mer Sep 17, 2025
mercredi, septembre 17, 2025

Retrait immédiat des troupes belges du Liban !

Une force internationale au Liban. pour « imposer la paix » ?

Le gouvernement belge à envoyé 417 militaires belges au Liban pour participer au contingent de Casques Bleus de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (F.I.N.U.L.). La mission de la FINUL est claire : « elle devra contrôler la cessation des hostilités, accompagner et appuyer les forces armées libanaises lors de leur déploiement dans le sud du pays, fournir de l'assistance pour assurer un accès humanitaire aux populations civiles et le retour volontaire des personnes déplacées dans de bonnes conditions de sécurité »1. Selon le ministre de la « défense » belge, A. Flahaut, la mission de ses troupes sera précisément « le déminage, l'aide médicale et la reconstruction »2.

C'est à Tibnine, une bourgade à une vingtaine de kilomètres à l'Est de Tyr, que les militaires belges se sont installés. Ils y ont notamment construit un hôpital qui, loin d'être accessible à la population victime de la dernière agression d'Israël, accueillera en priorité les militaires belges et ceux de la Finul en général. Les civils libanais ne pourront y accéder qu'en cas de besoin.3 La Belgique remplit ainsi fidèlement ses missions pseudo-humanitaires, tout comme elle le fait au Kosovo, en ou encore en République Démocratique du Congo, assurant la « transition démocratique » (voir l'article dans ce numéro). Une présence acclamée par l'ensemble des députés belges, opposition comprise, lors d'un hommage du Premier ministre à « nos soldats de la paix ».4

Mais de quelle paix Mr. Verhofstadt parle-t-il ? Celle présente dans les discours des dirigeants de l'ONU ? Ou bien, la « paix » qui règne en Afghanistan, au Kosovo ou en RDC ? Dans tous les cas, il s'agit d'une « paix » bien meurtrière imposée aux populations qui souffrent jusque dans leur chair, de la présence des casques bleus. Car, loin des discours, c'est sur les champs de batailles de la lutte des classes que l'Organisation des Nations Unies montre son vrai visage qui, loin d'être un « parlement des peuples », est bien, comme le disait Lénine, un repaire de brigands.

Au Liban, sous le couvert de la FINUL, l'ONU ne fait rien d'autre que de définir une zone de protection à la frontière Nord d'Israël, qui en avait bien besoin suite à sa guerre contre le Liban qui s'est soldée par un échec cuisant. Le peuple libanais, sous la direction du Hezbollah, a mené une impitoyable guerre de guérilla contre l'invasion israélienne. La force de la résistance fut telle que l'Etat sioniste et les Etats-Unis ont du appeler en renfort l'impérialisme européen. Ce dernier, en tant que puissance alliée, s'empresse de dépêcher 7.200 soldats (15.000 au maximum) et du matériel lourd pour protéger Israël et lui permettre de poursuivre sa répression contre le peuple palestinien (voir encadré).

 C'est ainsi que la Belgique participe à la Force de l'ONU pour faire respecter la résolution 1701 qui permet un déploiement de l'armée libanaise dans la région et le respect du cessez-le-feu ainsi que de la zone tampon définie par la ligne bleue.
Concernant la zone neutre, l'ONU elle-même est obligée de dénoncer les violations quasi quotidiennes de l'espace aérien de cette zone par Tsahal. De plus, l'armée israélienne est toujours présente au Sud du Liban (au Nord de Ghajar) d'où elle lance régulièrement des incursions dans le territoire libanais.

Le chef de la FINUL, le général Pellegrini, a déclaré que face aux violations israéliennes, « si les moyens diplomatiques n'étaient pas suffisants, d'autres moyens pourraient être envisagés. (.) Il faut y réfléchir »6. Par contre, il ne s'agit plus de réfléchir quand il s'agit de lutter contre le « trafic » d'armes à destination du Hezbollah. De plus, l'ONU a toujours insisté sur le désarment de l'organisation de résistance libanaise. C'est ainsi que le Secrétaire général de l'ONU donnait le 19 octobre un rapport au Conseil de Sécurité sur la résolution 1559.7 Cette résolution, adoptée en 2004, expose la réelle tâche de l'ONU, à savoir désarmer le Hezbollah. La résolution demande clairement que « toutes les milices libanaises et non libanaises soient dissoutes et désarmées » et insiste sur le plein contrôle de l'armée officielle libanaise sur tout le territoire. C'est à dire que la « communauté internationale » appelle en renfort une armée (10.000 militaires) qui n'a pas levé le petit doigt pour protéger ni ses frères libanais, ni les militants du Hezbollah. On est bien loin d'une mission d'aide humanitaire pour le peuple libanais !

Ainsi, sous le couvert de la FINUL, nous assistons, après l'agression et l'occupation israélienne au Liban, à une nouvelle occupation impérialiste du Sud du territoire pour protéger Israël en désarmant la résistance. Mais pour que les travailleurs du monde entier ne s'indignent pas, une importante campagne de propagande est véhiculée par les médias bourgeois et malheureusement par une partie de la gauche. Il s'agit de présenter l'occupant comme un observateur neutre qui aiderait à reconstruire et développer le pays occupé, ce qui revient finalement à la vielle propagande coloniale qui prétendait « mettre en valeurs » les richesse  du pays colonisé.

Contre cette brutale agression contre le peuple libanais, la LIT-QI appelle tous les travailleurs et militants progressistes en Belgique à rejeter la présence militaire de l'armée belge au Liban. Il s'agit de lancer une campagne unitaire de toute la gauche et de tous les militants progressistes pour le retrait des troupes belges du Liban.

Retrait immédiat des troupes belges du Liban !
Rupture de toutes relations de l'Etat belge avec l'état sioniste !
Retrait des troupes impérialistes du Moyen-Orient !

1 Interview flash d'A. Flahaut, http://www.ps.be
2 Idem
3 Le Soir, 17/10/06
4 Le Soir, 18/10/06

Israël, en guerre permanente contre le peuple palestinien

L'opération « nuage d'automne » déclenchée par Tsahal dans la nuit du 31 octobre est l'opération la plus importante depuis juin 2006, quand l'armée avait envahit la Bande de Gaza après l'attaque victorieuse par la résistance d'un poste militaire israélien et la capture d'un soldat. Cette opération était, selon Raji Sourani, directeur du Centre palestinien pour les droits de l'homme, une répétition générale de la guerre du Liban. En effet, l'armée israélienne avait alors pris pour cible l'unique centrale électrique, des routes, des ponts et des maisons. C'est une destruction massive des infrastructures qui vise l'ensemble du peuple palestinien.

Toujours selon Mr. Sourani, la situation dans la Bande de Gaza est catastrophique : « 85 % de la population est non payée ou sans emploi, plus encore sous le seuil de pauvreté. Le nombre de tués et de blessés civils devient astronomique. Les attaques israéliennes, que cela soit par incursions terrestres ou par l'aviation, et le siège imposé provoquent un niveau sans précédent de morts, blessés et destructions, cela un an à peine après le désengagement israélien de Gaza, un mirage qu'Israël a vendu au monde, alors que l'occupation est toujours là. » C'est dans ce contexte que des centaines de militaires, appuyés par des chars et des hélicoptères de combats, traquent la population, maison par maison, séquestrent les habitants « pour interrogatoire » à la recherche de militants des différents groupes de la résistance palestinienne, et répriment violemment toutes les manifestations populaires, en laissant derrière eux de nombreuses victimes. Autant d'actes perpétrés par l'armée israélienne avec la complicité du silence de la « Communauté Internationale », dont la Belgique, qui reste, après les Etats-unis, le second partenaire commercial d'Israël.

Nous constatons que, si Tsahal a du se retirer du Liban suite à sa défaite contre le Hezbollah, il a par contre poursuivit sa lutte contre les organisations de résistance palestiniennes. L'offensive contre Gaza montre le vrai visage d'Israël dans la région : mener une guerre sans relâche contre les Palestiniens et les autres peuples du Moyen-Orient pour défendre sa propre existence, celle d'un état raciste au service de l'impérialisme. Dans cette lutte, la LIT-QI soutient toutes les organisations de résistance, tout en maintenant ses critiques envers leur direction.5

Pour une Palestine laïque, démocratique et non raciste
Pour la destruction de l'enclave coloniale sioniste

5 Voir article dans Le Marxisme Vivant n°14, Nos accords et nos différences avec le Hezbollah.
6 Centre de nouvelles de l'ONU, 19/10/06,
http://www.un.org/apps/newsFr
7 Idem

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