mer Sep 17, 2025
mercredi, septembre 17, 2025

Mobilisation des Sans-papiers

Ces derniers mois, les sans papiers ont fait beaucoup parler d?eux. Les occupations et grèves de la faim se multiplient dans l?espoir de faire plier le gouvernement. Pourtant celui-ci se refuse à adapter des critères de régularisations demandés par l?UDEP. Pire : Malgré la pression de la rue, tous les partis vont approuver des lois plus répressives pour les sans-papiers.

Le fait est que les différents gouvernements de nos pays impérialistes n?ont aucun intérêt à mettre un terme à la clandestinité dans laquelle sont plongés des centaines de milliers de travailleurs. Bien au contraire, un sans-papiers est nécessaire pour maintenir leurs bénéfices dans un contexte de crise profonde du système capitaliste.

Dernièrement le gouvernement « socialiste » espagnol a négocié le Plan Afrique qui facilitera encore plus le pillage du continent africain et qui durcira les contrôles aux frontières.

Ainsi le patronat européen augmente d?une main l?exploitation du continent africain, de l?autre il exploite sans limite les travailleurs qui fuient la misère dans laquelle se retrouve l?Afrique, et de surcroît, il profite de cette situation pour faire pression sur les salaires des travailleurs autochtones.

Face à la voracité des rapaces impérialistes, les organisations de lutte des sans-papiers doivent répondre par des stratégies offensives. Il est de plus en plus urgent de dénoncer ces plans et d?organiser un rapport de force capable d?arracher des victoires.

En Belgique, l?Union de Défense des sans Papiers (UDEP) n?est pas parvenu à imposer sa loi au parlement. Il n?est seulement question que d?une circulaire, qui n?engage que le ministre en fonction. Est-ce une défaite du mouvement ? Non, car le mouvement a démontré sa force, il lui manque seulement un discours clair : arracher des régularisations loin des discours et des marchandages pré-électoraux.

Mais pour arracher des régularisations, il faudra que le mouvement gagne la confiance des travailleurs belges, les convainquent que la régularisation de tous signifie une augmentation commune des conditions de vie, qui justifie que nous luttions ensemble. Car les travailleurs détiennent une arme plus puissante que des occupations ou des grèves de la faim. En effet, ils sont capables de toucher le c?ur du système capitaliste : son économie. Les hautes directions de la FGTB et la de CSC peuvent bien mettre leur cachet sur l?affiche de la manifestation nationale du 17 juin, mais ils se gardent bien d?appeler les travailleurs belges à se mobiliser pour défendre leurs frères de classes.

C?est pourtant ce que plus de trois millions de travailleurs sans papiers ont fait aux Etats-Unis, ce premier mai 2006 : ils ont paralysés les secteurs de l?économie où ils sont présents. C?est dans cette voie que doivent s?engager les organisations de lutte des sans-papiers qui se rencontreront pour la deuxième fois au mois de septembre pour former une Coordination Internationale de lutte des sans-papiers. Comme disait déjà Marx : « les travailleurs n'ont pas de patrie ».

Avec la solidarité de tous les sans-papiers, avec la mobilisation des travailleurs organisés, et avec la solidarité internationale, nous pouvons faire plier les différents gouvernements impérialistes.

Sans-papiers
Après la victoire du 17 juin, quelles perspectives pour les sans-papiers ?

Avec seulement 20 jours de préparation, à l?appel de l?organisation nationale des sans-papiers (UDEP), entre 15 et 20 mille personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles, le double de la manifestation nationale du 25 février, un véritable succès !

Cette réussite s?explique par la grande combativité des sans-papiers et le large mouvement de solidarité autour des occupations. Le mouvement a eu tellement d?ampleur que des organisations liées au gouvernement telles que le FAM et le CIRE ont donné leur soutien financier. Malgré les prises de position et résolutions des hautes directions syndicales, elles n?engagent pas leurs propres organisations dans la mobilisation, et se limitent à mettre leurs « cachets» sur l?affiche et financer des transports.

L?UDEP ressort plus forte de cette mobilisation car elle a démontré sa capacité mobilisatrice. Les sans-papiers qui luttent ont leur organisation, avec son importance politique, capable, rien que ça, de s?inviter aux discussions des Messieurs au parlement.

Néanmoins, l?issue du bras de fer engagé par les travailleurs sans papiers contre les représentants du patronat belge au gouvernement pour la régularisation de tous les sans-papiers ne dépend pas seulement de la combativité des sans-papiers. Cela dépend en définitive de la direction dans laquelle les emmène l?UDEP, mais tout d?abord de la manière dont les sans-papiers s?organisent au sein même de l?UDEP, de la manière dont l?UDEP s?exprime et dirige le mouvement, et essentiellement des choix politiques qu?elle fait, du choix de ses alliés, et de sa fermeté face au gouvernement.
Actuellement, de nombreux sans-papiers, même parmi les plus engagés dans le mouvement, se demandent pourquoi la manifestation n?a pas été suffisante pour imposer la « loi UDEP » de régularisation, pourquoi tous les partis sont finalement d?accord avec la réforme de la procédure d?asile du ministre Dewael ?

Le problème n?est pas la mobilisation, mais la canalisation de celle-ci dans une impasse. Ce sont certaines revendications du mouvement, son orientation politique qui, selon nous, s?obstine à centrer l?attention entre les mains des parlementaires, à créer trop d?espoirs à court terme et pousse les sans-papiers à la grève de la faim.

La bourgeoisie ne laissera pas passer de bon gré une loi qui élimine les sans-papiers car elle a besoin de surexploiter des travailleurs sans droits. Et tous les partis au parlement, y compris PS, et ECOLO, se félicitent quand le mouvement joue le jeu des négociations parlementaires, car ils pourront mieux nous diviser à coup de promesses et de mensonges. L?UDEP doit aller au parlement, non pas pour demander qu?on modifie les règles d?un jeu truqué depuis le départ, mais pour arracher des victoires concrètes ! A nous de construire un rapport de force qui nous amène une meilleure régularisation que celle qui à eue lieu en 1999-2000 (Ali Guissé, Presse Internationale n°39).

Le gouvernement libéral-socialiste organise 10 expulsions par jours, 365 jours par an, et va certainement profiter des vacances d?été pour passer à la vitesse supérieure. Il faudra construire un rapport de force dans les luttes contre ces arrestations et expulsions.

Nous avons besoin d?un rapport de force qui peu stopper des lois répressives tels que la réforme de la procédure d?asile de Dewael qui n'est autre que l?application des directives européennes sur l?immigration. Un des objectifs concrets du mouvement doit être de stopper l?avancée de l?Europe forteresse qui orchestre la traque aux sans papiers.

Pour avancer sur ce chemin, nous ne pensons pas qu'il suffit de « voter pour les partis qui soutiennent les sans papiers » comme disait Ali lors de la manifestation. Il faudra plutôt resserrer le lien avec les rares syndicalistes combatifs qui étaient présents aux mobilisations avec leurs drapeaux. Il s?agit d?exiger aux bureaucrates syndicaux d'organiser la lutte pour un permis de travail pour tous et de défendre, par la syndicalisation, les travailleurs sans papiers. Les sans-papiers auront besoin de la puissance des méthodes de luttes de notre classe, telle que la grève ou les occupations d?usines et de chantiers, pour forcer le gouvernement à supprimer les centres fermés honteux, à en sortir les enfants, à stopper les expulsions et à céder chaque jour plus de régularisation !

Par une lutte tenace, parfois sanglante, nos aïeux ont sorti les enfants des mines, sortons les enfants des centres fermés.
Et pour construire ce rapport de force l?UDEP n?est pas seule. Elle peut compter avec le soutien d?une coordination internationale de lutte qui, de façon encore embryonnaire, se construit. Le défi est de rassembler des organisations de Belgique, de France, d?Espagne, des Etats Unis, d?Italie, de Suisse, d?Angleterre. Les premiers signataires de cette future coordination ont déjà fixé des dates de mobilisation internationale, dont la commémoration, en septembre prochain, de la lutte de Sémira Adamu, assassinée par la police lors de son expulsion, et le Premier Mai 2007, pour rappeler que les sans-papiers sont d?abord des travailleurs qui contribuent à la production de richesse.

La Ligue Internationale des Travailleurs appelle toutes et tous les révolutionnaires et militants du mouvement des sans-papiers à construire cette double alliance, l'alliance de classe avec les travailleurs belges avec ou sans emploi, seule capable d?imposer les revendications du mouvement, et l'alliance internationale, seule capable de briser la forteresse d?Europe.


Non à la réforme de la procédure d?asile de Dewael !
Arrêt des expulsions ! Suppression des centres fermés !
Régularisation de tous les sans papiers !
Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs !
Non à l?Europe forteresse ! Pour une Europe des travailleurs !

 

Ces articles peuvent vous intéresser

Découvrez d'autres balises

Artigos mais populares