jeu Avr 18, 2024
jeudi, avril 18, 2024

Réfugiés

Face à l'hypocrisie de l'UE,
organisons la solidarité avec les réfugiés !

L'Europe est le théâtre des pires crises humanitaires dans le monde depuis plus de 60 ans. Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR), 2015 sera l'année avec le plus grand nombre de réfugiés dans l'histoire : 60 millions de personnes qui fuient les guerres coloniales menées par l'impérialisme étasunien et européen ou la faim et la misère résultant de l'exploitation et de l'oppression du capitalisme impérialiste.

 

   Les scènes de barbarie dont nous sommes témoins sur le sol européen contre les réfugiés, de la part des gouvernements de l'UE, ne diffèrent en rien de ceux perpétrés par les gouvernements dans les pays d'où proviennent ces personnes. Elles sont tout aussi scandaleuses.
   Les événements qui se déroulent en Hongrie, en Grèce, en Autriche et en Italie : des milliers de mères fuyant la police et traversant, avec leurs enfants, les clôtures munies de couteaux, construites par les gouvernements ; l'image du petit Aylan, jeune Syrien trouvé mort sur la côte turque ; la « journaliste » hongroise envoyant lâchement des coups de pied contre un homme avec l'enfant dans ses bras. Voilà le visage le plus brutal des événements. Quand Merkel, dans une émission de télévision, dit sans égard à une fille palestinienne : « retourne dans ton pays ! », c'est la même attitude. Voilà le vrai visage de l'Union européenne impérialiste.
   A l'opposé, des manifestations massives de solidarité apparaissent dans différents pays. La solidarité émerge spontanément, malgré les gouvernements européens, et elle indique la voie à suivre. Face à l'initiative populaire, les gouvernements ont dû réagir. Des milliers de familles ouvrent leurs maisons ; d'autres donnent de l'argent, de la nourriture et des vêtements. Des assemblées, des meetings et des manifestations sont organisés dans différentes villes, non seulement en Europe mais partout dans le monde, et le 12 septembre dernier, des milliers de gens ont pris part à des manifestations à travers le monde.
   Une petite parcelle de ce désastre atteint l'Europe. Jusqu'à présent, au cours de cette année, 137 000 personnes ont traversé la Méditerranée. Plus de 50 000 ont traversé de la Turquie vers la Grèce, dont 30 000 Syriens qui fuient les bombes et les armes chimiques utilisées par Bachar al-Assad, l'Etat islamique et les pays impérialistes qui bombardent la région, tous des ennemis des peuples.

 

 

L'UE humilie les réfugiés et l'extrême droite en profite.

Les puissances impérialistes européennes (l'Allemagne, la France et l'Angleterre) utilisent l'UE comme une extension de leurs frontières, pour prévenir et contrôler la circulation des personnes vers leur pays. Ils utilisent le prétexte de la lutte contre le terrorisme de l'EI pour entraver encore davantage l'entrée de réfugiés en Europe. En Hongrie, l'enregistrement des nouveaux arrivants devient de plus en plus lent et les gens sont marqués avec des numéros sur la peau, comme le faisaient les nazis avec leurs prisonniers.
   Il y a lieu de rappeler que, lorsque la vague de bateaux sur la Méditerranée commençait, les ministres des Affaires étrangères proposèrent de bombarder les côtes de la Libye « pour sauver ces pauvres gens de la mafia ». Face à la réaction populaire, leur discours envers la presse a changé. Un discours totalement contraire à ce qu'ils continuent de faire : une répression croissante pour « organiser » l'entrée. Ils séparent les gens comme du bétail : ceux qui ont une compétence qui intéresse les gouvernements peuvent survivre et ceux qui « sont de trop » peuvent être renvoyés vers leur pays.
   Plusieurs maires ont déclaré qu'ils accepteront seulement les chrétiens. Le Danemark a publié des annonces dans quatre journaux libanais, déclarant que les conditions d'obtention de l'asile dans le pays se sont durcies. Il a également annoncé la fermeture des routes et des chemins de fer à cause de la « crise humanitaire ». En Espagne, les renvois de retour « illico presto » sont légaux. Bref, l'Europe construit des murs et augmente la répression.
   L’extrême droite européenne profite de la situation pour radicaliser son discours xénophobe contre les immigrants. En Allemagne, il y a eu plus de 200 attaques contre des centres de réfugiés. Un homme a uriné en pleine rue sur un enfant syrien. L'extrême droite européenne a des liens avec les régimes politiques. En Allemagne, les formations Pegida, Alternative pour l'Allemagne (AFD) et le NPD agissent impunément et sont même financés par de grands politiciens, des hommes d'affaires et des juges. En Italie, la Ligue du Nord tire profit de la souffrance humaine pour renforcer sa propagande xénophobe, et Grillo soutient le Premier ministre hongrois d'extrême droite, le constructeur des clôtures à couteaux.

Les Etats-Unis et l'UE sont les responsables de la crise actuelle.

Les dirigeants européens vocifèrent comme s'ils n'avaient rien à voir avec cette situation. Ils parlent de catastrophes et de guerres comme s'il s'agissait de phénomènes naturels, sans lien avec la politique. C'est l'hypocrisie la plus pure. L'UE et les Etats-Unis exercent une domination politique, économique et militaire sur les autres pays du globe. Ils imposent des politiques néolibérales, maintiennent la négociation avec les dictateurs, leur vendent des armes et utilisent les bombes lorsque cela leur convient. L'ancienne domination coloniale est devenue la domination économique et militaire d'aujourd'hui. L'impérialisme est le vrai responsable des catastrophes pour l'humanité.
   Entre-temps, le génocidaire Assad est bien à son aise. Le dictateur syrien, soutenu directement par l'Iran et la Russie, salué en son temps par Chavez comme « humaniste » et soutenu encore maintenant par le gouvernement Maduro, continue impunément à tuer son peuple avec des barils d'explosifs et des armes chimiques. Pour se maintenir au pouvoir, il ne lésine sur aucun effort. Et il ne se soucie guère de continuer à exterminer son peuple, car il a le soutien voilé de l'UE et des Etats-Unis, qui, entre-temps, fournissent des armes à l'EI et imposent l'embargo sur les armes pour les véritables organisations en lutte contre le régime.
   Ceux qui ignorent le caractère impérialiste de l'UE et de leurs propres Etats hésitent à répondre à l'hypocrisie de l'UE, quand ils ne s'engagent pas directement sur la voie de la capitulation. De la critique formelle de l'Union européenne, ils en viennent à voter les lois racistes de cette dernière – c'est le cas de Rifondazione et de Sinistra Ecologia Libertà (SEL) en Italie – et au soutien à la construction des CIE (Centres d'Internement des Etrangers). Et tout cela est accompagné par des déclarations sur les « mesures de contrôle » aux frontières.
   En réponse à Rajoy, qui a dit qu'« en Espagne, il y a de la place pour ceux qui s'y trouvent », Barcelone et Madrid ont été déclarées « ville refuge » par leurs maires respectifs. Pour que la mesure de « ville refuge » soit efficace, et non une simple annonce à la presse, on ne peut pas attendre la « bonne volonté » du Parti Populaire et des institutions de l'Etat, qui ont mis six ans pour reconnaître une simple demande d'asile. Pendant ce temps, les familles sont obligées de vivre dans la rue. Sans passer outre les conditions imposées par l'Etat espagnol pour accueillir les réfugiés, les mesures n'auront qu'un effet d'annonce.

Des droits pour tous les réfugiés

L'UE affirme qu'elle recevra environ 160 000 réfugiés cette année. Pour empêcher l'entrée de personnes, elle fait fi de ses propres lois et traités internationaux. Il suffirait de se conformer à la Convention sur les réfugiés de 1951, qui garantit le droit inaliénable de refuge à qui le demande. On objecte que ce nombre, tout à fait insignifiant, est dû à l'absence de ressources, mais quand il s'agissait d'aider les banques en faillite à cause du parasitisme, les ressources abondaient. La vérité est que les ressources ne manquent pas : il y a 11 millions de logements vides dans l'UE ; il existe des installations pour accueillir beaucoup plus de personnes ; et si tout cela ne suffit pas, la BCE devrait fournir ce qui manque. Cependant, la mesure la plus humanitaire qui puisse être prise actuellement est le non-paiement de la dette publique à une poignée de banquiers. Voilà les ressources.
   La même UE qui nie et maltraite les réfugiés est celle qui impose à la Grèce un plan de faim et de pillage. La même indignation avec laquelle nous rejetons la politique de l'UE envers les réfugiés et condamnons le dictat impérialiste sur la Grèce doit également renforcer notre lutte contre chacun des gouvernements de nos pays, qui maintiennent leurs mesures d'attaques contre la classe ouvrière. Que notre indignation se transforme en lutte !

Toute la solidarité avec les réfugiés !
Nous appelons à renforcer les meetings et les rassemblements pour exiger de l'UE un traitement décent aux réfugiés !
NON aux quotas minimaux !
L'asile, maintenant, pour tous les candidats aux frontières !
Le droit pour les réfugiés aux soins de santé, à l'éducation et à l'emploi !
Expropriation des logements vides aux mains des banques et des spéculateurs !
Que la Banque centrale européenne fournisse les ressources pour un accueil décent !
Fin de l'agence des frontières Frontex ! A bas la répression !
Solidarité de classe entre travailleurs natifs et étrangers, contre les gouvernements de l'austérité !

Ligue internationale des travailleurs (LIT-QI)
Corriente Roja – Espagne
Movimento Alternativa Socialista – Portugal
Partito di Alternativa Comunista – Italie
Ligue Communiste des Travailleurs – Belgique
International Socialist League – Angleterre

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