mer Juil 02, 2025
mercredi, juillet 2, 2025

Nous exigeons la liberté immédiate des membres de l’APPO!

Il y a quelques jours, le dirigeant de l’APPO (Assemblée Populaire des Peuples d’Oaxaca), Flavio Sosa, son frère Horacio, ainsi qu’Ignacio García et Marcelino Coache, ont été arrêtés à Mexico par des policiers fédéraux. Leur arrestation fait partie d’un véritable piège tendu par le gouvernement de Felipe Calderón qui vient d’assumer ses fonctions. Les prisonniers se trouvaient dans la ville, en représentation de l’APPO, pour dialoguer avec des fonctionnaires du Secrétariat de gouvernement lors d’une rencontre préalablement décidée par les parties.


 


L’hypocrisie des mots du premier message présidentiel de Calderón, qui appelait « au dialogue avec toutes les forces politiques… pour résoudre les conflits », est donc apparue au grand jour. Il est très vite devenu clair que sa réponse face aux luttes populaires sera la répression – une répression qui, dans le cas d’Oaxaca, a déjà provoqué 17 morts, des dizaines de blessés et environ 200 détenus parmi les membres de l’APPO.


 


Felipe Calderón est devenu président, mais sa légitimité est profondément questionnée, en raison des dénonciations de fraude apparues lors des élections qui ont vu son «triomphe». La traditionnelle cérémonie d’investiture au Congrès National n’a même pas pu avoir lieu, parce que les députés proches du gouvernement et ceux de l’opposition s’y sont battus à coups de poing. Cela signifie que, au tout début de son mandat, le gouvernement de Calderón naît déjà affaibli.


 


Afin de montrer sa force, la première action du gouvernement a été de maintenir et d’approfondir la répression sur le peuple d’Oaxaca et l’APPO. Ce n’est pas par hasard. Dans le cadre de la continuité de la politique de son prédécesseur Vicente Fox Quesada – qui consiste à livrer le Mexique à la colonisation yankee par l’ALENA – Oaxaca était un « problème » qui devait être résolu rapidement.


 


Au-delà du processus de lutte à Oaxaca, le problème pour la bourgeoisie mexicaine et l’impérialisme est que l’exemple de l’APPO avait commencé à être suivi dans d’autres endroits du pays, comme une manière de s’organiser pour le combat. Dans le District Fédéral, plusieurs organisations promeuvent la création de l’Assemblée Populaire des Peuples du District Fédéral, l’APPF. Et la possibilité de créer une entité pareille au niveau national, l’APPM, a été envisagée.  C’est pour cela que, la répression cherche non seulement à casser la lutte populaire d’Oaxaca mais aussi à détruire l’APPO car elle est devenue une référence et un modèle d’organisation populaire.


 


C’est pourquoi il y a une tâche urgente en ce moment, pour tous les combattants et poutr toutes les forces démocratiques du Mexique, de l’Amérique Latine et du monde: réaliser une grande campagne nationale et internationale pour mettre fin à la répression de Oaxaca, obtenir la liberté des dirigeants et des membres de l’APPO emprisonnés et défendre l’existence légale de cette organisation populaire.


 


La LIT-QI considère qu’au Mexique, l’action la plus unitaire possible de toutes les organisations politiques et syndicales qui ne sont pas complices du régime est indispensable pour promouvoir cette campagne. La CNTE (Coordination National de Travailleurs de l’Éducation) a une responsabilité particulière pour coordonner l’appel à une grève nationale, car à Oaxaca, on attaque brutalement les enseignants de sa Section 22. Ajoutons à cela les manifestations plus indépendantes du syndicalisme comme celle des électriciens.


 


Le dirigeant du Parti de la Révolution Démocratique (PRD), Andres Manuel López Obrador, a une immense influence politique dans le peuple mexicain et il a donc la possibilité et l’obligation d’appeler à une action massive contre les crimes d’Oaxaca et pour la libération immédiate des prisonniers. Les millions de gens qui ont voté pour lui et les centaines de milliers qui se sont mobilisés contre la fraude doivent exiger de lui qu’il le fasse.


 


En même temps, la LIT-QI appelle à la plus ample solidarité et à une grande campagne internationale de lettres, déclarations et manifestations, en solidarité avec le peuple d’Oaxaca et l’APPO, pour répudier la répression du gouvernement de Felipe Calderón. Dans plusieurs pays, dans plusieurs villes, il y a déjà des actions de ce type, mais il est nécessaire de les approfondir et de les étendre.


 


Solidarité avec le peuple d’Oaxaca et l’APPO !


Arrêtons maintenant la répression !


Pour le retrait de la Police Fédérale d’Oaxaca !


Liberté immédiate pour Flavio Sosa et tous les combattants d’Oaxaca en prison !


Châtiment des responsables de la répression et des meurtres (Ulises Ruiz, Fox Quesada et Calderón) !


Ulises dehors !


  


Secrétariat International


de la Ligue Internationale des Travailleurs – Quatrième Internationale


São Paulo, le 6 décembre 2006.

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