jeu Avr 18, 2024
jeudi, avril 18, 2024

Lycéens, Etudiants, Travailleurs, des papiers pour tous !

Bilan de la manifestation du 18 janvier et de l’assemblée générale


 


Devant la politique ouvertement sécuritaire et raciste du gouvernement, notamment par la mise en place de la loi CESEDA, lycéens, professeurs, parents d’élèves se sont organisés afin de résister et soutenir les élèves sans papiers, face aux expulsions et à la brutalité policière des rafles. Pour soutenir leurs camarades sans papiers, les lycéens ont créé une coordination lycéenne fin décembre, et ont conduit une première manifestation le 14 décembre, suivie par environ 400 personnes.


 


La FSEUL s’est, dès le départ, intégrée dans ce cadre unitaire, notamment lors de la coordination du 18décembre, permettant ainsi de faire la liaison entre les lycéens et les étudiants. Le bilan de la manifestation de ce 18 janvier, à laquelle ont participé entre 200 et 300 personnes, est très positif, tant pour le mouvement de soutien aux sans papiers que pour la FSEUL.


 


La banderole pseudo unitaire et non signée de la JCR, « Régularisation de tous les sans-papiers », illustre une fois encore la volonté de récupérer la mobilisation en jouant sur les préjugés anti organisation de la jeunesse. Mais, malgré ses manoeuvres, la JCR n’a pas réussi à attirer les secteurs les plus radicaux et motivés.


 


En effet, derrière notre banderole signée FSEUL, « Lycéens, Etudiants, Travailleurs : Des papiers pour tous ! », ont défilé les comités de soutien aux sans papiers de Seine-Saint-Denis et de Montreuil (venus à la manifestation grâce aux contacts d’un camarade du GSI, très impliqué dans cette question), et animé notre cortège en tenant notre banderole.


 


De plus, devant la faiblesse et le manque de combativité des mots d’ordre de la JCR, deux des principaux dirigeants de la coordination ont rejoint notre cortège et repris nos mots d’ordre, notamment : « Contre les lois racistes et sécuritaires, la place de Sarkozy c’est dans un charter » ; ainsi que les traditionnels mots


d’ordre des manifestations de sans papiers : « Debré, Pasqua, Villepin, Sarkozy, même combat, abolition des lois racistes, fermeture des centres de rétention ». Grâce à une intervention régulière sur le lycée Lamartine (10me arr.), la FSEUL a pu arriver à la manifestation avec un cortège d’une quinzaine de lycéens, cortège auquel se sont joints les lycéens les plus motivés et les étudiants sympathisants de la FSEUL qui, tous, ont tenu à tour de rôle la banderole.


 


Le bilan de la FSEUL est donc très positif puisque, outre une apparition conséquente avec un cortège important et déterminé, cette manifestation a obtenu une participation massive de nos camarades et a permis d’intégrer nos sympathisants. Nous sommes donc apparus comme un facteur organisationnel, tant dans l’organisation même de cette manifestation, que par la présence de notre banderole unitaire, la constance de nos mots d’ordre et la radicalité de notre cortège.


 


Comparée à celle du14 décembre, cette manifestation a été quantitativement moins importante, mais qualitativement plus combative et déterminée, permettant la création d’un noyau dur de lycéens. L’Assemblée Générale qui a suivi la manifestation a réuni 80 personnes, principalement des lycéens, ainsi que des anarchistes, des JCR et des JC. Durant cette AG, les manifestants ont tiré un bilan de l’activité sur les lycées et universités, ainsi que de la manifestation.


 


L’action a été jugée positive, et les collectifs de sans papiers ont pu intervenir pour poser la nécessité d’une unité entre lycéens, étudiants et travailleurs, position qui a été soutenue par la FSEUL. La JCR s’est encore illustrée par sa volonté de cadenasser le mouvement, et la présidence de séance, revenant à une JCR lycéenne, n’a même pas fait respecter l’ordre du jour. La FSEUL était présente à la tribune, le troisième membre étant l’un des dirigeants de ce mouvement, proche de nous. La volonté de la JCR de contrôler et de


récupérer l’AG, tout en intervenant dans le sens d’un non élargissement de la lutte aux étudiants et aux travailleurs, a été flagrante.


 


Cette organisation a notamment joué du sentiment paternaliste qui, sous prétexte de ne pas mettre la vie des sans papiers en danger, les exclut de fait de la mobilisation et appelle à ne faire participer que les lycéens. Cependant, contrairement aux coordinations précédentes, les lycéens ont montré leur résistance, notamment ceux de Lamartine qui ont reconnu le rôle de la FSEUL dans la mobilisation de leur lycée.


 


Ce lycée a été finalement l’un des plus présents numériquement dans la manifestation, et le seul qui est arrivé avec une banderole : notre banderole. Malgré une volonté unitaire des acteurs de la mobilisations, l’AG qui a suivi se solde par une absence de décisions concrètes, due à l’agitation régnant dans la salle à cause du non respect de l’ordre du jour et aux interventions anti unitaires de la JCR, ainsi qu’au départ progressif dês participants.


 


Le bilan pour la FSEUL reste très positif, puisque notre appel à l’unité avec tous les secteurs en lutte contre la politique des différents gouvernements, a-t-il été repris par les éléments les plus radicaux, comités de soutien aux sans papiers et lycéens.


 


La perspective immédiate pour la FSEUL et les militants du GSI est l’élargissement des revendications de la coordination lycéenne étudiante, notamment sur la question de la sélection dans le cadre du processus européen dit « de Bologne », avec la mise en place de la présélection dès février dans les lycées par le rapport Hetzel, et la sélection à l’université mise en place par la réforme ECTS LMD et ce même rapport.


 


En effet, les attaques racistes et sécuritaires contre les sans papiers préfigurent les futures attaques contre la jeunesse et les travailleurs en général. L’unité d’action est donc une nécessité, car toutes les attaques des différents gouvernements ont le même objectif : faire des lycéens, des étudiants et des travailleurs une main d’oeuvre bon marché (avec des diplômes sans valeur) et surexploitée (comme le sont déjà nombre de travailleurs sans papiers). Dans cette perspective, la FSEUL s’intègrera dans la manifestation en défense du statut des professeurs, le 8 février prochain, avec ses mots d’ordre unitaires afin de permettre la liaison entre tous les secteurs en lutte et créer une mobilisation de masse contre la politique de destruction/ privatisation de l’enseignement, ainsi que pour réclamer la libre circulation des travailleurs.


 


Alors que le capitalisme, via les directives européennes, détruit méthodiquement les acquis démocratiques et ouvriers, notre tâche est de nous battre contre la volonté des gouvernements d’isoler les luttes et, par conséquent, pour réintégrer la lutte des sans papiers au sein d’une mobilisation unitaire de tous les travailleurs et de la jeunesse.


 

Emeric et Griselda, syndicalistes FSEUL et militants GSI

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