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vendredi, mars 29, 2024

Un voyage à travers l’histoire de l’ex-URSS

Actuellement, il y a de nombreux débats parmi les activistes qui luttent à l’échelle internationale, principalement sur la manière de faire face aux crises imposées par le capitalisme. Depuis presque deux ans, nous vivons une pandémie qui est loin d’être maîtrisée et qui a montré, une fois de plus, que ceux qui souffrent le plus de ses conséquences sont les pays pauvres et la classe ouvrière mondiale.

Par l’équipe de rédaction de la LIT-QI

10 décembre 2021

Nous sommes confrontés à la possibilité d’un effondrement environnemental, où la vie sur la planète entière est menacée. Tout ceci est le produit de l’anarchie de la production capitaliste, qui entretient une relation destructrice avec la nature. À tout cela, il faut ajouter la grande inégalité sociale, dans laquelle quelques magnats contrôlent presque toutes les richesses, tandis que les peuples sont condamnés à des systèmes de santé exécrables, à des conditions de travail précaires, voire à des pratiques esclavagistes.

Face à toute cette crise permanente du système capitaliste, nous voyons des centaines de processus de lutte : contre le racisme aux États-Unis, contre le machisme avec des millions de femmes dans les rues, contre le pillage impérialiste des ressources et pour la défense de l’environnement. Des grèves éclatent dans le monde entier, et nous assistons même à des résistances armées et à des révolutions qui renversent des dictatures. Mais nous sommes encore loin de percevoir une alternative tangible et positive pour remplacer le capitalisme. La grande majorité des activistes se déclarent anticapitalistes, rejettent les sociétés transnationales, répudient les banquiers et exigent la fin de la destruction de l’environnement. Mais le capitalisme n’a pas été détruit et ainsi, au cours des 30 dernières années, tous les problèmes économiques, sociaux et politiques se sont aggravés.

La LIT est consciente qu’il ne suffit pas de lutter. Nous devons construire un projet socialiste révolutionnaire pour nous opposer au système capitaliste. Un projet qui détruise ce système à la racine et permette de construire une société où l’économie et la politique soient au service de la satisfaction des besoins de l’espèce humaine dans une relation harmonieuse avec la nature. Mais pour faire avancer ce projet, nous comprenons qu’une des voies est de remettre en question l’invincibilité du capitalisme.

Pour la LIT, l’activisme social et le militantisme de gauche doivent étudier les expériences de lutte, les révolutions, qu’elles soient triomphantes ou défaites. Cette étude contient des enseignements précieux pour mieux comprendre le présent, ne pas répéter les erreurs et être plus fort dans la lutte contre le capitalisme. Nous considérons qu’il est très important d’étudier en profondeur le fonctionnement des sociétés qui ont tenté de construire un modèle alternatif au capitalisme, comme ce fut le cas du processus qui a débuté avec la révolution russe de 1917. Nous devons étudier comment elles sont apparues, quelles étaient leurs institutions, quelles étaient leurs bases économiques et quelles ont été les raisons de leur destruction.

Chute du Mur de Berlin, novembre 1989

Nous voulons inviter le monde militant qui se trouve au cœur des processus de lutte à connaître dans une perspective marxiste, c’est-à-dire une perspective qui critique pleinement l’histoire officielle, la naissance, la dégénérescence et la chute de l’URSS et des anciens États ouvriers. Sans cette étude, sans ce bilan historique à la lumière de l’expérience ultérieure, nous sommes convaincus qu’il n’est pas possible de faire face aux défis de nouvelles révolutions socialistes.

Les trois dernières décennies ont été marquées par une propagande systématique des États, des sociétés de communication transnationales et des partis politiques bourgeois, dans laquelle il est répété que le socialisme n’est pas viable, qu’il a « échoué » il y a 30 ans et qu’il a été relégué dans les poubelles de l’histoire. L’une des idées fallacieuses les plus courantes de cette campagne consiste à affirmer que Staline et la bureaucratie qui a dirigé l’URSS depuis 1924 constitueraient une « continuité » du travail militant et de l’héritage de Marx, Engels, Rosa Luxemburg, Lénine et Trotsky. Ils consacrent des milliers de pages et des heures de vidéos pour affirmer que l’absence de démocratie dans les anciens États ouvriers était une conséquence inévitable de la doctrine communiste. Ils soutiennent également qu’entre 1988 et 1991, les masses de ces États sont descendues dans la rue pour réclamer la « fin du communisme » et le retour au système capitaliste.

Ce dossier spécial présente au lecteur une sélection de textes spécialement écrits pour discuter à l’occasion du 30e anniversaire de la dissolution de l’URSS, ainsi que d’autres outils, tels que des vidéos et du matériel d’archives, à travers lesquels nous voulons faire un voyage à travers l’histoire de l’ex-URSS et pouvoir expliquer comment elle a dégénéré, à la lumière de concepts très précis.

A partir des textes qui seront publiés dans les 30 prochains jours, nous tenterons d’abord d’expliquer ce qu’était le projet de Perestroïka et comment la restauration capitaliste a été réalisée par la bureaucratie stalinienne elle-même bien avant que les masses ne se lancent dans la lutte contre la misère dans laquelle elles avaient été abandonnées. A partir de là, nous expliquerons en détail ce qu’était la bureaucratie stalinienne, comment elle a vu le jour et comment elle a bouleversé le régime de démocratie ouvrière qui existait jusqu’à la mort de Lénine.

Nous parcourrons les implications de la doctrine du socialisme dans un seul pays, rupture majeure avec le marxisme qu’ont développée Staline et sa coterie, et nous verrons toutes les répercussions que cela a eues sur les processus révolutionnaires et sur la Seconde Guerre mondiale.

Nous expliquerons pourquoi, dans les premières années de l’URSS, il existait de fait un régime de démocratie ouvrière dans lequel d’importantes conquêtes sociales et démocratiques ont eu lieu. Nous montrerons comment l’État ouvrier a été au service de la révolution mondiale jusqu’en 1924, en donnant une priorité totale à la construction de la Troisième Internationale, qui sera ensuite liquidée par la bureaucratie stalinienne.

1917 : Des soldats défilent à Moscou avec une banderole où il est écrit « Communisme ».

Par ailleurs, il sera très important de montrer la résistance des masses face à cette bureaucratie. Dans ce sens, nous analyserons les processus de révolution politique antibureaucratique dans les pays du glacis soviétique : Allemagne de l’Est, Hongrie, Tchécoslovaquie et Pologne. Nous expliquerons également en quoi a consisté le processus révolutionnaire qui a balayé l’Europe de l’Est à la fin des années 1980, que nous interprétons comme un phénomène essentiellement progressiste, contrairement à une grande partie de la gauche, à commencer par les partis communistes actuels.

Nous présenterons à la fin quelques conclusions pour alimenter le débat, par exemple, quels sont les programmes des partis communistes actuels, qui ont toujours revendiqué l’action de la bureaucratie. Nous caractériserons également l’État chinois, l’État cubain et l’actuel gouvernement Poutine en Russie.

Pour terminer, nous discuterons de la question de savoir si la dégénérescence est un produit du stalinisme ou du marxisme. C’est essentiel pour reprendre le débat sur la supériorité supposée du capitalisme sur le socialisme et, surtout, pour répondre à la question de savoir s’il est encore viable ou non de lutter pour le socialisme.

Nous réitérons donc notre invitation à faire ce voyage à travers l’histoire de l’ex-URSS et des anciens États ouvriers.

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