ven Mar 29, 2024
vendredi, mars 29, 2024

Ce premier mai, reprenons le chemin de la lutte !

Le premier mai ne peut pas être pour nous un jour de fête, comme c’est présenté dans les médias par la bureaucratie syndicale et la classe dominante, en vidant ainsi la journée de son contenu subversif. Pour nous, travailleuses et travailleurs, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, il n’y a aucune raison de fêter notre exploitation dans des conditions chaque jour plus difficiles. Cette journée, c’est l’occasion de sortir dans la rue pour défendre nos droits, de meilleures conditions de vie, une société plus juste, sans guerres et sans misère.

Des responsables syndicaux organisent encore de petites manifestations et rassemblements dans certaines villes du pays, mais à Bruxelles, les syndicats ne manifestaient plus depuis des années, se contentant d’un rassemblement festif. Une manifestation n’avait lieu le 1er mai que grâce à l’initiative d’organisations de sans-papiers ou de la gauche radicale. Cette année pourtant, une centrale syndicale, la CGSP-ALR, reprend l’initiative. Il s’agit d’une manifestation unitaire de notre classe, au-delà des divisions syndicales, au-delà des divisions racistes entre travailleurs avec ou sans papiers : Tous ensemble pour revendiquer l’amélioration de nos conditions, de meilleures pensions, la réduction du temps de travail sans diminution de salaire, la régularisation de tous les sans-papiers, la fin du sexisme et du racisme, etc.  Nous saluons cette initiative et nous nous y engageons. Elle a pu unir différents secteurs syndicaux et, contrairement aux négociateurs et bureaucrates syndicaux qui collaborent avec le gouvernement et accompagnent l’austérité, elle décide de combattre celle-ci en descendant dans la rue.
En France, les cheminots se sont engagés dans une grève à long terme. Ils savent que les plans d’austérité ne pourront être contrés qu’après de longues grèves, des blocages de l’économie. Pour aller dans cette direction, en Belgique, nous pensons que nous ne devons rien attendre des hiérarchies syndicales qui, bien au contraire, collaborent activement à la « paix sociale », négocient au Groupe des Dix, tout en évitant d’organiser un plan de lutte contre ces mesures. Pire, ils accompagnent les licenciements, comme chez Caterpillar ou Carrefour, en respectant la Loi Renault, au lieu d’unir les différentes luttes, mêmes petites, pour défendre l’emploi contre les multinationales.
Si nous n’avons rien à attendre « d’en haut » ; nous pensons cependant que les différents secteurs syndicaux signataires de cet appel doivent s’unir. Pour développer un plan de lutte il faut redonner la parole à la base en organisant des assemblées, des rencontres, et y tirer les conclusions de nos luttes pour mieux organiser les prochaines. Car il est nécessaire de coordonner la résistance et la lutte contre les attaques patronales. Il s’agit de développer, même à petite échelle, un syndicalisme orienté vers la lutte, développant la solidarité entre travailleurs à l’intérieur et hors de nos frontières, visant à la politisation des travailleurs et tentant de réintroduire la démocratie ouvrière au sein des structures syndicales.
Nous pensons aussi que la solidarité internationale des travailleurs est fondamentale et qu’il est important de soutenir les travailleurs français en lutte contre le gouvernement Macron, qui impose les mêmes mesures d’austérité que le gouvernement Michel. Un prochain pas pourrait être une action commune de solidarité, en commençant ainsi à organiser la solidarité et la lutte à l’échelle européenne.
En tant que parti politique, la Ligue Communiste des Travailleurs pense qu’il faut développer une ligne politique révolutionnaire dans le syndicat. Mais notre action va au-delà de l’action syndicale, aussi combative soit-elle. En effet, il faut dire clairement que la lutte quotidienne contre les conditions que le système capitaliste nous impose ne se terminera que si notre classe construit une société plus juste, débarrassée du capitalisme. Une société où notre classe, celle qui produit l’ensemble des richesses, s’approprie les moyens de production pour répondre aux besoins de la majorité, et en tenant compte de la nature limitée des ressources naturelles. Ce n’est pas une utopie mais bien une nécessité, car le système capitaliste conduit chaque jour l’humanité vers plus d’exploitation, de guerres et de destruction de la planète.

Pour cela nous devons nous organiser, dans chaque lutte, construire nos propres organisations et unifier nos luttes pour finalement être assez fort pour créer notre propre Etat, un Etat au service de notre classe, un Etat au service de la construction du socialisme.

 

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