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RD Congo: Le gouvernement de Kabila brade les richesses du peuple congolais

Octobre 2007

Le 28 septembre dernier, lors de son discours devant l’assemblée générale des Nations Unies, Kabila insistait surtout sur la nécessité de sécuriser l’Est du pays : « La paix et la sécurité doivent, rapidement et à tout prix, être rétablis dans cette partie de notre territoire. Elles le seront. Quant aux groupes armés étrangers, l’appui des Nations Unies est nécessaire pour leur désarmement volontaire, ou au besoin forcé, leur rapatriement ou leur réinstallation.» Mais cette préoccupation du président cache en réalité les intérêts économiques que son gouvernement défend au profit, non du peuple congolais, mais bien des multinationales.

 

Un pillage organisé

 

 

Le sous¬sol de la République Démocratique du Congo est un des plus riches du continent, avec principalement du cuivre, du cobalt et des diamants. L’impérialisme ne s’y trompe pas et œu¬vre activement à la « pacification » du pays, grâce à la mise en place d’une Mission de l’ONU (MONUC ¬18 368 hommes ¬plus d'un milliard de budget annuel).(1) Il s’agit de sécuriser les régions riches en matières premières et de cons-truire l’infrastructure nécessaire à l’acheminement de ces marchandises vers leur pays. Tout cela est fait au nom de la « démocratie » bien sûr ! Quand il s’agit de dominer militairement une ré¬gion où un groupe armé refuse de négo¬cier ou de le soutenir pour faire pression sur un gouvernement, l’impérialisme intervient au nom de la protection des populations. Et quand il s’agit d’investir dans des infrastructures indispensables à l’extraction et à l’acheminement des richesses, il s’agit là de la fameuse « aide au développement », pour le soi¬disant « bien des populations locales ». Dans la mise en place de ce gigantesque pillage organisé de son ancienne colonie, la Belgique joue un rôle essentiel.(2 ) >
Mais, Kabila, n’est¬il pas ce jeune président issu des premières élections démocratiques depuis 1960 ? N’aspire¬t¬il pas au bien de son peuple et à lutter contre la corruption et assurer la relance économique d’un pays ravagé par la guerre ? S'il en était ainsi, ce gouvernement devrait œuvrer énergiquement à l’investissement des ressources minières dans le développement d’infrastructures publiques et chasser toutes les entreprises étrangères. Pourquoi les revenus miniers de l’Etat congolais ne s’élèvent¬ils qu’à 32 millions de dollars en 2006 ?(3) Pourquoi, début septembre, un investissement de 5 milliards de dollars de la Chine1 était-il annoncé pour investir dans les infrastructures et l’exploitation minière ?
Une première réponse sont les liens entre l’Etat congolais et l’impérialisme. En effet, les revenus de l’Etat congolais sont en premier lieu minés par les accords honteux avec le FMI qui pompent 50% des ressources de l’Etat pour rembourser la dette ! Ensuite, les investissements de la Chine ne sont pas désintéressés et rentrent dans le contexte de l’organisation du pillage des richesses de la RDC par l’ensemble des pays impérialistes.6 La Chine, fortement présente en Angola, négocie la construction d’infrastructures ferroviaires pour relier le Katanga à l’Atlantique. Si Kabila presse l’impérialisme de l’aider à sécuriser le Katanga, ce n’est que pour permettre une intensification des investissements étrangers pour l’extraction des richesses du sous¬sol de cette région. La réalité est que la bourgeoisie congolaise, dont Kabila est le représentant, préfère vendre les richesses du Congo, plutôt que d’investir massivement pour résoudre les réels problèmes de la population.

Seule alternative : rompre avec l’impérialisme

La solution n’est pas dans la construction de quelques hôpitaux au passage de gros investissements, comme le fait la Chine ou d’autres « généreux donateurs », mais dans la mobilisation de la population congolaise contre les troupes de la MONUC, qui sont le pilier de la politique néo¬coloniale de pillage des ressources. Au nom de la « sécurisation du pays », les troupes de la MONUC protègent les entreprises étrangères et donc les intérêts de l’impérialisme.
Face à cela, il s’agit d’exproprier toutes les entreprises étrangères et de les placer sous le contrôle des travailleurs qui pourront décider de l’utilisation des richesses pour le bien du peuple tout entier. Enfin, face au gouvernement Kabila qui collabore honteusement avec l’impérialisme en continuant notamment à payer la dette externe, nous soutenons la lutte du peuple congolais.

Non à l’ingérence belge en République Démocratique du Congo !
Retrait immédiat des troupes de la MONUC !
Suppression de tous les accords avec le FMI et la Banque Mondiale, non au payement de la dette !
Non aux contrats miniers avec des entreprises étrangères !
La richesse du pays aux congolais !

 

L'avis du PTB :

«La colonisation a réalisé deux choses importantes pour les Congolais. D'un côté, elle a 'tiré' un immense territoire du cœur de l'Afrique dans les temps modernes: un grand Etat, aussi étendu que l'Europe a été fondé. […]La période coloniale a également développé les forces productives à une allure vertigineuse. » (4)
«Le peuple congolais doit soutenir à fond les options du gouvernement. Ces options sont: la continuité de nos relations avec la communauté financière internationale, via le FMI et la Banque Mondiale, le paiement de la dette. »(5)

(1) Jeune Afrique n° 2438
(2) Voir p. 5 dans ce numéro
( 3) Courrier International n°882
(4) Ludo Martens – Solidaire, 18/02/200
( 5) Affirmation reprise par Solidaire 26.09.2007 du journal congolais L'Avenir sans aucune critique 6 31 hôpitaux , 145 centres de santé, 2 universités, 5000 logements sociaux ¬à comparer avec ¬3200 km de voies de chemin de fer ¬3950 km de routes ¬Une autoroute entre Lumumbashi (Katanga) et la frontière zambienne. (Jeune Afrique n° 2438)

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