dim Mar 24, 2024
dimanche, mars 24, 2024

Non à Trump ! Descendons dans la rue, partout dans le monde, le 20 janvier !

 

 

L'élection de Donald Trump, un populiste réactionnaire d'extrême droite, est à la fois un symptôme et un tournant dans l'historique crise politique qui existe aux Etats-Unis. La polarisation de la lutte de classes est déjà en train de donner lieu à des manifestations sans précédent face à l'inauguration d'un nouveau président élu et peut générer, dès le premier jour, de grandes luttes pour faire face à ce gouvernement de droite.

Après huit ans de gouvernement, la farce du « visage humain » d'Obama s'est révélée être un mensonge. Maintenant, avec Trump, le vrai visage oppressif et brutal de l'impérialisme se dévoile à travers le monde. Il est donc temps d'unifier les luttes contre le gouvernement impérialiste de Trump aux Etats-Unis et dans le reste du monde.

   En outre, pour la première fois depuis des décennies, le système politique à deux partis est confronté à une profonde  crise: les deux partis bourgeois traditionnels, le démocrate et le républicain, ont massivement perdu le soutien populaire, en particulier celui du secteur ouvrier industriel de la classe travailleuse, et celui des immigrés et des jeunes. Depuis les élections, de nombreux jeunes de la classe ouvrière, en particulier les Latinos, sont sortis de leurs écoles et sont descendus dans la rue pour protester contre Trump. Et ils ont commencé rapidement à organiser, localement et à l'échelle de tout le pays, des protestations contre son investiture le 20 janvier. Cet appel à l'action a été repris par les secteurs les plus actifs du mouvement syndical, et il existe également un appel pour une Marche de femmes, le 21 janvier à Washington D.C.

   Il est nécessaire d'organiser le 20 janvier des manifestations à travers le monde contre l'impérialisme étasunien, pour soutenir les travailleurs, les jeunes, la communauté des immigrés, des Noirs et des musulmans qui s'engagent dans la lutte, non seulement aux Etats-Unis, mais dans le monde entier. Il faut donc, plus que jamais, descendre dans la rue le 20 janvier et démontrer dans la lutte que la classe ouvrière est internationale, et que, s'ils touchent à l’un d’entre nous, ils nous touchent tous. Dans la lutte contre Trump, nous construirons une alternative de direction pour le mouvement ouvrier, indépendante du Parti démocrate.

Le nouveau gouvernement de Trump s'annonce comme une menace pour la classe ouvrière mondiale et pour la planète.

La nouvelle administration de Trump s'annonce comme l'une des plus réactionnaires, racistes, misogynes, anti-ouvrières et agressivement impérialistes élues aux Etats-Unis depuis des décennies. Un ancien PDG de Goldman Sachs, Steven Mnuchin, dirigera le département du Trésor ; le PDG d'Exxon, Rex Tillerson, a été nommé Secrétaire d'Etat ; le PDG d'une chaîne de restaurants fast-food (CKE Restaurants), qui paie des salaires de misère, Andrew Puzder, sera ministre du Travail ; le fonctionnaire en charge de l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA), Myrin Ebell, ne croit pas au changement climatique et soutient un plan énergétique basé sur les combustibles fossiles ; et enfin, une millionnaire qui défend la privatisation de l'éducation (Betsy DeVos) dirigera le ministère de l'Education. Selon la publication économique Quartz,[1] les 17 membres nommés pour l'Exécutif – le plus riche de l'histoire étasunienne, avec une fortune combinée de 9,5 milliards de dollars, ou même, selon d'autres médias,[2] 35 milliards – gagnent plus d'argent que 43 millions de foyers étasuniens (le revenu moyen étant de 55.000 dollars par an).

   La nouvelle administration comprend également plusieurs généraux de l'armée à la retraite, pour mettre un terme à la crise ouverte dans les rangs de l'appareil militaire suite à la défaite en Irak et en Afghanistan et au manque de soutien pour lesanciens combattants ; une crise qui s'est manifestée clairement lorsque plusieurs centaines de vétérans de l'armée se sont engagés dans le combat de Standing Rock contre le gouvernement yankee.

   En outre, plusieurs secteurs de l'extrême droite et du fascisme sioniste sont représentés dans le nouveau gouvernement : le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman, lié à l'extrême droite israélienne, qui est en faveur de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël ; le suprématiste blanc Jeff Sessions, nommé procureur général et ministre de la Justice ; et enfin, l'idéologue d'extrême droite Steve Bannon, proposé comme Directeur de stratégie et Conseiller du Président.

   L'administration de Trump prépare un large éventail d'attaques, contre les syndicats ; contre la lutte pour les 15 dollars ; contre le droit à l'avortement ; contre la lutte contre la brutalité policière et pour la réforme du système pénitentiaire ; contre les peuples indigènes américains qui défendent leurs terres ; contre la revendication d'un système de santé et d'éducation publique de qualité et gratuit et pour une transition énergétique éco-socialiste.

   Cependant, l'impact de l'élection de Trump sera non seulement ressenti aux Etats-Unis, mais aussi dans le monde entier. Les Etats-Unis sont toujours actuellement la principale puissance impérialiste, qui contrôle les principales multinationales et dispose de l'appareil militaire le plus fort. Le slogan de Trump "Let's Make America Great Again" est basé sur une idéologie nationaliste, raciste et agressive, où « l'Amérique » (c'est-à-dire les Etats-Unis) est posée comme une entité supérieure qui a le droit d'opprimer, d'envahir, de surexploiter ou d'éliminer à son gré n'importe quel peuple ou nation.

   Ce sera notre combat unitaire, dans les lieux de travail et dans la rue, qui déterminera si ces importantes attaques prévues par Trump peuvent être effectivement mises en place.  Nous voulons avertir les syndicats, les groupes communautaires, les mouvements sociaux et les groupes de gauche, que nous devrons nous battre dans la période à venir, et qu'il est important de le faire en construisant un front de lutte uni, indépendant et démocratique.

Construire une nouvelle direction pour le mouvement de masse, pour lutter contre Trump

Il existe une crise majeure au sein du Parti démocrate, qui représente une occasion historique pour les travailleurs et la gauche révolutionnaire de se battre pour une direction alternative. Mais il y a aussi une crise de direction dans le mouvement syndical : les travailleurs de base se sont rebellés contre la direction de l'AFL-CIO, qui a massivement soutenu Clinton sans jamais discuter avec la base et qui n'a pas bougé le petit doigt face aux résultats dévastateurs des politiques néolibérales défendues et mises en œuvre par le Parti démocrate au cours de ces trente dernières années.

   Aujourd'hui, les dirigeants du mouvement syndical ne savent pas quoi faire et sont paralysés. Le Parti démocrate essaie de « travailler avec Trump » sur les « bons » points de son programme, ceux qu'ils considèrent comme bénéfiques pour « le peuple laborieux » – en ignorant le programme et l'idéologie anti-immigrés, anti-Noir, anti-musulman et machiste de Trump, comme si ces gens ne faisaient pas partie, eux aussi, de la classe ouvrière !

   Néanmoins, les jeunes et différents secteurs de la classe ouvrière qui rejettent massivement Trump et n'ont jamais été de grands partisans de Clinton sont à la recherche d'une issue pour lutter et pour s'organiser. Nous sommes dans une situation paradoxale et similaire à celle des manifestations de masse des immigrés en 2006, de la rébellion du Wisconsin ou du mouvement Occupy, ou encore celle des manifestations de plus en plus récurrentes contre les violences policières et les déportations : de nombreuses manifestations sont en train de se préparer localement contre l'investiture de Trump, mais aucune organisation de poids à l'échelle nationale n'a appelé au combat. C'est une expression de la crise de direction, ainsi que de la réorganisation des secteurs de la classe qui veulent se battre.

   C'est une expression de l'absence d'une direction, et du besoin urgent d'organiser les secteurs de la classe qui veulent se battre. Il faut promouvoir dans chaque syndicat, dans les sections locales, dans chaque comité de lutte, le combat pour unir les organisations qui luttent et pour rompre avec le Parti démocrate.

   C'est aussi une opportunité pour les militants socialistes honnêtes et révolutionnaires, qui sont résolument engagés dans l'organisation indépendante et démocratique de notre classe, de construire et de développer des structures indépendantes qui favorisent la lutte unitaire et l'organisation par la base.

   Mobilisons-nous contre Trump, et au cours de ce processus, commençons à construire une alternative de direction pour les travailleurs, indépendante du Parti démocrate !

Construisons ensemble les mobilisations de janvier 2017

En Californie, les appels pour l’action du 20 janvier ont été soutenus par de multiples organisations étudiantes de l’Université de Californie (9 campus), le City College de San Francisco, la coalition des Educateurs Contre Trump (qui réunit des professeurs et des étudiants à San Francisco) et la coalition communautaire d’Oakland (Projet Contre la Terreur Policière) dirigée par le mouvement afro-américain. Ils ont tous comme objectif de mener des actions coordonnées à San Francisco et à Oakland au cours de ces journées. Des organisations communautaires à los Angeles et San Diego proposent également divers actes de protestation ce 20 janvier.

   Jusqu’à présent, différents syndicats ont adopté officiellement l’appel : UAW 2865 (Syndicat des travailleurs académiques de l’Université de Californie), UESF (enseignants de San Francisco), UTR (enseignants de Richmond) ; et d’autres, comme IL WU Local 10 (travailleurs portuaires) prévoient d’appuyer officiellement les appels. Le Conseil du Travail du Comté d'Alameda (à l'Est de la Baye de San Francisco), qui représente plus de 100.000 travailleurs répartis dans une centaine de syndicats locaux, a adopté une résolution le 5 décembre « appelant chaque affilié à participer à la journée d’action du 20 janvier pour montrer notre pouvoir, notre unité et notre solidarité en organisant des actions autour de conflits du travail existants et en invitant tous les membres à participer et à soutenir ceux qui désirent participer aux protestations contre l’investiture ». Les militants syndicaux de la zone qui organisent des actions ont formé un collectif de base, Labor Rising (Against Trump) qui est en train de croitre et de construire une base dans divers syndicats. 

   Il est certain que la Californie ne sera pas le seul Etat dans lequel des protestations auront lieu le 20 janvier, bien qu’elle semble constituer le centre de résistance de par la proportion de latinos et d’afro-américains qui furent férocement attaqués par Trump et ses acolytes durant la campagne. Sur la côte Ouest, les étudiants de Washington organiseront également des manifestations, et à Seattle, des conseils communautaires pour organiser la résistance sont en train de se former. A Chicago, New-York, Baltimore et Washington D.C., plusieurs appels à l’action ont été lancés sur les réseaux sociaux par différents secteurs. 

   Peu après les élections, un appel indépendant pour organiser une Marche de femmes contre Trump et pour les droits des femmes fut lancé pour le 21 janvier à Washington D.C. Cet appel ne vient d’aucune organisation de femmes connue, ce qui n’est pas une surprise puisque NOW et les autres organisations se sont mises sous la tutelle du Parti Démocrate au cours des dernières décennies. 

   L’appel à manifester s’organise autour de la consigne « les droits des femmes sont des droits humains » et affirme répondre à la rhétorique et aux débats de la champagne électorale dans laquelle « beaucoup d’entre nous – femmes, immigrées en tout genre, avec des religions diverses mais en particulier musulmane, les personnes qui s’identifient comme LGBTQIA, natives, Noires, latinos, handicapées, pauvres et victimes d’abus sexuel– nous sommes senties insultées, diabolisées et menacées ». Différentes marches locales seront organisées pour ceux et celles qui ne peuvent se rendre à Washington D.C.

   Quant au programme, celui de la Marche est démocratique-bourgeois, celui de la parité et de l’égalité, sans aucune analyse réelle de classe (ou de race) : « Nous n’arrêterons pas jusqu’à ce que les femmes obtiennent la parité et l’égalité à tous les niveaux de direction de la société. Nous travaillerons pacifiquement alors que  nous reconnaissons qu’il n’y aura de véritable paix tant qu’il n’y aura pas de justice et d’égalité pour toutes. » 

   Malgré nos différences programmatiques avec l’appel, il est très important de mobiliser et de participer dans ces différentes manifestations avec un contingent séparé, indépendant, précisément pour y faire connaître aux secteurs des travailleurs, et en particulier aux femmes immigrées notre programme d’action et de revendications et pour nous joindre à l’action unitaire. 

   Il y a donc, pour le moment, deux journées d'action nationale :

  • Le 20 janvier, pour protester contre l’investiture de Trump comme président ;

  • Le 21 janvier, avec une grande Marche nationale des femmes à Washington D.C., et diverses marches locales.

   Nous nous engageons à construire ces actions nationales et à proposer des mobilisations unitaires dans le monde entier le 20 janvier. Nous voulons organiser des protestations avec les syndicats, les mouvements contre l’oppression impérialiste du gouvernement étatsunien et les organisations de gauche. Il y aura des manifestations dans les rues contre Trump. Nous lutterons contre l’impérialisme nord-américain et la domination des multinationales dans nos pays respectifs.

A bas le gouvernement de Trump ! 

Construisons une résistance unifiée contre les attaques envers la classe ouvrière et les communautés opprimées ! 

Pour une nouvelle direction pour les travailleurs, indépendante du Parti démocrate ! 

Rejetons l’impérialisme étatsunien et ses interventions militaires dans le monde ! 

Rejetons la domination des multinationales ! 

Non au payement de la dette externe !

Secrétariat International – Ligue Internationale des Travailleurs, Quatrième Internationale

20 décembre 2016



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http://qz.com/862412/trumps-16-cabinet-level-picks-have-more-money-than-a-third-of-american-households-combined/#int/words=dinner_supper&smoothing=3 

http://www.politico.com/story/2016/11/donald-trump-cabinet-billionaires-millionaires-231831

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