mar Sep 16, 2025
mardi, septembre 16, 2025

Que personne ne vole cette victoire au peuple !

Le peuple hondurien a démontré qu'il peut renverser le gouvernement putschiste

 

L'entrée de Zelaya en Honduras a donné un nouvel élan aux mobilisations contre le gouvernement putschiste de Micheletti. Aux marches pacifiques, durement réprimées, ont succédé les actions des masses dans les quartiers populaires de la capitale et le reste du pays. Les travailleurs et le peuple hondurien défient le couvre-feu : ils défendent leurs quartiers avec des barricades, se confrontent aux forces policières et assaillent les supermarchés pour pouvoir se nourrir. Les travailleurs et le peuple hondurien sont les premiers acteurs de cette lutte. Ce nouvel élan a seulement été rendu possible par la résistance héroïque de ces trois mois. Sans cette résistance, il aurait été impossible pour Zelaya d'envisager son retour.

Le gouvernement putschiste essaye de mettre un terme aux mobilisations par la répression. Celle-ci, avec toute sa brutalité, n'arrive toutefois pas à atteindre le niveau des répressions sanguinaires dans les dictatures militaires de l'Argentine ou du Chili de Pinochet, car les putschistes savent qu'ils sont isolés et qu'à tout moment peut se produire un retour de flamme.

En fait, la répression provoque l'effet contraire. Le couvre-feu, la fermeture des frontières et la répression non-discriminée font que les secteurs populaires qui jusqu'à présent étaient neutres ou favorables aux putschistes rejoignent la résistance. La bourgeoisie hondurienne et celle d'Amérique centrale subissent des pertes économiques énormes et voient bien que ce n'est pas une bonne affaire pour eux que de maintenir leur appui à Micheletti.

Dans son discours d'ouverture de l'Assemblée de l'ONU, Lula, soutenu par l'administration d'Obama et d'autres porte-parole impérialistes comme Zapatero, a clairement exprimé le fait que l'impérialisme soutient le retour de Zelaya et veut sa restitution au pouvoir à travers l'Accord de San José. Le danger que le gouvernement de Micheletti ne tombe de par l'action des masses les a poussées à augmenter la pression pour la négociation. Nous voyons ainsi comment, face à la radicalisation des actions des masses honduriennes, l'impérialisme met en oeuvre le retour des ambassadeurs en Honduras avec les représentants de l'OEA et encore une fois Oscar Arias, afin de résoudre le conflit par la voie des négociations, en essayant de protéger le plus possible les institutions qui ont soutenu le putsch : l'Armée, la Cour Suprême, le Parlement et l'Eglise. De cette façon, ils veulent sauver l'oligarchie, les familles latifundistes et les bourgeois dépendants de l'impérialisme, et éviter qu'ils ne soient balayés par l'action des masses. L'impérialisme veut sauver ces institutions parce que ce sont celles qui ont toujours soutenu sa domination dans le pays. Depuis des décennies, le Honduras a été pour l'impérialisme un bastion pour le contrôle de l'Amérique Centrale.

Zelaya se montre disposé à dialoguer dans le cadre proposé par la diplomatie internationale et a reçu les candidats putschistes aux élections de novembre. Micheletti continue à proposer que les deux renoncent et qu'on respecte les élections des putschistes. L'impérialisme et la bourgeoisie hondurienne se hâtent afin de résoudre le conflit en marge des masses.

La mobilisation des masses va objectivement au-delà de la restitution de Zelaya parce qu'elle fait face aux institutions issues de la vieille dictature des années 70. L'exigence de la punition des putschistes et la convocation d'une Assemblée Constituante sont la preuve de cela. Mais sans la radicalisation des luttes, il est impossible que la chute du gouvernement putschiste entraîne avec elle les institutions qui ont orchestré le putsch et l'ont soutenu. Sans la mobilisation, il n'y a aucune garantie que les putschistes qui répriment le peuple soient punis.

Nous appelons le peuple hondurien à ne pas avoir confiance en Lula, Obama, les organismes internationaux de l'impérialisme (ONU, OEA) ou les casques bleus pour mettre un terme au gouvernement putschiste. L'intérêt de ceux-ci est de sauver autant que possible les institutions qui sont au service de l'oligarchie en Honduras. Nous saluons les travailleurs et le peuple hondurien pour leur résistance héroïque, pour avoir transformé les quartiers populaires en bastions contre le gouvernement putschiste et de résistance aux forces répressives. Il faut étendre et approfondir la lutte contre le putsch. Pour cela, nous soutenons l'appel du Front National de Résistance au Putsch, à s'organiser depuis la base. Il faut s'organiser dans chaque quartier, dans chaque centre de travail et d'étude, dans chaque ville, dans chaque village de l'intérieur. En ce moment crucial, le Front doit être indépendant et n'accepter rien d'autre que le retour inconditionnel de Zelaya au gouvernement, ainsi que la fin du régime et la dissolution de ses institutions.

Vive la lutte du peuple hondurien !

A bas les putschistes et leurs institutions !

Non à l'Accord de San José !

Restitution inconditionnelle de Zelaya !

Assemblée Constituante pour en finir
avec les institutions putschistes

et avec la dépendance de l'impérialisme
et de l'oligarchie!

Secrétariat International de la

Ligue Internationale des Travailleurs

– Quatrième Internationale (LIT-QI)

São Paulo, le 25/09/2009

 



 

Ligue Communiste des Travailleurs

www.lct-cwb.be    lct.cwb@gmail.com

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs – QI

 

Ne pas jeter sur la voie publique  20090925-Ed. resp. : J. Talpe, rue de l'Elan, 73 – 1170 Bxl

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