mar Déc 17, 2024
mardi, décembre 17, 2024

Stop à la violence contre la femme !

A bas le capitalisme qui la provoque !

 

Le 25 novembre a été déclaré Journée Internationale contre la Violence envers la Femme, lors de la première Rencontre Féministe d’Amérique latine et des Caraïbes à Bogota (Colombie) en juillet 1981.

 

Ce jour a été choisi en honneur aux sours Mirabal (Patria, Minerva et María Teresa), trois militantes politiques assassinées le 25 novembre 1960 par la police secrète du dictateur Raphaël Trujillo en République Dominicaine.

 

Ce 25 novembre, il y aura certainement des communiqués de l’ONU et des différents gouvernements par le monde en solidarité avec les femmes et se manifestant contre la violence envers elles.

 

Mais ils ne diront rien sur les aspects les plus profonds qui se cachent derrière cette violence, à commencer par le fait que la majorité des 1,5 milliards de personnes qui vivent avec un dollar ou moins par jour, sont des femmes.

 

Personne ne peut nier que la situation de l’ensemble de la classe ouvrière se trouve à des niveaux impressionnants de pauvreté, qui se manifestent même dans les pays impérialistes. Nous voyons ainsi les 40 millions de pauvres des Etats-Unis, les 17,5 millions de chômeurs dans l’Union Européenne de même que les pays en guerre avec des milliers de morts et de déplacés de leurs terres.

 

L’impérialisme pille les ressources naturelles d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie, envahit des pays comme l’Iraq, l’Afghanistan, Haïti, et négocie avec des putschistes comme au Honduras. En même temps, dans les métropoles impérialistes, il réduit les droits des travailleurs et les droits sociaux de l’ensemble de la classe ouvrière.

 

La crise capitaliste mondiale continue à « évacuer » les marginaux dans les rues des grandes villes du monde, et parmi eux, les femmes et les enfants qui en dépendent occupent la plus grande proportion.

 

La violence domestique

 

Quand on parle de la violence contre la femme, ce qu’on dénonce en premier lieu est la violence domestique qui, comme le montrent les statistiques de différents pays du monde, s’accroît jour après jour.

 

Selon une étude de la Banque Mondiale, un jour ouvrable sur cinq perdu par les femmes pour des raisons de santé est le résultat de problèmes en rapport avec la violence domestique. Au Canada, un rapport révèle que ce type de violence coûte 1,6 milliards de dollars US par an, y compris l’aide médicale des victimes. Aux Etats-Unis, diverses études ont déterminé des pertes annuelles entre 10 milliards et 67 milliards pour les mêmes raisons. En Europe, une femme sur quatre a été victime de mauvais traitements et une sur dix d’agressions sexuelles. Au Chili, une étude récente a révélé que presque 60 % des femmes qui vivent en couple souffrent un certain type de violence domestique, et plus de 10 % d’agression physique grave. En Colombie, plus de 20 % des femmes ont été victimes d’abus physique, 10 % ont souffert d’abus sexuel, et 34 % d’abus psychologique. En Équateur, 60 % des habitantes des quartiers pauvres de Quito ont été frappée par leur conjoint. En Argentine, 37 % des femmes frappées par leur conjoint ont supporté des abus de ce type depuis 20 ans ou plus. Au Nicaragua, 33 % des femmes entre 16 et 49 ans sont victimes de violence physique grave (coups, jets d’objets, utilisation d’instruments coupants ou pointus, brûlures, coups violents)[1]

 

Partout dans le monde, de plus en plus de femmes trouvent la mort entre les mains de leur conjoint ou ancien conjoint, souvent après des viols. Et derrière chacun de ces cas aberrants se cache une responsabilisation sociale généralisée de la victime : « Qu’est-ce qu’aura bien pu faire cette femme pour provoquer cela… Si elle avait quitté la maison, elle aurait pu l’éviter… Si elle avait mieux choisi son compagnon… ».

 

Ce qui est peu mentionné, ce sont les causes économiques et sociales qui provoquent la destruction des relations humaines, c’est la culture machiste produite par cette société patriarcale, où la violence est signe de virilité et où le « non » de la femme ne pèse pas lourd.

 

La violence sur le lieu travail

 

Il n’y a pas que la violence à l’intérieur de la famille qui frappe la femme. Il y a aussi la politique des gouvernements et des chefs d’entreprise, de soumettre les travailleurs, et spécialement les femmes, à des journées de travail exténuantes, de leur nier tout type de sécurité sociale, de ne pas reconnaître les maladies professionnelles et de faire en sorte qu’on travaille dans ces conditions sous le chantage des licenciements. Suite à ces journées de travail, des centaines des milliers des femmes acquièrent une tendinite, un syndrome du canal carpien et d’autres maladies qui les laissent avec les mains invalides. La pension d’invalidité a pratiquement disparu des législations. Et les quelques éléments protectionnistes qui existent encore, comme l’interdiction de licenciement pendant la grossesse, sont ignorés par les patrons, alors que la Justice garde les yeux fermés ou, dans le meilleur des cas, résout le problème avec le paiement d’une indemnisation.

 

Le système capitaliste est le véritable responsable.

 

Tout comme la destruction progressive des services publics surcharge les tâches de la femme travailleuse et pauvre, en renforçant les chaînes de l’esclavage domestique, le chômage massif non seulement frappe les conditions de vie de la famille ouvrière, mais apporte avec lui la détérioration des relations humaines. On perd les perspectives de futur. Vient alors l’évasion par l’alcool, par la drogue. Tout cela aboutit à une plus grande violence dans la société et dans la famille ouvrière. Les femmes et les enfants sont les principales victimes. Les cas de femmes frappées, d’enfants abusés, de femmes violées, augmentent avec l’augmentation du chômage. Le harcèlement sexuel sur le lieu du travail augmente aussi, par la peur des femmes de le dénoncer face au danger de perdre ce qui est probablement la seule source de revenu de la famille.

 

Par l’aggravation des conditions de vie, le manque d’éducation sexuelle et la difficulté d’accéder aux méthodes de contraception, davantage de femmes travailleuses et pauvres seront obligées de recourir aux avortements clandestins (ou aux méthodes brutales des avortements faits à la maison) face à des grossesses non souhaitées ou face à l’impossibilité de donner une vie digne à leurs enfants. Ceci est une des violences les plus terribles exercée quotidiennement sur la femme. Entre-temps, les cliniques clandestines continuent à ramasser des fortunes grâce à la législation répressive qui empêche que l’avortement soit effectué dans les hôpitaux de manière gratuite et dans les meilleures conditions médicales. Ces cliniques sont déjà la deuxième plus grande affaire, après le trafic de drogues, dans une grande partie des pays coloniaux et semis-coloniaux. L’Eglise catholique, qui avec sa politique hypocrite de « défendre la vie » envoie des millions de femmes travailleuses et pauvres à la mort ou à la mutilation, est spécialement coupable de cela. Les gouvernements sont également responsables, quand ils détruisent d’abord, avec leurs plans, les conditions de vie de la femme travailleuse et qu’ensuite, en capitulant aux pressions de l’Eglise et aux intérêts des propriétaires des cliniques clandestines, ils refusent la dépénalisation de l’avortement.

 

Celles qui souffrent le plus de cette situation terrible sont les travailleuses les plus pauvres et marginalisées, les Noires, les immigrantes, et parmi eux, les plus jeunes. Elles sont toutes totalement reléguées et oubliées, même par ceux qui disent qu’ils « gouvernent pour tous », comme les Lula et autres Chavez, ou dans des pays où il y a des femmes à la tête du gouvernement ou à des postes clef, comme en Argentine, au Chili, et aux Etats-Unis d’Obama et de Hilary Clinton. Ce dernier cas est symbolique, puisque les représentants de deux secteurs opprimés, un Noir et une femme, augmentent les guerres et multiplient les bases militaires en Amérique latine avec des accords, comme ceux signés en Colombie, où les soldats yankees ont une totale impunité pour tout, y compris le viol de femmes.

 

Ils n’y a pas d’issue dans le capitalisme

 

Bien que toutes les actions qui puissent être menées pour faire face à la violence contre les femmes soient importantes, nous ne pourrons pas définitivement y mettre un terme, tant que survivra ce système pervers, où quelques-uns tirent bénéfice du travail et de la souffrance de la majorité de la population.

 

Femmes travailleuses et pauvres, paysannes, immigrantes, chômeuses, nous devons envisager, avec l’ensemble de la classe ouvrière, la lutte pour nos droits. Nous devons former, dans nos syndicats et quartiers, des commissions spéciales pour faire des recherches et dénoncer le harcèlement. Nous devons également constituer des groupes d’autodéfense pour nous protéger des attaques. Nous devons développer des activités pour faire progresser la conscience sur ces problèmes, nous devons exiger de l’Etat des maisons d’accueil pour les femmes frappées et des améliorations dans la législation du travail. Mais nous devons être conscientes que cela n’est pas suffisant. Nous devons développer en même temps le combat contre les racines du mal. C’est-à-dire, la lutte pour la destruction de cette société injuste et discriminatoire, afin de la remplacer par une autre, solidaire et égalitaire, la société socialiste, une société où il n’existe pas d’exploitation ni d’oppression et où peuvent se développer pleinement des relations véritablement humaines.

 

Secrétariat International de la Femme

Ligue Internationale de Travailleurs – IV Internationale

Le 25 novembre 2009

 


[1] Données de RIMA (Red Informativa de la Mujer – réseau informatif de la femme)

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