ven Mar 29, 2024
vendredi, mars 29, 2024

Un Front Social pour la convergence des luttes

Lors d’une assemblée du Comité des Résistances sociales à Bruxelles, le 18 septembre dernier, Silvain Alias, membre de Sud – Commerces et Services, une organisation syndicale faisant partie de l’Union syndicale Solidaires, est venu présenter le Front Social. A cette occasion, quatre mois après l’arrivée à la Présidence d’Emmanuel Macron, il a bien voulu répondre à quelques questions concernant la situation actuelle en France.

Quelle est la situation politique en France depuis les dernières élections ?

On peut dire que la France (et d’autres pays de l’Europe aussi) connaissent, et ça depuis maintenant quinze ans, une véritable crise à la fois sociale et politique.

Aujourd’hui, le paysage politique a carrément « explosé » : droite, gauche et centre sont laminés. A l’Assemblée Nationale, « La République En Marche » (LREM), la formation politique « à la fois de droite et de gauche » créée par Macron, a la majorité absolue. A gauche, le PS est complètement en ruine, le PCF est en survie, EELV (les Verts) également, La France Insoumise, formation conduite par Jean Luc Mélenchon, tire son épingle du jeu en réunissant des militants de la gauche du PS, du PC et du Front de Gauche (ex alliance entre le Parti de Gauche de Mélenchon, le PCF et d’autres formations comme Ensemble et le PCOF). A l’extrême gauche, le Nouveau Parti Anticapitaliste et Lutte Ouvrière pèsent peu dans la période. A droite, c’est une crise historique également. Le Front National, qui est toujours fascisant, a tenté quelques alliances avec des courants venus de la droite souverainiste, mais sans grand succès. Une crise interne vient d’éclater au sein de la formation d’extrême droite avec le départ de Philippot suite aux présidentielles et à l’échec de Marine Le Pen lors du débat face à Emmanuel Macron.

Peux-tu expliquer ce qu’est le Front Social, et comment il est né ?

Le Front Social (FS) est « une coordination composée de syndicats, associations, collectifs, médias alternatifs, de militants, de femmes et d’hommes construisant la riposte à la politique libérale du président Macron et la convergence des luttes » (Page Facebook du FS).

Le Front Social est né des suites du mouvement de l’an passé contre la Loi du  travail dites loi « El Khomri », qui a duré six mois, de mars à septembre 2016, avec des pratiques inédites en France, comme le mouvement Nuit Debout. Deux meetings organisés au théâtre « la belle étoile », lieu de la Compagnie Jolie Môme, dont l’un le 16 février 2017, « Préparons le premier tour social », ont donné naissance au Front Social.

Le 22 avril, soit la veille du premier tour des présidentielles, ainsi que le 8 mai, au lendemain de l’élection du Président Macron, plusieurs milliers de personnes manifestaient dans les rues de Paris. Le 19 juin, des rassemblements étaient organisés, dont l’un Place de la Concorde à Paris, afin de préparer les mobilisations contre les projets de loi antisociaux. Et le 14 juillet, contre la venue de Trump entre autres, le Front Social organisait une manifestation à Paris. 

Quel bilan fais-tu de la mobilisation des 12 et 21 septembre ?

 Les deux mobilisations ont été des succès, signe aussi qu’« à la base », les attentes sont assez fortes.

Comment penses-tu qu’il faille poursuivre la lutte contre l’offensive du patronat ?

Le 25 septembre, les travailleurs du secteur routier et logistique ont appelé à des journées reconductibles d’arrêt du travail en appelant aussi à « bloquer l’économie ». Le 28, les retraités vont descendre dans la rue. Une grève générale de la fonction publique est prévue le 10 octobre, tandis que la manifestation du 23 septembre, à l’appel de la France Insoumise de Jean Luc Mélenchon était extrêmement massive.

 L’heure est désormais à la convergence et à la coordination, surtout avec l’appel de l’intersyndicale CGT-FO des transports routiers.

 

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