jeu Mar 28, 2024
jeudi, mars 28, 2024

Trump et Israël : Pas touche à Jérusalem !

Donald Trump vient de clarifier la position  réelle de l’impérialisme étasunien en déclarant effective la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat sioniste et en annonçant qu’il y transférera l’ambassade des Etats-Unis. Confronté à une situation instable en politique intérieure des Etats-Unis, il a assumé, le 6 décembre dernier, une position qui pourrait déclencher une nouvelle vague de mobilisation en Palestine, au Moyen-Orient et dans le monde entier. Car cette position signifie la reconnaissance pour Israël du contrôle total de la Palestine ainsi que la perpétuation des Palestiniens en tant que peuple soumis à un régime d’apartheid colonial et raciste, et même l’exclusion de toute possibilité d’un accord sur la base des soi-disant « deux Etats », la position officielle de l’impérialisme, de l’ONU, et du Vatican jusqu’à présent. D’autre part, cette décision met fin au pitoyable « processus de paix » entamé par les dirigeants de l’OLP depuis les accords de 1993. Ce faisant, Trump remplit sa promesse de campagne envers le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a immédiatement salué cette décision comme une preuve que sa politique de nettoyage ethnique, de colonisation et de génocide à Gaza est soutenue par le principal impérialisme.

Les Palestiniens n’ont aucun doute sur le statut de Jérusalem : c’est la capitale historique de la Palestine. Ils ont immédiatement réagi à la décision de Trump, en appelant aux Journées de fureur qu’ils avaient déjà annoncées. Les manifestations gagnent maintenant les rues de la Palestine occupée et des capitales des pays arabes voisins, comme Amman (Jordanie) et Beyrouth (Liban). Dans les camps de réfugiés de la région, les Palestiniens se sont également soulevés contre la mesure.

A Jérusalem et dans le reste de la Palestine occupée, l’appel a été suivi, tout comme au sein de la diaspora, où les Palestiniens sont fous de rage. Dans la bande de Gaza, des centaines de personnes participent à la convocation des « Journées de fureur ». Des groupes de résistance ont même exigé que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) revoie sa reconnaissance de l’Etat d’Israël, ce qui signifierait revenir sur sa reddition et son abandon de la seule solution juste : un Etat palestinien unique, libre et démocratique dans tout le territoire historique usurpé par le sionisme, c’est-à-dire la fin de l’Etat d’Israël.

L’OLP, constituée en 1964, a reconnu l’Etat d’Israël en 1988. En septembre 1993, Yasser Arafat et Rabin Yizhak se serraient la main devant la Maison Blanche et signaient les tragiques Accords d’Oslo basés sur la proposition de deux Etats (Israël occupant 78 % du territoire historique de la Palestine et la Palestine les 22 % restants). L’Autorité Nationale Palestinienne (ANP) y a été créée pour gérer l’occupation. L’administration de la dénommée zone A (seulement 18 % de la Cisjordanie) lui  fut ainsi confiée, mais sans aucune autonomie, avec la coopération avec Israël pour les questions de sécurité et la pleine dépendance économique. Le reste serait sous contrôle israélien, en collaboration ou totalement (pour la plupart). Depuis lors, la colonisation a considérablement augmenté, un processus qui suit son cours. Les cinq millions de réfugiés, les milliers de la diaspora et le million et demi de Palestiniens qui sont restés dans ce qui est maintenant Israël, soumis à plus de 60 lois racistes, ne sont pas pris en considération dans cette soi-disant « solution à deux Etats. » C’est une reddition au projet colonial de la part de l’OLP, et l’apartheid institutionnalisé.

Le veille de sa déclaration, Trump a tenté de préparer le terrain avec l’ANP collaborationniste. Il a rencontré son président, Mahmoud Abbas, pour annoncer la décision. Abbas a déclaré que ce serait la fin du « processus de paix » et a exhorté l’Organisation des Nations Unies à intervenir contre la décision. Mais la position « pour la paix », en faveur des deux Etats, formellement exprimés par l’ONU et les pays européens, ne sera pas – et n’a d’ailleurs jamais été – un obstacle à la poursuite de la politique de Netanyahou, maintenant officiellement approuvée par Trump. Seul un soulèvement comme les précédentes Intifadas et un soutien international massif à la cause palestinienne peuvent repousser Trump et Israël. Les dirigeants palestiniens traditionnels disent que la décision de Trump est préjudiciable à la pitoyable proposition de deux Etats, mais le représentant de l’ANP a dit qu’il « fera tout pour empêcher une éventuelle Intifada ».

Jérusalem a été un point névralgique pour la pacification de la résistance, et Abbas le sait. Les gouvernements arabes bourgeois, alliés de l’impérialisme et ennemis de la cause palestinienne, veulent aussi contenir la révolte, ce qui peut conduire à une nouvelle montée dans la région, car la question est centrale. La libération de la Palestine n’est pas entre les mains de ces dirigeants, mais des travailleurs arabes et palestiniens,  avec l’avant-garde de la jeunesse, qui doivent construire ensemble une alternative révolutionnaire sans la moindre confiance dans les vieilles directions. Les Palestiniens le savent.

La ville de Jérusalem a été le centre de nombreuses protestations ces derniers temps, face à l’expansion coloniale agressive et à la judaïsation de la part d’Israël. La complicité explicite de l’impérialisme pourrait être la goutte qui fait déborder le vase d’une Intifada qui fermente en Palestine occupée depuis 2011, au milieu du processus révolutionnaire dans le monde arabe. Le Hamas a déjà publié une déclaration en faveur d’une Intifada.

Cette lutte des Palestiniens doit recevoir la solidarité de tous les travailleurs et des peuples du monde entier. Si l’impérialisme met en œuvre cette politique en Palestine, ce sera un coup dur pour toutes les luttes des peuples opprimés par l’impérialisme.

Trump doit recevoir la réponse dans la rue pour cette politique d’attaque aux droits des Palestiniens. Dans tout le Moyen-Orient, la cause palestinienne est identifiée comme l’élément central de la lutte contre l’impérialisme. Dans le monde entier, il faut sortir dans la rue pour désavouer cette décision de Trump de soutenir le nettoyage ethnique des Palestiniens par l’Etat sioniste.

Il est nécessaire de faire face à l’impérialisme, comme lors de la guerre du Vietnam et de l’invasion de l’Irak.

C’est le moment de s’unir aux Journées de fureur auxquelles appellent les Palestiniens.

Nous appelons à descendre dans la rue contre Trump et Israël et à faire de grandes manifestations comme lors de l’invasion de l’Irak et de la guerre du Vietnam.

Soutien inconditionnel à la résistance palestinienne sous toutes ses formes ! Pour une nouvelle Intifada !

Renforcer la solidarité internationale, soutien total à BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) contre Israël.

Pour une Palestine laïque, libre, démocratique et non raciste ! Fin de l’Etat raciste d’Israël !

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