La candidature présidentielle de Heloísa Helena, pour le Front de Gauche PSOL-PSTU-PCB, a permis de stabiliser une intention de vote de 9%, à quelques jours des élections. Dans quelques états comme Alagoas, d’où provient Heloísa, Rio de Janeiro et Rio Grande do Sul, les pourcentages sont encore plus grands. Si ce pourcentage se maintient, cela signifierait l’obtention d’environ dix millions de voix pour l’ensemble du pays.
La première conclusion est que le Front est parvenu à casser la fausse polarisation entre les deux principaux candidats soutenus par la bourgeoisie et l’impérialisme (Lula et Alckmin) et à
Il s’agit d’un fait très important. D’une part, unvote important en faveur du Front de Gauche
D’autre part, ce vote donnera une base beaucoup plus vaste à la tâche de construire l’alternative ouvrière et socialiste dont ont besoin les travailleurs brésiliens. De ce point de vue, le Front est devenu une référence pour des milliers de combattants qui avaient été très démoralisés après l’« échec » du PT et du gouvernement de Lula comme outils pour le changement.
C’est pourquoi, le PSTU a été le premier promoteur de la formation dece Front et réalise aujourd’hui une campagne électorale active dans tout le pays pour promouvoir cette alternative.
Le caractère actuel du Front
Toutefois, certains courants plus petits de gauche au Brésil et d’autres en Amérique Latine
D’abord, il faut souligner que le Front de Gauche est une coalition électorale entre des partis de caractéristiques différentes. Par exemple, le PSTU revendique la stratégie de la révolution socialiste tandis que le PSOL affirme la possibilité « d’approfondir la démo
Sous un autre aspect central, le PSTU défend comme un principe la nécessité de l’indépendance politique de la classe des travailleurs tandis que le PCB et les courants majoritaires du PSOL sont disposés à établir des accords avec un parti bourgeois, c’est-à-dire à construire un nouveau front populaire.
Cette bataille a eu lieu avant la constitution du Front. Par exemple, la proposition initiale de HH était de former une coalition électorale qui inclurait le PDT, un parti bourgeois qui essaye de se situer à « gauche » du gouvernement de Lula. L’exigence que dans le Front il n’y ait aucun parti ni aucune figure de la bourgeoisie a donc été une des conditions exigées par le PSTU pour sa participation et figure dans l’accord de constitution du Front. Cela se manifeste aussi dans le manifeste électoral conjoint qui dit : « Ont leur place dans ce Front : les travailleurs, les chômeurs, les millions d’hommes et de femmes qui se trouvent dans l’économie informelle, en vivant difficilement de leur travail, les organisations politiques et sociales des travailleurs, les activistes indépendants ».
Sous cet aspect, il est important de souligner un fait : João Fontes, candidat gouverneur de Sergipe pour le PDT, a essayé maintes fois de lier sa candidature pour l’Etat à la figure de HH. Cette attitude a été rejetée dans un manifeste conjoint du PSOL et du PSTU de cet Etat qui dit : « Le PDT de João Fontes est un de ces partis de la bourgeoisie… Le Front de Gauche a donc décidé au niveau national que le PDT ne devait pas faire partie de son spectre d’alliances ». C’est pourquoi, il est complètement faux de dire que le Front de Gauche est aujourd’hui un Front Populaire.
Les polémiques à l’intérieur du Front
En même temps, nous devons indiquer que les figures les plus visibles du Front, comme HH et le candidat vice-président, expriment souvent des propositions propre d’un front populaire ou contraires à l’accord relatif au programme et leur caractère anti-impérialiste et socialiste « ample ». C’est pourquoi, la bataille continue contre les intentions de transformer la coalition électorale en un front populaire, que ce soit par sa composition ou par son programme.
Chaque fois que les principales figures du Front ont dépassé les marges des accords, le PSTU a publiquement polémiqué depuis son journal ou sa page web, à travers des déclarations de ses candidats, etc..
Il en a été ainsi dans le cas de la proposition de HH et de César Benjamín, que la principale mesure pour promouvoir le développement du Brésil était de baisser le taux d’intérêt. Par différents moyens, le PSTU a polémiqué que les mesures nécessaires pour un véritable développement brésilien devaient commencer par en finir avec la dominion impérialiste dans le pays, à cesser de payer la dette externe et à rompre avec le FMI.
Il en est de même concernant la question de la réforme agraire, concernant laquelle HH a déclaré, dans un programme de télévision, qu’elle devait se limiter aux terres improductives et se faire « dans les cadres de la loi ». Dans un article d’Opinião Socialista 270, Mariucha Fontana, membre de la direction nationale du PSTU, a exprimé qu’une véritable réforme agricole pourrait être menée à bien seulement en commençant par les grandes propriétés productives et les plus riches, et avec des méthodes de lutte, comme les occupations de terres et les expropriations, qui entrent en contradiction avec
D’autres polémiques importantes ont eu lieu sur le sujet de l’avortement, sur la politique face à la nationalisation des hydrocarbures en Bolivie, sur la suspension d’un
Autrement dit, dans le cadre d’un militantisme électoral actif et loyal dans le Front, le PSTU a maintenu sa totale indépendance politique et relative au programme, et lutte de façon permanente contre la constitution d’un « futur front populaire ».
Une tâche difficile mais nécessaire
Ces polémiques sont suivies avec intérêt par l’avant-garde qui participe au Front et le soutient, et qui tire des conclusions sur les propositions de chacun des partis qui le composent. Mais pour le secteur de masses qui va voter pour HH, la définition est plus simple : ils la voient comme une figure combative et d’opposition par la gauche à Lula. Et la rupture de cette portion minoritaire du mouvement de masses est très progressive, pour tout ce que nous avons déjà indiqué.