muylder, le secrétaire général de la FGTB Bruxelles « dispose de deux sponsors, P&V et Delta Lloyd ». Fin 2004, le Groupe P&V a quasiment doublé sa taille par rapport à 2003. En 2005, Delta Lloyd a fait un bénéfice net de 18 millions d'euros, contre 12 millions en 2004, soit une hausse de 49%.1 Comment peut-il défendre les valeurs de la solidarité populaire en étant dépendant de grands patrons ? Cette collaboration de classe ne ce limite d'ailleurs pas à une fête puisque Van Muylder ajoute « Nous sommes partis pour un partenariat à long terme ».2

Alors que les directions syndicales refusent de syndiquer les travailleurs sans-papiers, alors que les directeurs de VW-Seat-Audi-Skoda font de la surenchère entre implantations et jouent allègrement avec le sort de cinq mille travailleurs à Forest, alors que le gouvernement et les partis au parlement approuvent sans scrupules le « Pacte des générations » en dépit de deux grèves générales et de mobilisations d'envergure des travailleurs, alors qu'un nouveau « pacte » se prépare pour assurer les bénéfices des patrons, les travailleurs ont plus que jamais besoin d'une organisation syndicale pour s'organiser dans la lutte et défendre leurs intérêts.

Pourtant, depuis le congrès fédéral extraordinaire de ce 21 avril, la centrale Métal de la FGTB se scinde en trois. Il y aura une aile flamande (majoritaire), une aile wallonne et une mini-aile bruxelloise, qui « travailleront en toute autonomie, en fonction des réalités de terrain ».3 Et le problème est bien là, le syndicat divise une fois de plus les travailleurs, et ici particulièrement le secteur qui a été le plus combatif cet automne. Dans chaque lutte, la réalité nous montre que, pour défendre leurs intérêts, les travailleurs doivent aussi lutter à l'intérieur de leur structure syndicale contre les bureaucrates, ceux qui ne pensent qu'à leur poste. Si nous avons besoin d'une organisation syndicale, celle-ci doit être démocratique et combative.

Bush et Chirac menacent de bombarder l'Iran avec des bombes atomiques sous prétexte qu'on pourrait y construire des bombes atomiques, alors qu'en réalité seule la légitimation d'y piller les richesses les intéresse. L'économie mondiale est en pleine crise, pendant que les compagnies pétrolières font de plantureux bénéfices. Des troupes militaires belges sont en action en République démocratique du Congo et aux Balkans, et leur présence est aussi renforcée en Afghanistan et permet de soulager l'effort de guerre yankee alors que, de plus en plus, l'aventure guerrière de Bush en Irak, soutenue par l'ONU, est en train de s'embourber. Dans ce contexte, nous avons besoin plus que jamais de promouvoir la solidarité internationale et d'organiser ceux qui se trouvent du même côté des barricades de la lutte des classes.

Aux Etats-Unis, où le Premier mai n'est pas un jour férié, les sans-papiers nous donnent l'exemple en récupérant ce jour comme un jour de lutte, en descendant dans la rue massivement et en déclarant le boycott à l'économie, qui ne peut vivre sans eux. Voila pourquoi, aussi en Belgique, les sans-papiers donnent l'exemple en s'unissant, en cherchant la solidarité avec les travailleurs belges, en revendiquant l'unité dans la lutte de tous les jours, tout le contraire de ces hauts dirigeants syndicaux, qui ne pensent qu'à diviser notre classe, à diviser les luttes, et à s'allier aux patrons pour défendre leurs privilèges.

Ce premier mai, comme il y a plus de 150 ans, et plus que jamais, nous disons :

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous.

1 La Libre, 24/03/06 – 2 Le Soir, 21/04/06 
3  Le Soir, 22/04/06

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