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jeudi, mars 28, 2024

25 Novembre : Stop à la violence contre les femmes !

Le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal furent assassinées pour avoir affronté la dictature de Trujillo en République dominicaine. Quarante ans plus tard, l’ONU a décrété cette date comme la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Loin de rester dans les almanachs et les universités, le 25 novembre est devenu une journée de lutte pour dénoncer ces violences et pour exiger des gouvernements et de la société des mesures concrètes pour garantir aux femmes une vie sans violence.

Secrétariat de la Femme   LIT-QI

Ce 25 novembre, les femmes n’ont rien à célébrer. Premièrement, parce que le machisme et la violence, loin de régresser, augmentent systématiquement, blessant de plus en plus les femmes. Des agences internationales telles que l’ONU et l’OMS signalent qu’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles et que 60 milles femmes meurent chaque année victimes de féminicide. Environ la moitié d’entre elles sont victimes de leur propre partenaire ou d’un homme de la famille.

D’autre part, environ 120 millions de femmes ont été victimes d’abus sexuel au cours de leur vie, une situation de violence contre les femmes dans les pays riches comme dans les pays pauvres. L’Amérique latine a le taux le plus élevé de violence sexuelle à l’égard des femmes hors relation, et elle se situe en deuxième lieu en ce qui concerne les violences exercées par le partenaire actuel ou ancien. Selon l’ONU, cette région est d’ailleurs, hors contexte de guerre, la plus violente au monde pour les femmes.

Mais cela ne signifie pas qu’elles sont en sécurité dans d’autres parties du monde. Dans l’Union européenne, la moitié des femmes subissent une forme de harcèlement sexuel à partir de l’âge de 15 ans, et ce qui est encore plus grave, un Européen sur trois pense que les abus sexuels sont justifiés dans certains cas. En Afrique centrale et australe, 40 % des filles se marient avant l’âge de18 ans et 14 % avant l’âge de 15 ans. Dans 34 pays, le mariage avec la victime est un motif de pardon en cas d’abus sexuel sur mineure. On constate donc que la violence à l’égard des femmes est endémique et témoigne du machisme enraciné dans la société et dans le monde entier.

La violence du système contre la femme

Les agressions physiques et psychologiques, les féminicides, les violations (y compris les violations correctives contre les LGBTI) et d’autres formes de harcèlement, ainsi que les mutilations génitales, les mariages forcés et la traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle sont les types les plus répandus de violence à l’égard des femmes. Mais il est important de souligner que la violence prend de nombreuses formes : tout comportement (action ou omission) de discrimination, d’agression ou de contrainte résultant du simple fait que la victime est une femme, et qui cause un préjudice, la mort, la honte, la limitation physique, sexuelle, morale, psychologique, sociale ou politique, l’angoisse économique ou la perte de biens, que ce soit dans l’espace privé ou public, est une violence à l’égard des femmes.

Cependant, la principale violence parmi toutes celles commises contre les femmes est celle du système lui-même. Le capitalisme décadent impose des conditions de plus en plus pénibles à la classe ouvrière ; et la dégradation des relations humaines, résultante de ce système, entraîne un approfondissement du machisme et de la violence, faisant des travailleuses les principales victimes. Les gouvernements et les politiciens bourgeois, loin d’inverser la situation, l’aggravent avec leurs plans d’ajustement qui attaquent les droits sociaux et du travail, générant chômage et précarisation, réduisant les dépenses sociales, flexibilisant les droits et privatisant les services.

L’ensemble des travailleurs ont ressenti les effets de la crise économique, mais les conséquences pour les travailleuses sont particulièrement cruelles parce que la combinaison de l’oppression et de l’exploitation, qui les place déjà dans une situation d’inégalité dans la société, les transforme en la cible privilégiée des attaques ; et ce sont les femmes pauvres, les femmes noires et les immigrantes réfugiées qui souffrent le plus. La crise humanitaire actuelle et ses conséquences pour les réfugiées sont la preuve inaliénable que le capitalisme décadent ne résout pas l’inégalité entre hommes et femmes, mais l’approfondit.

L’attitude indifférente vis-à-vis des droits des femmes et des filles, de la part de tous les gouvernements ou des politiciens bourgeois   beaucoup d’entre eux impliqués eux-mêmes dans des scandales de violence et de harcèlement  , ne peut être considérée comme un simple oubli. Leur manque de volonté politique et leur connivence sont liés au fait que le capitalisme tire profit de la violence et de l’oppression, pour diviser les travailleurs et les rendre encore plus disponibles pour l’exploitation de la classe entière et pour la surexploitation de parcelles entières de celle-ci, comme les femmes. Cela se voit clairement dans le fait que, même avec des femmes au gouvernement (Dilma, Cristina, Bachelet, Merkel), la violence augmente.

La violence sociale, de la pire espèce, condamne les femmes qui travaillent, leurs enfants et leurs familles à la faim, la maladie et la pauvreté, mais celle-ci n’est dénoncée ni par les Nations Unies, ni par les agences de l’impérialisme adeptes de statistiques, parce que cette violence est due précisément au système capitaliste qu’elles défendent et soutiennent. En ce sens, la lutte contre la violence machiste est condamnée à l’échec si elle n’est pas combinée avec la lutte contre l’exploitation capitaliste, car cette violence est fonctionnelle au système et ne sera jamais prise au sérieux par ceux qui détiennent le pouvoir, que ce soit des hommes ou des femmes.

Pour la fin des violences sexistes et de l’exploitation capitaliste

Cette situation de violence contre les femmes n’est toutefois pas restée sans suite, bien au contraire : elle a suscité une énorme réaction et a même incité toute la classe ouvrière à se battre contre les gouvernements et leurs attaques. Les rues deviennent de plus en plus le lieu où les femmes crient contre le machisme, la violence et la réduction des droits, devenant ainsi le moteur de nouvelles luttes. Il est fondamental de resserrer les rangs autour de ce mouvement et de le promouvoir. En tant que LIT-QI, nous appelons donc toute la classe ouvrière à marcher avec les femmes ce 25 novembre pour exiger la fin de la violence, du machisme et de l’exploitation capitaliste, avec la ferme conviction que pour unifier la classe et mettre les femmes sur un pied d’égalité dans la lutte contre l’exploitation capitaliste, tous les travailleurs (femmes et hommes) doivent s’opposer résolument au machisme et à la violence.

Stop à la violence contre les femmes !

La lutte contre le machisme et contre toutes les formes d’oppression est une lutte de toute la classe ouvrière !

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