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1er Mai: Travailleurs du monde : soutenons la résistance ukrainienne contre l’invasion de Poutine

Le 24 février dernier, l’armée russe a envahi l’Ukraine sur ordre du régime de Vladimir Poutine qui, détenant la supériorité militaire, espérait une victoire rapide. Mais il s’est heurté à la résistance héroïque du peuple ukrainien.

Ligue Internationale des Travailleurs – QI
28 avril 2022

La guerre se poursuit, malgré l’extrême cruauté des tactiques utilisées par les troupes russes contre la population civile, et le « nettoyage ethnique » auquel elles procèdent, notamment dans la région de Donbass. Il s’agit sans aucun doute de l’un des faits politiques les plus importants du 21e siècle, au cœur de l’Europe, qui a un grand impact sur la situation mondiale et qui met à nu de nombreuses contradictions de celle-ci.

Face à cette invasion, la gauche mondiale s’est divisée. Un secteur, les courants néo-staliniens et certains mouvements bourgeois, soutiennent l’invasion de Poutine et défendent ses atrocités, sur la base d’une analyse erronée du contexte mondial et avec des arguments qui falsifient la réalité. Un autre secteur adopte la politique de ne pas choisir de camp, sur la base d’une analyse erronée de la signification politique du conflit. Et il appelle à une action simplement pacifiste, ce qui finit par favoriser l’envahisseur.

La LIT-QI, pour sa part, et d’autres organisations affirment que le contenu essentiel du conflit initié par l’invasion russe est l’agression militaire d’un pays plus fort et plus puissant (la Russie) contre un autre plus faible (l’Ukraine). Les gouvernements russes ont toujours considéré l’Ukraine comme « leur arrière-cour », à l’exception d’une courte période dans les premières années de l’Union soviétique, lorsque la politique de libre autodétermination des peuples proposée par Lénine fut appliquée. Cette politique de Lénine a par la suite été combattue par Staline et est maintenant très critiquée par Poutine. Nous soutenons donc la lutte des travailleurs et du peuple ukrainiens contre l’invasion et nous sommes pour la défaite des troupes russes dans cette guerre. Cette position ne fait que suivre les critères et les orientations de Lénine et Trotsky, nos maîtres à penser révolutionnaires marxistes, face à des guerres d’importance politique similaire.

Tout comme nous soutenons la résistance ukrainienne, nous ne cessons de dire NON à l’OTAN impérialiste, dénonçant ses intentions colonisatrices et appelant à la lutte pour son démantèlement ; et nous prenons position contre le réarmement des pays impérialistes. D’autre part, nous dénonçons le caractère bourgeois du gouvernement de Volodimir Zelenski et sa conduite de la guerre avec des critères de classe : entre autres mesures, il s’attaque aux conquêtes des travailleurs qui soutiennent une grande partie de l’effort de résistance ; et il limite l’armement des ouvriers quand il échappe au contrôle de l’armée et du gouvernement ukrainiens. Nous pensons que la guerre de libération contre les occupants ne peut triompher que si elle se développe de plus en plus comme une guerre de la classe ouvrière et du peuple ukrainien. En Russie, nous soutenons et encourageons les mobilisations et les expressions contre la guerre et l’invasion, que le régime de Poutine réprime durement.

La signification historique et actuelle du 1er Mai

Depuis plus d’un siècle, le 1er Mai est la journée internationale de lutte des travailleurs, en l’honneur aux martyrs de Chicago, des travailleurs immigrés qui ont été pendus en représailles à une grande lutte pour obtenir la journée de travail de huit heures. Depuis lors, le 1er Mai  est resté un jour où nous, travailleurs du monde entier, élevons nos revendications contre le capitalisme, dans de grands rassemblements et manifestations. Nos revendications se renouvellent en permanence parce que les capitalistes et leurs gouvernements détériorent ou éliminent carrément les conquêtes obtenues de haute lutte dans le passé, comme la journée de huit heures, le salaire minimum, la stabilité de l’emploi, la retraite…

La vie quotidienne de la classe ouvrière était déjà très dure, mais elle a empiré avec la pandémie de Covid-19. D’une part, cette pandémie est clairement la conséquence du capitalisme : pour avoir provoqué les dégradations dans la nature ; pour avoir combattu la pandémie « les mains liées », étant donné la dégradation des systèmes de santé publique ; pour avoir donné la priorité aux profits des entreprises pharmaceutiques privées dans cette lutte ; et pour avoir promu la politique criminelle de la « nouvelle normalité » en raison de son avidité pour le profit,

Jusqu’à il y a quelques jours, selon les données officielles, il y avait plus de 500 millions de personnes infectées et 6 millions de décès (chiffres de l’OMS ; diverses données plus réalistes, comme celles de la revue scientifique Lancet, estiment les décès à plus de 18 millions). Ces chiffres ne tiennent pas compte des conséquences que cette maladie a laissées chez ceux qui ont surmonté sa phase aiguë. Il est très significatif que ce soient les travailleurs et les peuples qui ont le plus souffert de son impact.

En plus de cet impact direct, la pandémie a aggravé et fait bondir la crise économique capitaliste, déjà en gestation en 2019, une crise qui s’est exprimée par une chute importante du PIB mondial au premier semestre 2020. Face à cette situation, et pour retrouver le niveau d’exploitation et de profit, l’impérialisme, les gouvernements et les bourgeoisies nationales ont réagi de deux manières. La première a été la promotion de la « nouvelle normalité » : « tout le monde au travail ! ». Ce qui a provoqué de nouvelles vagues de la pandémie. La seconde a été d’approfondir les attaques contre les salaires et les acquis du travail. Il y a eu une grande expansion du travail précaire avec une augmentation considérable de ce que l’on appelle l' »ubérisation » de diverses branches de l’économie, en plus d’une grande croissance du travail par le biais d’apps.

Au second semestre de 2020, une faible reprise de l’économie mondiale a commencé. Cependant, ils ne sont pas prêts à rendre ce qui a été volé. Au contraire, avec la complicité de la plupart des organisations politiques et syndicales, ils maintiennent et approfondissent leurs attaques. Par exemple, par une forte inflation qui détériore à l’extrême le pouvoir d’achat des travailleurs et des masses.

En bas de l’échelle, la misère grandit : le capitalisme pousse à la barbarie des millions d’êtres humains, plongés dans la faim et l’extrême pauvreté. Ce n’est plus seulement la précarité de l’emploi, mais carrément le chômage sans perspectives ; ce n’est pas seulement la perte de pouvoir d’achat, mais les besoins les plus fondamentaux non satisfaits, la faim, les maladies, la mortalité infantile, la crise environnementale et la dégradation de la nature…

Cette crise est déversée avec une véhémence particulière sur les secteurs les plus opprimés de la société : les immigrés, les femmes qui travaillent, les Noirs et les autres secteurs opprimés de la société sont ceux qui, parmi les travailleurs et le peuple, subissent le plus gros des attaques.

Cependant, les luttes et la résistance des travailleurs et des peuples n’ont pas cessé, même pas pendant la pandémie, et elles augmentent maintenant en intensité. Un bref examen des deux dernières années montre des luttes intenses aux caractéristiques diverses dans des pays de tous les continents : Etats-Unis, Chili, Colombie, Cuba, Pérou, France, Palestine, Soudan, Angola, Biélorussie, Kazakhstan, Myanmar, Sri Lanka… Face à ces luttes, les bourgeoisies de certains pays répondent avec des dictatures et des coups d’Etat. Dans beaucoup d’autres, avec une répression « institutionnelle » et des persécutions judiciaires contre les combattants, alors qu’ils cherchent à détourner les luttes vers la voie stérile des élections bourgeoises.

Organisons une solidarité active avec la résistance ukrainienne !

Dans la mesure de ses possibilités, la LIT-QI jette toutes ses forces dans le soutien à la résistance ukrainienne. Quelles propositions faisons-nous aux travailleurs et aux masses du monde ? En premier lieu, se mobiliser pour exprimer publiquement ce soutien, comme cela s’est produit en Europe et dans d’autres parties du monde.

C’est une guerre dans laquelle nous soutenons la résistance d’un peuple qui combat son ennemi dans des conditions très inégales. La question des armes et des fournitures militaires devient donc une question centrale. Comme l’expriment plusieurs déclarations de LIT-QI, nous soutenons activement les efforts du peuple ukrainien pour obtenir des armes et des fournitures pour se défendre et gagner la guerre. Par conséquent, nous pensons qu’il est tout à fait correct de se mobiliser pour exiger que les gouvernements (surtout des pays impérialistes) livrent à la résistance ukrainienne les armes et tout le matériel nécessaire, directement et sans aucune condition. Nous le répétons, nous sommes totalement opposés à l’entrée de l’OTAN dans le conflit, et nous exigeons sa dissolution. Ce que nous disons, c’est que nous devons exiger que ces gouvernements remettent les armes à la résistance directement et sans conditions.

De manière particulière, nous soutenons et nous encourageons les actions que les travailleurs décident de mener à travers leurs organisations. Par exemple, les travailleurs du port de la raffinerie d’Ellesmere, dans le Cheshire, en Angleterre, ont refusé de décharger le pétrole en provenance de Russie, reproduisant ainsi ce qu’avaient fait les travailleurs du terminal gazier de Kent et des ports des Pays-Bas. Selon le rapport, « une vague de protestations de ce type se répand dans les ports européens en réponse à l’invasion de l’Ukraine ».

Un exemple de cette solidarité internationale que nous promouvons est le Convoi d’Aide Ouvrière pour l’Ukraine, qui se dirige vers ce pays, organisé par la centrale syndicale française Solidaires, la CSP-Conlutas du Brésil et l’Inicjatywa Pracownicza (Initiative des travailleurs) de Pologne. Ils sont soutenus par l’organisation ukrainienne Sotsyalnyi Rukn pour renforcer la résistance de classe en Ukraine contre l’invasion russe. Le convoi est une réponse à l’appel international lancé par Yuri Samoilov, président du syndicat local des mineurs et métallurgistes indépendants de Krivoy-Rog.

Les Ukrainiens se battent héroïquement contre l’invasion ordonnée par le régime de Poutine et contre les atrocités commises en Ukraine. Ils y ont déjà infligé des défaites importantes. Ils ont montré qu’il est possible de vaincre la machine de guerre russe et de vaincre ainsi un collaborateur majeur de la contre-révolution dans le monde. Par conséquent, la lutte du peuple ukrainien n’est pas seulement pour son pays. Une défaite du régime de Poutine dans cette invasion donnerait un grand appui à la lutte des travailleurs et des masses dans la région et dans le monde entier. C’est la lutte qui est actuellement celle de tous les travailleurs du monde et c’est pourquoi elle doit être prise comme point central dans les rassemblements de ce 1er Mai.

Vive le 1er Mai ouvrier et internationaliste !
Vive la résistance du peuple ukrainien ! Des armes pour la résistance !
Poutine et son armée : dégagent !
L’OTAN, l’UE et les États-Unis : n’y touchez pas !
Que la crise soit payée par les capitalistes !
Pour une issue révolutionnaire et socialiste !
Pour la construction du Parti International de la révolution !

Ligue internationale des travailleurs – Quatrième Internationale (LIT-QI)
le 1er mai 2022.

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