mar Juil 01, 2025
mardi, juillet 1, 2025

9 avril : Tout le monde dans la rue pour dégager Bolsonaro et Mourão dès maintenant ! Il faut unifier les luttes et les grèves.

L’indignation des travailleurs s’exprime dans les rues et dans une vague de grèves contre les prix élevés, les pertes de pouvoir d’achat, la précarité de l’emploi, la faim et le chômage.

Par: PSTU – Section de la LIT-QI au Brésil

Au moment où nous bouclions cette publication, les travailleurs du secteur des applications informatiques préparaient une mobilisation nationale pour le 1er avril. Il ne s’agit pas d’un mouvement isolé. Dans tout le pays, des grèves et des mobilisations ont lieu, s’insurgeant non seulement contre la précarisation de l’emploi, mais aussi contre les diverses attaques dans un contexte de montée de l’inflation, de cherté de la vie, de faim et de chômage. Des grèves comme celles des balayeurs de rue à Rio de Janeiro, des chauffeurs de bus dans diverses régions du pays, des fonctionnaires fédéraux, des enseignants des États et des municipalités, des travailleurs d’Avibrás dans la région de São José dos Campos (État de São Paulo).

Une indignation croissante mijote chez les gens d’en-bas, contre la crise et les conditions de vie, et aussi contre le gouvernement, impliqué dans des affaires de corruption comme le « bolsourão » du MEC[1]. « Il est nécessaire que les travailleurs unifient leurs luttes, la CSP-Conlutas appelle les centrales syndicales à travailler à l’unification de ces luttes, parce qu’il est nécessaire qu’elles avancent vers une grève générale, pour que nous mettions à terre Bolsonaro et Mourão, dès maintenant« , argumente Luiz Carlos Prates, dit Mancha, du Secrétariat exécutif national (SEN) de la CSP-Conlutas et de la direction du PSTU.

Une Conférence de la classe laborieuse (Conclat) devrait servir cet objectif, cependant, les directions majoritaires du mouvement en organisent une non pas pour renforcer les luttes, mais pour un projet électoraliste. De la même manière, la campagne nationale Fora Bolsonaro a fixé le 9 avril comme journée nationale des luttes, en changeant son axe pour adopter celui de « Bolsonaro plus jamais« .

La CSP-Conlutas appelle à la journée du 9 avril, mais en défendant l’unification des luttes autour de « Dehors Bolsonaro et Mourão dès maintenant« . C’est parce que seule la lutte de la classe ouvrière peut inverser l’énorme crise sociale dans laquelle nous nous trouvons ; et, dans ce contexte, le renversement de ce gouvernement, par une action directe de la classe, est une condition fondamentale. Et parallèlement à cela, affronter les gouverneurs et les maires qui appliquent le même projet économique que Bolsonaro, Paulo Guedes et les patrons, quel que soit le parti auquel ils appartiennent.

« Nous devons indiquer le chemin de la lutte, vers une solution ouvrière et socialiste« , assure Mancha.

Rio de Janeiro

Les éboueurs en tête de la vague de grève à Rio de Janeiro

Les éboueurs de l’entreprise municipale de nettoyage urbain (Comlurb) de la ville de Rio de Janeiro sont en grève depuis le 29 mars. La grève a été approuvée lors d’une grande assemblée des employés des entreprises de nettoyage et d’entretien de la ville de Rio de Janeiro (Siemaco-RJ). Les travailleurs de la Comlurb ont déjà accumulé trois années sans réajustement salarial ni remplacement des pertes dues à l’inflation. Avec la montée en flèche des prix des denrées alimentaires de base, la situation est devenue insupportable. C’est la raison principale du mouvement de grève.

La mairie, le département de la justice du travail et la Comlurb ont proféré toutes sortes de menaces pour éviter le déclenchement d’une grève. Même si l’entreprise municipale ne respecte pas la loi sur le renouvellement annuel des salaires, la justice du travail a décidé d’imposer au Siemaco une amende de 200 000 R$ par jour de grève.

Comme si cela ne suffisait pas, la mairie tente de combattre la grève par la répression. Le 28, Bruno Gari, dirigeant de l’opposition syndicale CSP-Conlutas et militant de Combate/PSOL, a été violemment attaqué par la garde municipale et arrêté. Le 29, la brutalité et la persécution se sont accrues, avec une nouvelle arrestation de Bruno, outre celles Diego Vitello, Julio Condaque (de la CSP-Conlutas et du PSTU) et de l’ancien conseiller municipal Babá (PSOL). L’agression s’est produite alors qu’ils tenaient un piquet de grève et parlaient à la base. Les militants ont été détenus jusqu’à environ 13 heures. Le maire Eduardo Paes commande la répression, qualifiant les éboueurs de « fauteurs de troubles« . Malgré toute la répression, les piquets de grève se multiplient, la grève se poursuit et s’amplifie.

La lutte des éboueurs fait partie de la révolte populaire qui se reflète dans d’autres grèves et mobilisations également à Rio de Janeiro, comme l’explique Julio Condaque : « C’est une grève victorieuse, avec un très grand nombre de participants. Nous ne nous tairons pas, même avec toute l’intimidation et la brutalité de la Garde municipale et du maire. Cette grève passionne d’autres secteurs, comme les chauffeurs de bus et les travailleurs du secteur des applications informatiques. Nous voulons faire une répétition de la grève générale ici dans cet État, et nous serons sur les piquets jusqu’à la victoire de cette grève« .

São Paulo

Travailleurs de l’Avibras en grève. Photo Cristiane Cunha/SindmetalSJCTravailleurs de l’Avibras en grève. Photo Cristiane Cunha/SindmetalSJC

Dans la région de São José dos Campos, Avibras, une entreprise de produits et de services pour le secteur de la défense, a déposé une demande de redressement judiciaire et annoncé le licenciement de 420 travailleurs. Et ce, malgré un patrimoine net de plus de 2 milliards de R$ (selon une analyse réalisée par l’Institut latino-américain d’études socio-économiques – Ilaese) et une projection par la société elle-même d’une augmentation des ventes jusqu’en 2023.

Les travailleurs licenciés se mobilisent et ont installé un campement devant l’usine dans la ville de Jacareí (SP). Au moment où nous bouclions, les travailleurs se préparaient à se rendre à Brasilia pour y mener une manifestation devant le palais du Planalto[2] et le ministère de la défense.

« Parce qu’il s’agit d’une entreprise stratégique d’intérêt national, il est inacceptable qu’Avibras reste entre les mains des actionnaires. Pendant six décennies, l’usine a développé des produits de guerre avec une technologie de pointe et une main-d’œuvre qualifiée« , déclare le président du syndicat des métallurgistes et militant du PSTU, Weller Gonçalves, qui défend le maintien des emplois et la nationalisation de l’entreprise.

Les enseignants luttent pour un réajustement salarial et protestent contre les attaques de Doria

Les enseignants de l’État, ainsi que les travailleurs de l’éducation d’autres États, se battent pour le réajustement du salaire-plancher et également contre la « nouvelle carrière » (ou PLC 03) que l’Assemblée législative tente d’imposer à la profession. « Ce PLC 03 introduit une fausse nouvelle carrière qui supprime le peu de droits que nous avons, il est basé sur le management des affaires et sur le mérite et non sur la formation ou la durée de la carrière, et il augmente encore plus la durée du travail, qui est déjà abusive« , dénonce l’enseignante Flávia Bischain, militante du PSTU et du Collectif Reviravolta dans l’éducation, qui s’oppose à la direction majoritaire du Syndicat des enseignants de l’éducation publique de l’État de São Paulo (Apeoesp). Le projet de loi a été approuvé le 29 mars dernier sous les protestations des enseignants.

 

Minas Gerais

La garde municipale de Kalil agresse des enseignants

Les enseignants de l’État et des municipalités réclament également le paiement du salaire minimum national et la fin de la loi sur la responsabilité fiscale qui pénalise toutes celles et tous ceux qui dépendent des services publics. Par ailleurs, les travailleurs du métro de Belo Horizonte sont en grève depuis le 21 mars. Le 28 mars, une manifestation unifiée de tous les secteurs en lutte a eu lieu.

La réponse des gouvernements a été la répression. Une action pacifique devant la mairie de Belo Horizonte, avec une trentaine d’enseignants de la ville, en grève depuis le 16 mars, exigeait que le maire Kalil ouvre le dialogue avec la profession, qui a été violemment réprimée par la garde municipale.

Wanderson Rocha, enseignant et militant du PSTU, a été lâchement attaqué à la tête à coups de matraque et a été transporté à l’hôpital João XXIII avec un traumatisme crânien, inconscient et saignant de l’oreille. Heureusement, Wanderson s’est rétabli, et malgré cela, la garde municipale a tenté d’alléguer des éléments pour justifier son arrestation.

Maranhão

La grève des chauffeurs de bus est déjà l’une des plus importantes de l’histoire

Les chauffeurs de bus du Grand São Luís ont arrêté le travail depuis plus de 44 jours. Mercredi 30 mars, une audience avec des chefs d’entreprise a eu lieu au tribunal régional du travail (TRT), mais les patrons sont restés inflexibles. En février, au début de la grève, la justice avait émis un mandat d’arrêt contre les dirigeants de la catégorie. Le gouvernement, quant à lui, insiste pour imposer des amendes aux travailleurs si la grève persiste.

« Nous apportons notre solidarité totale à la grève des travailleurs des bus en défense du réajustement salarial et l’inclusion de plus de personnes à charge dans le plan de santé et l’augmentation du ticket de nourriture, une chose extrêmement juste à un moment où le pays connaît la cherté de la vie ; et aussi à la population qui souffre, non pas du fait des travailleurs des bus, mais de la cupidité des consortiums de transport, qui traitent les travailleurs des bus avec mépris, et qui augmentent le prix des billets pour le peuple« , dit Hertz Dias, pré-candidat du PSTU au gouvernement de Maranhão. « Non à la criminalisation des grèves et oui à la réactivation de la Compagnie municipale de transport« , déclare-t-il. (Lien vers le message vidéo.)

Piauí:

L’État vit dans une atmosphère de grève générale

Le Piauí vit un véritable climat de grève générale. À Teresina, les travailleurs du réseau scolaire municipal sont en grève depuis le 7 février, exigeant le paiement du plancher national de la profession que le maire José Pessoa (MDB) refuse de payer. Mais le gouverneur de Piauí, Wellington Dias (PT), ne respecte pas non plus la loi et ne transmet pas le réajustement de 33,24% du plancher d’enseignement. C’est pourquoi les enseignants de l’État se sont mis en grève le 23 mars dernier. Lors du dernier cycle de négociations, le gouverneur a proposé une augmentation dérisoire de 4,17 %. La catégorie n’a pas accepté et continue la lutte pour 33,24% de plus pour le plancher des enseignants. « Le gouverneur dit qu’il n’a pas d’argent pour payer notre plancher. Mais nous exigeons qu’il ouvre les comptes de l’État, pour prouver qu’il n’a vraiment pas d’argent pour respecter la loi« , explique Yara Ferry, de l’exécutif de l’État de la CSP-Conlutas et enseignante du réseau public de l’État.

Teresina est également le théâtre de manifestations unifiées, rassemblant les travailleurs de l’éducation de l’État et des municipalités, et des transports publics, qui sont également en grève. Des étudiants, le mouvement pour le logement et les travailleurs des universités fédérales et de l’État du Piauí (UFPI et Uespi) participent également aux mobilisations et aux actions.

 

Une mairie PSOL accorde une augmentation aux patrons du secteur des transports, mais pas aux employés du secteur public

Dans la capitale du Pará, Belém, une mobilisation a eu lieu contre l’augmentation imposée par le maire Edmilson Costa (PSOL) sur le tarif des bus. L’augmentation, de 11,11 %, a fait passer le tarif de R$ 3,60 à R$ 4,00. Et la garde municipale de la mairie PSOL a même réprimé une manifestation contre cette augmentation.

En plus d’accorder une augmentation pour les patrons du secteur des transports, le maire Edmilson refuse de réévaluer le plancher des salariés opérationnels de l’éducation, qui n’est aujourd’hui que de 869,00 R$, soit moins qu’un salaire minimum. « Alors qu’Edmilson ne concède pas de réajustement aux travailleurs de l’éducation, il accorde une augmentation aux hommes d’affaires du secteur des transports ; c’est absurde« , dénonce Cleber Rabelo, de la direction du PSTU.

Les travailleurs de la Fondation Pape Jean XXIII (Funpapa), responsable de l’assistance sociale à Belém, luttent également pour un réajustement. Aujourd’hui, ces travailleurs qui fournissent un service essentiel reçoivent également moins d’un salaire minimum. « Enfin Edmilson, réponds vite aux revendications !« , exige Cleber.

[1] Il s’agit d’une affaire de corruption et de trafic d’influence, touchant le MEC (Ministère de l’éducation), qui vient de coûter sa place à Milton Ribeiro, quatrième ministre de l’éducation depuis le début de la présidence Bolsonaro. Il s’agit de favoriser financièrement, via les subventions du MEC aux municipalités, deux pasteurs évangélistes soutiens de Bolsonaro.

[2] Palais présidentiel

Ces articles peuvent vous intéresser

Découvrez d'autres balises

Artigos mais populares