mar Avr 16, 2024
mardi, avril 16, 2024

Manifeste de la LIT à l’occasion du Premier mai



1. Le Premier mai est une journée internationale de lutte de la classe ouvrière, et non un jour de fête. Nous ne pouvons pas célébrer 200 millions de chômeurs dans le monde. Selon l'OIT, il n'y a qu'un quart des travailleurs qui ont un emploi stable, les salaires diminuent de plus en plus et la plupart des travailleurs dans le monde ont du mal à joindre les deux bouts.



Les plans néolibéraux attaquent des droits minimaux, tels que la retraite et les vacances. Les pauvres meurent avant d'être soignés dans les hôpitaux publics. Même dans les pays impérialistes, la crise des soins de santé et de l'éducation publique augmente sans cesse. La police entre dans les quartiers pauvres comme une troupe d'occupation et tue sans discrimination. C'est le cas également dans les pays impérialistes, où les libertés sont de plus en plus attaquées et la répression sévit de plus en plus, comme en France et en Espagne.


L'environnement est détruit sans ménagement afin d'accumuler des profits.


Le capitalisme utilise l'oppression pour augmenter encore davantage l'exploitation et diviser la classe ouvrière. La haine contre les immigrés, la violence sexiste et raciste et l'homophobie sèment l'affrontement entre travailleurs, ce qui facilite la domination de la bourgeoisie.


La colère gronde de plus en plus dans les quartiers pauvres de la périphérie des villes du monde. C'est là que l'on peut sentir la réalité de la population, et pas dans les élégants couloirs des centres commerciaux.


2. Trump gouverne les Etats-Unis, montrant le vrai visage de l'impérialisme : le visage de l'extrême droite, du militarisme, du sexisme, du racisme, de l'homophobie, de la répression, de la destruction de l'environnement.


Trump tente d'instrumentaliser les travailleurs blancs contre les Noirs, les femmes, les immigrants. Il parle d'obtenir plus d'emplois pour les Blancs, comme si les autres travailleurs fussent les responsables de la crise. Le vrai projet de Trump, c'est de diviser les travailleurs et d'être en mesure d'imposer une attaque très dure, non seulement aux immigrants et aux Noirs, mais aussi aux travailleurs blancs qui verront leurs salaires abaissés encore davantage et leurs droits syndicaux annulés.


La réaction contre Trump, avec la mobilisation de trois millions de personnes dans son premier jour de gouvernement, a montré que la polarisation de la lutte de classes a atteint le cœur de l'impérialisme. En ce Premier mai, les travailleurs aux Etats-Unis – et en particulier ses secteurs les plus exploités, les immigrants – organisent une grande mobilisation de rejet de Trump.


Trump veut imposer les intérêts des multinationales nord-américaines dans le monde entier moyennant la force militaire et la lâcheté des gouvernements soumis.


Les récents bombardements en Syrie et en Afghanistan, ainsi que la menace contre la Corée du Nord, deviennent une menace sérieuse contre les travailleurs et les peuples du monde. Ce Premier mai, nous devons dénoncer de toutes nos forces sa politique impérialiste d'agression militaire et la rejeter.


Cependant, dans de nombreux pays apparaissent d'énormes manifestations contre Trump, montrant que la conscience anti-impérialiste se développe fortement dans le monde.


3- Les gouvernements impérialistes européens, comme ceux de Hollande (France), de Cameron et May (Grande-Bretagne), de Gentiloni (Italie) et de Rajoy (Espagne), appliquent dans leurs pays des plans néolibéraux de plus en plus violents contre les travailleurs, pour tenter de survivre à la concurrence inter-impérialiste.


Mais les crises politiques importantes et en augmentation en Europe – comme celle du Brexit et l'instabilité de ces gouvernements – montrent une polarisation croissante en Europe. L'Union européenne, qui exploite et opprime tous les Européens au service des banques et des impérialismes les plus solides, montre déjà des signes d'épuisement.


4- Les gouvernements des pays semi-coloniaux appliquent les mêmes plans néolibéraux, encore plus durement. Il en est ainsi avec les gouvernements détestés de Temer au Brésil, de Macri en Argentine, de Peña Nieto au Mexique, de Cartes au Paraguay. C'est également le cas de la Grèce, qui est devenue une semi-colonie allemande. Les énormes crises politiques vécues dans ces pays indiquent que les travailleurs sont fatigués d'accepter ces attaques. Il est temps de renverser ces gouvernements, qui ne font qu'attaquer les travailleurs, au service des multinationales.


5- Les travailleurs du monde entier devraient réfléchir sur le rôle des partis « réformistes » et « nationalistes ». L'énorme crise actuelle de gouvernements comme celui de Hollande, de Maduro, de Bachelet s'explique parce qu'ils ont appliqué les mêmes plans néolibéraux que les gouvernements de « la droite ». La crise et le renversement du gouvernement de Dilma – du PT, au Brésil – ont la même explication. Les gouvernements de ces partis sont également des agents utiles de la bourgeoisie et de l'impérialisme.


Lorsque ces partis se placent dans « l'opposition », c'est pour récupérer un capital électoral et pour essayer de revenir au gouvernement, afin d'appliquer les mêmes plans néolibéraux.


6- Les partis qui se présentent comme la nouvelle gauche antiaustérité, radicale et altermondialiste, alternative à la social-démocratie, ont la même politique, une fois arrivés au gouvernement. Rappelons l'exemple donné en Grèce par Syriza, qui est arrivée au pouvoir en disant qu'elle n'accepterait pas l'austérité et la perte des droits ; une fois au pouvoir, même après que les gens ont rejeté ces pertes lors du référendum, elle applique le plus dur des plans néolibéraux dans le pays. C'est aussi la trajectoire du Bloc de gauche au Portugal, qui soutient le gouvernement du Parti socialiste portugais.


Ces partis anti-austérité d'aujourd'hui sont la social-démocratie de demain. Podemos en Espagne suivra le cours du PSOE, comme le montre son activité dans la ville de Madrid. Nous avertissons les travailleurs que le PSOL au Brésil veut suivre le même parcours que le PT. Ce n'est pas par hasard que Lugo, au Paraguay, s'est mis d'accord avec le gouvernement de droite de Cartes pour une modification de la Constitution permettant la réélection. La modification a été rejetée par le peuple paraguayen, qui a mis le feu au Congrès.


7- Les bureaucraties syndicales du monde entier contribuent à maintenir la domination et l'exploitation de la bourgeoisie. Accrochées aux privilèges des appareils, elles aident les partis réformistes et bourgeois, au sein du gouvernement ou dans « l'opposition », à freiner les luttes des travailleurs. Ce n'est pas par hasard que de nombreux travailleurs finissent par se distancier des syndicats à cause du rôle de la direction de ceux-ci.


Il faut renforcer à partir de la base l'émergence de nouvelles directions engagées dans les luttes et respectueuses de la démocratie ouvrière.


8- Les travailleurs de la Chine et de Cuba doivent toujours faire face à des dictatures capitalistes, qui, au nom du socialisme, attaquent les travailleurs et enrichissent une nouvelle bourgeoisie, émergée de l'ancienne bureaucratie des partis communistes respectifs. Dans ces pays, les travailleurs doivent se battre durement pour la liberté d'organisation.


Les partis qui gardent de façon stalinienne l'héritage des anciens partis communistes, regroupés dans ce qu'on appelle le castro-chavisme, accumulent les crimes contre les luttes des travailleurs et des peuples. Le soutien au génocidaire Assad, responsable de la mort d'un demi-million de personnes et de la fuite du pays de douze millions de Syriens, est une trahison qui ne sera pas oubliée.


Au Venezuela, Maduro prend une mesure après l'autre pour attaquer les travailleurs et leurs droits démocratiques, sous le faux discours du socialisme du 21e siècle et de la lutte contre l'impérialisme, alors que le peuple n'a même pas accès aux produits de base et à la nourriture.


9- Les grandes entreprises dominent le monde. Ce sont elles qui financent les campagnes des partis et obtiennent par la suite ce qu'elles veulent des gouvernements. La « démocratie » des riches n'a rien de démocrate. Les partis de la « droite » et de la soi-disant « gauche » sont financés par les grandes entreprises et appliquent donc les mêmes plans néolibéraux. Les gens votent, mais ne décident rien. Ce sont les grandes entreprises qui se trouvent aux commandes.


Les huit personnes les plus riches du monde, propriétaires de grandes entreprises multinationales, gagnent autant que la moitié la plus pauvre de l'humanité. Le luxe des maisons, des voitures, des fêtes de la bourgeoisie est scandaleux.


La corruption apparaît dans tous les gouvernements. Et les journaux de la bourgeoisie veulent montrer que « tous sont corrompus. » Ce n'est pas vrai. Corrompus sont les politiciens et les partis financés par les grandes entreprises et les banques, qui les corrompent pour diriger les Etats nationaux.


10- Le monde est construit par les travailleurs. Ce sont les mains des travailleurs qui cultivent les aliments, qui fabriquent les voitures et les maisons, les hôpitaux et les écoles, les téléphones cellulaires et les ordinateurs. Ce sont les mêmes travailleurs qui ne parviennent pas à se nourrir, s'éduquer, se vêtir et avoir des soins de santé et une éducation convenables.


Le capitalisme est le père de l'oppression, de la répression et des guerres, de la destruction accélérée de l'environnement. Si les travailleurs étaient au pouvoir et pouvaient libérer le développement des forces productives, il serait possible de mettre fin à la faim et au chômage dans le monde actuel dès maintenant.


11- Le Premier mai devrait être, dans le monde entier, un cri de guerre pour la lutte. Unissons les travailleurs pour renverser les plans néolibéraux et les gouvernements qui les soutiennent. Exigeons des dirigeants syndicaux d'unifier les luttes vers des grèves générales qui pointent la voie à suivre. Appelons la population exploitée et opprimée à vaincre les dictatures capitalistes.


Construisons des organisations démocratiques des travailleurs, de nouvelles directions pour les luttes, à partir de la base. Unifions les nouvelles directions dans des coordinations de luttes.


12- Il est possible d'avoir un monde meilleur pour nos enfants.


Ce n'est pas vrai que cela a toujours été comme ça et le sera toujours. En ce Premier mai, c'est le moment de hisser à nouveau bien haut le drapeau du socialisme.


En 2017, nous célébrons le centenaire de la Révolution russe. Cette expérience historique a montré qu'il est possible de changer le monde. L'expropriation de la bourgeoisie et la planification de l'économie ont donné lieu au plus grand changement jamais vu dans l'histoire économique. Il n'y avait plus de misère et de faim. Les gens ont commencé à avoir de l'éducation et des soins de santé de qualité. La lutte des femmes a fait une percée historique avec le droit au divorce, à l'avortement et à un salaire égal à celui des hommes. Le mariage homosexuel a été approuvé par les tribunaux soviétiques. L'oppression des nationalitésde la Russie tsariste a été transformée en union libre : l'URSS.


Au cours des premières années de la révolution russe, avant la bureaucratisation stalinienne, le prolétariat russe était au pouvoir. Il n'y a jamais eu de démocratie pareille. Contrairement à la « démocratie » actuelle des riches, dans la démocratie ouvrière, ceux qui travaillent décidaient de la voie à suivre du pays.


Pour que ce grand processus puisse avoir lieu, il fallait qu'un parti révolutionnaire, le Parti bolchevique de Lénine, en prenne la direction et appelle à construire l'Internationale communiste. Aujourd'hui, en 2017, le besoin de construire un parti révolutionnaire et une Internationale révolutionnaire est plus que jamais d'actualité.


La propagande impérialiste a essayé d'effacer ces progrès de la mémoire de l'humanité, en identifiant ce que fut la Révolution russe avec le régime totalitaire bureaucratique stalinien, qui a finalement restauré le capitalisme. Mais la crise capitaliste a ramené les idées socialistes. Le socialisme est à nouveau thème de discussion dans le monde entier. Nos drapeaux rouges sont arborés, ce Premier mai, avec la fierté des socialistes révolutionnaires.


Rejoignez-nous pour lutter contre les plans néolibéraux de l'impérialisme et de ses gouvernements. Rejoignez-nous pour construire des partis socialistes révolutionnaires. Ensemble, nous construirons la Ligue Internationale des Travailleurs.


 

Vive le Premier Mai de lutte des travailleurs !

A bas Trump et l'impérialisme !

A bas les bases et les interventions militaires impérialistes !

A bas les plans néolibéraux ! A bas les gouvernements de la bourgeoisie !

Aucune confiance dans les partis réformistes !

Suivons l'exemple de la révolution russe !

Vive le socialisme révolutionnaire !


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