dim Juin 29, 2025
dimanche, juin 29, 2025

Une rentrée sociale sous le signe de la lutte

Une rentrée sociale sous le signe de la lutte

 

La rentrée sociale s'annonce combative, plusieurs mobilisations ont eu lieu ces dernières semaines dans le pays. Alors que des négociations importantes sur nos salaires devront commencer, il faut profiter de cet élan de mobilisations pour imposer nos exigences au patronat et à son gouvernement

 

La négociation sur l'accord interprofessionnel 2007-2008 est sans doute un des points principaux autour duquel les travailleurs vont diriger  leur attention  à la rentrée ; il s'agit de négocier nos salaires, en plus de l'indexation, les éventuelles augmentations que nous pourrions obtenir pour les deux ans à venir.

 

Il reste cependant  d'autres sujets qui intéressent particulièrement les travailleurs : le Pacte de compétitivité, un « pacte » auquel  les directions syndicales et patronat se sont engagés lors d'une négociation à huis clos pour ne pas perturber les discussions. Le « pacte entre générations » qui, malgré les importantes mobilisations d'octobre 2005, a été imposé par le gouvernement sans que les directions syndicales aient plus loin que quelques déclarations de regret.  Et à cela il faut ajouter les licenciements massifs comme celui annoncé chez Agfa-Gevaert.

 

Les directions syndicales :
Un changement pour la continuité

Ces négociations seront marquées aussi par l'entrée en jeu des nouvelles directions syndicales: Rudy De Leeuw et Anne Demelenne pour la FGTB, Claude Rolin pour la CSC.

Pour Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, la priorité est l'emploi et l'augmentation du salaire minimum interprofessionnel, mais pour elle, « l'emploi découle de la compétitivité des entreprises, elle-même tributaire de nombreux facteurs »1 . Il faudra donc discuter de la compétitivité, des coûts, de la formation, de la recherche, l'innovation et le recul des investissements. Pour Anne Demelenne « .on devra tout mettre sur la table »

En réalité ce que nous propose la nouvelle direction de la FGTB, c'est d'accepter l'accord signé le 27 juin entre le patronat et les directions syndicales pour «une économie plus compétitive en faveur de l'emploi »2 ; rien n'est dit, comme lors du congrès fédéral de la FGTB,3 des problèmes quotidiens des travailleurs, de nos luttes, ni de nos revendications, ces sujets ne sont jamais admis « sur la table » du patronat.

Un autre avis dans les entreprises.

Le mois de juin déjà, plusieurs luttes nous montraient que notre classe n'est pas prête à se croiser les bras et que la rentrée pouvait être en notre faveur.4

Les vacances annuelles ont été marquées par les importantes actions menées par les travailleurs de la Poste

dans différentes villes de la Wallonie et à Bruxelles, des grèves se sont organisées contre l'application de Géoroute 2 ( une lutte que commençait déjà en décembre 2005) et la suppression de 10 000 emplois. Les travailleurs de la FN à Herstal sont partis en grève, fin août, pour demander le droit à la prépension à 58 ans pour tous les travailleurs de l'entreprise,5 ils rejettent ainsi la mise en application du « pacte entre générations ».

D'autres actions ont eu lieu, des grèves et des actions qui ont été moins médiatisées, sans qu'elles soient pour autant moins importantes, comme la grève de dockers à Gand, qui exigent une augmentation de leur prime pour le déchargement des bateaux, celle-ci entraînant indirectement la suspension de la production chez Volvo.6

Les chauffeurs de la STIB limitent la circulation des lignes de bus en exigeant des conditions de sécurité au travail tout comme les cheminots qui retardent les départs de trains pour la même exigence.

Les travailleurs de Agfa-Gevaerts, retardent la production de l'usine en réponse à l'annonce de la suppression de  1000 emplois.7 Cette lutte sera sans doute un des conflits les plus importants de la rentrée.

Les sans-papiers aussi ont continué à se défendre. La lutte continue pour la régularisation de tous et pour la libération des prisonniers, comme à  la manifestation de St Gilles avec les cris de « Libérez tous les prisonniers – régularisez tous les sans-papiers ».

Face à l'accord interprofessionnel.

Quelle meilleure opportunité pour exiger de l'emploi, des augmentations des salaires et le bien-être des travailleurs, que de s'appuyer sur toutes ces luttes en cours que nous venons de citer ?

 Il suffirait de les unifier, les centraliser autour de quelques revendications : pour l'emploi, pour l'augmentation des salaires; des papiers pour tous. Mais les directions syndicales ne veulent pas faire cela, elles préfèrent attendre « les calculs du Conseil central »  et discuter simplement des propositions du gouvernement, pas celles des travailleurs.

Nous avons déjà eu l'expérience en octobre 2005, nous ne pouvons pas faire confiance aux « propositions du gouvernement », ni aux directions syndicales qui négocient  à huis clos  avec le patronat.

Nous ne pouvons compter que sur nos luttes, chercher l'unité de toutes les organisations de base qui se sont mobilisées ces derniers mois, centraliser nos luttes et nos revendications : contre le pacte de solidarité, contre le pacte de compétitivité, pour l'emploi, pour l'augmentation de salaires, pour le pétrole dans l'index, pour une nouvelle direction syndicale au service de tous les travailleurs.

 

Nous croyons, que les organisations ouvrières, la gauche révolutionnaire, doivent centrer leurs efforts pour atteindre cet objectif : la construction d'une direction de classe et combative pour les travailleurs.

1  Le Soir, 31/08/06.

2  www.fgtb.be/CODE/fr/fram001.htm

3  Voir PI  n° 40 juillet/août 2006.

4  Ibidem.

5  Le Soir, 29/08/06.

6  L'Echo, 01/09/06.

7  www.6com.be/4/actu_une.cfm

 

 

La privatisation d'ABX :

Un cadeau du gouvernement

 

Ce 3 août, la SNCB-Holding a cédé 100% de ses parts de sa filiale ABX LOGISTICS Worldwide au groupe d'investissement britannique 3i. ABX avait été créé en 1993 par l'entreprise publique de chemin de fer, en remplaçant la division colis. Au fil des années, qui ont vu sa filialisation et une série d'acquisition, le petit service de transport belge est devenu une entreprise mondiale, employant 10.000 personnes dans une centaine de pays et réalisant un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros.

Si la filiale de notre entreprise publique se portait si bien, c'était, entre autres, grâce à nos impôts. L'Etat belge y avait investi 1,5 milliards d'euros depuis des années. Comme par exemple en décembre dernier, lorsque la Commission européenne donnait le feu vert pour la privatisation, et que la SNCB-Holding payait pour 176 millions les dettes du groupe ABX, pour préparer la vente au privé. Aujourd'hui, alors que celui-ci a réalisé un résultat d'environ 12 millions pour l'année 2005, le fond d'investissement l'a acquis pour 10 millions seulement. Une opération en or, et sans risque, puisque la SNCB-Holding garantit pour 110 millions d'éventuels dégâts environnementaux, des litiges et la dette. Si Jannie Haek, patron du chemin de fer et ancien chef de cabinet de Vande Lanotte, affirme que la cession procure au personnel « des garanties satisfaisantes pour leur avenir », l'accord prévoit cependant que le centre de décision du groupe ne reste en Belgique que 4 ans. Leur avenir est bien incertain et, dès à présent, on peut craindre pour leurs conditions de travail.

 

FN Herstal

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